Congratulations, we survived ! [duncan & titania]

En temps de guerre, il faut choisir ses alliés. Et Titania est en guerre. En guerre contre son père et son projet de fiançailles, contre le patriarcat qui ne laisse pas la parole aux femmes, contre la toute puissance du système clanique qui ne leur permet pas de vivre leur vie comme ils l’entendent. Elle a besoin de savoir sur qui elle peut compter. Est-ce que son frère se rangera du côté du père ou la soutiendra-t-elle ? Ou du moins restera neutre dans le conflit ? Elle se doute de la réponse mais elle a beau avoir entamer sa troisième décennie, elle reste naïve sur certains points. Au fond elle espère toujours que ce seront les enfants contre leurs parents. Les portes de la demeure ancestrale s’ouvrent mais personne pour l’accueillir. Premier réflexe : crier. « Y a personne dans cette maison ? » La mère arrive, la contemple avec surprise. Sa visite est inattendue. Que veut-elle ? « Pas pour une discussion à cœur ouvert entre mère et fille si ça peut te rassurer. » « Je viens voir Duncan. Il n’avait pas rendez-vous avec notre père aujourd’hui ? » A en juger par l’expression qui passe sur le visage maternel, il n’est plus là. Et elle semble un peu perturbée. Il était parti avec un air sombre. L’entrevue aurait-elle finit par un clash ? Le fils parfait n’aurait-il pas répondu aux hautes attentes paternelles ? Dans ces cas-là, il allait ruminer dans un bar à proximité de Riverty. « Bon merci pour l’info. Bye ! » Sa mère lui demande de confirmer sa présence dimanche. Dîner familial. « Comme si j'avais le choix ! » Un simple oui aurait suffi. C’est pas faux. « Mais je ne suis pas là pour vous simplifier la vie, mère. » Sarcasme. C'est comme frapper quelqu'un au visage mais avec des mots. Et les dieux savent à quel point les Goddrie sont doués pour cogner. Duncan avec ses poings, elle avec ses mots. Juliet, c'était avec sa perfection qu'elle vous frappait en pleine face et ça faisait plus de mal encore parce la douleur ne s'effaçait pas avec le temps. La plaie ne pouvait pas cicatriser, elle était toujours ouverte, béante. Ses mots n'étaient jamais aussi blessants que le sourire de miss Perfection.

Duncan le grand au fond du bar, a le regard plongé dans le vide, un verre à la main. Bordel, ça ne lui plaît pas du tout. Elle prend place à ses côtés. «Tu rumines Grincheux. Tu fronces les sourcils, ça te fait ressembler à ce petit chien… Le bulldog. » Elle pointe du doigt l'espace entre les deux yeux de son frère. « C’est vrai que l’air ténébreux te donnes un certain charme mais là… » Elle prend un ton léger comme à son habitude mais ce n'est qu'une façade. Voir son frère dans cet état ne lui plaît pas. Elle a beau s’être donner comme mission de rappeler à chaque occasion à ses parents que son frère n’est pas parfait, elle n’aime pas le voir souffrir. Et là clairement il souffre le martyr. « Dun… c’est quoi le problème ? Mère a dit que tu avais quitté le bureau de Père plus que contrarié. »