New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
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Odalis Mulver

Odalis Mulver

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· pseudo : emilie / elle
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· ava + @ : sara esparza / le modeste chat-crâne(kidd)
· clan : mulver par la naissance, infidèle par tempérament
· birthday : 24 y.o
· occupation : wandering, hating visitors (curator, met. museum of magic)
· civil status : secretly (but obviously?) in love
· tarot card : the hanged man ; beware of those you can flip any situation cause they know it better than you do.
· style rp : rythme aléatoire à rapide, troisième personne du singulier, tous types de longueur de rep bienvenue si vous acceptez que j'écrive un poil trop de mon côté
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· warning: maladie ; mention de la mort ; relations familiales tendues ;
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· liens et dispo rp:

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just sink in /a  ·  10/06/21, 05:27 am

L'air est humide, le ciel maussade. C'est comme si l'univers se moquait de l'humeur d'Odalis en faisant des éléments un miroir parfait. Elle étouffe sous le ciel bas et se met à souhaiter que le ciel se perce, que la pluie tombe, ou l'orage, ou les deux. Peut-être que ça ne lavera pas uniquement les trottoirs, mais aussi ses émotions. Elle ne maitrise plus rien, et pour autant elle se sent dans l'obligation de continuer d'agir comme si elle tenait encore parfaitement la bride courte aux impondérables de sa vie : elle n'a jamais autant eu le sentiment que sa relation avec Lux était sur le point d'agoniser, n'importe qui pouvait se glisser dans son bureau et fouiller ses affaires, et elle ne savait plus faire le tour de ses réflexions sans croiser Aysar dans un coin de son crâne. La famille est un naufrage, son espace de travail une zone d'insécurités croissantes, son appartement un lieu de souvenirs étranges qui défiaient la logique et remettaient en question sa sanité d'esprit. Qui a-il de positif, dans ce capharnaüm sans nom ?
Du dos de la main, elle essuie une larme sur sa pommette. Juste une. De rage se dit-elle, plutôt que de reconnaître que c'est de la peine. Grignotée par une mauvaise journée, une mauvaise semaine, un mauvais enchaînement, des dialogues de sourds avec chaque membre de cette famille dysfonctionnelle, et brutalement aujourd'hui, tout lui parait trop. Trop dense, trop écrasant, trop tranchant. Il aura suffit d'une minuscule poussière pour que tout bascule définitivement. Un coup d'épaule dans la rue, en croisant un inconnu, insignifiant mais douloureux, comme un rappel karmique des astres qu'elle ne doit pas dépasser de sa place. Pour le reste, c'est l'épuisement qui a pris le relai, faisant vibrer ses nerfs un à un jusqu'à ce qu'elle doive faire tous les efforts du monde pour tenir chaque minuscule morceau qui constitue son être, pour ne pas s'effondrer - du moins, pas tant qu'elle ne sera pas terrée dans ses appartements à l'abris du reste du monde. Cela lui parait limpide et simple : juste enchaîner les pas, jusqu'à sa porte, tourner la clef, claquer la porte derrière elle et—.
Elle se fige en apercevant une silhouette familière non loin de sa porte. Aysar. Déjà ? Dans un réflexe absurde -parce qu'elle sait qu'il est trop professionnel pour ne pas respecter l'heure de leur rendez-vous pour son traitement- elle jete un bref coup d'oeil décontenancé à sa montre. Elle pensait avoir une heure devant elle, peut-être plus, pour faire le point sur ses émotions et redevenir une surface lisse et inexpressive, elle a dix secondes, quinze maximum si elle raccourcit ses pas. Elle décide de tourner les talons, offrir rien que la perspective de son dos pour pincer l'arrête de son nez en fermant les yeux. Faire le vide. Inspirer. Essuyer machinalement ses joues, juste au cas où. Pourquoi faut-il qu'il mette malgré lui à l'épreuve sa résolution de ne plus le tyranniser ? Parce qu'elle aimerait qu'il fuit, mais cette fois pas parce qu'elle lui en veut, mais parce qu'elle n'a pas envie qu'il la voit comme ça.
Pourquoi ? Pourquoi ça dérange autant qu'un minuscule caillou pointu dans la chaussure ? C'est juste Aysar. Il a déjà eu pire. N'a-t-elle jamais été blafarde et épuisée avec lui au point que ça soit insultant pour sa fierté ? Sans doute que si, même si la mémoire refuse de déterrer le plus petit souvenir allant dans ce sens. Alors quel est le problème ? La réponse dérange encore plus que le problème en lui-même et elle se doit de fuir ça aussi. Ou de l'étouffer avant que ça devienne trop vivant.
Alors elle se décide à affronter Aysar, se retourne et marche vers la porte de ses appartements en tentant d'être aussi naturelle que possible et gommer toute fragilité ou désespoir. "Pas ce soir." Ça sort trop brutalement, avec trop de sécheresse et de précipitation. La phrase étant plus complète dans son esprit, avec plus de mots, plus de travail, mais il suffit qu'il soit là pour qu'elle perde la moitié de ses moyens. Elle fouille son sac pendu a son épaule à la recherche de ses clefs. Il est petit et pourtant dans l'immédiat elle ne les trouve pas, trop fébrile, trop dispersée. Elle les préfère toujours de petite taille, ses sacs, pour qu'ils restent léger, pour ne pas imposer à son épaule la moitié de son logement dans un sac à main pour ne pas se servir des deux tiers de son contenu. Le sentir taper contre sa hanche au rythme où elle marche a quelque chose de rassurant. Cette fois elle maudit juste la pièce de maroquinerie qui ne l'aide pas. Et lorsqu'elle sent que les nerfs vont à nouveau lâcher de façon traître et inutile pour des clefs forcément présentes dans son sac mais juste invisibles à ses yeux, elle se force à faire une pause en se disant qu'elle aura tout le loisir de laisser éclater sa nervosité quand Aysar aura disparu. "Peut-on juste..." Elle relève le regard vers lui et c'est de croiser ses yeux qui l'oblige malgré elle à marquer une pause avant de retrouver ses esprits. Elle n'a jamais eu la plus infime hésitation avec lui, que ça soit pour cracher sa colère, crier, gronder, menacer. Les échanges ont toujours eu cette spontanéité brutale, des lames qui tombent en fracas. Mais elle sent que c'est une époque révolue, et ça affole un peu plus le coeur qui cognait déjà beaucoup trop fort à son goût dans sa poitrine l'instinct d'avant. L'ironie, de se laisser impressionner et décontenancer par la seule personne à qui elle pourrait imposer le respect d'une main de fer qu'il veuille lui accorder ou non, est aigre. Son âme de tyran est-elle destinée à mourir chaque fois qu'elle sera assez proche pour ressentir l'aura d'Aysar ? Si elle aurait dû intégrer cette idée lors de leur précédente conversation, la fierté sursautait encore de se découvrir si facilement déférente envers lui. "Peut-on juste dire pas ce soir ? Je vais survivre et quoiqu'il arrive ça ne sera pas ta faute, c'est promis." Elle est déçue quelque part, parce qu'elle sent bien que cette partie d'elle dont elle doit impérativement se débarrasser a envie de passer du temps avec lui. Ça lui pèse, en plus de tout le reste et elle décide de lever les yeux au plafond, parce qu'elle sait que si elle ne fait rien, les larmes vont finir par déborder de frustration. "C'est pas contre toi", qu'elle se sent obligée de rajouter au cas il la penserait déjà revenue dans son tempérament sauvage de défensive. "C'est juste...des choses." Elle agite la main comme pour signifier quelque chose de vague et sans importance. Deux bracelets tintent. Qu'en aurait-il à faire de ses états d'âme de toute façon ? Après quoi elle ne peut plus s'empêcher de le regarder divisée entre l'espoir qu'il reste et celui qu'il parte pour lui laisser tout le loisir de s'abandonner à sa minuscule et très privée tourmente personnelle. Le regard est suppliant malgré elle, sans même savoir ce qu'elle attend vraiment de lui. Odalis qui déteste la moitié de la ville, qu'est-ce que ça a d'étonnant de toute façon ?
Aysar Shah

Aysar Shah

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· pseudo : kidd, faustine (she/her).
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· points : 1361
· multicomptes : andreas, amber, noor.
· ava + @ : zayn — self/av, k. rokowski/quote.
· clan : shah — blood debt for the mulvers for the last fifteen years.
· birthday : december 31 (30)
· occupation : works as a nurse, specialized in defensive and healing magic.
· civil status : engaged to lucretia, but falling in love with someone else ¯\_(ツ)_/¯
· tarot card : the hermit, down side — stands behind, loner, uneasy with contact.
epitaphe :


· ⊹    ˚ ✵

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this is a place of lost souls
and evil thoughts.


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· style rp : rythme aléatoire, dialogues en français et anglais (mostly), troisième personne du singulier [complete - harjwan, odalis, lucretia, oney, mafalda, emelia, mara].
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· warning: grief · drugs/alcohol · mention of death · depression/s*icidal thoughts · sex · crude language.
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Re: just sink in /a  ·  10/06/21, 12:33 pm


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People would often talk to me about her;
they said she was unstable, moody, even neurotic;
I liked being the only one who understood her.


Les choses avaient changé. La donne aussi, lorsqu'ils avaient appris à se découvrir sous le regard doré d'un soleil en train de se coucher, à l'abri des oreilles indiscrètes. Leur conversation, Aysar l'avait revécue encore et encore, repensant aux mots qu'elle avait pu choisir, à l'intonation de ses syllabes, aux possibles double sens qu'il pourrait trouver d'une phrase à l'autre. La nuit suivante, leur échange l'avait tenu éveillé jusqu'à entendre la ville se réveiller sous sa fenêtre, et la fatigue lui avait tenu au corps toute la journée. Pourtant, il n'en regrettait rien.
C'était étrange, cette façon dont leur dynamique avait muté en si peu de temps, et pourtant tant de dialogues. Jamais, en quinze, il n'avait échangé autant avec elle, et il continuait à repenser au fait que s'ils l'avaient fait, si l'occasion s'était présentée, ils auraient pu nouer un lien tout autre que celui qu'ils avaient jusqu'alors. Une soirée, un dialogue, et une conclusion qui avait fait renaître en lui un espoir qu'il pensait si enfoui qu'il n'aurait pu imaginer le voir revivre. Elle l'avait fait, parce qu'au détour de ses mots elle avait été parmi les seules personnes capables de lui faire ressentir le fait qu'il pouvait changer la donne, qu'il en était capable, et qu'il le devait. Odalis en alliée ? Aysar n'y aurait jamais cru et pourtant, quand l'idée échappa à ses lèvres en un sourire en coin, elle lui avait paru presque évidente. Cesser de se faire la guerre de façon inégale, car il ne sortait jamais les armes devant elle même lorsqu'elle s'acharnait à le faire contre lui, pour la faire aux côtés de l'autre : ensemble, peut-être, parviendraient-ils à faire bouger les choses. Mieux encore, à les renverser pour reconstruire un ordre capable de leur sied bien mieux. C'était étrange, oui, mais c'était aussi d'une fraîcheur qu'il n'avait plus connue depuis trop longtemps.
Aysar laissa la journée se dérouler comme elle devait le faire. Appelé à soigner, panser des plaies et amoindrir des maux, il avait gardé à l'esprit qu'à la même heure que chaque journée depuis qu'il avait quitté les bancs de l'université, il rejoindrait Odalis. À la différence, cette fois, qu'une satisfaction nouvelle s'éprenait de lui, quand bien même il se garda de la partager à qui que ce soit. Les gens n'auraient pas compris. C'était de notoriété publique qu'ils ne pouvaient pas s'entendre et que le temps passé ensemble s'étendait trop longuement pour l'un comme pour l'autre ; une vérité qui n'en était plus une, mais qui se montrait simple et arrangeante, alors pourquoi la défaire ? Comme le couteau planté dans la commode en bois de cerisier, l'entente était leur secret bien gardé. Ni elle, ni lui ne manquait de discrétion et cette vérité simple suffisait à se faire rassurante. La quiétude trouva enfin son chemin dans son être et Aysar, tournant le regard vers sa montre, remarqua que l'heure approchait.
Il arriva à l'heure devant la porte de ses appartements, la poussa, sa sacoche à nouveau posée sur son épaule et contre son flanc, et chercha Odalis du regard. Ses pas étaient silencieux, comme toujours. Avec le temps, il avait appris à se faire discret et oublier, non pas pour la convenance des maîtres des lieux, mais pour la sienne : si on ne le voyait pas, si on le remarquait pas, alors personne ne se méfierait, personne ne cesserait de parler et, surtout, personne n'aurait l'idée de faire attention à lui. Le soleil donnait dans la pièce à travers les vitres et, presque à contre-jour, il remarqua la silhouette d'Odalis. Elle ne l'avait pas vu. Épaule contre l'embrasure de la porte, il se contenta de l'observer, cherchant à deviner quel accueil lui serait réservé, avant qu'elle ne se tourne vers lui. — Bonsoir, sa voix était douce, presque basse, comme pour ne rien froisser entre eux. Et ses sourcils se froncèrent. Plusieurs années à l'observer trahissaient qu'elle n'allait pas bien et, étrangement, Aysar ressentit un poids retomber dans le creux de son ventre et alourdir son estomac. Que se passait-il ? Pourquoi n'allait-elle pas bien ? Il la laissa s'avancer vers lui plutôt que de tenter de faire les premiers pas dans son sens, entrouvrit la bouche mais se fit couper la parole à peine il tenta de dire quelque chose. Pas ce soir. Ses doigts se resserrèrent autour de la lanière de sa sacoche et, la détaillant, il comprit via son ton plus brusque que la veille que ses doutes étaient fondés. Elle s'agita, comme une mouche prise au piège de la toile d'une araignée et tentant de s'en défaire. C'était la première fois que son désespoir l'affectait autant. Il n'avait pas l'habitude de tout ça, Aysar, pas quand, durant si longtemps, il avait fait en sorte de garder une distance pour ne pas se laisser atteindre par ses états d'âme en plus de ceux du reste de sa famille. C'était dans ces moments-là qu'elle semblait la plus vulnérable ; ceux où, de façon détournée, elle lui demandait un service qui se faisait lourd de sens. Odalis n'appelait à rien, sauf quand il lui était absolument nécessaire de le faire et qu'aucun autre choix ne se présentait à elle. Alors, quand certains auraient pu se figurer qu'il ne savait tout bonnement pas comment réagir, Aysar, lui, préféra la laisser s'agiter comme elle en ressentait le besoin. Et simplement, remarquant qu'elle atteignait ses limites, il acquiesça. — D'accord, pas ce soir.
Accepter de laisser passer une soirée sans traitement qui risquait de la fatiguer un peu plus encore était un fait. Se résigner à la laisser seule quand il la voyait comme ça, c'en était un autre. Aysar ne voulait pas qu'elle soit face à elle-même et au vide de ses appartements jusqu'à demain. Ça n'était pas contre lui? Il y croyait sans mal, car Odalis avait toujours su exprimer sa frustration et ne laisser aucun doute planer sur la personne contre qui son ressentiment se dirigeait ; ce soir, il ne se sentait pas visé. Esquissant un pas vers elle, incapable de reconnaître ce qu'elle avait déjà pu lui montrer auparavant, il lui fit un signe pour la rassurer qu'il ne s'approcherait pas plus et esquissa un léger sourire vers elle. — Je ne sais pas quelles sont ces choses et tu n'es pas obligé de me les dire si tu n'en as pas envie, il commença simplement, puis désigna son sac d'un regard avant de le reporter sur elle. — Mais prend tes affaires, d'accord ? C'était comme une fulgurance. Une idée inattendue et jusqu'alors inimaginable, qui lui paru pourtant évidente dès qu'elle lui traversa l'esprit. L'incompréhension qu'il pouvait lire sur son visage lui arracha un sourire un peu plus large et, penchant un peu la tête sur le côté, il souffla : — Tu me fais confiance, non ? Si on est pour mener une guerre ensemble. Sa voix était calme, posée, comme à son habitude. Pour qu'Aysar s'emballe et s'énerve, il en fallait beaucoup plus. Beaucoup trop. Même elle, malgré ses nombreuses tentatives, n'avait jamais réussi à remplir le vase jusqu'à ce qu'il n'en vienne à déborder. Et de cette attitude, il espérait lui transmettre les bons côtés, tout en étant toujours incapable de savoir avec précision la façon dont elle était susceptible de réagir à ses propositions. Finalement, remontant sa lanière sur son épaule, il tendit la main vers elle pour qu'elle la saisisse. — Est-ce que tu t'es déjà téléportée ? Ses doigts, déjà, s'agitaient pour dessiner machinalement un sigil qu'il n'avait utilisé que trop souvent, pour sa rapidité autant que la discrétion qu'il permettait d'avoir lorsqu'il était suffisamment bien réalisé. La pratique le suivait depuis des années ; Aysar n'avait pas à rougir de ses talents en la matière. Mêlant ses doigts aux siens alors que les particules de magies blanches s'agitaient autour d'eux, il ferma un bref instant les yeux et l'emporta avec lui dans cette étrange et courte sensation de se faire happer et recracher dans son propre appartement.
Odalis Mulver

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Re: just sink in /a  ·  10/06/21, 06:40 pm

Le chaud et le froid. La délicatesse veloutée et le tranchant déchiqueté. Aysar et Odalis. Il rend les choses plus compliquées, plus périlleuses, et quelque conviction intime souffle que s'il approche plus, avec cette prévenance, elle s'effondrera à tous les coups de ne pas savoir comme accueillir sa douceur diffuse. Elle a presque l'impression qu'il l'attendait. Pire, qu'il y a quelque chose de l'ordre du contentement de la voir. Et ça provoque une douleur, aiguë, dans le coeur, de tenter de le repousser, de voir s'avancer la perspective d'une soirée seule alors qu'elle voudrait se reposer, juste un instant, contre lui qui a toujours l'air si solide dans sa sérénité. Alors le d'accord, elle le redoutait autant qu'elle l'espérait, et l'entendre provoque des sentiments mitigés. Seule une stupéfaction parfaite traverse son visage, un court instant, pas loin d'être prête à lui demander s'il est sûr, si c'est vraiment ce qu'il veut, sans aucune cohérence parce qu'il ne fait que lui donner ce qu'elle réclame. Perdue d'obtenir gain de cause du premier coup, ou plutôt, non pas d'obtenir, mais d'avoir été entendu. Ca provoque un frisson léger. Il lui donne de la latitude là où n'importe qui, mais surtout tout le monde, préférerait s'ériger contre elle et entrer droit dans le conflit. Et par-dessus cette couverture décousue d'émotion passe un soulagement qu'elle ne doit qu'à lui.
Présent, sans envahir, Aysar navigue avec plus d'aisance qu'elle sur son propre terrain. Là où elle s'embrouille, lui semble savoir ce qu'il fait et c'est enviable. Il fait un pas. Mime la prudence comme on approche un animal instable et craintif. Elle l'observe, immobile, en se demandant s'il réalise à quel point ses précautions sont superflues, tant elle pourrait vendre son âme pour quelques minutes de proximité simple et tendre comme l'autre fois avec lui. Toutefois, elle ne lui signale pas, préférant une observation passive et inexpressive comme si elle attendait le rendu d'un jugement. Elle se sent abattue et amorphe. Progressivement engourdie, persuadée qu'il n'y aura plus rien d'intéressant à tirer de cette journée parce que évidemment que maintenant il va partir et profiter de sa soirée.
Seulement, lorsqu'il parle de ses affaires, le regard se rallume, l'incompréhension s'y loge avec une vigueur nouvelle. Il y a comme un décalage entre eux, et ça n'en rend Aysar que plus troublant. Tout ce qu'elle parvient à faire, c'est le voir sourire et y répondre avec sincérité avant de rouler exagérément des yeux. "Ew faire confiance à quelqu'un qui sourit ? Très peu pour moi." qu'elle plaisante avec ironie alors qu'elle n'arrive pas à se défaire du même sourire qu'il a communiqué sur ses lèvres. Confiance. Mais n'avait-elle pas toujours eu une forme de confiance saugrenue pour lui ? N'avait-il pas eu lui aussi toutes les occasions du monde de lui faire payer son insolence ? De la faire souffrir ? De l'empoisonner sans qu'elle s'en aperçoive ? Si. Lui avait-il aboyé dessus ne serait-ce qu'une fois ? Menacé physiquement ou verbalement ? Jamais. Alors parmi tout ce qu'elle a un jour éprouvé envers lui, jamais elle n'a eu l'occasion de se méfier. De craindre qu'il ne l'attire dans un traquenard. La main tendue, elle ne la comprend pas dans la seconde, ni la question, ni la situation. Les palpitations s'accélèrent, s'intensifient, parce qu'elle n'avait pas prévu ça et que malgré tout les efforts qu'elle fait pour tenter d'être impassible, la partie la plus insensible de sa personnalité perd du terrain. "Aysar !" Elle jappe en refermant sa main sur la sienne, prenant conscience de qu'il a amorcé de ses doigts agiles qui terminent le sigil entamé.
A peine téléportés que la bouche qui précédemment démangeait déjà de réagir ne peut s'empêcher de s'ouvrir. "Mais t'es sér—" La volonté première est de le houspiller faussement pour voir s'il tombe dans le panneau d'une Odalis contrariée factice de toute pièce mais le projet meurt en même temps que du coin de l'oeil elle capte l'environnement dans lequel il les a amené. Réduite au silence par la surprise qui s'intensifie elle oublie ce début de phrase amorcée, son envie absurde de le tester - et sa main à laquelle elle est toujours agrippée. "Est-ce qu'on est…" L'oeil glisse d'une plante à une pile de livres, à une nouvelle plante, s'arrondit un peu plus encore alors qu'elle réalise ce qu'il a choisi de faire : ils sont chez lui. Elle le veut le sonder, essayer de comprendre son geste, et c'est là qu'elle réalise, en désirant se tourner vers lui, qu'elle agit dans le désordre. Son regard tombe sur leurs mains et ça ne fait que creuser un peu plus profondément sa confusion. La bouche s'ouvre puis se referme sans apporter ni excuses ni justifications - parce que hey désolée, je sais plus quand j'ai joué à me faire téléporter par mes soeurs est pathétique mais oups pardon faut dire que j'aime bien quand tu me tiens la main est encore pire. Elle lui rend sa main avec maladresse, et pourtant elle peut toujours en sentir la tiédeur au creux de la sienne. Pour la première fois, elle est étrangère quand lui est hôte et ça renferme autant de surprise que d'excitation alors que déjà l'envie d'explorer grignote du terrain en elle. C'est comme accéder à une nouvelle part d'Aysar, qui a toujours été secrète pour elle, parce s'ils ont toujours partagé plus ou moins le même périmètre de vie, jamais elle n'a tenté de près ou de loin d'immiscer sa curiosité dans ce qu'elle considère platement comme son royaume à lui. Se l'était-elle imaginé ? Certainement mais pas de cette façon ; plus austère, à l'image de la distance qui existait entre eux et surtout de son stoïcisme face à toutes ses provocations. Somme toute, elle avait surtout imaginé un appartement fonctionnel, sans savoir lui attribuer un ou deux passe-temps. Il sort, s'était-elle figuré pendant des années, pour finalement réaliser à cet instant que le lieu respirait bien plus la chaleur et la vie que son propre appartement, à l'image de l'ennui chronique et de l'absence de vie qui l'habitent elle. L'espace, plus exigu que chez elle, procure un sentiment de sécurité qui cumulé à sa présence à lui apaise les blessure du jour. Est-ce du hasard ? De la pitié ? De l'obligation ? "Tu as su", qu'elle murmure plus pour elle que pour lui, parce que c'est sa conclusion : d'une façon ou d'une autre, il a su, qu'elle ne voulait pas être seule malgré son approche abrupte. Elle dégage son sac de son épaule et le laisse glisser par terre : ses affaires ne l'intéressent plus et ce sera sans doute le cas jusqu'à ce qu'elle quitte les lieux. Elle revient planter son regard dans le sien, taraudée par cette énigme qui ne fait aucun sens. "N'est-ce pas ? Je ne sais pas comment mais t'as su que je voulais passer du temps avec toi." Pas seule aurait été beaucoup mieux et moins franc, et elle aimerait ravaler les mots, les reprendre avant qu'ils n'atteignent son oreille mais c'est trop tard alors elle décide d'agir avec détachement, comme si cela ne signifiait pas grand-chose, comme si ça ne lui retournait pas l'estomac d'avoir fait pareil aveu. Machinalement elle replace une mèche de cheveux derrière son oreille pour canaliser sa nervosité et ôte son manteau qu'elle pose délicatement sur le bord du canapé, presque inquiète de troubler l'atmosphère d'un appartement où elle envisage de rester terrée pour les trois prochaines années. "Je peux ?" demande-t-elle après une hésitation en pointant les livres qui l'appellent. Si on lui avait dit plus tôt qu'ils avaient plus en commun qu'une absence d'avenir et quelques problèmes avec des frères et soeurs, elle n'y aura sans doute pas cru. A côté de combien de choses de ce type est-elle passé ? Trop. Sans doute beaucoup trop.
Aysar Shah

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Re: just sink in /a  ·  11/06/21, 09:37 am

Une simple soirée à s'ouvrir à l'autre lui avait permis de mieux appréhender Odalis. Il la comprenait avec plus d'exactitude que quinze années d'observation silencieuse avait pu mettre en lumière pour lui, sur elle. Elle n'allait pas bien ce soir et si tout le monde aurait pu le constater s'ils avaient daigné poser les yeux sur elle, sans doute que la plupart d'entre eux n'auraient rien trouvé à faire pour tenter de l'aider. Odalis était une personnalité complète et complexe. Elle demandait une attention particulière pour être en mesure d'en comprendre les différentes strates et même lui, après tant de temps passé à ses côtés, après une soirée entière à s'ouvrir à l'autre, ne pouvait se targuer d'une telle prétention pour affirmer qu'il la connaissait si bien. C'était faux, il savait parfaitement qu'il lui restait encore beaucoup à apprendre et pour la première fois depuis longtemps face à quelqu'un, il ressentait un attrait fort et une envie d'en savoir plus, lui si réputé pour ne pas aimer les gens capables de gravité autour de son univers étroitement réduit.
Son sourire lui confirma qu'il avait fait le bon choix en tendant – littéralement et figurativement parlant – la main vers elle. Il voyait le sien se refléter sur son visage, nourrir celui dont il était l'écho, et sa plaisanterie lui vola sans mal un petit rire. Si la réponse n'était pas explicite, il la comprenait cependant. Odalis ne se laisserait pas approcher de la sorte si elle n'avait pas un minimum confiance en lui. Elle se montrerait farouche, bien plus sauvage, et bien plus froide aussi – il l'avait expérimenté tant de fois que cette façade d'elle n'avait plus de réels secrets à son égard. Il avait conscience de cette partie d'elle mais désormais, cette celle qu'elle ne montrait à personne d'autre qui l'intéressait, le fascinait, lui donnait envie de gommer la tristesse de son visage pour laisser son sourire perdurer. La question suivit, les mains s'entremêlèrent et, serrant ses doigts entre les siens, il termina son sigil, leurs corps happés par la magie blanche, ne laissant derrière eux que quelques petites particules qui mouraient bientôt, et l'écho de son prénom lâché dans un jappement. Ce soir, il la sortirait de sa tour d'ivoire pour ne pas qu'elle s'étouffe plus longtemps.
Lui, connaissait les lieux où ils s'étaient téléportés avec exactitude. Il en avait étudié la structure, avait savamment décidé de quel livre serait posé sur quel autre, dans quelle pièce et pourquoi il le voulait là et non pas ailleurs. Il s'était intéressé aux plantes, avait cherché celles qui lui plaisaient à l'œil et au toucher, s'était penché sur leurs besoins et, de fil en aiguille, avait commencé à changer son petit deux-pièces en un mélange de bibliothèque et de jungle d'intérieur, au milieu duquel s'immisçait un lit dans la chambre, un canapé et un tapis, une table de cuisine, et quelques miroirs posés à même le sol. Dans sa captivité, il avait tenté tant bien que mal de se créer un nid, dans lequel il n'avait accueilli que de rares personnes et qu'il ouvrait, ce soir, à Odalis.
Face à son expression, il se fendit d'un nouveau sourire. Alors qu'elle observait les lieux, il ne pouvait se retenir de les observer, elle et sa surprise. Leurs mains toujours mêlées, il sentait le contact de leurs doigts, des siens glisse dans ses interstices, mais il ne chercha pas à la libérer pour autant ; pas tant qu'elle ne demanderait pas à l'être. Inconsciemment, il resserra doucement la poigne, et acquiesça quand bien même elle ne le regardait pas. — Chez moi, oui. Enfin, ce qui est chez moi depuis quelques années. On lui avait confié la clé de l'appartement, non pas pour bons et loyaux services ni aucune autre forme de reconnaissance, mais simplement pour ne plus l'avoir constamment dans les pattes tout en ayant la possibilité de garder un œil sur lui et sur ses activités. Aysar se savait surveillé, la plupart du temps. Les Mulver voulaient s'assurer qu'il ne ferait rien de compromettant pour eux et en avoir conscience avait été, à ses yeux, un avantage considérable ; il avait pu, à peine installer, se charger de changer la serrure de l'appartement, et s'était appliqué à apprendre comment se protéger des regards et oreilles extérieures, s'il en ressentait le besoin. Si l'appartement ne serait jamais son foyer, au moins parvenait-il à s'y sentir bien, parfois.
Sentant sa main s'alléger d'un poids pourtant bienvenu, il baissa un instant les yeux vers ses doigts mais ne dit rien, la laissant simplement se prendre au jeu de l'observation des lieux. Elle découvrait et, amusé de la voir ainsi, il se contentait de sourire doucement en la regardant. De la tension et de l'atmosphère lourde dans laquelle ils s'étaient trouvé dans les appartements d'Odalis ne restait plus rien, abandonné au profit d'une sensation de renouveau – autant pour elle que pour lui, peu habitué à accueillir quelqu'un ici, et encore moins pour une première fois. Le décor n'avait, pour lui, que peu d'intérêt en l'instant. À la place, il préférait continuer sa propre exploration de ses traits, n'observant que du coin de l'œil la façon dont ses affaires commençaient déjà à se mêler au reste de l'appartement. Avec une facilité déconcertante, Odalis semblait se perdre dans le naturel de la pièce sur lequel il avait passé bien plus de temps qu'il ne voudrait l'admettre. Là, au milieu des odeurs de plantes et de livres parfois si vieux qu'ils risqueraient de s'effriter entre leurs doigts, elle semblait trouver sa place et ça avait, pour lui, quelque chose de particulièrement troublant – pourquoi était-ce aussi facile ? La question persista dans un coin de son esprit mais, trop occupé pour y répondre, Aysar esquissa un nouveau sourire lorsqu'elle murmura quelque chose. Tu as su. Mais plus que de savoir, il l'avait simplement regardée. Si elle savait se montrer impassible la plupart du temps, elle avait, comme tout le monde, ses fêlures et ses moments où rien ne semblait aller dans le bon sens. Lui, s'était contenté d'observer et de porter attention à ça, et peut-être était-ce pour ça qu'il se resta coi à son affirmation suivante. Il cligna un peu des yeux, entrouvrit la bouche, pencha légèrement la tête sur le côté et finalement, s'humecta doucement les lèvres. — J'avais pas cette prétention, avoua-t-il en la regardant, haussant doucement les épaules. — Je me suis juste dit que tu n'avais sans doute pas envie de rester seule, ni de rester dans tes appartements. Que d'en sortir un peu te ferait sans doute du bien, c'est pour ça que j'ai pensé à ici. Sans qu'il ne se l'explique, ni qu'il ne veuille réellement le faire, il se retrouva à sourire à la remarque, malgré tout. Une agitation secoua sa poitrine, son cœur, et Aysar se refusa à nouveau de se demander pourquoi il ressentait ça. Mais c'était là, et ça réveillait quelque chose en lui, qu'il préféra tenter d'ignorer pour l'instant. — Mais ça tombe bien, ajouta-t-il finalement, le regard toujours posé sur elle. Il se doutait que cet aveu, avec la réponse qu'il lui avait offerte, risquerait de provoquer un certain malaise. Alors, pour s'en préserver et surtout l'en préserver elle, il continua : — j'avais aussi envie de passer du temps avec toi. Il ne mentait pas, de toute façon. Ses yeux avaient trop souvent épousé le cadran de sa montre pour prétendre au contraire.
Son regard suivit le mouvement de sa main, de ses cheveux au manteau, au bord du canapé où elle marque un peu plus sa présence en ces lieux sans qu'il n'en ressente la moindre gêne. Il avait beau être chez lui, au lieu de bouger il préférait observer ses gestes, voir comment elle pourrait se glisser dans la normalité de ses soirées, après qu'il soit passé la voir. — Oui, bien sûr, vas-y. Avec peine, il parvint à cacher le sourire que lui inspira ce point commun qu'il découvrait, de l'amour des livres qui lui permettait de garder un esprit sain, à défaut que son corps le soit pleinement. Pendant encore quelques secondes, Aysar ne fit rien d'autre que ça : la regarder. Finalement, la voyant s'éloigner vers l'une de ses piles de livres, il se défit de sa sacoche, qu'il laissa tomber à côté de la petite table aux deux chaises, et se tourna vers sa fenêtre pour laisser entrer Chat, habitué des lieux depuis de nombreux mois. Dans une habitude qu'elle ne troublait pas de sa présence, il ouvrit une boîte de thon, la déposa à côté d'une gamelle d'eau et, glissant un instant ses doigts entre les poils du mammifère, il se tourna vers Odalis. — Est-ce que tu as faim ? Soif ? Ou envie de quelque chose ? Il n'avait pas beaucoup à offrir. Son frigo ne débordait pas de nourriture, Aysar n'y trouvant qu'une satisfaction réduite et, à part de l'eau et du café, il ne possédait que quelques bouteilles d'alcool – offertes par des amis ou connaissances, ou acheter pour contrer les soirs de solitude où son moral ne parvenait pas à garder le cap.
Odalis Mulver

Odalis Mulver

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· ava + @ : sara esparza / le modeste chat-crâne(kidd)
· clan : mulver par la naissance, infidèle par tempérament
· birthday : 24 y.o
· occupation : wandering, hating visitors (curator, met. museum of magic)
· civil status : secretly (but obviously?) in love
· tarot card : the hanged man ; beware of those you can flip any situation cause they know it better than you do.
· style rp : rythme aléatoire à rapide, troisième personne du singulier, tous types de longueur de rep bienvenue si vous acceptez que j'écrive un poil trop de mon côté
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Re: just sink in /a  ·  12/06/21, 02:34 pm

Elle sent, son regard. Parfois contre sa pommette. Parfois son épaule. Son visage. Elle sait qu'il suit chacune des expressions qu'elle ne retient pas et loin de lui peser, ça procure un épais sentiment de sécurité qu'elle ne saurait jamais avouer.  Aysar veille, sans imposer aucune pression ni menace, il est l'observateur placide qui ne déclenche aucune méfiance, aucune défensive et pourtant une bonne partie du quartier sait que pour qu'Odalis montre les dents il ne faut pas grand-chose ; en laissant tomber les murs avec lui elle a inconsciemment choisi de ne faire aucun tri. Pas de déconstruction prudente, pas de réserve, pas de conservation d'archives des raisons pour lesquelles elle devrait voir en lui quelque chose de négatif. Elle a fait table rase jusqu'à annihiler sa susceptibilité chatouilleuse et repose lourdement contre lui le poids d'une confiance dense et nouvelle. N'est pas complètement exclu le fait qu'il trahisse cette dernière mais elle n'y songe pas. Elle apprend de lui comme elle a toujours appris des précepteurs et des livres : rapidement. Si le premier échange méritait quelques ajustements de tempérament, le second avait été mieux cadencé en supprimant les prémices agressifs de la première fois. Maintenant, rendus là après plusieurs jours de trêve, elle a appris à épouser l'attitude d'Aysar : s'il n'est rien d'autre que détendu, elle peut l'être aussi ; et c'est par ce procédé de vase communicants qu'il parvient juste en respirant à lui faire oublier l'état si fragile dans lequel elle se trouvait précédemment. La nervosité reflue en ne trouvant aucune prise ni aucune raison d'être et au bout de cinq minutes dans cet appartement inconnu il n'en reste presque plus. Juste quelques piques désordonnés, strictement liés à eux parce qu'elle tâtonne pour trouver les nouvelles limites de cette relation et qu'avancer à l'aveugle engendre des situations maladroites où elle se maudit. L'aveu de vouloir passer du temps avec lui ne fait pas exception, parce que si elle met beaucoup d'application à réagir le moins possible, ça ne signifie pas qu'elle n'a pas une puissante envie de disparaitre lorsqu'elle réalise son erreur. Si Odalis règne sur les relations chaotiques et tendues, elle se découvre débutante et peu adroite dans toutes celles qui réclament des sentiments positifs. Les molaires punissent l'intérieur de sa joue alors qu'elle se jure de se murer dans un mutisme parfait lorsqu'il la désarçonne en répliquant. Vivement le regard se plante dans le sien et elle est certes stupéfaite mais surtout touchée. Ça fait frémir quelque chose dans le creux de l'estomac, parce qu'elle n'en espérait pas tant mais aussi parce qu'elle sent bien qu'il lui évite de se noyer dans un malaise profond et poisseux. Le sourire est inconscient et gêné mais spontané. Elle voudrait lui dire qu'il est déroutant, qu'elle ne le comprend pas, mais si elle ouvre la bouche elle a peur de traduire ça au dernier moment en t'es fascinant ce qui ne serait pas faux mais procurerait un malaise sans borne entre eux. Pourtant c'est précisément ce qu'il fait, à la façon d'un ouvrage mystérieux et complexe qu'on ne se lasse pas de regarder : il la fascine. Elle se sent comme une ridicule adolescente avec presque dix ans de retard qui découvre ce que c'est de rougir d'un regard et de frôler le malaise pour une caresse involontaire. Ridicule.
Les livres offrent une diversion autant qu'un refuge qu'elle connait par coeur et secrètement, elle espère trouver dans ses piles des ouvrages qu'elle connait. Non mieux, qu'elle aime. Fouiner des yeux pour subitement essayer de se trouver des points communs après des années à lui prouver avec toute la violence qu'elle pouvait cracher dans des mots qu'ils n'avaient rien en commun. Cette nouvelle tendance, lorsqu'elle s'y attarde à des instants surprenants du quotidien - quand elle fixe son reflet dans le miroir en se brossant les dents, lorsqu'elle regarde dehors depuis son bureau au musée, lorsqu'elle consulte sa montre pour la dixième fois en se demandant quand viendra enfin la fin de la journée - l'inquiète. Avoir Aysar comme un antagonisme faisait partie du quotidien, ça donnait le nord comme une boussole. Maintenant qu'elle en avait fait autre chose, garder une direction semblait laborieux. Avant c'était facile : tout droit jusqu'au ressentiment, et après ça, encore tout droit. Maintenant elle se sentait régulièrement dériver, aspirée vers quelque chose de beaucoup moins contrôlable qu'une alliance par pur intérêt égoïste. Chaque fois qu'elle lui trouvait une nouvelle qualité - et elle semblait étrangement exceller dans ce domaine, elle qui habituellement savait bien mieux mépriser et souligner les défauts de chacun - elle se sentait faire un détour. A faire trop de détours, elle finirait par se perdre dans un champs d'émotions à son égard. Et les émotions, c'est un lent poison neurotoxique.  
Les doigts tendus vers les tranches des livres, elle les survole, pensive, sans entrer en contact. C'est un monde, minuscule, à portée de main, dont elle affleure l'atmosphère sans oser le troubler. Si elle en touche un, juste un, s'il y reste son empreinte digitale, est-ce que ça signifiera qu'elle ne pourra plus jamais rattraper cet infime changement dans un univers qui lui appartient pas ? L'attraction est puissante, hypnotisante, quand bien même une partie de son esprit continue de tendre vers Aysar qui vaque à ses occupations. Les titres sont passés en revu, un à un. Elle s'en imprègne silencieusement, classe mentalement ceux qu'elle a déjà lu - qu'a-t-il pensé de celui-ci ? a-t-il aimé celui-là ? et lui ? - lorsqu'elle entend sa voix s'immiscer dans ce qui a tout l'air de rêverie. La main retombe le long du corps alors qu'elle tourne la tête pour l'observer. Lui. Son chat. L'observe comme on étudierait une gravure, la lumière qui baigne une partie de son profil, la douceur de son regard qu'elle connaissait surtout jusque là voilé par une mise à distance qu'elle ne sent plus. Là où il y a toujours eu un gouffre, aujourd'hui c'est comme s'il y avait quelque chose. "Je veux un engagement." Elle le toise un instant, ménage son effet sans même y songer. Si sous pression Odalis possède un rythme désordonné et bousculé, apaisée par Aysar elle ne se sent obligée de rien si ce n'est d'être sincère. Elle caresse les nervures d'une feuille épanouie alors qu'elle songe à la tournure de sa demande. "Puisque tu tiens toujours tes promesses je veux que tu t'engages à ne rien faire par obligation. Que tu agisses toujours comme tu l'entends et pas d'une certaine façon parce que je suis une Mulver, parce que t'as été engagé pour me soigner ou parce que je suis malade. On est d'accord ?" Le problème, c'est l'attachement qu'elle sent palpiter. S'il n'y avait rien de ce type dans son organisme, sans doute serait-elle plus indifférente à un traitement aseptisé, moins émue de se penser traitée comme rien de plus qu'une obligation et un nom. Elle abandonne derrière elle ses presque nouveaux amis pour s'approcher de lui: une habitude, qui est en train se lover dans ses synapses. Avec la plus grande solennité elle se poste devant lui, le menton levé et lui présente son petit doigt. "Pinky promise Aysar ?" Le sérieux se fissure alors qu'elle se perd dans la contemplation de ses iris, affiche un sourire amusé, intriguée en se demandant s'il marchera dans son attitude ambivalente croisant l'absurde enfantin et la gravité propre aux Mulver dans leurs côtés les plus impérieux. Odalis n'a besoin de rien. Ni de boire, ni de manger, quand tout ce qui paraissait essentiel se tient debout devant elle, occupé à croire qu'il se doit de remplir un rôle d'hôte parfait. " Ca devrait être moi. Je t'ai jamais proposé ne serait-ce qu'un verre d'eau…avant. J'ai honte d'avoir été comme ça avec toi toutes ces années. Ca vaut pas grand-chose, mais c'est sincère. J'étais injuste avec toi." Elle articule chaque mot consciencieusement, le soupèse avant de le prononcer, quitte à être trop neutre dans les expressions de son visage. C'est un travail d'équilibriste et elle est maladroite, mais chaque phrase renferme une sincérité mise à nue, crue, vivante. Elle l'observe avant attention avant de retomber dans une attitude plus tiède et malléable en inclinant la tête, le fantôme d'un sourire se promenant sur les lèvres. "Par contre si tu racontes à qui que ce soit que je sais m'excuser on disparait tous les deux de la surface de cette planète, hors de question que ça se sache." qu'elle plaisante pour alléger l'atmosphère qu'elle a elle-même rendu lourde de vérités. S'excuser deux fois en peu de temps ? Deux fois pour Aysar. Un nouveau détour, une nouvelle dérive. C'est quoi son nord déjà maintenant ?
Aucune idée.
Son regard se perd dans le sien.
Peu importe après tout.
Aysar Shah

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Re: just sink in /a  ·  16/06/21, 09:21 am

Quinze ans, contre quelques jours à peine. La balance avait penché d'un côté plus que de l'autre en à peine plus de temps que ce qu'il n'en fallait pour le dire. Quinze ans à se toiser parfois, s'éviter souvent, finir par se regarder en chien de faïence à chaque fois qu'ils se voyaient et, finalement, se murer dans un silence consensuel pour ne pas avoir à s'imposer la gêne d'une conversation. Il avait suffi d'une fois, une seule, où une vulnérabilité commune mais aussi inavouée qu'elle pouvait de toute façon être inavouable avait fissuré les remparts, créé une brèche, marqué la fin d'une période. Ils n'avaient plus pu se taire, et ça n'était pas plus mal. Sans ça, Aysar n'aurait pas pris le risque d'une soirée sans traitement, bien trop réglé comme un métronome ou appliqué comme une mine sur du papier à musique. Il aurait tenté d'être un peu plus rapide, ne voulant pas s'imposer le courroux d'une Odalis froissée par une journée possiblement difficile, et serait venu se terrer dans ce même appartement. Seul. Avec pour seule autre âme qui vive la présence d'un chat qui n'était pas vraiment le sien, mais peut-être que si quand même. Il ne l'aurait regardée qu'à peine, n'aurait posé que les éternelles mêmes questions sur son état de santé, et aurait disparu, comme elle l'aurait voulu, comme lui aussi aurait pu le décider. Fin de la journée.
Il ne comprenait pas totalement cette envie de lui tenir compagnie, de s'assurer qu'elle allait bien malgré une journée délicate, de savoir quelles étaient ces choses qui avaient pu la froisser et s'il avait la possibilité d'y remédier au moins un peu, à son insignifiante échelle. Il ne poserait pourtant aucune question, se contentant de la laisser parler si elle le voulait, de se confier si elle se sentait suffisamment à l'aise pour le faire ; et si ça n'était pas le cas, alors il était prêt à se tenir là malgré tout et à offrir d'autres solutions, certes temporaires, mais qui pourraient au moins alléger un peu sa poitrine ou ses épaules pour le reste de la soirée. C'était mieux que rien, se soufflerait-il, pour tenter de se convaincre qu'il faisait assez tout en sachant qu'il voudrait quand même faire plus. Aysar n'aimait pas les gens. Ils n'avaient pour lui que peu d'intérêt tant tous ceux qu'il semblait avoir connus finissaient par le trahir ou tenter de le détruire à un moment ou à un autre. Son entourage lui avait appris à être méfiant, à toiser les visages pour tenter d'en comprendre les subtilités, les possibles mises en garde qu'il pourrait y lire. Mais celui d'Odalis, malgré son statut de Mulver qui aurait pu le pousser à se méfier d'autant plus, ne contre-indiquait rien. Elle était là, près de lui, et il avait cette envie de lui faire confiance. Il le faisait déjà.
Un sourire amusé accompagné ses sourcils arqués à sa façon de demander – réclamer – un engagement. Toujours agenouillé à côté de Chat, ses doigts s'immisçant entre ses poils, il pencha légèrement la tête sur le côté sans parvenir à trouver quelconque intérêt dans le détournement de son regard vers un autre point que son visage. — C'est pas un peu tôt, pour ça ? La plaisanterie fila avec surprise entre ses lèvres, lui qui d'ordinaire se montrait si tacite, si silencieux. Il avait l'impression de retrouver une part de l'adolescent qu'il était avant. Avant Caesar, Harjwan et Reeeve. Avant son exile chez les Mulver. Avant de devoir grandir sous le joug d'une famille qui le méprisait. Peut-être n'avait-il pas été complètement écrasé, finalement. Une part de lui pouvait sans doute encore sommeiller dans le cœur endormi d'Aysar, qui ne demandait qu'à être réveillé pour revivre un peu. La voyant se rapprocher, Aysar se redressa, laissant Chat manger et boire comme il l'entendait, pour qu'Odalis et lui se retrouvent sur un pied d'égalité. Il l'écouta silencieusement, respectueusement, la détaillant avant d'acquiescer lentement à sa demande et d'esquisser un nouveau sourire, enserrant doucement son petit doigt avec le sien. — Pinky promise, sortit dans un murmure, alors que son regard se fit complètement happer par le sourire qu'elle lui adressa, avant de se redresser vers le sien. Il s'humecta doucement les lèvres, prit quelques secondes de plus à relâcher son doigt, sans même le réaliser. — Mais tu sais, je ne me suis pas senti forcé à te ramener ici. Ça n'avait rien à voir avec une quelconque obligation, ou ton nom – au contraire, t'es même la première Mulver à poser un pied ici depuis bien longtemps. Oh, l'une de ses sœurs était déjà venue, bien sûr. Mais agissant comme elle l'a fait avec Aysar, elle avait perdu son droit de visite, ne laissant qu'à Odalis l'opportunité de fouler le sol d'un appartement exigu et sans doute bien banal. Il la détailla, haussa doucement les épaules. — Et puis, t'es bien placée pour savoir que ton nom ne t'offre aucun traitement de faveur avec moi. Tout ça ne venait pas de là, pas de ce nom qu'il voyait comme une malédiction dans sa propre vie. C'était autre chose qui le poussait à lui ouvrir la porte de son existence, à la laisser s'immiscer dans ce seul endroit qui lui restait et où il pouvait se reposer, trouver un peu de paix, s'offrant le luxe d'une intimité qu'on lui aurait refusée s'il l'avait simplement demandée.
Aysar s'apprêta à réitérer sa demande quand Odalis le prit de cours, à nouveau. Il réalisa que c'était sans doute là une habitude qu'il lui faudrait prendre : elle avait cette faculté à le désarçonner que peu de gens, voire quasiment personne, n'avaient réussi à lui faire ressentir jusque-là. Un mot, un geste, une attention ; le traité de paix symbolique n'avait été signé que depuis quelques jours et, déjà, il s'en était retrouvé chamboulé plusieurs fois. Les excuses détournées de la jeune femme qui lui faisait face firent naître un nouveau sourire sur son visage – ça aussi, ç'allait devoir devenir une habitude, pour que ses joues cessent enfin de tirer tant il avait eu l'impression d'oublier ce geste à force d'années passées sans trop le faire. — Odalis Mulver, dans mon appartement, en train de se repentir ? Je risque de me réveiller d'un moment à l'autre. Il laissa échapper un rire, quand bien même il se faisait toujours discret, pour lui faire comprendre qu'il ne faisait rien d'autre que ça : plaisanter, quand bien même ça ne lui ressemblait que peu. Mais, quand il était question d'Odalis ces derniers temps, beaucoup de choses ne semblaient différer de celui qu'il avait été jusque-là. Elle bousculait ses habitudes et, plus encore, sa façon d'être, et mettant un coup de pied dans la fourmilière de son quotidien. Elle parvenait à faire naître une sorte de hâte en lui, un bien-être à la voir entre les murs de son appartement quand, d'ordinaire, une personne étrangère suffisait à le rendre nerveux – mais c'était ça, le point la démarquant des autres : elle ne lui donnait pas, plus, l'impression d'être une étrangère dans sa petite bulle créée sur mesure. Levant les mains en signe de bonne grâce, sans se défaire de cette petite étincelle brillante dans son regard, il laissa son regard traîner immanquablement sur elle ; une nouvelle accoutumance qu'il ne voulait pas empêcher de s'installer. — Je le rajoute à la liste de nos secrets partagés, alors. Sa voix se fendit d'une pointe de tendresse inhabituelle. Une fois de plus, Aysar voulait simplement la rassurer : malgré un passé commun aussi froid qu'il avait pu être, parfois, tumultueux, elle pouvait avoir confiance en lui.
D'un regard jeté sur les lieux autour d'eux, il retomba sur ses placards, son frigo quasiment vide, et se rappela sa propre question avant la dérive de leurs paroles. — Tu ne m'as pas répondu, au fait. Est-ce que tu voudrais quelque chose d'autre ? Autrement, tu peux juste... faire comme tu le sens. De simples mots, il ouvrait un peu plus grand encore la porte de sa vie privée, l'autorisant à piocher dans ses livres, s'intéresser à ses plantes, caresser Chat désormais lové en boule sur le canapé, comme à son habitude. S'il y avait entre ces murs quelque chose qu'elle ne connaissait pas, alors était-elle libre de s'en approcher, de le regarder, le toucher, l'essayer. Elle pouvait lui parler. Se confier si elle en ressentait le besoin, sur ces fameuses « choses » qui avaient donné le ton à sa journée, à leur soirée. De toute autre chose aussi, si elle le préférait. Aysar s'accorderait à ses besoins, ses envies. Il la suivrait parce qu'inconsciemment, il sentait déjà que peu importe le chemin qu'elle prendrait, il voudrait l'y accompagner.
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Re: just sink in /a  ·  16/06/21, 03:15 pm

Les sourcils se froncent sous le pli d'une incompréhension légère, Odalis bornant sagement au premier degré de la situation sans voir plus loin que le sens qu'elle a elle-même décidé d'accorder aux mots. Un peu tôt ? Ca ne rentre dans aucune case des réponses possibles et pourtant. Lorsque la signification éclot, elle offre une minuscule seconde de gêne qu'elle sent remonter dans ses joues - est-ce de la pure plaisanterie ou est-ce que ce qu'elle ne contrôle pas s'installe un peu trop ostensiblement dans ses yeux quand elle le regarde ?- avant de laisser s'inviter un sourire amusé. "T'es qu'un idiot Aysar." qu'elle souffle sur le ton de la plaisanterie, parce que c'est ce que ça doit impérativement rester : une plaisanterie. Et non pas un instant gênant où il réalise que sa moquerie doucereuse pointe en direction de ce petit rien qui bouge sous ses côtés avec la frénésie d'un minuscule colibri. Et étrangement, elle chérit cette attitude légère et ce même si elle est déroutante et glissante pour elle, car voir Aysar sous un angle plus vivant ne fait que nourrir ledit colibri qu'elle avait encore jusqu'à une heure auparavant l'espoir de voir mourir, comme une lubie passagère qui n'a pas le temps de prendre vraiment forme pour être palpable. Que c'était juste le fruit de son imagination, cet insignifiant petit élan qu'elle éprouvait dans sa poitrine depuis l'autre soir, que ça passerait comme toutes les émotions finissent par se tarir sitôt qu'on ne les alimente plus. Aysar est tout sauf un idiot, et si elle a toujours lutté férocement contre lui, elle n'a jamais sous-estimé l'éclat d'intelligence qui miroite de façon très discrète lorsqu'il analyse une situation ou avance un pion sur l'échiquier bancal que lui a proposé l'ancienne Odalis. Elle l'a attendu cent fois au tournant, testé des centaines de milliers de fois, pour voir s'il commettrait une idiotie, et jamais elle n'avait pu le bloquer sur ce terrain. Pourtant sur l'instant, il est le plus grand imbécile qu'elle n'ait jamais croisé, ne serait-ce que parce qu'il pêche par ignorance, commet l'erreur irréparable de lui donner trop d'attention, de la laisser suffisamment exister chez lui pour qu'elle s'y sente sereine et continue de laisser vivre tous ces infimes petits tournoiements internes qui ne devraient pas exister quand elle le regarde. Pas lui. Pas Aysar. Pourtant, en dépit du bon sens qui lui hurle qu'elle court à sa perte, elle continue de vouloir le voir sourire. Ca change son visage qu'elle connaissait essentiellement assombri par la concentration et certainement une épaisse protection pour rester parfaitement indifférent à ses assauts parfois mesquins ; ça éclaire ses yeux qu'elle n'avait jamais regardé autrement qu'en coup de vent, juste pour lui faire passer sa colère ou le mettre au défi de répliquer.
Peut-être qu'elle devrait lui dire qu'il devrait leur rendre ce service à tous les deux, d'être moins souple, moins arrangeant, moins chaleureux avec elle, qu'il devrait puiser quelque part dans ses souvenirs le droit de lui faire payer pour toutes ses années où elle a joué le rôle de fardeau, d'animal mauvais, d'adversaire ; parce qu'au moins, s'il s'y adonnait ne serait-ce qu'un peu, ça délimiterait une distance à tenir pour ne pas l'envahir. C'est pas loin d'être inquiétant, cette envie qu'elle a sans cesse de chercher une proximité, de revenir vers lui quant à l'accoutumée elle ne vit que dans la mise à distance des autres sinon rien. Elle a toujours été de ceux qui n'ont aucun scrupule à effectuer un pas en arrière ou de côté pour se débarrasser d'une présence trop forte, sauf que maintenant Aysar renverse sa logique, toujours occupée à effectuer un pas dans sa direction, à provoquer le contact inconsciemment, de façon aussi étrange qu'en lui tendant son petit doigt. Sans ciller il se plie aux règles de ce jeu aux contours flous, et elle se demande ce qui lui échappe, pendant quelques secondes ; juste un instant fugace, où elle aimerait que le temps s'arrête, pour son sourire à lui, pour son air sincère, pour l'impression qu'il lui procure d'être parfaitement à la bonne place au bon moment. Ca la laisse silencieuse, même si elle aimerait le remercier pour le poids qu'il lui enlève des épaules. Est-ce qu'il réalise ? Est-ce que seulement il est capable de voir à quel point c'est important pour elle, qu'il accepte cette promesse ? "Je préfère que ça soit clair entre nous, et je ne veux plus me dire que je participe au grand chapitre Aysar versus la tyrannie des Mulver." Elle pince les lèvres un instant, sérieuse autant qu'elle peut l'être ce soir aussi proche de lui, chatouillée sans cesse par l'envie de s'autoriser à sourire.
Mais Aysar n'est pas en reste, lorsqu'il s'agit de laisser son visage se fendre d'un sourire, plus avenant qu'il ne l'a jamais été, ouverture qu'elle impute au fait qu'ils sont chez lui, et que, peut-être, ses appartements à elle ne renferment que des souvenirs pénibles de mauvaises fins de journées face à elle. Il prend ses excuses avec légèreté, et c'est sans aucun doute la meilleure façon de faire, pour accepter sans appuyer sur ses frêles épaules pour l'enfoncer dans sa culpabilité oppressante. Il lui offre, sans le savoir, une décontraction plaisante. "Oh wow c'est donc juste ça ? Un rêve ? Donc on peut faire n'importe quoi ?" Il y a ce déclic, qui vient essentiellement de lui, parce que ça fait longtemps qu'elle n'avait été seule avec quelqu'un qui rit de façon spontanée, sans amertume ni cynisme, une réaction en chaîne sans aucune préméditation qui fait naitre un rire léger dans sa gorge qui résonne dans cet appartement. "Je compte sur toi pour ne pas te réveiller tout de suite, alors." qu'elle ajoute sur le ton de la connivence. Ils semblent de toute façon engagés dans cette voie étrangère où elle ne peut s'empêcher de sentir son coeur sursauter lorsqu'il est question de secrets partagés. Ils étaient passés d'un extrême à l'autre, de froid polaire à la délicatesse de promesses soufflées comme s'ils pouvaient y avoir eux et le reste du monde. "Quels sont tes secrets à toi ?" Parce que lui, il connait plus que ce qu'elle n'aurait bien voulu lui céder un jour, sous un angle où, à choisir, elle aurait préféré que personne ne sache jamais rien. Depuis qu'il a pris son rôle auprès d'elle après ses études, elle a toujours mis beaucoup d'application à ne rien céder sur son état de santé à quelqu'un d'autre qu'à son infirmier, qui, même lui, a du lui arracher des réponses à multiples reprises. Comment tu te sens aujourd'hui est une des questions les plus complexes avec Odalis, et qui récolte le plus faible taux de réponses. Si elle nie le fait d'être malade, peut-être qu'un jour elle parviendra à convaincre ses cellules qu'elle ne l'est pas. Toutefois, à lire entre les lignes, Aysar est celui qui peut le plus se targuer de connaître bien des secrets. Mais elle en retour que sait-elle de lui en dehors de la tristesse qu'elle capte dans ses yeux certains jours ?
Ses yeux passent d'elle aux meubles, et elle se surprend à attendre qu'il lui revienne. Incapable  de faire de même, de laisser dériver son attention, alors son regard à elle ne fait que dériver le long de sa mâchoire. Ce qu'elle veut ? Rester avec toi, qui brûle le bout des lèvres, en secret alors qu'elle le regarde avec curiosité. "T'as ce qu'il faut pour me faire oublier ma journée ?" Elle s'amuse juste, voit ça comme une énième façon d'esquiver délicatement sa question, parce que toutes les réponses qui lui viennent le concernent un peu trop lui, sans aucune considération alimentaire. C'est pas loin d'être un mensonge, parce que sa journée n'a plus aucune espèce d'importance, maintenant qu'elle est là dans son appartement. "C'est pas arrivé souvent que je ne sois pas chez moi le soir, c'est jamais arrivé que tu acceptes de sauter un jour de traitement, j'ai un peu l'impression que c'est mon anniversaire mais en mieux car personne n'est au courant." Elle est sur le point de se détourner, d'arrêter d'envahir sa bulle pour sans doute aller voir si son chat tolérerait de partager le canapé avec elle lorsqu'elle se ravise au dernier instant pour poser sa main sur son avant-bras. "Merci de pas m'avoir laissé…" elle lui murmure avec sincérité, parce qu'elle lui a pas dit, mais que c'est tout ce à quoi elle pense depuis qu'il a fait le choix de ne pas simplement suivre son attitude première qui était froide et cassante. "T'es quelqu'un de bien… Et je suis pas sûre qu'on pense souvent à te le dire." Elle serre brièvement un peu plus ses doigts, pour appuyer son propos avant de suivre sa volonté première de lui donner de l'air pour aller s'asseoir avec son chat. Peut-être qu'elle n'aura jamais été aussi sereine qu'en étant avec eux pour compagnie secrète.
Aysar Shah

Aysar Shah

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· occupation : works as a nurse, specialized in defensive and healing magic.
· civil status : engaged to lucretia, but falling in love with someone else ¯\_(ツ)_/¯
· tarot card : the hermit, down side — stands behind, loner, uneasy with contact.
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Re: just sink in /a  ·  17/06/21, 09:50 pm

Il n'y a plus de professionnalisme entre eux ce soir. Comme si de passer d'un appartement à un autre avait suffi pour qu'ils laissent chez Odalis la convenance dont Aysar devait d'ordinaire faire preuve, pour tenir un but qui lui avait été donné à peine avait-il eu fini ses études – avec honneurs, s'il vous plaît, car quitte à avoir pu choisir ce dans quoi il espérait évoluer, il avait préféré se glisser totalement dans ce rôle d'étudiant et s'en sortir de la meilleure des façons, pour une fois dans sa vie. Peut-être était-ce le fait de la voir dans un autre milieu que celui auquel ils étaient habitués de se rencontrer, mais quelque chose participait au fait qu'Aysar Shah se sentait un peu plus léger ; et sa raison, prenant encore le pas sur son cœur, préférait à croire que c'était bien la seule justification qu'il pouvait trouver, plutôt que la simplicité de leur discussion et l'espoir qu'elle avait implanté dans son esprit sans même qu'il n'ait à choisir de la laisser faire. Elle l'avait fait, parce qu'elle l'avait décidé, et les explications s'arrêtaient là : Odalis Mulver avait pris un nouveau visage dans son esprit, dans son quotidien aussi, faisant naître hâte et joie à l'idée de la rejoindre, et laissant sous sa peau, dans le sillon de ses doigts, des nuées de frissons s'étendre. Mais pour l'instant, il était encore plus facile de ne pas accepter de voir tout ce que ça pouvait représenter.
Penchant un peu la tête sur le côté, Aysar la détailla, écoutant ce qu'elle avait à lui dire et son envie d'être dissociée du reste de sa famille dans l'existence du dernier héritier Shah. Les choses évoluaient plus vite qu'il n'avait le temps de les voir faire et, acquiesçant lentement en l'entendant parler, Aysar haussa finalement doucement les épaules. Odalis n'était pas comme le reste de sa famille et, s'il s'en était toujours douté, aussi s'en rendait-il d'autant plus compte maintenant qu'ils apprenaient à se connaître mutuellement. Le caractère qu'elle avait accepté de lui révéler jusqu'à il y a quelques jours montrait déjà la voie de cette différence : elle ne le traitait pas comme les autres, malgré la rancœur qu'elle avait nourrie à son égard à peine avait-il commencé à représenter la vérité de sa maladie. Aysar n'était pas tant un chien pour elle, qu'un défouloir le temps d'une heure, une façon d'expier ce qu'elle ressentait en s'en prenant à lui. Il se doutait, aujourd'hui plus que jamais, que ça n'était pas sa personne en elle-même qui poussait à son énervement, mais ce symbole qu'il était devenu dans son esprit. Pour ça, il pouvait ce soir esquisser un nouveau sourire dans sa direction – une habitude se marquant dans son inconscient, suivant ses paroles et leur bon vouloir. — C'est clair depuis la dernière fois. Je ne sais pas si tu te rappelles, mais la tyrannie Mulver, tu lui as donné un grand coup de pied en acceptant de combattre à mes côtés. Il lui lança un regard appuyé, avant de la toiser à nouveau. Cette idée, lancée à la fin d'une conversation, il s'y raccrochait sans doute bien plus qu'il n'aurait fallu le faire : rien ne lui promettait qu'ils y arriveraient. En revanche, Aysar n'avait aucun doute quant au fait qu'elle se tiendrait quand même à ses côtés en cas d'échec, et une part de lui était presque effrayée de cette évidence qui se marquait devant ses yeux.
Il nota dans un coin de son esprit les excuses qu'elle lui adressait une nouvelle fois. Après des années d'observation, il savait que ça n'était pas anodin pour elle : elle ne s'excusait pas pour mettre les gens dans sa poche ou faire cesser les élévations de voix. Elle ne s'excusait pas, tout simplement. Et là, deux fois en peu de temps, Aysar ne pouvait s'empêcher de ressentir un... quelque chose, qu'il ne s'expliquait pas vraiment. Alors, pour cette raison aussi, il les laissa rapidement de côté, malgré tout décidé à ne pas les oublier ; comme si elles étaient la preuve d'une évolution, comme si elles étaient capables de le faire se sentir un peu spécial. Il se contenta de rire à ses plaisanteries, laissant le son s'échapper d'entre ses lèvres après tant de temps sans avoir pu le faire avec autant de sincérité. À croire que la magie d'Odalis Mulver résidait en ça, bien plus qu'entre ses doigts. La question, elle, le prit un peu de court. Entrouvrant la bouche comme si la réponse allait être évidente, aucun son ne sortit et, plongé un instant dans ses pensées, Aysar réfléchit en silence. Ses secrets ? Il en avait sans doute tellement, pour elle, tant ils n'avaient jamais vraiment parlé. Des plus drôles, des plus tristes, et tant d'option qu'il ne savait même pas lequel dire ni à quel point il pourrait changer le ton de leur soirée. Et soudain, il se reprit à sourire. — Ok, alors je sais pas si c'est réellement un secret, mais c'est quelque chose que tu ne sais pas dans tous les cas, il lui lança un regard, avant de reprendre. — Contrairement à Vikram et Harjwan, je suis seulement à moitié d'origines indiennes : ma mère est blanche, d'origines britanniques. Mais mon oncle a toujours voulu me faire découvrir, quand j'étais petit, la culture indienne. Que je sache d'où je viens, même si ça fait si longtemps que mes ancêtres ont emménagé en Amérique. Et pour se faire, il utilisait ceci. Aysar se recula un instant et alla dans sa chambre, récupérer un des livres posés près de son lit ; un des rares qui ne prenait jamais la poussière, tant il le manipulait souvent. Revenant vers Odalis, il lui tendit, avant d'expliquer : — c'est un recueil d'histoires et de légendes indiennes. Au début, il me les lisait, y accolait des anecdotes vieilles comme le monde comme s'il les avait lui-même vécues, alors qu'il n'a jamais mis les pieds là-bas. Et finalement, je m'en suis jamais défait. Désignant du regard la couverture vieillie sans être réellement abîmée – il en prenait grand soin, plus que de n'importe quel autre livre qu'il possédait –, il afficha un sourire plus triste. — C'est le souvenir qui me rattache à lui, et c'est sans doute pour ça que c'est, parmi tous les livres que j'ai, celui que je préfère. Il avait mis entre ses mains quelque chose qui avait, pour lui, une valeur inestimable ; aussi importante que la bague offerte contre son gré à Lucretia, qui avait orné les doigts des femmes Shah depuis des générations. Ce livre, au moins, n'était connu d'aucun Mulver. Aucun, sauf une, désormais.
Il la laissa en possession du recueil, conscient qu'elle n'irait pas en faire n'importe quoi, et réitéra sa question avant qu'un petit sourire ne revienne se loger sur son visage. Jetant un regard à ses étagères, il haussa les épaules avec une désinvolture paradoxalement travaillée. — Je pense avoir ce qu'il faut, oui. Ses yeux glissèrent sur les bouteilles d'alcool, s'arrêtèrent sur une de rhum encore fermée, de bonne – excellente – facture. Un alcool ambré, au goût d'épices et de vanille, distillé dans la plus pure tradition philippine ; un alcool de qualité, tombé entre ses mains après une main étonnamment chanceuse au poker. Mais la voix d'Odalis le ramène à la réalité de l'instant : leur soirée, tous les deux, loin du contexte médical qui a rythmé leur relation ces dernières années – celle-là même qui n'existait pas avant ça. — Sans être un anniversaire, ça peut quand même devenir une célébration. D'une simple soirée de calme, certes, mais quelque chose dont ni toi, ni moi n'avons l'habitude. Il haussa un sourcil, la toisant pour voir ce qu'elle en pensait, de cette idée un peu saugrenue – mais ils n'étaient plus à une près, si ? Elle le disait elle-même : ce soir n'avait rien de commun pour elle, lui, eux, car à mesure qu'ils laissaient tomber les barrières dressées devant l'un et l'autre, c'était bien ce qu'ils devenaient : un « eux » auquel personne ne s'attendrait, pas même les principaux concernés.
Il s'apprêta à se reculer quand une nouvelle nuée de frissons éclata sous sa peau au contact de la main d'Odalis – pourquoi ? Il ne le savait toujours pas. Le regard posé sur ses doigts, il remonta à son visage, la détailla un instant avant qu'il ne se fende d'un nouveau (énième) sourire vers elle. Trop rapidement pour qu'il n'en ait conscience, son cœur rata un battement en l'entendant et, prit au dépourvu de son propre ressenti, il s'humecta les lèvres. — Disons que ça rend spéciaux les moments où quelqu'un le dit. Car elle avait raison : les compliments n'étaient pas choses courantes pour lui. Pas nécessairement le genre de ses proches, et les autres... eh bien, les autres, il se fichait bien de leur avis de toute façon. Il la laissa relâcher ses doigts, posa les siens sur son épaule en la serrant doucement, presque tendrement, et s'éloigna finalement vers la petite cuisine qu'il n'utilisait que rarement, partisan du saut de repas. Il prit deux verres, les servit, attrapa la bouteille de rhum pour la glisser sous son bras et retrouva finalement Odalis sur son canapé, se glissant à ses côtés alors que Chat était parti se lover sur l'accoudoir de la jeune femme. Il lui tendit son verre, fronça un instant les sourcils avant même de le lâcher. — Est-ce que t'as déjà bu ? La question ne l'avait pas effleuré avant que les doigts d'Odalis ne s'enroulent autour du verre. Est-ce que ses proches l'avaient laissée boire, une fois, ou est-ce que sa santé était une excuse suffisante pour la priver de la découverte ? Déposant la bouteille à terre, il fit finalement tinter son verre contre le sien, le porta à ses lèvres et, par-dessus le rebord, planta son regard sur elle, détaillant les pans de son visage qu'elle offrait à sa vue.
Odalis Mulver

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Re: just sink in /a  ·  18/06/21, 06:50 pm

Peut-être qu'elle avait besoin de le réaffirmer. Ou bien peut-être qu'elle avait juste besoin d'être rassurée. Sans trop savoir quelle option est la plus juste, elle acquiesce doucement d'un hochement de tête avec reconnaissance. Il y a quelque chose de densément réconfortant, que de l'entendre rappeler la réalité, les mots échangés, l'accord passé. Comme s'il ne remettait pas en doute la loyauté qu'elle est déterminée à lui accorder, envers et contre le schéma familial. Elle ignore si elle a la moindre chance d'ébranler quoique ce soit dans la construction Mulver, mais elle sait, qu'elle a fait le choix le plus lourd qu'elle ait jamais fait dans sa vie l'autre soir, en tranchant en faveur d'Aysar, et que peu importe l'enchaînement à venir des évènements, rien ne pourra inverser la balance et la faire revenir de l'autre côté de l'équation.
Alors s'excuser c'est peut-être essayer en quelque sorte de rendre cette relation plus plane et plus franche, tout en étant consciente qu'elle ne pourra pas rattraper des années de colères et de réflexions acerbes en offrant juste humblement sa gorge. Et ça vaut le coup, les lauriers ne sont rien d'autre que le rire d'Aysar qui provoque un frémissement agréable qui parcourt toute la longueur de son échine. Est-ce qu'ils auraient pu partager ça avant ? Est-ce qu'elle aurait pu le faire rire à la fin de chacune de ses journées ? Peut-être. Pour autant, est-ce qu'on les aurait laissé s'entendre ? Sans doute que non. Ca aurait fini par se savoir, et si le bonheur d'Odalis est potentiellement acceptable, ça n'aurait certainement pas été le cas de celui d'Aysar. Arracher les ailes des autres pour les forcer à ramper, c'est dans ça qu'ils brillent les Mulver non ? Anéantir la vie, avec des chars ou avec la détermination de bousiller un Shah, c'est bien pareil. Et si elle les maudit puissamment pour la seconde partie, elle redoute d'avoir l'existence toute aussi toxique que les autres membres. Et s'il s'avérait qu'ils n'étaient, elle comprise, bons qu'à détruire les autres ? "Ne me laisse plus te faire du mal. Jamais." Ca lui permet de classer l'affaire, en choisissant de reposer contre lui une confiance solide sans avoir la moindre certitude qu'il osera la rabrouer si elle mord la ligne du supportable pour lui. Alors pour se prémunir, elle grappille des informations sans même y réfléchir, se surprend à écarquiller les yeux lorsqu'il répond sans éluder, sans esquiver. Elle l'écoute religieusement, esquisse un sourire discret en l'imaginant avec sa famille, enfant, sourire qui s'efface à la moindre pointe de tristesse émanant de sa voix. Elle en suit la moindre modulation, absorbe tout ce qu'il laisse transparaître dans sa direction avec la certitude que si elle lui laisse assez de place pour s'épanouir, elle pourra finir par le comprendre mieux qu'elle ne l'a jamais fait. Ses doigts se referment machinalement sur le livre qu'il lui tend et il pèse dans ses mains de tout le poids de son importance pour lui. Elle en caresse distraitement la couverture, s'émerveille de la moindre aspérité sans oser l'ouvrir. "Et tu me le montres." Quelque part, ça la retourne, qu'il lui ait remis entre les mains, qu'il lui laisse l'accès à ce pan fragile de ce à quoi il tient. Elle se prend à formuler le voeu secret de pouvoir le lire un jour, de revenir ici et qu'il lui en donne le droit, la laisse s'approprier pour une heure ou deux chaque page de son livre, imprégnée de l'ambiance de son appartement. "Est-ce que tu me laisseras le lire ?" Elle le sonde un instant, prête à encaisser un refus. Si elle a la fierté envahissante qui court dans bons nombres de ses réactions, cette dernière semble l'avoir déserté dès lorsqu'il avait prononcé ce bonsoir délicat et précieux.
Et peut-être qu'il a raison Aysar, de croire qu'ils ont quelque chose à fêter. Leur trêve. Leur rencontre après presque quinze ans à se côtoyer sans jamais interférer l'un avec l'autre d'une façon qui vaille la peine. Son humeur qu'il avait réussi à renverser en la ramenant ici. La confiance qu'il lui accorde. Ils peuvent fêter toutes ces choses sans avoir besoin d'un anniversaire. Elle opine du chef ; de toute façon il pourrait lui proposer de fixer le plafond qu'elle serait toute aussi convaincue que c'est une soirée agréable et que ça vaut le coup de rester avec lui. "On pourrait changer nos habitudes, tu crois pas ?" Sans savoir ce qu'elle propose réellement elle ne peut s'empêcher de lui sourire. Peut-être que s'ils célèbrent leur entente, parce que ça déroge à leurs habitudes, alors ils devraient simplement les changer. Ca parait simple. Factuel. Et ça devrait en rester là, elle devrait aller poser son livre, se trouver une place.
Elle l'envisage et pourtant une connexion se fait. Comme un besoin pressant de lui dire ce qu'elle pense, de compenser les années de silence, mais aussi de repousser les effets négatifs de tout ce que lui infligent les autres. Quelque chose dans sa réaction la trouble en retour, comme un effet d'échos répétés. Elle pince les lèvres en réponse, ne peut s'empêcher d'être légèrement mal à l'aise - et pourtant, c'est un malaise étrangement agréable, diffus et tiède, renforcé par cette façon trop chaleureuse qu'il a de serrer son épaule avant qu'elle ne le quitte pour aller poser le livre sur la table et s'asseoir en compagnie de son chat. Il n'y a pas que le moment qui est spécial mais la soirée toute entière. Et c'est effrayant.
Le félin se frotte à son bras en se déplaçant et elle a le sentiment qu'ils pourraient devenir amis, elle et lui, comme deux électrons libres qui apprécient la chaleur d'Aysar et le confort de son canapé. Aysar qui lui, revient avec des verres et un bouteille sous le bras, provoquant un petit rire amusé. La soirée n'est plus spéciale, elle devient lunaire, même pour Odalis. Le verre tendu, c'est une invitation, invitation qui semble fragile et éphémère lorsqu'il se décide à s'interroger sur son rapport à l'alcool.
L'instant se suspend de lui-même alors qu'elle se retrouve au pied d'un choix dérangeant. Elle peut lui mentir, prétendre que oui, évidemment, pour s'éviter l'humiliante vérité, et espérer qu'elle ne trahira pas son mensonge par une réaction trop vierge, ou bien elle peut lui céder la vérité, au risque de laisser paraître une image d'elle qui l'exaspère à chaque fois qu'elle effleure la surface et prendre le risque qu'il se ravise, change d'avis, s'évite un risque supplémentaire. Si elle détournait le nez, peut être qu'elle pourrait sauver les apparences mais il a cette façon de la regarder directement qui la rend incapable de tenter une quelconque fuite. "Non." qu'elle abandonne avec l'honnêteté brutale qu'elle semble destinée à lui servir en toutes occasions, et ce peu importe la sensibilité du sujet abordé. Elle retient sa respiration un instant, la part la plus pessimiste de son être persuadée qu'il va lui reprendre son verre au lieu de quoi il lui laisse et vient heurter le sien. L'entrechoque des verres tinte dans l'appartement comme une minuscule victoire qui fait naître un sourire sur les lèvres d'Odalis qui n'auront jamais autant porté la bonne humeur aussi ostensiblement affichée. Elle l'observe minutieusement et attend qu'il s'offre la première gorgée, captivée par ce qu'il dégage et qui déteint avec aisance sur elle. Odalis, qu'on ne connait plus depuis des années que sous tension, prête à ruer dans des réactions tranchées en un claquement doigt, se laisse gagner par l'attitude relâchée d'Aysar. "Tu m'avais jamais souri comme ça… Mais ça te va bien." Est-ce que c'est vraiment ça, qui change à ce point ce besoin de sans cesse laisser traîner ses yeux sur lui ? Est-ce qu'elle cherche juste à capter le plus petit des sourires ? Ca serait rassurant, de se dire que c'est juste un réflexe viscéral humain, qui ne posséderait aucune autre raison que l'instinct comme les papillons de nuit sont attirés par les lumières artificielles. Elle finit par s'humecter prudemment les lèvres dans son verre, et une fois la vapeur d'alcool passée, s'émerveille des épices qui tapissent son palais. Elle se risque à une gorgée, qui lui fait l'effet d'un feu liquide, première surprise de l'effet que ça fait réellement en bouche. Elle s'étrangle un instant et ne peut réprimer un rire confus. "Sans commentaire Aysar." qu'elle prévient, amusée, pour parer à d'éventuelles moqueries dont elle elle ne se priverait sans doute pas si elle était à sa place. Elle se tourne plus franchement vers lui en repliant une jambe sous elle, sa rigidité définitivement enterrée pour ce jour. "C'est quoi le premier ?"  qu'elle demande sans placer de contexte avant de de tendre un doigt pour pointer sa main, son poignet, son avant-bras. "C'est quoi le premier tatouage que tu as fait ?" Son index curieux se pose sur un trait d'encre, comme si elle cherchait à éprouver le dessin sous la pulpe de son doigt, puis elle le remonte lentement, suit minutieusement les courbes. A la fois trop absorbée et trop distraite, elle en oublierait presque que c'est Aysar, son épiderme, son corps. La singularité de l'encre sous la peau rend le dessin presque vivant, au moindre déplacement d'os, de muscle ou de chair. Quelque part au musée quelque salle est réservée à l'histoire des tatouages dans les clans à New-York. Elle cesse son manège comme elle l'a commencé, sans raison, puis s'accoude au dossier du canapé en venant appuyer sa tempe contre le creux de sa paume, soutenir sa tête qui lui parait plus lourde. "Avec toi je pouvais jamais me sentir autrement que malade." Elle soupire en décrochant son regard de lui pour fixer son verre où elle fait lentement tourner l'alcool avant de se redresser pour y tremper ses lèvres, boire une minuscule gorgée qui attaque la trachée. Ca devient une sensation agréable, à mesure que ça l'engourdit, avant de reprendre : "Je sais que tu n'y es pour rien. Ca m'obligeait juste à regarder en face le fait que je ne serais jamais traitée comme les autres, et j'aurais donné n'importe quoi pour que ça soit le cas. N'importe quoi. T'étais mon tortionnaire. Celui qui pouvait pas laisser vingt-quatre heures à mes fantasmes de vie normale. Avec une bonne journée je pouvais me convaincre que j'avais rien, qu'au pire j'étais juste lamentable en magie, et j'étais prête à vivre avec ça, mais le soir tu venais, et ça me rappelait que j'étais juste naïve et stupide." Elle décide brutalement de finir son verre d'une traite. Cette fois ça ne fait pas que faire couler une sensation de brûlure. Elle ne peut réprimer un toussotement, qui lui-même engendre un petit rire moqueur de sa propre condition, sans aucune amertume. Si c'était idiot pour bien des gens de découvrir l'alcool à vingt-quatre ans, Odalis avait longtemps été sous le contrôle exclusif de la famille et trop habituée à toutes ces privations, n'avait finalement pas tenté d'en sortir par elle-même, rodée à la prudence excessive que tout le monde lui accordait comme si elle était un petit animal en sucre. "Mais ce soir… Je me suis jamais sentie aussi normale de toute ma vie. Et je te le dois, à toi." Le retournement de situation lui en donnerait presque le tournis. Le détester était tellement plus facile avant. Et maintenant quoi ?
Rien. Ou plutôt, si, beaucoup. Elle s'abandonne au silence, occupée l'observer comme si elle pouvait finir par lire sur son visage en toutes lettres les motifs de ce bouleversement qu'elle éprouve sans parvenir à lutter contre. Elle joue avec son verre vide, et subitement, ça lui parait limpide. Trop pour qu'elle l'encaisse. Elle se redresse un instant pour le dévisager comme si c'était lui, qui lui avait soufflé l'idée sans même avoir à ouvrir les lèvres. "Je crois que tu me plais bien. Ca nous rendrait service si tu pouvais… je sais pas, être un peu plus désagréable ?" Un soupir, un air fatigué. C'est un problème. Immense, qui appuie juste contre les côtes. Elle grimace, se laisse retomber dans sa position initiale comme si ça l'accablait avant de réaliser le poids des mots qu'elle n'a pas pris le temps de soupeser avant de les prononcer. " Oh." Elle le regarde lui. Son verre. A nouveau lui avant de ne pas parvenir à réprimer un rire nerveux. " C'est pas ce que tu crois."
Antiphrase : utiliser un sens contraire à sa véritable signification.
Aysar Shah

Aysar Shah

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· clan : shah — blood debt for the mulvers for the last fifteen years.
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· occupation : works as a nurse, specialized in defensive and healing magic.
· civil status : engaged to lucretia, but falling in love with someone else ¯\_(ツ)_/¯
· tarot card : the hermit, down side — stands behind, loner, uneasy with contact.
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· ⊹    ˚ ✵

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Re: just sink in /a  ·  20/06/21, 12:22 am

Il y avait-il encore des limites, des frontières ? Quoi que ce soit pour marquer une distance entre eux ? Plus les minutes s'écoulaient, simples et évidentes, moins Aysar en avait cette certitude. Elle était là, se tenait devant lui, et peut-être même ne s'en rendait-elle pas compte, mais elle balayait une à une les limites qu'il avait cherché à poser au cours des quinze dernières années, et plus encore de celles qui le séparaient aujourd'hui de la fin de ses études à Brakebills. Elle piétinait ce semblant de cocon qu'il s'était construit et lui, victime volontaire de l'ouragan Odalis, la laissait faire en se contentant de sourire face à ce changement d'attitude, cette absence de tension depuis qu'il l'avait retrouvée, ce soir. Ah, c'était bien différent, ces derniers temps. Mais tellement mieux aussi, et Aysar Shah n'était pas prêt à mettre un terme à ça.
Neuf mots, sortis de sa bouche et qui résonnèrent en lui comme l'écho des voix des augures au cœur des temples. Des mots qui, prononcés par quelqu'un d'autre, n'auraient jamais eu un tel effet sur lui. Mais Odalis Mulver, depuis quelque temps, s'imposait comme une exception dans son existence et lui, trop borné pour l'admettre, était incapable de se le figurer pour l'instant, malgré son cœur qui se serra légèrement à l'entendre et se mit à battre un peu plus rapidement ensuite. Lentement, Aysar s'humecta les lèvres, et ne put finalement retenir le petit sourire qui étira son visage. — Avant, tu voulais me faire du mal, non ? Dénuée de reproche, sa question était sincère, quand bien même il pensait en connaître déjà la réponse. Les remarques acerbes auxquelles il avait été si habitué qu'il avait fini par en être immunisé au fil des années étaient sans doute là pour le heurter autant qu'elle se sentait heurtée par sa présence et la raison qui y était associée. Mais la donne n'était plus la même et, bien plus qu'opposés, Odalis et lui se retrouvaient alliés. — J'ai tendance à croire que tu ne feras plus en sorte de me blesser, maintenant. À ta place, je ne m'en inquiéterais pas trop. Pas besoin de promesse, à ses yeux. L'intention avait disparu avec la fougue de l'hostilité, et peut-être était-ce une preuve suffisante, pour lui, qu'elle ne lui ferait plus de mal à présent, quand bien même il n'avait encore aucune idée de ce qui pourrait leur être réservé, pour la suite. Alors, Aysar se contenta d'un nouveau sourire, aussi léger que doux, pour lui montrer qu'il lui faisait confiance – et apparemment plus qu'elle n'était capable de le faire elle-même.
C'était peut-être un brin de naïveté qui, pour la première fois depuis des années, venait s'éprendre de lui dans la facilité qu'il avait à dévoiler une part de sa vie jusqu'alors gardée secrète aux yeux des Mulver – il n'y avait que Valeria qui, dans sa curiosité marquée, s'était glissée dans son univers, avait tenu le livre entre ses doigts, avant qu'Aysar ne le récupère en expliquant vaguement pourquoi il était là, pourquoi il l'avait pris avec lui, pourquoi la poussière n'avait jamais le temps de venir ternir les couleurs chaudes de la couverture. Elle n'avait pas eu les détails, ni l'explication complète offerte à Odalis alors qu'elle n'avait rien demandé d'autre qu'un secret. Tant de temps, la dernière fois, passé à parler des mauvais côtés de leurs familles respectives l'avait poussé à vouloir se replonger dans la tendresse que lui inspiraient ces histoires d'un pays qu'il n'avait jamais pu visiter. Il s'était nourri des souvenirs accolés au livre, de la voix presque disparue de ses souvenirs de son oncle perdu, et laissait désormais les doigts d'Odalis se refermer autour de la couverture, se retenir d'en explorer les pages. — Si tu veux, oui. Mais celui-ci, il sort pas d'ici. Il détailla un instant ses traits, guettant un changement, ne serait-ce que minime, d'expression sur son visage. L'invitation était lancée, elle pouvait revenir se réfugier entre les modestes murs de son appartement, si et quand elle le voudrait.
Ça aussi, de façon plus discrète, plus implicite, pouvait être une des choses à célébrer ensemble, ce soir, dans l'intimité de son salon : il n'ouvrait que rarement la porte et, plus rarement encore, laissant les gens revenir chez lui ensuite. L'endroit tout entier représentait un équilibre qu'il avait difficilement construit, de sorte à se sentir bien sans oublier qu'il n'était pas chez lui, pas auprès des siens – comme s'il pouvait l'oublier, de toute façon. Alors ses habitudes, finalement, elle les bousculait déjà. — Et qu'est-ce que tu voudrais changer ? Sachant que, non, l'arrêt total du traitement n'est pas envisageable. Regard appuyé, mais jamais accusateur. Elle savait qu'au fond, c'était pour son bien, non ? Et maintenant qu'un attachement réel naissait entre eux, Aysar ne pouvait encore moins se résoudre à la laisser faire n'importe quoi avec sa santé. Il voulait la préserver, l'aider, espérer avec elle qu'un jour, elle n'ait plus besoin de tout ça.
Il s'éloigna à peine, le temps de récupérer les verres et la bouteille de rhum, le cliquetis de l'alcool rythmant les quelques pas qui le séparaient d'Odalis, de Chat, et de sa place dans le canapé. L'odeur des épices et de la vanille se diffusa un peu dans la pièce au moment de retirer le bouchon ; il huma, séduit depuis des années par l'effluve qui en émanait. Les verres se remplirent, colorés d'un ambré rappelant la chaleur des Philippines et, relevant le regard, Aysar le laissa se perdre quelques courtes secondes sur l'image d'Odalis et de son chat, côte à côte. Il esquissa un sourire, tendit le verre et, après une brève hésitation, haussa un peu les épaules. — Alors j'imagine que ça fait une autre chose à célébrer. Son absence d'expérience avec l'alcool n'avait rien de surprenant : si on lui avait demandé son avis, dès lors qu'il avait commencé à s'occuper d'elle, Aysar n'aurait sans doute pas donné son feu vert pour qu'elle en boive et se laisse enivrer, incapable de prédire avec exactitude les effets de l'ivresse sur son organisme. Mais ce soir... ce soir, il était là, capable de veiller sur elle. Ce soir, ils secouaient leurs habitudes, en créaient des nouvelles. Le tintement des verres remplit la pièce pendant moins d'une seconde, en accord avec le tressautement d'un battement de cœur qu'il préféra ignorer, une fois de plus. Son regard planté dans celui d'Odalis, Aysar prit une première gorgée de l'alcool, s'humecta les lèvres pour ne pas en perdre une goutte. Tonight's a good night, se prit-il à penser, simplement porté par l'instant. Le... compliment ? d'Odalis le surprit un instant et, se raclant la gorge pour retrouver toute sa contenance, il sentit ses joues rougir un peu. — Je souris pas si souvent, fut la seule réponse qu'il trouva, malgré le manque de crédibilité qu'elle semblait tenir : avec elle, apparemment, il commençait à en devenir un habitué, jusqu'à sentir ses joues lui faire doucement mal – une sensation longuement disparue, qui renaissait à travers les propres sourires d'Odalis. — Cela dit, je crois que je t'ai plus vue sourire ce soir qu'en quinze ans. Il leva son verre dans sa direction, esquissant un petit sourire. L'espace d'un bref instant, l'idée que la raison puisse venir de lui l'effleura, mais il préféra l'oublier aussi rapidement était-elle apparue.
Un rire lui échappa, raisonnant dans sa gorge comme dans la petite pièce. — Au moins, j'ai la certitude que tu m'avais pas menti. La taquinerie se lut sur son visage, lui donnant un éclat nouveau ; ses yeux brillaient, ambrés comme l'était le rhum, et l'alcool n'avait rien à voir avec ça. Un snort gêné lui échappa et, rougissant à nouveau un peu, il se gratta l'arrière du crâne en considérant s'il valait mieux lui donner la véritable réponse ou non – cheminement de pensée court-circuité par le contact de ses doigts sur sa peau, donnant aux tatouages un relief nouveau sous l'élan des frissons qui le parcoururent et qui, il l'espérait, échapperait peut-être à la vigilance de son regard. Il n'était pas comme ça, habituellement. Le contact des autres lui importait peu ou, s'il lui provoquait une réaction marquée, elle s'apparentait toujours au dégoût bien plus qu'à la satisfaction et l'envie de le sentir continuer. Mais pas avec elle. — Le tout premier, je l'ai fait recouvrir. C'était un sigle chinois, complètement cliché, juste pour dire de sauter le pas. J'ai jamais été sûr de la signification et à force de le trouver ridicule, j'ai laissé un ami dessiner un cœur noir par-dessus. Aysar ne connaissait qu'à peine la pudeur. Un certain nombre de personnes l'avaient déjà vu nu, une photo de son torse existait sur ses réseaux sociaux et, pourtant, il ne manqua pas de ressentir une certaine hésitation avant de s'accorder à se redresser un peu, soulever son haut, et dévoiler le sommet des deux arrondis du cœur encré sur son aine.
Il se replaça simplement dans le canapé, dissimulant le peu de son torse qu'il lui avait montré et reprenant son verre entre ses mains pour le porter à ses lèvres. S'il buvait l'alcool, il sembla boire bien plus encore ses paroles, détaillant son visage alors qu'à son tour, elle se livrait. Il n'avait rien demandé, Aysar. Simplement parce qu'il avait trop peur de s'immiscer, de briser cette entente qui naissait entre eux, tant elle semblait déjà prendre de l'importance à ses yeux. Alors, ce qu'elle voulait bien lui donner, il le récupérait, le sous-pesait, s'en imprégner comme s'il ne voulait pas en oublier un mot, une virgule. Et à mesure qu'il l'écoutait, ses sourcils se fronçaient. S'il avait pu deviner les raisons de son rejet envers lui, il n'avait pas su imaginer que c'était de façon aussi marquée. Qu'il avait représenté, pour elle, un tel poids sur ses épaules déjà trop frêles – quand bien même il se garderait de le souligner. Un instant, il baissa les yeux, avant de soupirer un peu. — Je suis désolé d'avoir été à l'origine de ça, chez toi. J'avais pas imaginé que c'était quelque chose d'aussi douloureux. Il aurait pu continuer ses excuses mais, interrompu par sa toux, il ne put empêcher son sourire de revenir prendre place sur ses traits. Elle se disait lamentable en magie ? Odalis Mulver n'avait pas conscience du petit miracle qu'elle opérait sur Aysar à mesure que la soirée se déroulait et qu'elle s'immisçait jusque sous sa peau. Il tendit la main vers elle, la reposa sur son épaule, dans un naturel qui aurait pourtant semblé irréel à quiconque aurait assisté à la scène sans la vivre. Il termina son verre cul-sec à son tour, dissimulant derrière son geste le nouveau rougissement de ses joues, avant d'attraper la bouteille et de les resservir tous les deux. Elle était heureuse, alors, ce soir ? Ou si elle ne l'était pas, s'en rapprochait-elle simplement grâce à cet instant partagé ? Si Aysar était réellement responsable de ça, il voulait faire perdurer la sensation. Qu'elle ne dure pas que ce soir, mais qu'elle devienne une part intégrante de son quotidien ; comme lui. — Et si on essayait de te faire ressentir ça, même après ce soir ? On peut chercher un moyen de réduire le temps que prend le traitement. On peut trouver autre chose à faire autour, pour que ça ne reste qu'anecdotique plutôt que la raison officielle de mes visites, entre toi et moi. T'es malade, Odalis, mais t'es pas anormale pour autant, et ça devrait pas non plus définir ton quotidien. Encore une fois, une seule idée comptait : l'aider, et rendre son quotidien plus simple, plus doux, bien au-delà de son rôle d'infirmier.
Le silence revient se reposer entre eux, l'air de rien, sans porter de tension ni de gêne ; simplement un moment où ils ne ressentent pas le besoin de se parler pour être bien avec l'autre, quand bien même ils se savaient capables de faire perdurer des heures durant la conversation, eux si réputés pour être taciturnes. Aysar s'amusa à faire tourner l'alcool dans son verre, le porta à ses lèvres pour le délester d'une gorgée et tourna le regard vers Odalis en la sentant s'agiter à ses côtés. L'information prit quelques nanosecondes de trop pour monter à son esprit. Rabaissant son bras, Aysar repassa la phrase dans ses souvenirs avant d'arquer un sourcil, laissant un petit sourire prendre place sur ses lèvres. — Je te plais bien, tu dis ? Ce qu'il prend pour de l'amusement se mêla à un contentement bien plus marqué que la taquinerie dont il croit faire preuve. En l'espace d'un instant, son corps se réchauffa, plus rapidement encore que grâce au rhum qui parfumait encore sa bouche. Sa grimace lui vole un rire, et Aysar se mord doucement les lèvres en l'entendant ensuite. — Pas ce que je crois ? Ça veut dire que je te plais pas réellement ? Une moue s'afficha sur son visage, alors qu'il ne se prenait que bien trop à ce jeu qui, sans qu'il ne le sache, n'en était pas réellement un. Il but une nouvelle gorgée de rhum, mordilla l'intérieur de sa joue. Bientôt deux verres et, à son tour, sa langue se délia un peu.
— Parce que, si c'était le cas, ce serait pas nécessairement un problème.
Odalis Mulver

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Re: just sink in /a  ·  20/06/21, 09:09 am

Son regard pesant provoque un minuscule sourire. Elle aimerait y voir là autre chose que juste un professionnalisme parfaitement rodé, entretenu et vernis. S'autoriser à croire que peut-être c'est une forme d'attachement mais elle repousse l'idée : Aysar ne veut sans doute pas se retrouver mis à mort par n'importe qui de cette famille pour avoir osé laisser Odalis sans traitement, et elle est capable de le comprendre. "Non, je ne tiens plus vraiment à mourir." qu'elle justifie sans chercher à peser le poids de ses mots ni même à réfléchir. Sans le savoir il s'était imposé comme vecteur d'un changement brutal et inattendu : si elle a toujours détesté sa vie et tout ce qui y gravite, prétextant ne pas y tenir le moins du monde, maintenant elle éprouve certains jours presque une forme de  légèreté effrayante, mêlée à quelques élans naïfs et des espoirs que même son pessimisme naturel ne parvenait pas à éliminer.  "Mais tu pourrais rester manger disons une fois par semaine ? J'aimerais que ça soit un peu plus équitable entre nous." Depuis qu'elle vit seule, Odalis s'est bornée à n'être l'hôte de personne. Si ses soeurs sont venues quelques fois, elle n'a jamais rien proposé de particulier, ne tolérant de subvenir qu'à ses propres besoins sans se soucier des autres. Et si ni Valeria, ni Lucretia, n'ont pas eu de traitement d'honneur, Aysar s'est trouvé encore plus bas dans la liste des gens susceptible de n'avoir ne serait-ce qu'un verre dans lequel boire. Pourtant, lui avait partagé une cigarette avec elle sans rechigner, maintenant son appartement, alors ça a fait germer l'idée perturbante qu'elle pourrait préparer un repas, non pour elle seule mais pour deux. "Si tu veux bien, évidemment." Ca aurait presque des allures de rendez-vous, mais elle pourra toujours prétendre que c'est un simple retour des choses pour toutes ses visites quotidiennes depuis des années.

Elle l'a toujours pensé strict, Aysar, sans s'imaginer qu'elle n'a tiré cette idée que du fait qu'il était toujours du côté médical. Ce soir elle le découvre plus clément avec elle que quiconque, accordant des privilèges sans les accompagner de remontrances, de menaces ou de chantages, et si les deux l'ignorent, il est en train de capitaliser pour faire gagner en docilité à Odalis.  En lui accordant une souplesse qu'elle n'a jamais espéré avoir, il s'assure qu'elle concède en retour plus de crédits aux limites qu'il pourrait souhaiter imposer. Les règles lui ont toujours paru arbitraires et injustes, mais ici, avec lui, elles prennent des allures de prévenance pour son bien et non plus de punitions.
"D'habitude." corrige-t-elle. "D'habitude, tu souris pas si souvent." Ce soir, il rayonne et elle aimerait qu'il le voit comme elle elle peut le voir. "Je souris à personne. Tout le monde m'ennuie à mourir." Et ce faisant, elle ne peut réprimer un sourire, parce que ni la règle du jamais, ni celle de l'ennui ne semble avoir encore de prise entre eux. "Rougir aussi, ça te va bien." qu'elle se permet de taquiner parce qu'il l'a déjà ému plusieurs fois, peut-être sans même le réaliser. Elle se prend à penser que s'il avait accès aux quantités de réflexions qu'elle se fait à son sujet, sans doute finirait-il écarlate - et elle avec, parce qu'elle ne pourrait jamais plus croiser son regard s'il venait à soupçonner à quel point il parasite ses pensées de jour, comme de nuit.
Elle aimerait lui mentir, ou tout du moins être capable d'essayer, même maladroitement, mais Aysar possède l'aura de ceux qui forcent la sincérité ; ça ne prend pas sur tout le monde mais sur Odalis ça marche à merveille, convaincue à coeur qu'elle serait incapable de lui cacher quoique ce soit même si sa vie en dépendait. S'ils avaient fait un pacte de sang, elle aurait presque trouvé ça logique, mais sans ça, cette dévotion est inquiétante, plaçant Aysar en tête des gens qui pourraient lui faire le plus de mal, avec plusieurs longueurs d'avance sur ses soeurs. Elle pourrait lui céder tous ses secrets, tout ce qu'elle éprouve jusque dans le fond de son estomac, et lui pourrait tout retourner contre elle qu'elle ne parviendrait pas à se défendre. Aveuglement, inconscience ou pressentiment solide, elle ne redoute pourtant pas qu'il retourne ce couteau contre elle et lui enfonce entre les côtes en la regardant dans les yeux. Elle se sent définitivement liée à lui d'une façon étrange et ça saccage tout son bon sens, à lui en faire mal au ventre : comment peut-elle éprouver quelque chose d'aussi puissant et dangereux alors même que lui ne se considère très certainement comme rien de plus que l'infirmier en charge de sa santé ?
Pour oublier ce détail, elle s'intéresse à lui, se laisse porter par ses découvertes presque enfantines alors qu'elle le touche sans s'assurer au préalable qu'elle peut. C'est à peine perceptible, mais elle le sent frissonner sans se l'expliquer vraiment, parce qu'elle ignore ce que ça fait de recevoir ce genre de geste. Rare sont ceux qui ont un jour eu à poser la main sur elle, et lorsque ça arrive, c'est soit pour des questions pratiques, soit quelque chose de franc et entier, rien de chatouilleux comme un doigt qui effleure et réveille les nerfs.
Elle l'écoute rêveusement, tente de se représenter le signe chinois, puis son remplacement, mais elle ne s'attend pas à ce qu'il bouge, et encore moins à l'emplacement que ça sous-entend. L'oeil s'arrondit de stupéfaction, irrémédiablement attiré par l'épiderme qu'il dévoile, tout en étant dévorée par l'envie de détourner le regard. Elle qui a toujours été bassement pratique et indifférente à l'anatomie de chacun, jamais émue de rien, se sent gagnée par un sentiment étrange à l'idée de l'imaginer sans t-shirt. "Celui-là j'y touche pas, promis", qu'elle plaisante en regrettant immédiatement ses propres mots pour les images qu'ils injectent dans son esprit. Si elle posait la pulpe de son doigt sur une des courbes du coeur, est-ce qu'il frissonnerait ? Elle pince brièvement sa lèvre inférieure entre ses incisives : tous les sujets paraissent potentiellement dangereux tant son esprit divague avec aisance, et elle ne peut s'empêcher de se demander si de son côté, derrière son front, c'est plus linéaire et posé, ou bien s'il partage cet état de fébrilité inquiétant.
Elle le regarde remettre son haut en place et se réinstaller. Il y a comme un sentiment de home sweet home qui plane alors qu'elle boit une gorgée, comme si elle était déjà venue ici des dizaines de fois, une connivence soyeuse et agréable, mais aussi l'impression que même si chacun rougit de malaise à certains instincts, il n'y a pas de véritable malaise palpable entre eux. Sans doute que toutes ses années à voir les mauvais côtés de l'un et de l'autre avaient généré une forme de confiance : si le pire c'était ça, chacun pouvait se sentir parfaitement à l'aise et en confiance parce que ledit pire n'avait jamais rien apporté de grave. Des mauvaises soirées, des mots houleux, des reproches injustes mais aucune trahison réelle. Elle ne s'était jamais sentie vendue par Aysar à quelqu'un d'autre et à l'inverse elle n'avait rien cédé à quiconque le concernant. Ce que les autres imaginaient de leur relation c'était juste la colère qui pouvait filtrer à travers la porte fermée, mais aucun secret n'était jamais sorti d'eux-même de ses appartements. C'est ce qui la rend plus prompt à replacer les choses en contexte, non pour justifier son comportement et l'excuser de façon hâtive, mais simplement pour que quelqu'un sur cette terre sache que toute sa mauvaise humeur et son agressivité ont toujours été intimement lié à ce fardeau qu'elle ne parvient pas à porter seule et sur lequel tout le monde s'appuie à sa façon sans réaliser qu'elle ne parvient pas à encaisser. "Sois pas désolé. Tu n'y es pour rien. C'est moi qui te dois des remerciements." C'est exactement la chute de son cheminement : Aysar n'y est pour rien. Absolument rien. Elle réalise depuis quelques jours toute l'injustice dont elle a fait preuve envers lui pendant tant d'années. Et pourtant, dans cet échange fragile, il y a quelque chose d'apaisant. Il pose sa main précisément sur une blessure que personne n'osait approcher de près ou de loin. Odalis et sa maladie c'est un terrain miné que même sa famille préfère ne pas parcourir: soit elle n'est jamais mentionnée, soit elle ressurgit brutalement comme une arme dévastatrice au milieu d'un conflit qui a tous les coups fera mouche. Aysar possède un laisser-passer qu'elle ne lui a jamais accordé de bon gré et cumulé à sa finesse d'esprit, il est le seul à ne pas lui faire ressentir d'amertume à cet instant en revenant sur le passé. Il a un geste tendre dans sa direction, et sans réfléchir elle incline la tête, presse brièvement sa joue contre sa main sur son épaule en le regardant. Une façon de lui dire merci, de lui accorder sa confiance ou de chercher de l'affection, elle est la première à ne pas comprendre l'origine de ce mouvement. Lorsqu'elle redresse la tête c'est pour l'agiter doucement en signe de refus. S'ils réduisent le temps de traitement, le verra-t-elle moins ? C'est un risque, quoiqu'il en dise. "Je crois que c'est toi. Je veux dire, je crois que c'est juste toi qui me fais ressentir ça. Et que t'as pas besoin de faire quelque chose de particulier pour ça."  Les épaules sont haussées doucement avec simplicité. Ne voit-il pas que les choses ont déjà radicalement changé ? Qu'elle l'a associé à quelque chose de plaisant ? Qu'il n'a pas eu besoin de longtemps pour briser son humeur maussade et la rendre plus légère ?
Elle savoure l'instant, réalise que pour une fois, elle qui a toujours l'oreille tendue vers ce qui se passe en dehors des murs de l'appartement dans lequel elle se trouve, a en ce moment-même l'impression que le reste du monde pourrait s'effondrer ou s'adonner à une nouvelle guerre sans qu'elle le réalise tant tout ce qui l'intéresse se trouve, plus que dans l'appartement restreint, juste assis sur le canapé avec elle. Cette plénitude participe à ce minuscule faux-pas, un aveu qu'elle pensait jusque-là n'être capable de faire que sous la torture. Et même Aysar semble ne réaliser qu'à rebours, comme elle, tous les deux saisis par cette vérité qu'ils n'attendaient pas.
Elle la voit venir sur son visage, la taquinerie. C'est comme un éclairage chaleureux et pétillant dans le fond de ses iris malicieuses. Il appuie sur les mots comme sur elle pour en tirer quelque chose et ça la fait autant glapir que rire à la fois. "Arrête !" Elle meurt lentement de honte de l'entendre reprendre ses mots, quelque part entre la surprise et la taquinerie, et pourtant elle est la première à ne pas pouvoir s'empêcher de pouffer lorsqu'il le fait. Elle cherche brièvement à se cacher derrière son verre en sentant ses joues lui brûler. C'est comme si sa langue et son cerveau n'appartenaient plus au même corps : l'un essaye de tenir la situation à flot quand l'autre joyeusement ne répond déjà plus qu'aux lois de l'alcool qui atteint facilement les remparts de son organisme faible. Elle prend seulement conscience que ça va être un désastre, le mariage entre elle et le rhum, et pourtant elle trouve ça hilarant. Elle se dit que si elle fait des efforts pour se contrôler, elle devrait réussir à s'en sortir. L'alcool lui souffle qu'Aysar est beau, quand il est joueur. Et l'alcool a pas tort, alors qu'il est là à rire devant elle comme s'il s'appliquait à vouloir impérativement la mettre à genoux. Parce que c'est ce qu'il fait, au lieu de se montrer rêche et froid pour la sauver, pour l"empêcher de trop espérer, à l'inverse il est chaleureux et vivant. Et beau. Elle s'offre une gorgée, comme si l'unique solution c'était d'occuper sa langue en buvant et absolument pas de poser ce verre dangereux pour ne pas aggraver son cas. Malgré toute la gêne qu'elle éprouve, elle reste à le regarder, les pupilles de plus en plus brillantes de cette admiration qui devient compliquée à continuer de dissimuler à mesure que son sang s'alcoolise. Le rhum ne possède aucune magie, il ne fait rien apparaître qui n'était pas déjà là il y a une heure ou un jour, mais il dissout efficacement toute la retenue martiale dont peut faire preuve Odalis au quotidien. Alors quand Aysar joue avec le pion bancal de cet échiquier, elle ne parvient pas à retrouver son impassibilité naturelle, celle qui au pire n'exprime rien, au mieux n'affiche qu'une indifférence roide. "Si !" Ca lui échappe vivement, première stupéfaite de s'indigner qu'il puisse supposer qu'il ne lui plait pas. "Enfin non. Tu m'embrouilles." Elle essaye de se rattraper, nourrie deux personnalités contradictoires tout en sentant à quel point c'est inefficace et combien ça la rend ridicule, et constate finalement l'échec en posant sa main sur cette bouche qui refuse de se taire aux moments les plus opportuns. Si le sérum de vérité est un mythe de l'espionnage, le rhum semble parfaitement adapté pour remplir cet office. "Disons, peut-être. C'est bien, peut-être." Elle essaye de se convaincre par la même occasion que ça n'a rien de sûr. Qu'elle a sans doute surévalué la chose ? Elle laisse glisser son regard sur lui sans le vouloir. Ca ressemble tout de même à un peut-être-assurément, mais elle préfère garder sa mauvaise foi plutôt que d'accepter d'être un peu plus à nue devant lui.
"Pas un problème ?" qu'elle reprend en l'accompagnant d'un rire nerveux, pensant qu'il pousse juste la plaisanterie, prétend être bon seigneur pouvant tolérer de bien plaire à Odalis Mulver. "Personne m'a jamais plu. Je sais pas comment on fait pour survivre à ces choses-là. Mes soeurs pensent encore que j'ai douze ans, et elles ont pas tort sur ce plan là. J'ai jamais rien ressenti, jamais été l'amoureuse de qui que ce soit, jamais été embrassé…" Elle fronce une seconde les sourcils en réalisant ce qu'elle lui dit, combien c'est intime et que ça n'aurait jamais dû être verbalisé entre eux de façon aussi franche. "J'espère que t'as l'intention de te soûler ce soir parce que je crois que ça m'arrangerait que tu te souviennes pas à quel point je suis ridicule après deux verres." Elle plaisante qu'à demi-mots. Le timbre est léger, joyeux, le rire omniprésent, mais la minuscule part de conscience affolée qui lui reste sait parfaitement qu'elle joue avec le feu et qu'elle ne se le pardonnerait pas, s'il mettait de la distance entre eux par malaise à cause de tout ce qu'elle n'aura pas su garder pour elle ce soir. "C'est ça ou tu vas devoir dire ou faire des choses aussi compromettantes que moi pour que je me sente moins seule."
Aysar Shah

Aysar Shah

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· pseudo : kidd, faustine (she/her).
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· clan : shah — blood debt for the mulvers for the last fifteen years.
· birthday : december 31 (30)
· occupation : works as a nurse, specialized in defensive and healing magic.
· civil status : engaged to lucretia, but falling in love with someone else ¯\_(ツ)_/¯
· tarot card : the hermit, down side — stands behind, loner, uneasy with contact.
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half hope, half agony

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and evil thoughts.


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Re: just sink in /a  ·  22/06/21, 12:37 am

Il garde son regard sur elle, ne se lassant pas de la vue qu'elle lui offre, dans le décor de son petit appartement. Il l'écoute, pince doucement des lèvres en l'entendant parler de l'envie de mourir qu'elle avait pu avoir, sent la sienne résonner en écho dans le creux de son ventre – ce même aveu, fait à Oney et à Lucretia, qu'il aurait aimé qu'on lui colle une balle dans la tête pour que tout soit terminé, enfin. Il n'en dit rien, décida de ne pas rebondir dessus. Ça ne servait pas à grand-chose d'étaler ses propres états d'âme sur la table quand l'ambiance de la soirée était plus légère et détendue, qu'elle le redevenait à la proposition d'Odalis, qui lui vola un nouveau sourire – doux, tendre et surtout : sincère. — C'est un rendez-vous, alors ? Il taquine doucement, avant d'acquiescer un peu, plus sérieusement. — J'aime assez l'idée, en tout cas. Un dîner par semaine, en tête à tête avec elle. Sans mal, il s'imaginait déjà face à elle, la nourriture capable de refroidir à mesure qu'ils partiraient dans des conversations sans autre fin que les premiers signes de fatigue, indices qu'il serait temps pour lui de retrouver sa chambre plutôt que de rester dans les appartements d'Odalis. L'idée apaisa quelque chose en lui, accélérant les battements de son cœur tout en desserrant l'étau toujours bien trop serré autour de ses nerfs. Elle avait, sans même s'en rendre compte, ce genre de pouvoir sur lui qui avait un petit quelque chose de fascinant, de là où il l'observait et le ressentait.
Sa correction le fit rire, un peu. D'habitude. L'expression prenait toute sa valeur alors qu'il la détaillait en silence, haussant doucement ses épaules. C'était vrai, d'habitude il ne souriait pas tant, mais d'habitude il n'était pas en si bonne compagnie non plus. Ses joues ne lui faisaient pas doucement mal à force de s'étirer sous l'élan de ses lèvres, son regard ne brillait pas tant non plus. Mais ses habitudes, Odalis mettait bien des coups de pied dedans, à mesure qu'ils passaient du temps ensemble. Elles se détachaient, ne se ressemblaient plus, prêtes à laisser d'autres prendre le dessus sur une existence qui l'accompagnait depuis près de quinze ans maintenant. Son masque tombait aux pieds d'Odalis, pour laisser entrevoir qui il pouvait être alors qu'il l'avait lui-même oublié. Ses joues, de plus belles, se tientèrent de rose, alors qu'un rire gêné lui échappa ; ça non plus, ça n'était pas habituel chez lui, malgré les compliments qui pouvaient rouler dans sa direction dans le but de l'attirer entre des draps, ou des attitudes charmeuses qui n'avaient pas toutes grand-chose de naturel. Mais elle... elle, était différente, et il le ressentait à merveille.
Aysar connaissait la sensation de tomber amoureux – du moins, pensait-il la connaître, vaguement, comme relent d'une époque où ses premiers émois avaient échauffé son esprit et son cœur, mais s'étaient rapidement noyés dans sa faculté à ne pas les entretenir. Il se targuait d'être sûr de ce qu'il ressentait en chaque instant mais, depuis quelques jours, tout se brouillait quand il pensait à elle. Ses idées, c'était son visage qui se trouvait au centre. Quand il fermait les yeux, c'était avec une hâte douce et légère de se retrouver au lendemain, fin d'après-midi, pour sa dernière mission de la journée. Oh, la balance tanguait bien plus d'un côté que de l'autre, et pourtant se refusait-il de le voir pleinement quand il était question d'une évidence non négligeable : elle l'avait chamboulé, continuait encore de le faire à mesure que la discussion s'allongeait, dérivait, s'étendait en tant de branches différentes qu'il avait l'impression qu'ils ne viendraient jamais à bout d'une seule, trouvant toujours quelque chose à rajouter, à dire, un point sur lequel rebondir, se complètement suffisamment bien pour ne jamais laisser de blanc s'étendre trop longtemps au point de pouvoir les mettre mal à l'aise.
Il n'était pas de ceux qui appréciaient le contact aux autres. Aysar vivait bien tant qu'il vivait seul et, pourtant, se retrouvait-il cette fois à espérer que la soirée n'en finisse pas. Qu'ils oublient le temps qui s'écoulait, le monde qui continuait de tourner à travers ses fenêtres aux stores tirés, ne laissant de place qu'à elle, lui, et le chat ronronnant discrètement sur son accoudoir, trouvant son compte dans les histoires contées tour à tour par Odalis, puis par Aysar. Tout était si simple, si léger, et pourtant empreint d'un enjeu particulier qui planait au-dessus d'eux sans pour autant leur mettre la pression : les frissons se démultipliaient sous sa peau à mesure qu'elle le touchait et, bien loin de s'en plaindre, il ressentait l'envie qu'elle continue de faire glisser ses doigts contre son épiderme, ne cessant pas sa découverte des contours de ses tatouages, des rebords de son corps, fasciné par cet effet qu'elle avait sur lui et qu'il n'aurait jamais pu soupçonner avant. Ses yeux, quand sa bouche resta presque religieusement silencieuse, observaient le mouvement de la pulpe de ses doigts alors que sa peau en ressentait la moindre fluctuation. Il fut presque déçu lorsqu'elle s'arrêta, ressentant le manque d'un contact dont il ne se doutait pas qu'il avait inconsciemment besoin.
Les mots glissaient tous seuls, avec elle. Il partait dans des explications de son livre préféré puis pouvait ensuite enchaîner sur ses tatouages, rentrant dans les détails d'un recouvrement d'un sigle dont il n'était pas sûr de la signification, jusqu'à finalement soulever son haut pour le montrer. Plus que de la pudeur physique, qu'il ne connaissait qu'à peine, c'était sa pudeur émotionnelle qui prenait un coup ce soir, cédant sous les questions d'Odalis et l'envie de se dévoiler non pas à quelqu'un, mais à elle, car tout le monde n'aurait pas su provoquer cette verve – personne, à part elle, ne l'aurait pu. À sa remarque, il pinça un bref instant les lèvres, retenant de justesse un léger gloussement. — Je savais pas que tu pouvais encore retenir tes mains, il la taquina, relevant son regard vers le sien pour le lui faire comprendre, alors qu'il esquissa un nouveau sourire vers elle. C'était facile et si plaisant, qu'il en oublia presque le verre de rhum qui trônait entre ses doigts, tatoués eux aussi.
Il porta finalement l'alcool à ses lèvres, bu une nouvelle gorgée, sa bouche se réchauffant sous les effluves épicés qui chatouillèrent agréablement son palais. S'il se redressait de suite, alors qu'il en était déjà son deuxième verre, sans doute sa tête lui tournerait un peu, le rendant plus euphorique qu'il ne devrait l'être. Se rattachant à son canapé, pour une question de sûreté autant qu'un manque d'envie de s'éloigner d'elle, il se perdit à nouveau dans l'écoute de ses paroles, les intonations de sa voix, le sens profond de ses propos. Il pencha doucement la tête, une vague chaleureuse déferlant dans son corps jusqu'à son cœur en l'entendant parler de remerciements ; il sourit, un peu gêné, avec la sensation de n'avoir rien fait d'autres que son boulot alors qu'il s'occupait d'elle pendant toutes ces années, et de ne pas mériter de remerciements de sa part. Il bu une nouvelle gorgée, secouant doucement la tête, jusqu'à entendre le reste. — J'ai rien fait de particulier, pourtant. C'est bien pour ça que je te proposais des solutions alternatives, de faire autre chose, de ne pas se concentrer que sur le traitement quand on se voit. Mais finalement, à peine les mots sortirent de sa bouche, il se rendit compte que c'était déjà en passe de devenir leur nouvelle habitude. Sans avoir eu besoin de la nommer, de s'accorder vocalement dessus, ils avaient passé ce cap et laissé les discussions prendre le pas sur le simple traitement autour duquel il avait adopté des réflexes mécaniques à force de les faire – toujours dans le même ordre, toujours en esquivant les remarques acerbes d'Odalis. Sa solution, c'était déjà celle qu'ils avaient adoptée, laissant leurs langues se délier et leurs esprits s'évader entre leurs lèvres à mesure qu'ils se découvraient sans s'en lasser. Aysar se mit à sourire, doucement, sans se l'expliquer – il ne cherchait déjà plus de réponse à ça depuis plusieurs minutes. Il le fit simplement, laissant son regard vagabonder sur les traits de son visage, s'arrêter sur les grains de beauté qui le parsemait (il en comptait une dizaine, peut-être douze), se lover dans un silence confortable qui ne dura pas plus de quelques secondes.
Nouvelle gorgée de rhum, pour avaler la nouvelle de cette... attirance ? L'idée lui paraissait aussi étrange que plaisante, le réchauffant bien plus que ce début d'ivresse qui n'embrumait pas encore ses pensées alors qu'il se repassait son aveu en tête, rebondissait dessus au rythme de taquinerie, elles aussi devenues monnaie courante ces derniers jours. Son rire fit naître le sien en écho et, la voyant ainsi, Aysar sentit sa poitrine se gonfler doucement. C'était si bon et si rassurant, comme instant, qu'il voulait le faire perdurer encore et encore, malgré la rougeur de ses joues et sa façon de se dissimuler derrière un verre qui se vidait bien plus vite qu'il ne le devrait pour contenir les débordements de ses pensées. Sans se plaindre de sa faculté à s'épancher sur ses sentiments et ressentis, Aysar s'humecta les lèvres au goût de rhum et de vanille, haussa de plus belle les sourcils à son exclamation et partit à rire avec un peu plus de chaleur encore, jusqu'à sentir son ventre se tordre divinement sous la joie qui remplissait la pièce, teintée d'une gêne délicieuse. Les joues rouges de trop rire et des aveux qui fusaient, étaient repris, et finalement rendus sous formes plus interrogatives, il secoua doucement la tête et lui lança un regard en biais. — Oui, non, peut-être ? Le rhum te réussit pas tant que ça on dirait. Il la regarda se cacher derrière sa main, coupant ses lèvres dans leur élan révélateur, et se mordit la sienne pour s'empêcher de rire de plus belle. Sans trop le réaliser, sa main se posa sur son genou, ses doigts se resserrant doucement autour, instiguant un contact dont il ignorait jusque-là en avoir besoin.
L'alcool tournait dans le verre alors qu'il figeait à nouveau sa mire sur elle, arquant ses sourcils en l'entendant parler d'attirance, d'amour, de baiser. Incapable de faire autrement que de se demander si chaque point le concernait après ses élans du cœur, il tourna son discours dans tous les sens dans son esprit, réfléchit, et pouffa finalement à son tour. — Aucune chance pour que je veuille oublier ça, quelque chose me dit que ça va être le ciment de notre relation à partir de maintenant. Il rit, avec bien moins de retenue qu'il n'a pu le faire avant, sa main toujours posée sur son genou comme si elle avait enfin trouvé sa place et ne voulait plus en bouger. Une petite surprise marqua ses traits, secouant doucement la tête alors qu'il pointa son index vers elle, verre toujours en main. — Hey, je t'ai déjà révélé des secrets. Le premier est peut-être pas compromettant, mais le deuxième impliquait la possibilité que j'ai eu pendant environ un an 'poulet au curry' tatoué sur l'aine. C'était ridicule de simplicité et ça aurait sans doute pu rester ainsi. Mais dans la valse de ses idées naissaient certaines qu'il ferait sans doute mieux de garder pour lui, mais qui menaçaient de lui échapper sous l'exemple des paroles d'Odalis, qu'elle semblait incapable de contrôler. Levant un instant le regard vers le plafond, comme si le ciel pourrait lui répondre à travers les matériaux de construction, il termina son verre en une gorgée, avala l'alcool en retenant une légère grimace, et tourna la tête vers elle. Il s'humecta les lèvres, esquissa un sourire gêné, soupira un peu et finit par lâcher ce qu'il avait en tête. — Est-ce que c'est une chose à laquelle tu voudrais remédier ? Ce que tu me disais. Je veux dire... Il pouffa doucement, glissa une main dans ses cheveux pour se redonner un peu de contenance. — J'ai pas la prétention de te faire tomber amoureuse, mais le dernier point... Enfin, c'est toi qui vois. Ses joues étaient devenues pourpres et il espérait pourtant pouvoir blâmer l'alcool plutôt que sa proposition maladroite, la regardant en attendant sa réponse. Si leurs échanges avaient changé, son regard sur elle aussi et, le rhum aidant à trouver un semblant de courage qui lui aurait manqué autrement pour mettre en lumière cette attirance réciproque qu'il y avait entre eux, il n'avait fallu qu'un simple aveu pour que l'idée germe et qu'il se mette à espérer une réponse positive de sa part. — Tu vois, finalement, j'ai dit quelque chose de compromettant aussi, il souffla, ponctuant son constat d'un rire nerveux.
Odalis Mulver

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Re: just sink in /a  ·  22/06/21, 04:58 pm

La protestation est ridicule et se fait dans une bonne humeur qui éclate dans un rire qu'elle ne peut pas garder pour elle. Odalis n'aime pas rire : elle ne prend aucun plaisir à camper devant une comédie, à lire un livre léger, à regarder des sketchs ou laisser les autres essayer de s'adonner à quelque humour. Ces dernières années, les fois où son rire s'est fait entendre, c'est en très grande majorité froidement, avec beaucoup de rancoeur et de sarcasme, pour moquer ou humilier, mais jamais aussi franchement ni avec autant de légèreté et de spontanéité. Pourtant Aysar parvient à le faire naître et l'entretenir là où avant il aurait rencontré le bord tranchant d'une fierté qui n'aurait toléré aucune taquinerie.  Alors s'il trouve que le rhum ne lui réussit pas, il a tort : il lui va à merveille, rehausse la teinte de ses joues, la rend vivante là où généralement elle vit sur une réserve mesurée et réarrange sa raison et ses envies pour faire passer les secondes avant la première. "Tout est de ta faute !" Le rhum. L'attirance. Est-ce qu'il pourrait seulement arrête de lui sour—. Le fil des plaintes internes subit un arrêt brutal alors que tout son corps prend précipitamment quelques degrés de sentir sa main se poser sur son genou. Odalis c'est celle qui dégage sans délicatesse son épaule sur laquelle on pose une main, celle qui chasse abruptement le moindre doigt qui ose s'approcher d'elle, celle qui a la bouche qui se tord de dégoût quand quelqu'un tente un vague trait d'affection dans sa direction et qu'elle n'en veut pas. Sauf que ce soir, elle est celle s'assouplit et se réchauffe sous cette main rassurante. Celle qui souhaiterait qu'il ne l'enlève jamais. Elle sent chacun de ses doigts qui épouse son genou, la chaleur de sa paume qui chatouille sa sensibilité, et même le poids délicat qu'il imprime sans même en avoir conscience. La plus grande partie de son attention ne sait plus se focaliser que sur ça. Sa main, son genou, et l'inavouable envie que, s'il se décide à la bouger, c'est juste pour la déplacer, n'importe où sur elle mais certainement pas pour l'ôter. Ca l'apaise autant que ça rend tout son être frémissant.
D'une façon ou d'une autre, elle se sent bien en sa compagnie et le rhum n'a rien à voir là-dedans. Elle respire un bien-être méconnu jusque là, accompagné d'une confiance inattendue mais puissante qui la rend capable de céder des faits qu'elle pensait ne jamais verbaliser. Non par  honte, mais plutôt parce que ça touche des cordes suffisamment sensibles pour qu'elle  songeait ne jamais en accorder la vision à qui que ce soit. Elle pose à ses pieds sa virginité - dans tous les sens du terme- avec un certain lâcher prise. La gêne met du temps à la gagner, mais quand elle le fait elle se met à souhaiter qu'il soit frappé d'amnésie pour avoir le courage  de le regarder à nouveau dans les yeux le lendemain. "T'abuses.", concède-t-elle avec amusement. "Mon ridicule, le ciment de notre relation ? A moins que tu parles de mon tout nouveau problème avec l'alcool." Et c'est si agréable de l'entendre rire, de le voir rayonner. C'est une note qui roule, englobante, inattendue, dont elle pourrait presque sentir le grain parcourir sa peau si le son avait réellement une présence palpable. Et l'idée éclate quelque part dans un coin de son crâne : elle pourrait épouser un son pareil. Vivre avec le reste de sa vie. Juste le son, évidemment, et non son propriétaire. Elle relève le regard vers lui. Peut-être. Mais elle n'a pas le temps de trop tergiverser, il lui vole un nouveau rire. A force elle en a la tête qui tourne légèrement et ça en ferait presque mal au ventre de rire à ce point. "Je suis presque déçue que tu l'aies recouvert… Je peux toujours aller me faire tatouer rhum après ce soir." Sur le genou. Juste là où il a posé sa main. Pour ne pas oublier, quoiqu'elle doute que ça arrive un jour. Elle jette un bref coup d'oeil à la portée d'entrée, en se demandant s'ils devraient faire quelque chose pour être plus discrets, mais l'idée se dissipe dans la seconde parce que le monde extérieur lui parait futile et sans saveur en comparaison à ce que se tisse entre eux.
Et soudain l'humeur balance : à l'instant où il lève le nez vers le plafond comme préoccupé, il l'inquiète. Dans la seconde elle éprouve un étrange malaise à l'idée que quelque chose n'aille pas pour lui. Elle l'observe avec plus d'attention encore, dans l'espoir de déceler ce qui le perturbe et elle redoute d'avoir été trop loin, de l'avoir mis définitivement mal à l'aise avec sa présence. Elle s'alarme de minuscules variations dans son attitude sans prendre conscience à quel point c'est révélateur du changement de son rapport à lui : elle, si communément indifférente aux préoccupations des autres, sent son ventre se tordre à l'idée qu'elle puisse être à l'origine d'une gêne en lui. Alors lorsqu'il abandonne sa contemplation d'un au-delà invisible, il a toute son attention et plus encore, les doigts crispés autour de son verre sur lequel elle passe son inquiétude en silence. Déchiffrer ses pupilles lui semblent impossible, quelque soit l'application qu'elle y met, et lorsqu'enfin il amorce un début de piste elle est incertaine de réussir à comprendre ce qu'il tente d'avancer à tâtons. Elle reste muette, suivant le plus infime de ses gestes. Elle mordille l'intérieur de sa joue, torturée par l'envie de chercher le contact, comme si le toucher pouvait permettre de partager de transvaser le malaise et de le partager entre eux pour qu'il ne soit pas seul à taguer. Remédier à quoi ? Au fait que personne ne lui a déjà plu ? L'esprit refuse de céder, de voir là où il essaye de l'amener, parce que c'est impensable. De toute façon, c'est trop tard pour cette chasteté là : quelqu'un lui plait maintenant. Elle voudrait plaisanter, trouver quelque chose à placer mais il ne lui laisse pas le temps, enchérissant pour éliminer les options absurdes auxquelles elle se raccroche pour se rassurer.
Le coeur s'arrête de battre. Est-ce qu'elle comprend vraiment ce qu'il est en train de dire ? Figée, incapable de poser son regard ailleurs que sur lui, Odalis retient sa respiration. C'est tout un pan de ses certitudes qui s'effondre : elle croyait jusque-là, qu'il pouvait lui plaire sans que ça ait d'incidence majeure. Que ça lui passerait, et que surtout, il ne viendrait pas nourrir ce sentiment. Au moins elle comptait sur lui pour lui remettre les idées en place, briser quelque espoir naïf qu'elle n'était pas parvenue à réduire au silence par elle-même. Ca pouvait être et rester une minuscule blessure tiède sur laquelle ses vêtements frotteraient pendant longtemps mais qui jamais ne dégénérerait. Elle avait cru à tout ça et plus encore. Qu'elle était exceptée de ce genre de choses, pour la vie. Qu'on lui avait donné assez à faire, assez de fardeaux, sans qu'en plus elle vienne s'inscrire dans la liste des gens dont le coeur tressaute en voyant une personne en particulier. Mais si elle comprend, s'il propose de l'embrasser, si elle dit oui, est-ce qu'elle sera condamnée à l'avoir dans la peau pour toujours ? N'avoir jamais embrassé quiconque n'a pas été un problème majeur dans sa vie ; c'est au mieux anecdotique, considérant qu'il n'y avait aucune raison pour que ça arrive un jour, ça ne pouvait pas spécialement lui manquer. Mais passer de personne à Aysar ? Elle ne s'est jamais autant sentie au bord du précipice, la nervosité tapant fébrilement jusque dans le bout des doigts alors qu'elle le regarde semble-t-il s'enfoncer. Et dans sa gêne, il la rassure malgré lui, l'empêche de paniquer complètement et sortir des inepties qui ne feraient aucun sens ou qui seraient dévastatrices - elle n'a pas besoin de forcer loin l'imagination pour se représenter lui demander comment elle fera si elle tombe amoureuse pour un baiser donné par … Par quoi au juste ? Pitié ? Charité ? Jeu ? Alcoolisation ? "Tu proposes vraiment de... ? Je suis pas sûre que ça soit une…" bonne idée ? En vertu de quoi ? N'est-elle pas déjà condamnée de toute façon ? Est-ce qu'il existe vraiment une vie en dehors de cet appartement ? Elle a oublié les autres, sa famille, Lux, leurs obligations mutuelles, leur passif, l'impossibilité d'une pareille situation. "Très bien. Fais-le." qu'elle souffle finalement comme si elle avait peur de ce qui se passerait si elle le prononçait trop fort. Elle vit son second verre. A ce jeu-là elle est mauvaise, elle grimace malgré elle, comme si ça pouvait lui donner un peu de contenance. Ou moins. Peut-être que c'est ça l'astuce pour lui plaire, avoir un peu moins de contenance, un peu moins de densité, être plus diluée pour paraître plus normale. "Embrasse-moi." Raté pour la dilution. Peu importe bonne ou mauvaise idée, si pour une fois elle peut avoir ce qu'elle veut, même de façon éphémère, pourquoi elle se priverait ? Et Odalis, quoiqu'en bas de toute branche du pouvoir, ne sait pas demander autrement qu'avec un air de décision tranchée et ce même pour l'invective la plus délicate et fragile qu'elle n'ait jamais eu à prononcer. Elle incline doucement la tête, son regard dérive jusqu'à ses lèvres et quand elle en prend conscience, elle sent ses joues s'embraser et elle se demande comment ils ont pu en arriver là. Comment il a pu l'atteindre aussi efficacement au point qu'elle envie qu'il l'embrasse quand elle ne l'a jamais souhaité, pas même des rêveries sans destinataire particulier.
Aysar, la drogue.
Aysar Shah

Aysar Shah

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· pseudo : kidd, faustine (she/her).
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· clan : shah — blood debt for the mulvers for the last fifteen years.
· birthday : december 31 (30)
· occupation : works as a nurse, specialized in defensive and healing magic.
· civil status : engaged to lucretia, but falling in love with someone else ¯\_(ツ)_/¯
· tarot card : the hermit, down side — stands behind, loner, uneasy with contact.
epitaphe :


· ⊹    ˚ ✵

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this is a place of lost souls
and evil thoughts.


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Re: just sink in /a  ·  23/06/21, 11:38 pm

Il y avait la raison, et les sentiments. Parfois compatibles, souvent totalement opposés, l'alcool semblait trancher en faveur des uns et laisser l'autre se noyer dans les effluves d'éthanol qui parfumaient l'haleine et les narines du possesseur actuel des lieux. Les autres se retrouvaient immanquablement exacerbés. Mis sous une lumière qu'il aurait pu tenter d'ignorer en pleine sobriété et possession de ses moyens, l'ébriété légère rendait la mission impossible : le reste du monde avait disparu derrière les volets fermés et la porte verrouillée de son appartement, ne laissant subsister qu'une poignée de choses qui étaient, pourtant, parfaitement suffisantes pour lui ce soir. Ils étaient là, eux, tous les deux. Face à face, assis dans un vieux canapé de tissu, un chat ronronnant avec nonchalance comme métronome vite oublié de leurs conversations. Il y avait le rhum ; déliant les langues et nourrissant des sentiments, des sensations qu'il aurait préféré garder sous silence, par peur de ce qu'ils pourraient provoquer comme ravage une fois explicités. Quinze ans à se croiser, quotidiennement depuis plusieurs années, et il n'avait pourtant fallu que de quelques jours après une discussion plus ouverte pour qu'une affection naisse et plie en direction d'Odalis, prenne de la force à chaque nouvelle phrase, chaque nouveau pan d'elle qu'elle acceptait de lui dévoiler. Elle avait cette faculté à le faire sourire, les yeux brillants et le cœur battant un peu plus fort, entremêlant des sentiments étranges commençant à pointer le bout de leur nez dans un coin, non seulement de son esprit, mais aussi de son cœur. Et il y avait cette attirance. Celle qui le poussait à garder ses doigts serrés autour de son genou, à faire perdurer un contact physique qu'il aurait fini par détester avec la plupart des gens qu'il connaissait pourtant. Odalis Mulver se faisait charmeuse et lui, ironiquement, devenait le serpent, attiré par la mélodie de sa voix et celle de son rire.
Il oublia que rire n'était pas dans ses habitudes, tant elle semblait changer ça, aussi. Tout semblait si simple en l'instant que le reste de son existence disparaissait de plus en plus, au rythme de la bouteille de rhum pour se vider. Son ventre, bientôt, commencerait à le faire souffrir de tant rigoler, mais Aysar n'en avait que faire, là, tout de suite. Il buvait les paroles d'Odalis avec encore plus d'aisance que l'alcool dans son verre, secoua doucement la tête en l'entendant. — Tes aveux, comme ciment de notre relation. Ils sont ridicules que pour toi, moi j'ai jamais dit ça. Son sourire s'étira, dévoilant deux rangées de dents blanches vers elle. Sous le charme, et il ne se rendait pas encore compte d'à quel point ça pouvait être vrai. Elle riait quand il le faisait, provoquant un écho qui semblait infini de leurs éclats respectifs, puisant leur source dans ceux de l'autre. — Oh je t'en prie, fais-le. Je te donne l'adresse d'un de mes tatoueurs, dis-lui que tu viens de ma part et t'auras un rendez-vous très rapidement. Et l'écho persista un peu plus encore, face à l'absurde d'une situation qu'il avait longuement pensée totalement inimaginable. Il n'y avait plus de barrières, plus de limites. Les distances s'étaient réduites jusqu'à ne plus savoir comment exister entre eux. Aysar n'avait jamais imaginé de quoi son rire pouvait être fait. Il n'avait jamais pris le temps pour ça, persuadé qu'il ne lui serait de toute façon pas adressé dans cette vie. Et peut-être étaient-ce ses idées doucement embrumées par l'alcool ou les envolées lyriques dont son esprit était capable une fois le coup de pouce de la bouteille donné, mais il se demanda, l'espace de quelques secondes, s'ils n'avaient pas tourné la page sur un nouveau pan d'existence. Un où ils pouvaient non seulement cohabiter, mais aussi s'entendre et surtout se retrouver, au moins un peu, dans l'autre et dans le contraire qu'il représentait. C'était sans doute une des raisons qui fit travailler son esprit de la sorte, l'amenant à la conclusion que sa proposition était non seulement acceptable, mais aussi recevable.
Il hésita pourtant. Des caps, ils en avaient sauté tellement ces derniers jours qu'il leur était impossible de continuer les comptes. Mais celui-ci était différent, bousculant l'équilibre qu'ils s'étaient jusque-là trouvé. Au fond de lui, Aysar savait que l'idée qui s'immisçait de plus en plus profondément dans son esprit ne permettrait pas de réel retour en arrière. Si elle disait oui, quel genre de sensations naîtraient en lui, en elle ? Est-ce qu'ils les aimeraient, est-ce qu'ils voudraient recommencer ? Et si elle disait non, pourraient-ils réellement retrouver cette entente découverte si récemment, faire perdurer cet accord entre eux d'être compagnons d'un combat mutuel ? Si les deux verres ne travaillaient pas déjà trop ardemment sur sa logique, la question n'aurait pas été posée. La sobriété aurait étouffé l'idée dans l'œuf, préférant la sûreté dans le contentement qu'elle faisait naître chez lui et qu'il n'avait pas connu depuis bien longtemps, plutôt que de prendre le risque de tout chambouler négativement. Odalis était présente dans sa vie depuis longtemps, mais pas comme ça. Et cette place qu'elle occupait à présent dans son quotidien, Aysar n'avait pas envie de la perdre, attaché à ce bien-être qu'elle faisait naître en lui avec une facilité déconcertante. Alors il fixa le plafond, espérant trouver une réponse dans les aspérités de ce dernier, sans y parvenir. Il y avait la raison et les sentiments, mais la première décida finalement de céder totalement sa place aux seconds et de laisser s'échapper avec maladresse la proposition d'Aysar, qui la regretta presque à peine glissa-t-elle d'entre ses lèvres.
Un silence plana entre eux et, retenant une légère grimace de s'étendre sur ses traits, Aysar aurait voulu connaître un sigil permettant de remonter le temps de quelques secondes. Il pouvait toujours blâmer l'alcool, au pire des cas. Odalis connaissait à présent les effets potentiellement dévastateurs du rhum et était suffisamment bien placée pour pouvoir comprendre cette excuse qui n'était rien d'autre que ça : une excuse. C'était facile de prétendre avoir dit un ensemble de bêtises juste à cause de la boisson, mais elle n'avait eu sur lui aucun autre effet qu'une dose de courage liquide pour laisser entendre ce que son cœur voulait, quand son esprit avait tenté de le taire avec trop peu d'insistance. Oui, il avait envie de l'embrasser. Se l'avouer à lui-même avait pris autant de moyen que d'oser le lui dire, mais Aysar se doutait que c'était bel et bien un désir muet qui s'était glissé sous sa peau à mesure de leurs conversations qui lui semblaient infinies, capable de perdurer des heures sans qu'ils ne se lassent ou ne ressentent le besoin de combler des blancs gênants. Ça ne sortait pas de nulle part. Ce n'était pas la traduction maladroite d'un acte de charité ou de pitié, ni le résultat d'une alcoolisation trop prononcée. Il n'y avait aucune envie de flatter son ego sous couvert d'un jeu de séduction qu'il avait appris à mettre en place avec les années : Odalis n'était pas de ces personnes qu'il rencontrait parfois, séduisaient son regard de par leurs attraits naturels, lui donnait envie de gonfler sa poitrine d'un shoot de confiance en soi et le poussait à mettre en place son petit jeu de séduction, rodé depuis qu'il avait compris que les regards des gens ne s'arrêtaient pas sur lui que pour son nom, ni son histoire. Il voulait l'embrasser. Découvrir si ses lèvres auraient le goût de vanille et d'épices, ou la douceur de cette peau parfois touchée un peu trop longtemps. Il n'attendait qu'elle et son feu vert, haussant doucement les épaules à défaut de trouver les mots s'expliquer face à sa surprise – il ne pouvait pas lui en vouloir. Il s'apprêta à recueillir son refus et les arguments qui pourraient l'accompagner, à se plier à son envie (ou son absence d'envie) sans chercher à argumenter longuement pour la convaincre de se laisser faire. Qu'elle pense que ça n'était pas une bonne idée ? C'était son droit et s'il serait déçu, il ne lui en tiendrait pas rigueur pour autant, ni ne tenterait de la faire glisser vers lui malgré sa réponse négative. Acquiesçant déjà doucement, il stoppa le mouvement de son cou en l'entendant et arqua un sourcil dans sa direction, incapable de retenir un petit sourire pincé de prendre place sur son visage, sa propre surprise marquant ses traits.
Il pouvait bien avoir l'air d'un gosse à qui on donnait l'autorisation d'aller s'amuser dehors pour la première fois, il n'y prêta pas attention – se contenta d'essayer de garder un peu de retenue, histoire de, en détournant légèrement le visage et le regard pour retrouver sa contenance trop bancale pour être pleinement assurée. Une fraction de seconde suffit avant qu'il ne reporte pleinement son attention sur elle, une vague de frissons s'étalant sous sa peau avec encore plus d'intensité que précédemment. Embrasse-moi. Il entrouvrit la bouche, s'humecta inconsciemment les lèvres en détaillant son visage, son expression, guettant le moindre signe de doute sur ses traits tout en étant incapable de faire taire la voix qui lui soufflait à quel point elle était belle. — T'es sûre, c'est vraiment ce que tu veux ? Sa voix était presque basse, comme un secret qu'ils garderaient entre eux, et seulement entre eux. Le reste du monde n'avait nullement besoin de savoir ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Son ton répondait déjà la question : elle ne cilla pas au milieu des deux mots, simples mais lourds de sens. Alors Aysar se pencha vers la table basse pour reposer son verre et la bouteille dessus et se tourna de façon à lui faire face, l'épaule posée contre le dossier du canapé. Les secondes commencèrent à s'étirer, comme pour faire perdurer l'instant dans le temps. Il inspira plus profondément que la normale, réduisit la distance physique qui perdurait entre eux, jusqu'à ce que leurs genoux se touchent, que leurs jambes s'entremêlent presque. Son regard agrippa le sien, foncé et profond. I could drown in those eyes. Il aurait pu se faire hésitant dans ses gestes, maladroit à cause de l'alcool. À la place, de sa main gauche, lentement, il vint replacer une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, esquissant un petit sourire en les sentant glisser entre ses doigts. Son cœur, étrangement, se mit à battre moins vite. Aysar releva les yeux vers elle, laissant sa main descendre de son cou à sa taille pour l'attirer doucement à lui, cherchant dans ses iris le moindre signe qu'elle préférerait qu'il arrête ses gestes là et qu'ils reprennent chacun leur place dans le canapé. Il ne trouva pourtant rien d'autre que l'assurance que ce qu'il faisait était juste, et mutuellement voulu. Alors, du regard, il redessina les contours de son nez, détailla chaque grain de beauté qui parsemait ses joues, son front. Le dessus de ses lèvres, sur lesquelles il s'arrêta un court instant. Sa main droite se rapprocha de son visage, se déposant avec douceur sur sa joue. De son pouce, il caressa sa pommette, rapprochant son visage du sien. Leurs nez s'effleurèrent, ses yeux se fermèrent alors qu'il se faisait de plus en plus proche d'elle. Et finalement, semblant stopper la rotation de la terre et les existences oubliées de ceux qui les entouraient, Aysar déposa ses lèvres contre les siennes, les scellant d'un baiser qui signifiait bien plus que ce que ses mots étaient disposés à dire.
C'était comme s'ils vibraient à une autre fréquence que celle de leur réalité. Là, perdus entre deux univers, Aysar prolongea l'étreinte de leurs bouches et resserra légèrement ses doigts sur sa taille, glissant sa main droite de sa joue à sa nuque. Elle avait le goût du rhum et la douceur de la soie, et lui donnait des envies d'infini. Incapable de savoir combien de temps exactement dura le baiser, il finit par se reculer doucement, suffisamment pour rouvrir les yeux et pouvoir la détailler. Aysar ne réalisa pas que ses propres joues s'étaient teintées de rose, ni que son regard s'était mis à briller avec plus d'intensité qu'il n'avait pu le faire auparavant. Dans sa poitrine, son cœur se remit à battre normalement, alors que ses doigts glissèrent dans le cou d'Odalis. S'il aurait aimé trouver quelque chose de bien à dire, il se contenta pourtant d'un léger rire qui n'avait rien de moqueur mais se glissait juste en indice de son ressenti, alors qu'il soupira doucement de contentement.
Odalis Mulver

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Re: just sink in /a  ·  27/06/21, 04:42 pm

"Je pourrais." qu'elle avance rêveusement avant d'en rire. Elle, tatouée ? Ca semble à la fois si accessible, et si lointain qu'elle en glousse. "Ca nous ferait un point commun." Ca, ça aurait juste dû être une pensée et pourtant ça se glisse sur sa langue, la surprend et elle décide de l'oublier dans la seconde. Elle a besoin quelque part de se rassurer, car l'esprit est prompt pour souligner leurs différences, tous les points où ils divergent brutalement, mais elle peine à souligner ce qui les réunit, incapable de voir à quel point ça luit dans l'obscurité de cette soirée. Si des milliers de gens se font tatouer, l'encre sous l'épiderme ne lui évoque plus rien d'autre qu'Aysar. Elle se raconte qu'elle pourrait le faire, sans réfléchir, porter une minuscule partie de lui à un endroit que personne d'autre qu'elle ne verrait. Qu'elle croiserait dans le dénuement d'une douche matinale, comme un secret d'elle à elle. "Ma famille adorerait savoir que t'encourages ça." plaisante-t-elle, le regard pétillant de malice alors qu'elle ne sait pas si tout ça n'est qu'une rêverie qui s'étire ou quelque chose qui restera même le lendemain matin. Son unique spontanéité n'a toujours été que sa franchise mais jamais une capacité à prendre des décisions amusantes.
Et pourtant, lorsqu'il s'agit d'apposer un choix surprenant, elle fait dérailler la logique qui voudrait qu'elle refuse. Parce que leurs rapports sont fragiles. Parce qu'ils sont liés par sa condition à elle et son métier à lui. Parce que quelque part dans les oubliés il y a Lucretia. Parce que l'historique familial voudrait qu'elle le haïsse plutôt que d'espérer un rapprochement étroit et fébrile. Pourtant ça tombe avec la concision qui lui est propre. Embrasse-moi. Aveu, réclamation, fantasme, tout à la fois.
Si elle est sûre ? Odalis et les doutes, ça n'est pas une histoire infinie de plusieurs chapitres. Les hésitations, elle les écrase sans tergiverser. Ses décisions elle le prend comme on manie un couteau : avec précision et tranchant, d'un geste vif, net, à grand renfort de rationalité parfaite. Alors elle est sûre. Cette fois plus encore que toutes les autres. Parce que le coeur bondit d'un point d'exclamation à la penser de l'embrasser. Au lieu de répondre elle se contente de l'observer, un coin de la bouche qui remonte avec une quiétude doucereuse. L'alcool distille une mollesse salvatrice dans ses veines ; elle l'empêche de lui renouveler verbalement son assurance, mais elle offre une absence parfaite de résistance, de tiédeur ou d'hésitations. Odalis est certitude : si elle réclame, elle veut.
Elle l'imite avec un mimétisme parfait, pose son verre sur la table basse. Ça sauve les apparences, ça lui donne à faire pour quelques secondes et lui permet d'oublier ce qui se trame entre eux. Pour rien au monde elle ne voudrait reculer ou revenir sur sa décision, néanmoins elle sent une forme de nervosité se lover sous ses côtes. Et s'il changé d'avis ? Et s'il regrette ? Et si, au lieu de lui faire rien -ce qu'elle espère-, ça lui fait beaucoup trop de choses ? Son coeur bat la chamade quand le visage reste serein ; elle est inquiète et détendue à la fois. La perspective d'un baiser fait naître des appréhensions mais rien qui ne parvienne à ébranler la confiance qu'elle lui voue. Si elle ne doit embrasser qu'une personne dans sa vie, ça tombe sous le sens que ça soit Aysar, persuadée d'être bien incapable d'accorder autant de droits a quelqu'un qui ne l'aurait pas autant côtoyé que lui et prouvé à maintes reprises que s'il avait la possibilité de lui faire du mal, il ne prendrait jamais cette option. Ses yeux presque noirs n'ont jamais été aussi grands ouverts et attentifs, hypnotisée par un Aysar délicat qui s'approche avec tant de prudence qu'aucun muscle dans son corps ne songe à se raidir même s'il glisse dans cette bulle où personne n'a jamais été toléré. Elle est incapable de lire dans ses pensées mais elle sent ses yeux glisser sur son visage et ne peut retenir un sourire qui se veut encourageant.
Elle sent son ventre se tordre lentement sous ce regard qui n'a jamais eu autant de poids que maintenant, perturbée plus encore de réaliser que rien de plus qu'une façon de regarder peut la mettre en émoi. Sa main glisse à sa taille, elle tressaille délicieusement. Sait-il ? Sait-il que ça n'est pas juste une question de lèvres qui se touchent ? Que ses doigts s'impriment là où aucun autres n'ont jamais posé. Que si les reins se creusent en réflexe c'est bien la première fois ? Elle le couve d'un regard tendre sans même en être consciente alors qu'elle se laisse attirer avec un plaisir qu'elle n'aurait jamais su imaginer. Son pouce souligne sa pommette et elle ferme les yeux pour laisser tout le loisir à son sens du toucher d'exploser en myriade de sensations. Leurs lèvres s'effleurent avant de se toucher plus franchement. Leurs souffles se répondent un instant avant qu'il n'offre un véritable baiser et ouvre un gouffre béant qui la happe. Elle n'existe plus que parce qu'il l'embrasse. Elle n'existe plus que dans le vertige qu'il provoque, délicieux qui s'accompagne d'un frisson extatique alors que plus rien en elle ne parvient à réaliser ce qu'il se passe. Dans un monde idéal et fantasmé, ça ne devrait jamais prendre fin, et pourtant, il finit par se détacher d'elle, lui laisser le fantôme de ses lèvres la hanter encore. Elle perd les épices de son baiser; Elle perd son odeur. Il lui reste ce feu dans les veines, dans les joues, et rien de plus alors qu'elle le regarde à nouveau.
Tout lui parait subitement nouveau, cru, vibrant. Les sensations l'engloutissent plus qu'elle ne les maitrise. Elle essaye de gérer la situation de la seule façon qu'elle sait faire : avec sérieux. Le rhum ne l'aide pas et pourtant, c'est à son rire qu'elle réalise tout ce que ça engendre en elle. L'alcool empêche la terreur de se nicher sous sa peau, la laissant juste stupéfaite : Aysar l'a embrassé ? Vraiment ? S'il la laisse, s'il cesse de la toucher, elle est persuadée qu'elle ne pourra jamais plus avoir la moindre contenance. D'une seule décision, d'un seul geste, il a comme instauré un nouveau besoin vital, tout aussi pressant que respirer de l'oxygène : elle a besoin qu'il ne l'abandonne pas. Pas maintenant. Pas tout de suite. Elle le dévisage, troublée par tout ce qui s'effondre, toutes ses croyances accumulées au fil des années qui deviennent caduques - l'émoi c'est pour les autres, jamais elle ne saurait tolérer que qui que ce soit la touche, au mieux c'était le propre des adolescents de se faire une montagne d'un baiser, mais elle, adulte, n'y trouverait aucun intérêt, etc- tous les changements qu'il force sans même le réaliser. Aysar.
Aysar l'a embrassé.
Elle peut entendre le bourdonnement du sang qui frappe dans son oreille interne. Elle est presque sonnée de réaliser qu'on ne l'avait jamais embrassé, et que c'est chose faite. Par Aysar. Ca l'obsède avec force, comme si c'était là la clé de voûte d'une nouvelle logique qui lui parait brouillonne et dangereuse. Aysar. Elle entrouvre les lèvres pour dire quelque chose et elle ne trouve rien. Rien si ce n'est un encore qu'elle ravale pour ne pas qu'il en rit ou passer pour une assoiffée d'une toute nouvelle drogue dont elle n'est pas sûre de pouvoir profiter à nouveau. Elle effleure sa tempe du bout des doigts, timidement puis pose plus franchement sa paume contre sa joue. Au creux de sa main chatouille un début de barbe et ça provoque un sourire émerveillé fugace. Elle ne veut pas de l'infime distance qu'il a repris.
"On est obligé d'en rester là...?" demande-t-elle dans un souffle, le ventre retourné par cette proximité excessive qui loin de la tuer comme elle aurait pu l'imaginer la fait exister comme jamais. Elle frotte doucement son nez au sien alors que sa main glisse de sa joue à sa nuque pour remonter dans ses cheveux. Elle pose son front contre le sien en fermant les yeux alors que les doigts jouent avec quelques mèches. L'esprit s'éparpille, les pensées s'éclatent en des sens contraires alors qu'il y a rien qu'elle ne découvre pas avec fascination et appréhension. Elle se sent fébrile et fragile et pour la première fois de sa vie elle n'a pas à le reprocher à sa maladie mais à l'enchaînement des décisions effrayantes.
Lorsqu'elle rouvre les yeux, elle prend sa main et appose sa paume juste sous sa clavicule, au-dessus de son sein, pour que lui aussi sente les pulsations de son myocarde affolé. Pour une seconde elle oublie pourquoi elle a fait ça et ne retient que la chaleur apaisante qui se développe à cet endroit précis. Ca calme partiellement les atermoiements internes. "Tu peux pas me laisser dans cet état." qu'elle murmure dans une sourire timide. Elle aimerait l'embrasser mais les règles lui paraissent trop floues : le peut-elle vraiment ? Est-ce que c'était juste du one-shot pour qu'elle meurt moins ignorante ? Il est certain qu'elle ne survivrait pas s'il la repoussait, même délicatement, mais elle pense pouvoir encaisser une absence de réponse. Lui laisser le choix et le voir faire celui de la distance sera toujours plus facile à digérer que céder à son envie et la voir rompue. Et une partie d'elle sait qu'il devrait. Il devrait redéfinir une ligne à pas franchir, une distance à tenir, parce que ça la terrifie la vitesse à laquelle elle découvre qu'elle a besoin de lui, et pas seulement à côté d'elle mais contre elle. Combien le besoin qu'il lui délivre de l'affection est dévorant. Elle n'est pas loin d'avoir le coeur qui tape dans sa paume, et cette version pessimiste et froide d'elle en vient à souhaiter qu'il en profite pour le lui arracher. Si elle n'a plus de coeur, elle pourra retomber dans son indifférence confortable, retrouver ce contrôle qui lui est cher et non plus frémir à chacun de ses gestes et regards."Aucun regret..." avoue-t-elle en ponctuant d'un petit rire nerveux. Pourquoi faut-il qu'il lui fasse ça ? Tout cet effet ?
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