New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
city dark urban fantasy, 16+. / 1 rp par mois. / pas de minimum de mots. / le forum est configuré UTC−4 (heure canadienne) / drama inrp, not irl. stay fresh.
· clan : constellation des Goddrie | rejeté par son clan depuis qu'il est mercenaire, un dégoût profond de tout le système dans ses veines.
· birthday : 26 ans | gemini (3/06)
· occupation : mercenaire | en marge de la société et aux ordres du plus offrant.
· civil status : marié | bientôt huit ans et toujours incapable de le réaliser.
· tarot card : the lovers à l'endroit | des sentiments trop facilement exprimés, même dans les pires circonstances, et une éternelle recherche de reconnaissance.
· style rp : medium | rythme qui fluctue, tendance aux pavés mais contrôlable, troisième personne, dialogues en français ou anglais selon partenaire
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eris | the crew · 26/07/21, 01:33 pm
Il regarde tout autour de lui, le souffle court, à la recherche de cheveux blonds. Comme toujours. Quand enfin il la voit, après ce qui semble être des siècles, il court vers elle, lui attrape la main, et ils se sourient. Depuis que la guerre a commencé, depuis qu’ils ont mis les pieds ici, il lui semble qu’il passe la moitié de son temps à chercher Ambrosia et à craindre de la trouver à terre, et l’autre à tirer. Il lui semble que la seule chose qui importe est qu’ils s’en sortent tous les deux, vivants, si possible entiers, ou au moins autant qu’ils puissent l’être après tout ça. Il lui semble qu’il n’y a qu’elle qui importe. Pourtant, il ne lui a toujours pas raconté ce jour, des mois, peut être des années auparavant, où il s’était retrouvé en face de Nox, ce jour où il avait dû fixer le canon de son arme en se demandant s’ils en étaient vraiment là, si les choses étaient inévitables, si tous ces moments à rire, tous ces moments à discuter sur les toits des bâtiments en faisant tourner une bouteille volée dans les cuisines, tous ces moments à s’arracher les cheveux à la bibliothèque, tous ces moments à s’aider à réviser et se frapper avec des fiches en cas d’échec, tous ces moments à se disputer puis se réconcilier, tous ces moments à rêver, pouvaient se finir en un simple coup de feu. Il ne lui a toujours pas raconté ce jour où il s’était résolu à l’idée que oui, et où Nox l’avait surpris en baissant son arme. Il ne lui a toujours pas raconté ce jour où celui dont tout le monde volait toujours le dessert à la cantine avait épargné sa vie sans vraiment avoir l’air d’envisager l’inverse, et où il se demandait s’il aurait fait la même chose.
Il ne lui a toujours pas dit qu’ils étaient là aussi, sans doute tous les deux, dans les lignes adverses. C’était un non-dit, même entre eux deux, depuis le début de la guerre. Deux noms qu’ils ne prononçaient pas, de peur de devoir dire à haute voix qu’ils seraient incapables, ou capables, de tirer sur leurs amis. Alors Mars se contente de prendre la main d’Ambrosia, et comme depuis des mois ou des années, il lui sourit doucement au lieu de lui dire à quoi il pense. Il se convainc autant que possible que tout ce qui compte, c’est elle, pour ne pas penser à son meilleur ami, pour ne pas penser à son cousin qu’il ne déteste plus vraiment et qu’il voudrait ne pas apprécier.
Ils marchent dans les débris, Ambrosia et lui, et ça leur serre un peu la gorge, mais peut être qu’ils ont enfin appris à le cacher, au moins un peu. Il n’y a aucun bruit de tir, ici. La zone a l’air calme. Peut être parce qu’elle est déjà décimée. Peut être parce qu’on dirait qu’il n’y a pas âme qui vive à des kilomètres à la ronde. « T’es blessée ? » Elle n’a pas l’air. Peut être qu’ils peuvent profiter d’un moment de calme. Peut être qu’ils peuvent s’asseoir et respirer un peu. Peut être qu’ils peuvent essuyer le sang sur leurs visages et sur leurs mains. Peut être qu’enfin, il y a un petit moment de paix, un petit moment pour se retrouver. Mais Mars cesse d’examiner le bras d’Ambrosia pour lever les yeux, et quand il le fait, il y a deux silhouettes qui se dessinent, deux silhouettes qui n’ont pas les mêmes couleurs qu’eux, deux silhouettes ennemies. Alors il lève son arme, Mars. Il les vise aussi bien qu’il peut. Mais quand l’objectif devient plus net, il les reconnaît, et sa gorge se serre brutalement. « Ambro … » Il aurait peut être dû lui raconter. S’il lui avait raconté, elle aussi aurait sans doute baissé son arme.
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Ambrosia Di Rosa
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Re: eris | the crew · 28/07/21, 01:17 pm
Le liquide chaud coule le long de sa tempe et elle ne peut s'empêcher de passer la main dessus avant d'observer le rouge qui la couvre désormais, le visage impassible. Un peu de son propre sang peut-être, beaucoup de celui des ennemis. Ses doigts tremblent légèrement, c'est presque imperceptible, mais Ambrosia n'est pas de celles qui tremblent d'ordinaire. Elle a toujours eu soif de guerre, il lui semble, soif de se battre pour quelque chose, n'importe quoi. Mais maintenant qu'elle est vraiment là, au milieu des ruines et du rouge écarlate, de la boue et de la poussière épaisse, elle ne sait même plus qui elle est vraiment. Elle se perd un peu plus elle-même chaque jour. Elle tire, elle se perd. Elle tue, elle s'oublie.
Sa main est soudainement enveloppée par une autre et elle sourit malgré tout. C'est grâce à Mars qu'elle arrive encore à trouver le chemin, alors elle lui sourit sans réfléchir. Comme à chaque fois. Ses yeux examinent le corps de sa moitié, elle s'assure mentalement qu'aucune blessure trop grave n'entache sa peau. Pour lui, elle saurait trouver du sens à ses tirs. Pour lui, elle pourrait tuer en sachant pourquoi. Mais il va bien, dans la mesure du possible au vu de la situation, et elle aussi, alors ils partent, main dans la main. Ils fuient la zone trop violente pour un décor tout aussi apocalyptique, mais plus tranquille. Elle peut un peu mieux réfléchir loin du vacarme du combat qui fait rage, mais elle n'est pas certaine d'apprécier. C'était peut-être mieux lorsqu'elle était incapable de penser, comme anesthésiée par trop de violence et si peu de sens
"Je vais bien." C'est faux, ils vont mal tous les deux. Toute la ville va mal. Mais physiquement du moins, elle n'a rien. Elle se tient face à Mars et elle sourit doucement tandis que sa main vient caresser la joue de l'homme, venant décoller du bout de son pouce le sang séché à la poussière. Elle n'est jamais douce Ambrosia, mais avec lui, elle témoigne d'une affection sans limite. "On ira toujours bien, Mars. Tant qu'on reste ensemble, on est immortels." C'est quelque chose qu'elle lui a tout le temps répété. Que tous les deux sont invincibles lorsqu'ils sont main dans la main. Elle se raccroche à cette croyance aujourd'hui, plus que jamais. Elle en a besoin.
Le calme apparent est brisé. Deux ennemis approchent et bien vite, les armes sont dégainées. Elle plisse un œil pour mieux viser, prête à tirer d'un instant à l'autre. Elle ne comprend pas le ton brisé dans la voix de Mars lorsqu'il l'appelle. Elle ne comprend que lorsque les silhouettes se rapprochent assez pour avoir un visage et alors, son sang se glace dans ses veines. "Non..." Un murmure lui échappe, l'arme vacille entre ses mains et pendant un instant, elle ne sait plus rien à nouveau. Qui elle est, qui ils sont, ce qu'elle doit faire. Elle a toujours su qu'ils étaient là, tout le monde doit se battre, mais elle espérait ne jamais les croiser. Le destin est cruel, elle peut presque entendre son rire sordide d'ici.
Ses yeux passent sur Nox et elle retient un sourire. Ce n'est pas le moment de repenser au bon vieux temps, à toutes ces fois où il aura su la faire rire à son insu ou de son plein grès. Puis ils s'arrêtent encore davantage sur Argyrios. Il est beau. Saisissant. Le feu l'a enfin embrasé, comme elle a toujours rêvé le voir, mais aujourd'hui elle se dit qu'elle aurait préféré ne jamais l'observer ainsi. Elle le regarde au travers de son arme, puis de ses yeux nus et elle déglutit, ravalant les larmes. Pourquoi a-t-elle envie de pleurer ? De courir le voir, de lui asséner une remarque désobligeante comme avant, comme si rien n'avait changé, simplement pour garder ce qu'ils avaient. Elle ne veut pas que tout finisse ainsi. Et pourtant, il n'y a pas le choix. Alors, elle se reprend, ferme son visage à nouveau et pose son doigt sur la gâchette. "Ce sont des ennemis comme les autres." Il n'y a plus aucune émotion dans sa voix, c'est peut-être à cet instant qu'Ambrosia s'est réellement perdue.
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Argyrios Petracca
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Re: eris | the crew · 29/07/21, 03:13 pm
argyrios, nox, mars et ambrosia
we're just kids supposed to be heroes
Argyrios a la gorge si serrée que même respirer est devenu difficile. On l'avait prévenu que le champ de bataille était un endroit de mort et de désolation - ou plutôt non, on ne l'avait pas vraiment prévenu et on l'avait laissé le comprendre, le déduire, l'imaginer jusqu'au jour où il s'y retrouverait vraiment. Le premier jour avait été le pire. Les gravats écrasent les corps de ceux qu'on n'a pas pu récupérer, les coups de feu et les explosions résonnent dans sa tête, l'air sent le fer et la poussière. Le premier jour, il l'a passé comme un lâche. Caché derrière les trois autres membres de son escadron, faisant mine de lever son arme en sachant qu'il ne pourrait pas tirer, tremblant de peur d'oublier tout ce qu'il a appris à Brakebills et qui devrait lui sauver la vie.
C'était il y a des semaines. Entretemps, son escadron a été tué. Pour se sauver lui-même, il a tiré sans faire semblant. C'était lui ou eux. Depuis, ses mains ne se sont pas débarrassées de choc du recul de son arme et ses yeux des silhouettes qu'il a faites tombées. La nuit, il rêve qu'elles sont vivantes ou mortes, qu'elles se relèvent ou restent là pour toujours, au milieu de l'écorce de plâtre gris qui jonche les rues. Son frère est venu ici. Son frère a arpenté les mêmes pavés, tiré dans les mêmes rues. Son frère s'est écroulé avec le même bruit. Ils ne l'ont pas tous tué, il le sait. Mais ils en mourront tous.
Quand Nox l'a rejoint au front, ç'a été le déclencheur. Il était venu là en sachant qu'il pourrait y mourir ; mais que Nox puisse y rester aussi ? L'idée était insupportable. Quand il ferme les paupières, il voit les yeux écarquillés de son cousin alors que tout explose autour d'eux. Il n'a pas eu le loisir de faire sa dernière année à Brakebills, mais il est persuadé que le bouclier qu'il a pris l'habitude de lever autour d'elle aurait fait pâlir d'envie ceux qui l'ont eu. Depuis qu'il a connu le front, l'Enfer en a revêtu les traits. Tout ce qui le réconforte le soir alors qu'il fixe le plafond en écoutant les ronflements de ses camarades, c'est qu'Ambrosia est loin de tout ça. Jamais Mars ne l'aurait laissée rejoindre le front. Jamais il n'aurait accepté le risque de le perdre. Et, aussi douloureuse que soit cette pensée, jamais Ambrosia n'aurait acceptée d'être séparée de lui. Son époux.
Il n'a plus à perdre que Nox, cette cousine inconnue quelques années plus tôt pour laquelle il s'est pris d'une affection sauvage. C'est sa présence à ses côtés qui lui donne le courage d'aligner un pas après l'autre, de garder les mains sur son flingue et les doigts crépitants de magie. Tout le reste s'est éteint en lui, autour de lui. Il a vu la mort de trop près, et il a tué trop de monde pour se rappeler qui il est.
Ils tournent tous les deux au coin d'une rue, arrivent sur une place trop petite pour en porter le nom, qui a dû être agréable quand elle était encore propre. A l'opposé de Nox et lui, deux silhouettes. Rios inspire. Ils ne portent pas leurs couleurs. Il lève son arme, espère encore un peu qu'ils s'enfuiront en sachant qu'ils ne le feront pas. Rares sont ceux qui l'ont fait. Ces gens du Bas ont la rage au corps.
Il s'approche quand même, prudent, alors que les deux autres ont levé leurs armes et que pourtant personne n'a tiré. Il faut croire qu'il a pris l'habitude de voir les visages de ceux qu'il exécute sans sommation. Il faut croire qu'il a besoin de les revoir la nuit, dans ses rêves, et de payer encore un peu le prix de ce qu'il a fait. Instinctivement, il passe devant Nox. Une légère brise soulève un mèche de cheveux de la jeune femme en face, en même temps qu'elle porte à ses oreilles le son de leurs voix. Le cœur d'Argyrios s'arrête.
Il reconnaît Ambrosia avant de reconnaître Mars. Il ne pensait pas que ses yeux s'étaient autant habitués à elle, à la forme de son corps, à sa façon de bouger, de se tenir, de respirer. Il ne pensait pas que son regard était imprimé aussi profondément en lui, alors qu'il le devine sans pouvoir encore le voir. Autour de lui, la guerre disparaît, Nox disparaît et Mars avec ellui, et il ne reste que la douleur qui embrase son corps de la revoir après si longtemps. Il voudrait s'approcher d'elle avec un sourire narquois, ébouriffer ses cheveux et se moquer d'elle parce qu'elle est si petite et lui piquer son arme pour qu'elle doive se mettre sur la pointe des pieds pour la lui reprendre. Il voudrait effacer la guerre et la peine et que tout redevienne comme avant. Il ne peut pas tenir son arme plus longtemps. Ambrosia, elle, le garde en joue. Quelque chose en lui se brise. Quelque chose d'autre se crée. Elle a toujours été guerrière. Battante. Sans qu'il sache de quel droit, il se rend compte à quel point il est fier d'elle. Sans qu'il puisse la faire taire, la peur l'étouffe.
« Tu ne devrais pas être ici. »
Sa voix claque dans le silence entre eux, et avant la fin de sa phrase un torrent de colère le fait vaciller. Elle n'a rien à faire ici. Ils n'ont rien à faire ici. Mars aurait dû la protéger.
« Pourquoi tu l'as emmenée ici ?! »
Il s'adresse à lui, et par un instinct tristement né de ces dernière semaines, il relève son arme pour le mettre en joue. Ca n'a aucun sens. Plus rien n'a aucun sens. Il les connaît assez pour savoir que ça ne s'est pas passé comme ça. Il connaît assez Ambrosia pour savoir qu'on ne l'empêche pas de faire ce qu'elle veut, jamais ; il connaît assez Mars pour savoir qu'il a des idées plein la tête et qu'évidemment, évidemment il est venu pour les défendre. Naïvement, il avait espéré qu'ils ne seraient pas là. Il ne sait pas après qui il est le plus en colère : eux, pour être venus, ou lui-même pour avoir pensé qu'ils ne viendraient pas.
(c) DΛNDELION
Nox Petracca
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· civil status : Marié à un vieux sénateur
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Re: eris | the crew · 30/08/21, 09:54 am
Eris
The crew
Tout est mécanique depuis quelque temps. Nox ne réfléchit plus, il agit. Il laisse ses émotions de côté, laisse sa conscience aveugle, laisse ses remords de côté, tant qu’on a besoin de lui. Il n’a pas eu de mal à rejoindre la bataille. En apparence, il reste froid et toujours aussi strict avec lui-même, mais stable et réfléchi. Prudent, même. Il ne veut pas mourir bêtement ici. Pire, il ne veut pas emmener Argyrios dans la tombe avec lui. Alors il fait semblant, parce que tout va bien malgré le sang et les cris, tout va bien malgré la peur et la douleur. Tout va bien, tant que Rios est là, et tant que cette guerre fait rage. Il n’y a pas d’autre choix possible. Plus tard, peut-être, Nox laissera ses larmes et son angoisse prendre le pas sur le reste. Plus tard, peut-être, il pourra montrer à quel point il est terrorisé, à quel point les images l’ont marqué, à quel point il n’est plus vraiment sûr de savoir comment remonter. Plus tard. Ou peut-être pas. On verra.
Aujourd’hui, ce plus tard n’est pas vraiment ce qui le préoccupe. Ce qui l’inquiète bien plus, c’est le maintenant. C’est les ruelles où ils déambulent et l’odeur amère de sang qui lui ampli le nez. Ses yeux se baissent sur la manche de son treilli, puis il soupire en essuyant mollement le tissu imbibé sur son pantalon. Il ne sait même pas à qui appartient ce sang. Tout ce qu’il sait, c’est que ce n’est ni le sien, ni celui de son cousin. C’est le plus important. Ce n’est qu’en relevant les yeux qu’il s’arrête net. Il agrippe d’abord Agryrios du regard et, presque par réflexe, se met dans la même position d’attente que lui avant même de regarder les ombres à l’autre bout de la place. Il lui faut quelques secondes avant de réaliser. Le premier visage est connu. Ce n’est pas la première fois qu’il le croise dans ses rues. Et il n’est pas beaucoup plus surpris du deuxième. Bien sûr. Elle aussi, elle est là.
Nox lance un regard prudent vers son cousin, puis déglutit. Lui qui avait pris soin de ne rien dire sur la présence de Mars dans le haut, voilà que ce crétin avait fini par se griller tout seul ! Peut-être qu’il n’aurait pas dû l’épargner, la dernière fois. Non. Il était bien incapable de regretter son geste. Il était bien incapable de faire autre chose que de simplement penser à quel point Mars était vraiment le roi des cons. Il raffermit la prise sur son arme lorsque son cousin s’agite. Il ne veut pas tirer. Il ne veut pas leur faire du mal. Mais cette fois, il ne baissera pas son arme le premier.
« Rios, calme toi ! » Il murmure, mais sa voix lui semble bien trop forte pour ne pas être entendu du camp d’en face. Il n’a pas vraiment espoir que les choses se calment, à présent. Il sait que son corp réagira au premier coup de feu, avant même qu’il ne se pose la moindre question.