New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
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 two years ago.

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Prajak Manoban

Prajak Manoban

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two years ago.  ·  18/05/21, 10:51 am

Deux ans.
Franchir les grilles le ramenait implacablement deux ans auparavant.

Ce jour-là, les larmes ont commencé à couler sans avertissement. Il s’en souvenait parfaitement. Il se souvenait de ce jour-là comme si les moindres détails s’étaient imprimés en lui et y avaient laissé des brûlures qui ne cesseraient jamais de s’embraser. Ces larmes l’avaient jeté dans un état de confusion et l’avaient paralysé pendant quelques secondes, comme s’il avait été effrayé par elles. Il avait clairement eu peur, mais il était incapable de dire de quoi, exactement. Avant même d’effacer leurs traces sur ses joues, il avait quitté le casino des Seong et s’était enfui dans Woodlawn, jusqu’à se perdre au milieu d’un terrain vague, loin de tout, loin de l’homme qui venait d’annoncer la mort de ses parents. Peut-être était-ce exactement ce qu’il avait cherché à fuir : la mort de ses parents. Peut-être qu’en courant loin, aussi loin que son souffle pouvait le porter, peut-être que tout serait différent. Peut-être ne pouvait-il pas supporter les mots qu’il avait entendus.
Il avait pleuré, puis s’était mis à rire, jusqu’à ce que les sanglots et les éclats se mélangent, jusqu’à ce que son corps tout entier se mette à trembler sans qu’il n’arrive à le contrôler. Il s’était accroupi, avait mis son front sur ses genoux et avait expulsé toute la rage qui s’était emparée de lui en criant de toutes ses forces. Il détestait ses parents, il détestait son père pour tout ce qu’il lui avait dit, il détestait sa mère pour tout ce qu’elle ne lui avait pas dit. Il les avait détestés encore plus, ce jour-là, parce que parmi toutes les émotions qui l’avaient torturé, il avait ressenti pour eux quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti avant.

Phailin était avec lui, et avec elle, il se sentait capable d’affronter n’importe quoi. Il tenait sa main, parce que tenir sa main était la chose la plus simple qu’il pouvait faire et, de cette façon, il se plaisait à penser qu’il lui disait silencieusement tout ce qu’il n’était pas capable de dire à haute voix. Il tenait aussi sa main pour la même raison qu’il l’avait fait lorsqu’il avait été petit. Parce qu’il se sentait étrangement en sécurité de cette façon, même s’il était maintenant bien plus grand qu’elle et qu’il pouvait la faire disparaître en la tenant dans ses bras.
Il était capable d’aller jusqu’à la tombe de ses parents les yeux fermés. Phailin ne le savait peut-être pas, mais leur visite n’était pas les seules occasions où il venait se recueillir ici, si se tenir debout, comme un piquet, et silencieux devant les stèles sous lesquels les cendres de ses parents reposaient entraient dans la définition du verbe se recueillir.
Prajak lâcha la main de sa sœur lorsqu’ils arrivèrent près des stèles, et, par habitude, il regarda le ciel et les étoiles qui n’étaient pas encore levées. Il ne pouvait se défaire de l’impression, lourde, que son père l’observait, et encore plus à cette endroit. You didn’t like me holding Phai-phai’s hand, pensa-t-il, comme à chaque fois qu’il venait ici avec elle.

Deux ans.
Ses parents étaient morts depuis deux ans, son père était mort depuis deux ans, mais le rendre fier était encore une obsession ridicule qui le tenaillait quotidiennement.
Phailin Manoban

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Re: two years ago.  ·  22/05/21, 07:38 am


two years ago@prajak manoban
no masters or kings when the ritual begins
there is no sweeter innocence than our gentle sin
in the madness and soil of that sad earthly scene


Le temps n'avançait plus. Suspendu dans un monde qui n’évoluait plus. Un statu quo qui consumait à petit feu les vivants, ceux avec les larmes et les remords. Ceux qui essayaient de renaître, d’aller de l’avant, de reprendre une vie normale loin de ces souvenirs douloureux et de cette ombre morbide qui planait sur eux, telle une menace. Les Manoban, entre autres, avaient appris à composer avec cette existence qui était désormais la leur. Chacun avait fait son deuil séparément, puis ensemble, au sein d’un clan qui avait probablement déjà oublié la perte de ces êtres chers. Phailin ne leur en voulait guère, au contraire. Eux aussi, ils devaient survivre. Eux aussi, ils devaient reconstruire ce que la guerre avait partiellement détruit. Et puis, les années défilaient, Anong et Sunan Manoban étant désormais de simples souvenirs dans la mémoire de beaucoup.

La nuit planait encore sur le Bas, mais les deux silhouettes s'avançaient d’un pas lent, presque solennel, en direction du Pluto’s Cemetery. Une lenteur qui rappelait à la jeune femme la procession funéraire précédent l’incinération de ses géniteurs et des jours qui avaient suivi. Pendant qu’elle autorisait Prajak et Priya à faire leur deuil dans la plus grande discrétion, la jeune femme s’était résolue à laisser les sentiments de côté pour s’occuper de l’héritage, des finances, de l’entreprise, du domicile familial et de la survie de sa famille seule. Elle savait depuis bien longtemps que l’avenir reposerait sur ses maigres épaules. Ses parents l’avaient conditionnée, façonnée, bien plus que les autres pour la préparer aux responsabilités futures qui l’attendaient - avec ou sans époux. Sa vie n’avait été qu’une suite d'événements orchestrés dans le plus grand des secrets pour s’assurer de la prospérité des Manoban. Ainsi, lorsque la nouvelle tragique lui était parvenue, Phailin s’était temporairement enfermée dans sa chambre pour évacuer ses larmes et sa colère initiale, avant d’en ressortir immaculée, comme si le chagrin ne l’atteignait plus. Et c’était encore une fois avec ce visage fermé qu’elle marchait aux côtés de son cadet, la main dans la sienne. Un signe pour le rassurer, parce que Phailin avait toujours été là, pour lui, peut-être encore plus aujourd’hui maintenant que les Seong observaient du coin de l’œil le seul homme de la famille.

It’s okay. It’s going to be okay.
    Ça va aller. Ça finira par aller mieux.

Un murmure en thaï, presque inutile, sachant qu’ils étaient seuls au monde. La main de Prajak avait quitté la sienne, tandis qu’ils se tenaient devant les stèles funéraires, gravées à l'or fin pour les honorer, cadeau des Seong. Le patriarche avait tenu à régler la totalité des funérailles, un caillou dans la marre quand on connaissait la richesse acquise du clan pendant la guerre des Corbeaux. Phailin n’avait jamais remis en question tout ce faste, partant du principe qu’elle leur était redevable pour leur générosité - ce que Priya lui avait maintes et maintes fois reproché.

Sa main se posa délicatement sur l’avant bras de Prajak en signe protecteur, façon de ne pas rompre le contact qu’il avait initié. Si le devoir l’appelait, son devoir envers son frère lui n’avait pas changé, et Phailin mettait un point d’honneur à lui accorder son temps, quelle que soit la situation. Elle lâcha un faible sourire pour exprimer sa compassion, rare occasion chez la jeune Manoban.

As long we have each other, everything will be fine. We’ll make them proud no matter what, so they didn’t die in vain.
 Tant qu’on est ensemble, tout ira bien. On les rendra fiers quoi qu’il en soit, afin qu’ils ne soient pas morts en vain.

Deux ans qu’ils avaient quitté ce monde. Deux ans que Prajak et Phailin Manoban revivaient ce jour, encore et encore.
Prajak Manoban

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Re: two years ago.  ·  02/06/21, 10:58 am

Son père était mort, mais Prajak ne pouvait se défaire de son emprise. Elle était encore plus tenace, plus oppressante, plus obstinée. Maintenant qu’il était mort, son père était partout. Lorsqu’il était encore vivant, il pouvait au moins lui échapper quelques heures et passer inaperçu. Mais ce n’était plus possible aujourd’hui. Le garçon ne pouvait s’empêcher de ressentir la présence de son père, même si son âme était passée dans le monde d’après, si toutefois quelque chose les attendait de l’autre côté. Il ne pouvait s’empêcher de se retourner sur lui-même avec la certitude qu’il le trouverait derrière lui, les bras croisés, le regard dur, les mots aiguisés, les lèvres, pincées, prêtes à dégainer un flot de reproches qui le balayerait encore plus sèchement qu’avant. Mais, à chaque fois qu’il se retournait, il n’y avait personne. Personne ne l’observait, même s’il avait ressenti un regard traverser ses vêtements, percer sa peau, traverser son corps. Personne, pas même l’ombre de son père. Il se convainquait alors qu’il n’était qu’un fou, qu’il n’était encore qu’un enfant effrayé, que son père, tout comme sa mère, n’était plus de ce monde, mais appartenait maintenant à l’autre. Lorsqu’il essayait de convaincre qu’il n’était qu’un être hanté par l’illusion de son père, par son ombre, qui rodait encore autour de lui, Prajak se rappelait des flammes qui avaient entouré le cercueil de son père. Il pouvait encore sentir la puissance des flammes, leur chaleur réconfortante ; il voyait encore le ballet hypnotique du feu qui avait réduit en cendres le patriarche Manoban. Mais la consolation était toujours de courte durée. S’il était mort, s’il n’était plus que cendres dispersées, alors pourquoi Prajak avait l’impression que son père ne l’avait pas quitté et qu’il était toujours là, au-dessus de lui, prêt à faire tomber le couperet, prêt à lui rappeler comment être un homme, comment être un Manoban, prêt à lui rappeler qu’il lui avait promis de le rendre fier et qu’il ne partirait pas de l’autre côté avant d’avoir obtenu paiement.
Si Phailin n’avait pas été là, s’il avait été un enfant unique, il se serait enfui. La mort de ses parents n’aurait pas été qu’une libération éphémère, elle aurait été une libération totale. Il aurait fui, il ne sait où, il aurait tourné le dos aux Seong, il aurait laissé sa vie, celle qu’on lui avait tracée, et il aurait vécu la sienne, celle qui l’attendait, même si c’était une vie de misère qui lui aurait ouvert les bras.
Mais Phailin était là. Prayi était là.
Et son père aussi, quelque part dans les étoiles, mais la plupart du temps dans sa tête, à lui remémorer ses erreurs. Sa mère ? Elle avait toujours été absente. Même morte, elle brillait par son absence. Elle n’était plus qu’un concept que Prajak avait modelé à sa façon pour en faire une icône, la meilleure des mères que le monde avait connue, de telle sorte que se rappeler d’elle, de ses traits qui commençaient pourtant à s’estomper dans ses souvenirs, avait l’effet d’une agréable vague de chaleur.
Il ne répondit pas lorsque Phailin, qui avait senti son malaise, plus que son mal-être, à être devant les tombes de ses parents, lui murmura que tout irait bien. Elle savait sûrement, autant que lui, que ces mots n’avaient aucun sens et qu’à mesure de les répéter, ils avaient perdu tout leur potentiel de réconfort trompeur. Il n’haussa même pas les épaules. Il resta stoïque, jusqu’à se sentir balayé par les nouvelles paroles de sa sœur.
Pendant quelques secondes, il continua à se tenir telle une statue de sel, encaissant les mots de sa sœur, encaissant leur écho qui se répétait inlassablement dans sa tête.
Il ne savait pas par où commencer. Il ne savait pas s’il devait commencer. Mais les dernières semaines avaient été éprouvantes et il perdit le contrôle. Il ricana. L’espèce d’une seconde. Un ricanement ridicule, comme un rire coincé dans sa gorge qui tentait toutefois de se faire entendre par tout moyen possible. Il ricana, puis soupira.

Oh, but they did die in vain. Didn’t they ?

Il n’attendait pas de réponse. Il connaissait la réponse. Ses parents sont morts en vain, puisqu’ils sont morts pour rien. Deux espions. Deux ombres insaisissables, emportées par les ténèbres, remplacées à l’instant même de leur trépas par deux nouveaux pions. Phailin Manoban. Prajak Manoban. Et eux aussi mourront en vain un jour. N’était-ce pas là leur destinée ? Leur devoir en tant que serviteurs des Seong ?

They died in vain. And the only way to make them proud is to die in vain as well, for them, for the Seong. This is our lives, isn’t it ?

Il s’en voulut à l’instant même où ses mots sortaient de sa bouche, dans un murmure emporté par le vent. Prajak regarda autour d’eux. Qui sait s’ils n’étaient pas eux-mêmes espionnés ? Si leur loyauté n’était pas encore en train d’être testé ? Il secoua la tête, quelques secondes, comme pour s’excuser auprès de Phailin et tenter de la convaincre d’oublier ce qu’il venait de dire.
Phailin Manoban

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Re: two years ago.  ·  13/07/21, 06:56 pm

L'être lunaire dans toute sa splendeur veillait sur eux, les Manoban. L'être lunaire pourtant capricieux que Phailin observait de temps à autres de la fenêtre de sa chambre ou d’une énième salle de réception qui ne lui inspirait plus que de l’indifférence. Le regard inquisiteur, comme si l’astre nocturne allait répondre à ses nombreuses interrogations. Les Manoban allaient-il perdurer malgré l’épreuve qui se dressait contre eux ? La jeune femme parviendrait-elle a trouver ce parti convenable qui lui assurerait prospérité ? Une inquiétude permanente l’habitait, souvent dissimulée derrière les manières robotiques qui lui attiraient bien des critiques. Presque prise au piège, même, de ce personnage rigide qu’on lui conférait. Même dans l’intimité, il lui était difficile de montrer une autre facette, malgré la présence pourtant réconfortante de Prajak et, étrangement, de Priya.

Mais la maladresse des paroles, ce ton toujours aussi robotique, motivé par le sens du devoir en devenait parfois ridicule. Malgré l’obscurité et le silence de plomb qui se dessinait autour d’eux, la jeune femme sentait que ce qu’elle qualifiait de réconfortant ne l’était pas pour son cadet. Les trois années qui les séparaient n’avaient jamais eu le moindre effet sur leur relation, si bien que Phailin pouvait aisément lire chaque réaction de Prajak sans même le regarder. Le malaise qui s’était installé se solda par un rire sonore et la jeune femme n’eut comme réaction que de balayer les environs de son regard noir afin de déceler la moindre présence humaine. Une paranoïa qui ne la quittait plus, elle qui travaillait sans relâche pour faire perdurer le nom Manoban parmi les Seong.

Les mots, ces foutus mots qu’elle entendait étaient durs. Initiallement murée dans son silence, la jeune femme ne pipait mot jusqu’a cette derniere phrase. Prajak allait trop loin, bien trop loin. La colère, elle était compréhensible. La rage, aussi. L’envie de détruire la moindre once de bonheur pour compenser la perte des êtres chers, Phailin le comprenait. Mais Phailin se refusait d’accepter que l’on parle des Seong dans leur dos, qu’on leur remette la faute dessus. Comme Priya lui martelait chaque jour. Les Seong leur procurait un statut social, une puissance et un train de vie qu’ils ne pourraient se permettre si le clan n’avait pas pris les Manoban sous son aile. Alors Phailin, elle allait oublier ce qu’elle venait d’entendre, faire comme si son cadet s’était laissé emporter par le flot d’émotions.

— You’re still upset Prajak, I understand.
Tu es encore bouleversé Prajak, je comprends.

Le ton se voulait relativement neutre, une façon de signifier à Prajak qu’elle laisserait passer ce petit incident sans revenir dessus.

— They died doing what they were tasked to do and showed loyalty to the Seong until the end. And yes, maybe we’ll meet the same fate.
Ils sont décédés pour leur travail, pour les Seong jusqu'au bout. Et oui, la mort fera peut-être partie de notre destin.

Une pause. La mort, Phailin l’avait accepté depuis bien longtemps. C’était une évidence, une aura qui planait sur eux, surtout si une deuxième guerre des Corbeaux éclatait dans les mois à venir. Les richesses des Seong faisaient l’objet de nombreuses messes basses au Bas et la jeune femme gardait un oeil avisé sur quiconque désirait s’y intéresser de trop pres. Elle se tourna vers son frère, le visage toujours fermé.

— However, this is what we were born to do and this is the life our parents built for us. I know things may seem fragile at the minute, but change is coming and we’ll shine again. If you share the same views as Priya, on the other hand, I’ll say to you what I said to her - you’re free to go but don’t expect to get your cake and eat it.
Cependant, c'est ce pour quoi nous sommes nés et c'est la vie qu'ils ont construit pour nous. Je sais que les choses sont fragiles a l'heure actuelle, mais le changement finira par arriver et on redorera le blason familial. Si, en revanche, tu partages les mêmes vues que Priya, alors je te dirais la même chose - la porte est ouverte, mais n'attend pas de retour.

Ses mots pouvaient paraître détachés, inhumains, mais Phailin cherchait aussi à préserver l’équilibre de sa famille. Si Prajak commencait à montrer des signes de faiblesses, il attirerait l’attention du reste du clan, pire le viseur du patriarche Seong. S’il posait ses yeux ne serait-ce qu’un instant sur Prajak, Phailin savait qu’elle perdrait son frère pour de bon.
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