New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
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 world so heavy we can't stand. w/ n.

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Reeve Dahlström

Reeve Dahlström

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· pseudo : beckwith · she/her
· messages : 126
· points : 430
· ava + @ : ben barnes — me, fondlylupin, james joyce.
· clan : herne, 60% of the time
· birthday : thirty-five | april 15th
· occupation : lawyer, investor : owner of a club, ponctual murderer and spy · former praetor soldier : team westview, the mars squadron.
· civil status : widower, father of jude dahlström (3)
· tarot card : positive temperance.
· style rp : très modéré | rp à la troisième personne, narration en français et préférence pour les paroles en anglais (français, no problem).
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· warning: murder · ptsd · violence · child neglect · alcohol · crude language
· triggers: parlons-en.
· liens et dispo rp:

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world so heavy we can't stand. w/ n.   ·  14/05/21, 07:11 am

The Devils in the basement in my home
A flight of stairs is way too close
He comes for me when I'm alone
Collecting debts I don't owe | @nilza herne


Réfugié dans son bureau, Reeve feuillette distraitement la rubrique politique du jour. Pas que les inepties actuelles et la façon toute particulière qu'a leur pseudo gouvernement d'administrer leur humble partie du monde le préoccupe, il a cessé de croire en un sursaut de bon sens depuis bien avant la guerre, mais au moins ça lui fait toujours ça de prétexte pour s'isoler. Les dossiers s'accumulent sur son bureau, les mails sur son ordinateur, son café est froid depuis un petit moment déjà, mais tout est prétexte à lambiner parce que rien ne suscite son intérêt mieux que le Maelström, qui se porte à merveille. Lorsqu'on frappe à la porte, un soupir de vague agacement lui échappe, et il rejette le torchon sur son bureau dans un geste un rien trop rageur. Pourquoi ? Il s'attend à ce que Poppy passe la tête pour lui dire qu'ils partent en balade, ou quelque futilité de cette trempe et à ce qu'elle propose, pour la millième fois, à ce qu'il accompagne Jude. Ce à quoi il répondra, pour la millième fois, que ça ne l'intéresse pas. Poppy, leur gouvernante depuis maintenant bien des années, lui a assuré qu'elle n'abandonnera jamais la partie, et que ce n'est pas le petit Reeve qu'elle a élevé qui lui fera jeter l'éponge. S'il n'y est pas parvenu lorsqu'il était un enfant turbulent, ou un adolescent chaotique, les chances sont minces pour que ce soit le cas maintenant. Alors il fait le mort une première fois, et ouvre son ordinateur pour au moins créer l'illusion qu'il travaille. Lorsqu'elle frappe une seconde fois, il se penche davantage sur son écran, mais la troisième fois, il fronce un sourcil perplexe. Poppy se serait impatientée. “ Entrez,  ”  L'ordre se veut discret dans sa bouche, mais poussé entre ses lèvres par l'éternel ton suave. Avant qu'il ne jette un coup d'oeil à la porte, Reeve se frotte les yeux de la pulpe des doigts, puis la nuque d'une paume tiède. Le rituel d'un homme qui passe d'une mission à une autre, et dont le seul répit se concentre dans ces quelques mouvements banals. Dans l'encadrement, il découvre Nilza et se laisse docilement étreindre par la vision qu'elle offre. Cette femme vit hors du temps, ou bien elle a trouvé la clef, quelque part dans les laboratoires des Herne, et se baigne chaque jour dans un bain de fleurs fraiches et d'eau de jouvence. Autrement lui parait impensable, incroyable. Lui se sait avoir été emporté et balafré par le temps qui passe et piétine, et s'il n'éprouve aucun ressentiment quant à la peine de vieillir, la comparaison avec Nilza, restée remarquablement belle et jeune, lui semble terrible. Il lui concède un “ Bonjour, ” plutôt surpris, quoi qu'un rien réjoui. Parce que ce n'est pas le genre, il omet des excuses pour l'attente, ou de lui préciser qu'il l'a confondue et croyait que Poppy revenait pour le hanter, et préfère  plutôt aller droit au but en lui lançant une banalité polie : “ Comment vas-tu ?  ” Il s'imagine qu'elle va bien, à tout le moins aussi bien qu'on le puisse dans les circonstances ; si ce n'est pas le cas, il est certain que c'est pas à lui qu'elle se confiera, et qu'elle préfèrera le cacher derrière un sourire de façade. Enfoncé dans son siège, il fixe sur elle un regard circonspect, mais toujours courtois. Quelques secondes s'égrènent, avant qu'il ne prenne le parti d'être honnête ; toujours. “ Toi, je sens que tu as quelque chose à me dire, ou à me demander.  ” On ne peut décemment pas lui reprocher de le croire, puisque c'est souvent le cas. Trop, à ses yeux. Ah, le temps béni où il n'y avait aucune intention, aucun intérêt derrière un acte, aucun piège derrière une question.  Mais dans ce cas précis, autrement serait étonnant. Ils ne se fréquentent plus que pour les formalités, quand bien même les échanges sont toujours cordiaux, très amicaux, quoi qu'un rien intéressés. Nilza est plutôt du genre à dire qu'à demander, mais il s'attend à tout avec elle, puisqu'elle incarne, après tout, le choc auquel il ne s'attendait pas jadis. Accueillir son ex dans son bureau, généralement ça n'augure pas d'une conversation banale autour d'un café. Il pense ' divorce ', mais ne veut pas se régaler du malheur des autres trop vite. “ Tant qu'il n'est pas question des enfants, ” marmonne-t-il, en levant les yeux au ciel. Il sait qu'elle ne les mentionnera pas à moins d'un motif impérieux, mais il veut refermer cette possibilité sur elle-même avant que le sujet ne lui saute à la figure comme une bombe à retardement. Il s'arrête néanmoins sur le terme, qui jusque-là n'avait rien de palpitant puisqu'ils ont effectivement des enfants, mais pas des enfants. Le contexte lui semble tout à coup idiot, la faute à une formulation pourtant anodine. Pendant un longue seconde, figée dans le temps et sacrifiée à un ersatz de spleen abrupt, il entrevoit ce qui aurait pu être une banalité du quotidien ; hélas. Puis la scène reprend ses droits, et Reeve redevient Reeve. La prochaine fois, il dira ' de ma fille et des enfants que tu as eu avec le gros blaireau que tu te trimballes ' . Reeve, mauvais, et fait à peine l'effort de prétendre le contraire. “ Assis-toi, je t'en prie,  ” propose-t-il poliment, l'ombre d'un rictus sur la commissure ; à défaut d'être capable de lui servir un véritable sourire.
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Re: world so heavy we can't stand. w/ n.   ·  15/05/21, 04:51 am

If my intentions are good,
why can't I come clean ? | @reeve dahlström


« Sois sage d’accord ? » « Oui maman. » C’est plus facile avec elle de faire semblant. Tout est infiniment plus simple avec Ysabeli. Douce et obéissante, elle n’a jamais rien à opposer à sa mère, se satisfait aisément du rictus tendre que sa mère lui adresse en guise de preuve avant de la suivre du regard dans les pas de Poppy. Elle ne ressemble pas à son frère et pour cause elle, elle n’a rien vécu de tout ça. Elle n’a pas gardé les souvenirs de la guerre, les a comme effacés par miracle de sa tête chérubine.

Parfois, Nilza se prend à envier cette facilité enfantine.

Elle connaît la maison où elle a mis les pieds – Nilza y a déjà été conviée, n’en est pas à son coup d’essai. Le bureau de Reeve Dahlström en revanche lui est peut-être moins familier que tout le reste, mais elle sait qu’elle peut compter sur la gouvernante pour lui indiquer le chemin. Dans les couloirs cirés de la demeure, ses talons résonnent à peine, son regard frôle sans vraiment s’y intéresser les quelques peintures qui ponctuent les murs immaculés. Les marches se succèdent et passé le premier étage, ce sont les hauteurs boisées et sombres du dernier pallier qui l’accueillent et se resserrent sur elle. Elle pourrait tendre l’oreille et croire qu’il n’y a personne mais on lui a indiqué cette porte au bout du corridor alors elle s’y avance et toque une première fois avant d’entendre un froissement à peine audible, mais rien de plus. Peut-être s’est-elle trompée, alors la Herne réitère une deuxième, puis troisième tentative. Et distinguer la voix mitigée du propriétaire des lieux lui arrache un sourire indéchiffrable, elle qui devine qu’il n’était guère désireux d’être perturbé ni s’improviser hôte d’une visite impromptue. Et pourtant.

Le bureau est un joyeux chaos organisé et quand elle le pénètre, Nilza peut reconnaître à des kilomètres cette atmosphère tendue dans laquelle il est immergé jusqu’au cou, et qu’elle s’apprête à dérider de son plus charmant salut. « Bonjour – » ponctue t-elle à son tour avant de s’appuyer dos à la porte, la refermant par la même occasion. Elle prend le temps de détailler, encadré par le champ de bataille formé par les dossiers et les documents divers, le visage de son interlocuteur et ancien camarade de classe. Elle y lit ce qu’elle pense être un vague intérêt réveillé sous une couche d’humeur maussade et s’arme d’une ironie taquine lorsqu’elle s’avance d’un premier pas, puis d’un deuxième pour lui répondre. « Disons que j’ai meilleure mine que toi. » De sa main, elle soulève une chemise cartonnée comme si elle cherchait à la sous-peser avant de hocher lentement la tête d’un air aussi désapprobateur qu’amusé. « Tu devrais arrêter la paperasse, ça te rend austère. »

Son rire ébranle légèrement les murs de la pièce ordonnée alors qu’il la met à découvert et gage qu’elle n’est pas venue là par simple hasard. Confier Ysabeli aux bons soins de la nourrice de Jude n’était pas un geste totalement dépourvu de tactique, et il a l’intelligence couplée à l’honnêteté de lui laisser le soin de confirmer. Son regard sombre se laisse distraire encore quelques secondes par la lumière du jour qui filtre au travers de la fenêtre et les éclaire tous deux. « Au moins, je n’ai pas à faire semblant de m’excuser de te déranger. » La malice pourrait pétiller de ces mots mais elle est rattrapée au vol par la maladresse étrange de Reeve, qui la fait à peine réagir si ce n’est à sa façon dont son regard l’épingle brusquement, le noir de ses iris perçant les siens sans mot dire. Ca sonne étrangement, mais elle l’a entendu comme lui et volontaire ou pas, le choix des mots crée un flottement qu’elle ne rompt pas de suite. Comme s’il existait quelque part l’illusion d’un passé où l’existence des enfants auraient eu un sens différent.

L’élégante se soumet finalement à l’invitation, s’installe dans le creux d’un des confortables sièges qui font face au maître de la demeure et elle en profite pour soupirer avec un peu de lassitude, un peu de mystère. « Je ne venais pas pour ça, non. » Rassure-toi, aurait-elle pu avoir le culot de ponctuer. Ils n’avaient pas besoin de feindre l’un face à l’autre qu’ils étaient sûrement les parents les plus soulagés qui fussent à l’idée d’éviter de parler de leur progéniture. « Je viens simplement aux nouvelles, en toute amitié. » Et s’il avait voulu en ricaner, Nilza allait vite lui démontrer qu’elle ne mentait pas. « Tu as sûrement du entendre ça et là les dernières rumeurs qui courent sur des mages qui auraient perdu le contrôle. » Ses doigts glissent contre le tissu de l’accoudoir, jouent avec le rebord du velours pour tenter de trouver une diversion qui ne vient pas. Elle n’aime pas propager ces bruits qui courent et qui pourraient être la source même de tout un soulèvement s’ils n’agissaient pas. Le début des problèmes qu’elle voulait endiguer avant même qu’ils n’aient le temps d’éclore – arracher les ronces à leurs racines, mais pas à mains nues. « Des mages tatoués d’un certain sigil. » La pause est marquée tandis qu’elle croise les jambes et que sa moue s'intensifie. « Comment tu t’es senti, ces derniers temps ? » La question est épineuse et elle en a pleinement conscience. Reeve ne voudra pas parler, pas aussi facilement et aisément – peut-être pas sans batailler un peu au préalable.
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Re: world so heavy we can't stand. w/ n.   ·  17/05/21, 06:39 am

“ De quoi tu parles ? J'ai une mine fantastique. ” Au moins, oui. Lui ne se trouve pas si terrible, et pour s'en rassurer, son siège recule et il trouve son reflet dans le miroir accroché au-dessus d'un autre bureau d'appoint. Narcisse se contemple, un rien trop satisfait de lui-même, et se régale de ce que la nature fait bien les choses, quand bien même conviendra-t-il volontiers que Nilza a bien meilleure mine que lui. Même lorsqu'il est dans un bon jour, même lorsqu'elle n'essaye pas. Les femmes auront toujours une longueur d'avance sur les hommes, qui ne font qu'essayer d'être à la hauteur. Il croit fermement que c'est biologique et inéluctable, ancré et invariable. Que c'est un pouvoir comme un autre, une magie qui n'appartient pas qu'à elles, et dont il ne peut que se proclamer le plus grand admirateur. Mais quand même, le type se maintient plutôt pas mal. Il triche certes en prenant grand soin de son apparence, et en se parant de ce qui se fait de mieux en terme de d'accoutrement, mais au-delà de ça... Reeve est le vin de l'homme, croit-il en toute modestie. Avec l'âge et après une guerre, ça va. “ Si ce n'était que la paperasse. ” De retour à sa place et débarrassé de l'attraction de son propre reflet, il échappe un soupir rompu et hausse les épaules. Il ne s'étendra évidemment pas, mais les problématiques sont légion, et touchent tous les aspects d'une vie. Ce n'est pas qu'il devrait arrêter la paperasse, c'est qu'il n'a pas commencé. Avocat, c'est un rôle juste pour le public. Reeve n'est pas plus avocat que son père avant lui, et si la comparaison l'emmerde, elle n'en est pas moins juste. Alors il considère qu'il n'a pas à se perdre dans les rubriques, les formulaires et les textes. Il fait bonne figure pour les clients de la firme, mais tout son véritable travail se concentre sur son incroyable capacité à charmer et son don d'éloquence, mis au service pour conclure des affaires plutôt que de défendre la veuve et l'orphelin. La bureaucratie de derrière les fagots, il a une assistante pour ça et elle fait merveilleusement bien son travail. Chacun à sa place, dans sa case, à jouer de ses talents. Nilza ne le voit pas, mais il n'est là que parce qu'il n'a pas envie d'aller aux bureaux de la firme, ni de descendre passer du temps avec Jude.
Il manque de lui souligner qu'elle n'a jamais fait semblant et qu'il n'a pas souvent été le récipient d'excuses de sa part. Qu'elle ne l'a jamais vraiment dérangé non plus, ni n'a eu l'air de ressentir le besoin de s'excuser le cas échéant. Tout a toujours été simple, limpide entre eux. Les habitudes sont restées, les politesses sont sommaires par la force de l'habitude, l'honnêteté toujours de mise. C'est au moins ça qu'ils ont gardé de feu, leurs amours de jeunesse. Ce pourquoi le mot amitié, jeté là comme une badinerie, le prend de cours.  La notion motive un sourire caustique sur ses lèvres, et c'est tout ce qu'il lui donnera en offrande. Il ne voudrait pas froisser Nilza, alors qu'ils sont effectivement amis, même si ça lui semblera toujours un tantinet grotesque de les qualifier ainsi.
Le motif de sa venue suscite une perplexité manifeste, et s'il était auparavant plutôt penché au-dessus de son bureau, Reeve soupire et s'enfonce dans son siège cette fois. Dos contre le dossier, coudes sur les accoudoirs, mains jointes devant son nez.   “ Non,  ”  Bien sûr que si, mais il ne s'est pas arrêté sur ces fameuses rumeurs. Pour sa propre conscience, déjà, mais aussi parce qu'il y a tant de balivernes qui circulent qu'il a décidé de ne plus se fier à rien sans preuves concrètes. Il sait qu'on en parle, et devine au ton que c'est plutôt grave, mais tant que ça ne le touchera pas de trop près, c'est tout ce qu'elles resteront : des rumeurs. “ Dans deux minutes tu vas suggérer des examens au laboratoire, c'est ça ? ” demande-t-il, un rictus de raillerie tirant sur la commissure. “ C'est comme ça que vous attirez vos petits rats testeurs dans les labo ? En envoyant leurs ex ? Vous m'aurez pas si facilement. ” Putain de Herne, avec leurs histoires sordides. Plaisante, plaisante pas, qui sait ? Le sourire sur sa bouche dit pour lui qu'il plaisante, mais dans le fond, on ne peut que se douter qu'il est on ne peut plus sérieux.  Il néglige déjà les séances de thérapie rendues obligatoires par l'armée, ce n'est pas pour aller se faire tripoter dans les laboratoires. Certainement pas dans ceux qu'elle fréquente. Les Herne ont déjà obtenu beaucoup, tant de sa famille que de lui-même, et il ne leur accordera rien de plus. Pas même le privilège d'une visite. Les yeux rivés sur Nilza et plongé dans une réflexion à propos de ces Herne qu'elle fréquente bien trop, la connexion se fait.  Inconsciemment sollicité, son sigil de feu s'active et lui brûle légèrement la peau sous sa manche. Des doigts frémissants de l'envie d'ouvrir la paume sur une flamme et une marque rouge au milieu de l'avant bras, c'est tout au plus ce qui en résulte. Il fait le choix délibéré d'ignorer le tout afin de faire bonne figure auprès de Nilza, et proclame pour lui-même que ce n'est rien. Feu est le plus capricieux des deux sigil qu'il dissimule. Reeve est certain que le sigil a sa propre volonté, mais il y a aussi fort à parier que le caractère, les anxiétés et les démons qui vivotent en lui y soient pour beaucoup. Pour cela, Nilza, et d'autres, lui font autant de bien que de mal.   “ Je vais parfaitement bien, Nilza. Je te remercie de ton inquiétude, mais ça ne sera pas nécessaire. ” Le ton se veut à la fois ferme et rassurant à l'hypocrisie. C'est souvent comme ça qu'il règle une affaire, ou plutôt s'en débarrasse.  On note cependant que l'heure est grave puisqu'il l'appelle par son prénom. Reeve est un homme à surnoms, et il en a un pour toutes ses fréquentations. Un prénom dans sa bouche sonne souvent comme une réprimande ou note du sérieux de l'instant, et si ce n'est pas un mauvais signe en soi, ce n'est pas non plus à prendre à la légère.   “ Quand bien même, je te rappelle que j'ai un frère médecin et une soeur doctorante.  ” Et une qui s'est intéressée aux histoires obscures liées au sigil de bestialité. Il ira bien. Il ira très bien. S'il faut se le répéter pour s'en convaincre, ainsi soit-il. Il retient de préciser qu'il fréquente aussi une médecin, et une qui connait parfaitement son sujet, puisqu'il n'est pas lamentable de mesquinerie à ce point, et que ça ne regarde, à terme, que lui.
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Re: world so heavy we can't stand. w/ n.   ·  17/05/21, 05:01 pm

Elle s’amuserait bien encore quelques secondes de le voir se soucier de son faciès, de scruter son reflet séduisant sous toutes les coutures – bien sûr que Reeve n’a rien à craindre, il saura toujours plaire à qui veut. La brune ne perd cependant pas de temps à s’attarder sur ces enfantillages. Comme prévu il repousse la proposition assez franchement, prend à peine le temps d’envisager quoi que ce soit pour mieux tout refouler en bloc. Un refus ferme et définitif qui ne fait cependant pas ciller la jeune femme assise devant lui.

Et il dévie, préfère la moquerie pour se protéger parce que c’est toujours plus simple de tourner en dérision ce qui n’est qu’à son goût une rumeur. L’armure est familière et sûrement efficace d’habitude mais pour Nilza n’est pas en reste. Hermétique à son tacle sur les laboratoires Ambrose, la silhouette s’enfonce un peu plus confortablement dans le tissu moelleux pour soupirer avec lenteur – et une pointe de déception cynique. « C’est donc ça ta peur ? » Elle élude soigneusement toutes ses provocations pour ne retenir que la substance véritable de ses piques, celle qu’elle relève soigneusement, avec une tranquillité presque insultante. « Ce n’est pas Belal qui m’envoie. Je suis une grande fille tu sais. Je fais mes propres décisions, me voilà vexée que tu le voies comme ça. » Son sourire se tord un peu et s’assombrit. Ca ne dure qu’une seconde, mais elle n’a pas caché à Reeve l’affront fraîchement essuyé. L’habitude d’avoir à prouver, encore et toujours, qu’elle n’est pas une compagne mais une femme n’est jamais plus lassante que lorsqu’elle se doit d’être réitérée à un proche comme lui. « Et si ça ne tient qu’à ce détail, je suis largement capable de faire moi-même les examens. Rien de plus qu’une auscultation. Faudra t-il une copie de tous mes diplômes pour rassurer monsieur Dahlström ? » Elle le nargue d’un doux rictus qui ressemble à des promesses tendres et rassurantes. Tout ce qu’on voudrait pouvoir éprouver, tout ce qui nous ferait céder et accepter. Elle a l’art et la manière de présenter les choses pour les rendre attrayantes, mais avec lui il y a plus à faire que quelques plaisanteries enjolivées pour qu’il comprenne la gravité de ses inquiétudes.

Elle le fixe encore un peu tout en l’écoutant, Reeve, et elle aimerait des fois pouvoir retourner à l’époque où ils étaient deux adulescents insouciants. Où les discussions étaient à bâtons rompus, où les jeux n’avaient pas la moindre once de politique ou de stratégie. Où il n’y avait qu’eux deux, leurs querelles puériles et leurs sentiments à blanc. Quelque chose – la guerre – a brûlé le reste de leur naïveté pour les faire grandir brusquement, les arracher sans anesthésie à leur cocon. Maintenant trop vieux pour prétendre comme si le poids de trop de responsabilités pesaient tous deux sur leurs épaules, ils font avec. Mais parfois tout ça l’ennuie – et elle sait que c’est réciproque. Surtout quand il ose lui assurer sèchement que tout va bien.

C’est là qu’elle se redresse un peu pour objecter dans un murmure. « Permets-moi d’en douter, avec tout le respect que j’ai pour toi. » Qu’il ne s’y trompe pas, elle le connaît trop pour ne pas flairer le mensonge. Et il partage cette connivence, il sait qu’il n’est pas aussi simple de tromper Nilza Herne tout comme elle aurait du mal à lui dissimuler quoi que ce soit pouvant l’atteindre. « Et je suis convaincue qu’ils seraient de mon avis s’ils étaient là, avec nous. Mais parfois même notre propre famille n'arrive pas à nous raisonner. » Son regard se veut compréhensif, cherche le sien. « Je suis mieux placée qu’eux – et tu le sais aussi – au vu des … circonstances, pour savoir ce que tu pourrais risquer réellement. » Et à force d’avoir l’air aussi soucieuse, elle va bien finir par réveiller quelque chose en lui : le doute ou la suspicion, mais au moins il cessera peut-être de jouer les hommes bravaches que rien ne touche.

Inflexible, le regard de l’épouse Herne se fronce pour espérer distinguer une faille quelque part dans les iris noirs, les lèvres scellées ou la posture de ses phalanges croisées devant lui. Jusqu’au moment où elle demande, le plus brusquement du monde – à sa façon, car il est rare que Nilza fasse preuve de la moindre brutalité. « Tu ne me fais plus confiance, ou tu ne fais plus confiance aux Herne ? » Elle ne lui laisse pas tout de suite d’indice sur la conduite à tenir entre franchise et comédie avant de poursuivre. « Je ne suis pas contre toi, Reeve. Je ne l’ai jamais été. » Et il y avait toutes les probabilités du monde pour qu’elle ne le soit jamais. « Ce n’est qu’une simple routine et il y a de fortes chances qu’en effet tu n’aies rien. Mais s’il y avait quoi que ce soit que je ne puisse détecter, je m’en voudrais personnellement. » On pourrait croire que cette phrase est récitée mais il n’y a pas une syllabe qu’elle ne pense pas profondément. Tout comme son myocarde s’étreint à la seule possibilité que Narcisa courre un danger similaire, Reeve représente un dommage qui n’a rien de collatéral.
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Re: world so heavy we can't stand. w/ n.   ·  23/05/21, 05:47 am

Lorsqu'on ne craint plus même la mort, on ne craint rien. La question, qui n'en est pas tout à fait une, soulève en lui une allégresse caustique et méprisante, et il s'entend rétorquer sur un ton rude : “ Je n'ai peur de rien.  ” Elle le sait très bien. Ça ne date ni de la guerre, ni d'une épreuve. Il a toujours été d'une fougue indifférente, aveugle face aux conséquences, meilleur a demander pardon que permission. Si ses ambitions ont drastiquement changées, et que l'âge a malgré tout modéré ses ardeurs de jeunesse, Reeve n'en reste pas moins capable de se soustraire à toute crainte pour se concentrer sur l'essentiel. Sinon il n'aurait pas fait un si bon soldat pour le Praetor, ou un assassin idéal pour la Schola.   “ Je sais que ce n'est pas Belal qui t'envoie, ” précise-t-il, aussi déterminé à l'affronter à ce sujet qu'elle à se vexer de ce qu'il considère n'être rien. Belal n'a jamais rien à demander, et préfèrera encore passer par mille intermédiaire pour atteindre sa mère, plutôt que de lui envoyer la précieuse femme qu'ils savent tous deux qu'il n'a jamais mérité. Belal n'a aucun poids dans cette pièce, ni n'a traversé son esprit ; ni aujourd'hui, ni une autre fois. Et il trouve formidable qu'elle le mentionne avec une aisance presque naïve, alors même que Belal n'a rien à faire là ; juste pour le plaisir de le faire surgir. “ Je ne viendrai pas, Nilza. Point. ” Deuxième fois pour le prénom, et il l'a délibérément fait claquer dans sa bouche. Tous les signes qu'il ne transigera pas sont réunis, et il défie Nilza du regard d'argumenter davantage, puisque malgré tout, une partie de lui aime encore ces confrontations. Un rien de nostalgie les enrobe, quand bien même sont-ils loin de l'époque où il lui cédait à tous les sujets sous prétexte d'être son petit ami.

“ Eh bien doute, que veux-tu que je te dise ? ” Parfois il a l'audace d'oublier qu'elle n'est pas de ceux qu'il peut aisément manipuler. Qu'une phrase bateau sur un ton ferme ne peut décemment pas faire l'affaire. Il va bien, c'est le mot d'ordre, et elle devrait savoir qu'il est de ceux qui donneront toujours l'illusion, forceront le paraitre plutôt que d'exposer une faille. Il va bien, et cette parade-ci est rodée, immuable, et il ne lui fera pas la fleur de se livrer à elle puisqu'il n'a pas à le faire. Nilza voit peut-être l'aspect médical, physiologique, là où il est certain d'aller aussi bien qu'il le puisse, mais Reeve pressent qu'elle cherche à aller au-delà ; c'est hors de question. “ Est-ce que tu es vraiment en train d'avancer l'argument familial ?   ” L'idée lui arrache un ricanement éteint, pour ce que sa famille n'est particulièrement jamais parvenue à le raisonner. Elle a même été un prétexte d'aliénation totale, une raison de plus de forcer les grandes esbroufes. Reeve entendra d'abord ses amis avant de laisser sa famille ne serait-ce que s'exprimer. Ils auraient pu en rester à ces réflexions inutiles et ces sujets trop délicats pour l'état de leur relation, mais parce qu'il n'apprécie pas qu'on lui veuille du bien sans argument, du bien tout court,  l'impulsion est la mauvaise et il rétorque amèrement : “ Parce que tu joues à l'apprentie sorcière dans les sous-sols de la ville ? ” Ses yeux trouvent les siens pour constater les effets de sa légendaire et brutale honnêteté.   “ Ne répond pas, ça ne sera pas nécessaire. C'est tout ce que je sais, et j'ai refusé d'en savoir plus. Je crois que ça vaut mieux pour tout le monde.  ”  Mais il en sait assez malgré tout, et s'octroie le droit de juger des capacités toutes particulières dont elle fait mention, qu'elle utilise comme arguments alors qu'ils n'en sont pas à ses yeux.

À une autre époque, elle serait parvenue à l'écorcher uniquement avec ce regard. Elle persiste dans sa direction, et il soutient le regard pour lui signifier s'il le faut qu'il ne fléchira pas ; pas même pour elle. Que si elle a toujours une emprise, elle n'a plus ce pouvoir ; c'est au moins ce sur quoi il s'entête.   “ Je ne fais confiance à personne. ” Pas depuis la guerre, pas depuis les pertes, pas depuis Harjwan. Il a d'autres alliés, d'autres amis sur lesquels il sait qu'il peut compter, mais Harjwan a laissé une griffe, une emprunte douloureuse dans ce qu'il a d'amour-propre. Il a craché sur l'idée de loyauté. Sur l'amitié, la seule constante de l'époque, le seul pilier qu'il croyait inébranlable, et son aura presque divine. S'il ne peut pas oublier, Reeve ne peut pas pardonner, et il est injuste à ce point que l'erreur d'Harjwan est devenue celle de tout le monde. La solitude du champs de bataille change un homme, et surtout ses perspectives, et s'il est on ne peut plus navré que Nilza soit de ceux qui en payent le prix, il se sait incapable de se débarrasser de cette amertume-ci. “ Et je n'ai jamais vraiment fait confiance aux Herne, ” précise-t-il, cette fois sur le ton de l'évidence. Il retient le conseil qu'elle ne devrait pas non plus, mais il sait où se trouve la loyauté, même biaisé, de Nilza et refuse d'entrer dans ce débat avec elle. “ Tu finiras par l'être, tôt ou tard. ”  C'est à ses yeux une certitude. C'est inéluctable, presque impérieux. Les conflits deviennent légion dans le haut, et il y a aura toujours un prétexte pour s'aliéner ses proches, voire s'acoquiner avec ses ennemis. S'il est lié aux Herne pas obligation natale, Reeve a d'autres affinités, pour la plupart disparates, certaines scandaleuses. Il ne doute pas que Nilza lui veut du bien, et c'est tout ce qu'il lui souhaite en retour, mais il refuse d'être le cobaye des laboratoires Ambrose en sachant qu'il viendra un jour, inévitable, où il sera peut-être des cadavres qu'ils volent dans les morgues et trifouillent dans l'ombre. Quelque chose comme ça.   “ Tu n'as pas à t'en vouloir de quoi que ce soit. Je ne suis plus ton problème depuis longtemps. ” Cette réponse, et tout ce qu'elle sous-entend, est plus amère que tout le reste. Il lève les yeux au ciel, siffle entre ses lèvres, puis feint une nonchalance uniquement pour forcer qu'ils passent à autre chose, et vite. “ Je n'ai rien, je vais aussi bien qu'on le puisse à ma place, et mon nouveau médecin traitant s'occupera de m'ausculter le cas échéant. Si tu veux un nom, elle s'appelle Dahlia Belacqua. Très compétente. ” Et l'étincelle qui le traverse, même furtivement, en dit long sur l'étendue des capacités de Dahlia. Pas tant sur le rôle qu'elle est supposée jouer à l'avenir, mais au moins sur ce qu'ils sont, au-delà de l'aspect purement médical. Oui, certes, c'est aussi petit et médiocre que la mention de Belal qu'il jugeait férocement voilà deux minutes.
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Re: world so heavy we can't stand. w/ n.   ·  30/05/21, 05:25 pm

L’audace outrageuse dont il fait usage l'écorche à peine. Elle le connaît, elle a eu l’habitude de goûter à ces instants multiples où il pense être au-dessus du reste, se persuade d’être intouchable parce que ça l’arrange et que ça le grise. Ce n’est même pas de la vantardise, il parvient à s’en persuader et à très certainement en convaincre une partie de son auditoire dans les jours meilleurs. Le Dahlström est borné, il ne transigera pas sur de potentielles faiblesses ; il préfère encore les écraser du talon et les piétiner jusqu’à ce qu’elles disparaissent dans le sol plutôt que de les laisser pointer le bout de leur nez.

Plus que l’orgueil, c’est la vexation qui le pique et Nilza peut sentir à des mètres à la ronde la tension grimper de quelques échelons depuis qu'elle a proféré certaines paroles. Dans ses lèvres, les syllabes de son prénom sonnent avec force et fracas. Il n’aime pas perdre la face et il n’aime pas qu’on le contredise mais ça tombe bien, elle a toujours été le parfait élément d’opposition face à lui. Et plus Reeve parle, plus elle se revoit dans un étrange écho du passé, vaguement teinté d’incohérences qui les ramènent à la réalité de leur présent. Ses sourcils se froncent petit à petit et le coup de grâce tombe lorsque ses accusations se teintent d’une franche perfidie – il a voulu appuyer là où ça fait mal et vient d’abattre ses cartes sans mot dire. Nilza pourrait y trouver à redire, chercher à se justifier de quoi que ce soit ou simplement rester silencieuse. Elle pourrait tenter mille parades mais là où Reeve se fait assertif et accusateur, elle reste lisse et imperturbable. C’en est presque rageant de voir à quel point elle est capable de ne pas flancher. Il n’y a que lorsqu’assourdis tous deux par l’absence de réponse, la brune se décide enfin à briser le froid entre eux que quelque chose se dessine contre ses lippes. « Est-ce que c’est censé être une insulte, une menace ou simplement une moquerie de mauvais goût ? » Les iris étincèlent, n’ont pas lâché les siennes. A mi-chemin entre un tango et un combat de tous les diables, partagé entre deux sentiments instables, l’échange prend des allures d’orage avant l’été. « Je ne suis pas sûre de bien comprendre ce que tout ça vient faire là et pour être honnête, je crois que je vais faire comme si tu n’avais rien dit. » Elle choisit de clore le débat sans lui donner la satisfaction de quoi que ce soit, tout en sachant pertinemment que malgré tout, la sécheresse péremptoire de son ton est déjà un cadeau qu’elle lui fait.

Face à face, les deux se jaugent encore avant qu’il ne fasse le premier un aveu qu’elle peut entendre et comprendre plus aisément qu’il ne l’imagine. Les Corbeaux ont ébranlé l’ensemble de leurs certitudes et il y a parfois certains jours où Nilza elle-même pourrait s’interroger. Pourrait prendre peur, pourrait aller jusqu’à douter de Belal lui-même. Mais ça, jamais elle ne le dira. Ni à l’un, ni à l’autre. Alors elle peut deviner qu’il n’accorde qu’une loyauté mitigée à leur clan, mais pour leur nom et pour le bien du plus grand nombre, la femme se fait violence et l’épouse reprend le dessus. « Je le suis déjà. Depuis plus de dix ans au cas où tu aurais oublié. » corrige t-elle d’une voix où la douceur est revenue, sa main droite venant caresser l’anneau serti à son annulaire gauche. Rappel en demi-teinte, geste naturel qui n’a rien d’une attaque volontaire mais qui presse la plaie encore tiède. « Et en dix ans je pense que je ne t’ai jamais donné de raison de te méfier de moi ni même de craindre quoi que ce soit. » Elle le répète et peut-être finira t-il par véritablement s’agacer et l’enjoindre à partir, alors elle tempère à sa manière les choses en y ajoutant un peu de ce qu’ils savent faire le mieux ; être nostalgiques à deux. « Tu n’es ni un « problème », ni « mon » problème. Un problème impliquerait une connotation négative ou l'idée d'un poids. Tu ne l’as jamais été, même quand tu faisais ton insupportable frimeur à Brakebills. » Ce mot-là lui déplaît. Elle ne fait pas l’effort de le cacher, elle n’a jamais envisagé l’homme qui se tient dans ce fauteuil devant elle comme ça. « Tu es important pour moi Reeve. Quoi que tu puisses penser ou croire. Sinon je ne serais pas là. Je ne me sentirais pas capable de franchir cette porte sans le moindre doute ou la moindre peur pour te dire tout cela. »

Elle achève sa phrase dans un soupir qui témoigne de sa lassitude. Il apparaîtrait même l’ombre d’une ride contrariée sur son minois – existerait-il donc un homme capable de lui causer du trouble ? « Mais je ne suis pas venue là pour me disputer avec toi. Je laisse ça au passé et à une époque révolue. » Un fugace sourire passe sur son visage et vient l’éclairer, chasser les nuages précédents. Elle n’est pas en reste et sait vite se remettre sur pied. « Si tu ne veux pas, alors soit ! » Ses épaules s’agitent avec nonchalance, font ondoyer la chevelure sous le mouvement. « De toute manière tu sais très bien que ma porte t’est ouverte quoi qu’il advienne ... Au cas où tu changerais d'avis par exemple. » Et c’est tout ce qu’elle peut lui offrir quand il se montre si fermé et si obtus. Une main tendue quand il en éprouvera le besoin – autant dire que ce n’est pas pour tout de suite, mais l’invitation a été lancée.

L’étonnement vient fleurir à même son visage et elle se fait trahir par un nouveau rictus qui cette fois n’a rien de totalement innocent à l’évocation d’une doctoresse particulièrement qualifiée. « Ravie de voir que tu ne perds pas le nord. » Encore une fois, elle le connaît. Et il le sait ; il en joue ; il en use. Et elle ne peut pas nier qu’elle se laisse gentiment prendre au jeu. « Elle doit très certainement connaître par cœur ton dossier médical. » commente d’un ton absolument faussement désintéressé la Herne avant de rajouter, badine. « Je n’ai pas eu le plaisir de la rencontrer personnellement mais je la devine charmante en plus d’être compétente. » S’il s’agissait de susciter de la jalousie, impossible pour le moment pour Reeve de voir s’il en émane de ces paroles curieusement malicieuses. « Est-ce que je fais fausse route ? » Au contraire, elle le pousse presque à continuer. Quitte à s’échapper d’une première pente glissante, autant s’aventurer sur une autre …
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