New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
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Lucretia Mulver

Lucretia Mulver

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fill the void (reeve)  ·  10/05/21, 07:20 pm


So I fill the void,
I know you do the same

this might be a mistake
That I'm calling you this late
But these dreams I have of you
ain't real enough

@Reeve Dahlström — fin avril 2021

Lucretia grommelle sous son souffle. En apprenant qu’elle héritait bien plus tôt que prévu du titre de Stratège de son père, elle aurait pu naïvement penser que cela serait synonyme de liberté. La voilà après tout au sommet de la chaîne alimentaire de ce côté-ci de la Ligne. Mais quand bien même elle porte le titre, quand bien même les têtes s’inclinent par respect devant elle, quand bien même elle fait bonne figure, elle ne s’est jamais sentie plus en cage. L’annonce lui a été faite en privé, avant tout le monde, histoire qu’elle s’y prépare. Son père y a même mis les formes, il a fait comme si c’était une discussion entre elle et lui, un plan qu’il lui proposait, un conseil qu’il lui donnait, tout en ne lui offrant aucune possibilité de refuser, aucun moyen d’y échapper. Ce n’est pas comme si elle ne s’attendait pas à ce qu’on lui impose un promis, à ce qu’elle serve d’outil pour une alliance. Toute sa vie est dédiée au Clan, il était donc évident que ses noces ne feraient pas exception. Et pourtant, une part d’elle pensait s’être octroyée un petit délai après son premier discours devant la Curie. Plus exactement : elle était si concentrée sur la tâche qui lui incombe à présent qu’elle en avait oublié des détails du reste de sa vie tels qu’un éventuel mariage. C’est nécessaire toutefois : héritière, elle l’est à elle seule face à une sœur ignari, une autre trop faible pour occuper quelques responsabilités familiales et un frère dont l’âme est passée de l’autre Côté. Elle est bien obligée d’assurer la survie de sa lignée. Mais pas tout de suite. Pas comme ça. Pas avec lui. Ça fait des années qu’elle ne discute plus les ordres Lux, mais elle l’a fait cette fois, à demi-mot, cherchant les faiblesses dans le raisonnement de son père. À quoi bon être Stratège si on ne peut pas choisir la moindre pierre scellant son Destin ? Le patriarche Mulver est plus têtu qu’elle cependant. Et si son plan a pour fondation une profonde mesquinerie, Lux n’avait que la sienne en défense.
Quelques heures plus tard, c’est acté et elle se retrouve avec un héritage Shah à son annulaire gauche. Elle a l’impression de voir les yeux de son frère mort par la faute de l’un d’eux dans le fond obscur du saphir. Stiff upper lip mija. Always. Elle n’a rien dit, pincé des lèvres, bu une gorgée de champagne avant de rager dans sa chambre.

Parfois c’est difficile de ne pas penser que le destin se fout royalement de sa gueule.

(…)

Le revolver fume encore quand elle le range dans son holster après avoir craché toutes ses munitions sur une pauvre cible en carton. Le stand de tir est vide, il n’y a qu’elle et ses émotions, qu’elle et ses armes que d’aucuns disent inutiles quand on maîtrise la magie, mais qui lui apportent un soulagement monstre à elle, quand elle s’abandonnent à leur bang, leur chaleur, leur chaos. Elle arrache ses lunettes protectrices de son visage, les balance sur un banc et quitte la pièce en claquant la porte aussi fort que ses talons. Elle a passé la journée en réunion, la journée à réfléchir pour le Haut en laissant son cœur de côté, grave erreur à en croire le chaos qu’elle y a trouvé en fin de journée. Quelle idée de la fiancer. À. Aysar. Shah. Elle ne sait pas ce qu’elle déteste le plus : le fait d’avoir tiré une satisfaction malsaine à l’idée qu’il soit à elle après lui avoir désespérément échappé toutes ces années ou l’humiliation d’être fiancée au frère de celui qui a tué le sien, fiancée à une famille qui ne fait plus que partie du passé. Elle aurait pu faire une alliance plus profiteuse, plus intéressante, pourquoi pas un Herne ? a-t-elle soufflé à son père, ça leur aurait assuré le contrôle de New York à jamais. Mais non, l’héritier Shah pour rabaisser un peu plus les rivaux, rappeler que la dette de sang sera éternelle. “ Feeling better? ” lui demande la seule personne qui l’aura vu grimacer, entendu grogner et jurer sous son souffle aujourd’hui. “ Whatever. ” sa propre amertume la surprend presque elle-même. Soupir appuyé, elle respire profondément, une fois, deux fois, trois fois et hoche fermement la tête. “ Sorry. I need a drink.” Il acquiesce d'un claquement de langue. “ Want me to come with? ” “ No that’s fine… I’m going to the Maelstrom.” Un sourire presque carnassier étire le visage de son ami alors que Lucretia peine à conserver sa façade innocente. “Ah. That kind of drink, is it?” S’il désapprouve d’une quelconque manière, il n’en dit et n’en montre rien ; il doit savoir qu’aujourd’hui, plus que jamais, elle en a besoin.

Il fait nuit quand ils se retrouvent dans la rue, plus sombre encore une fois qu’il la dépose chez elle, lui laisse le temps de se changer avant de la conduire à la lisière du territoire Mulver. Le territoire Herne n'est pas censé être dangereux pour une Mulver, mais tout endroit est potentiellement dangereux pour elle désormais alors il l'accompagne jusqu'à la porte du club et l'abandonne sur un dernier regard appuyé. “ I'll be fine.” Elle n'en est pas certaine, mais elle fait bonne figure, comme toujours. La voie lui est grande ouverte, toute femme qu'elle est, l'invitation n'a jamais besoin d'être renouvelée et elle pénètre en reine sur le tapis noir, laissant sa veste en cuir retomber sur ses épaules et dévoiler un peu de son dos laissé nu par sa robe. Hochement de tête vers le barman et déjà on s'approche d'elle pour récupérer sa commande, sans qu'elle n'ait besoin de s'arrêter dans sa traversée de la salle enfumée. “ Champagne. Two flutes. ” ordonne-t-elle avant de pousser la porte de son booth privé. Suffisamment grand pour qu'elle puisse parler affaire ici quand l'envie lui prend, elle ne reçoit cependant pas d'invité ce soir et prend ses aises dans sur la banquette sa veste déjà laissée dans coin alors qu'elle attend, moins la boisson commandée que son hôte.
Reeve Dahlström

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· occupation : lawyer, investor : owner of a club, ponctual murderer and spy · former praetor soldier : team westview, the mars squadron.
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Re: fill the void (reeve)  ·  11/05/21, 06:23 pm

Voilà qu'il s'autorise un moment d'insouciance. Un qu'il a le sentiment de voler, ce de façon parfaitement éhontée. Lui qui ne sait plus comment être heureux, ou au moins prospère. Lui qui ne sait plus être tout court, mais est devenu bon dans l'art de paraitre, et donne à croire qu'il danse avec la vie, alors que c'est plutôt elle qui sautille sur ses restes pathétiquement rassemblés, recousus puis planqués sous un costard sans cravate, chemise ouverte au col, manches relevées en deux ourlets. Reeve est bon à ce point qu'il convient d'égrener quelques fins sourires entre deux gorgées, quelques rires bien dosés lorsqu'il le faut puisque ses convives font dans l'humour un tantinet poussé par la boisson ; et qu'ils pèsent une fortune dont il envisage l'usage prochain depuis voilà deux bonnes heures. Les verres teintes en un ravissant interlude, selon lui le plus délicieux, et s'il faut une couleur pour représenter le régal de l'instant, celle-ci prend la teinte ambrée de excellent whisky japonais qu'ils dégustent sans délicatesse aucune. Il s'amuserait presque. Presque. Au moins oublie-t-il, pour quelques instants de félicité, les bruits de la guerre à peine achevée et ses retombées.
Après une hésitation, le serveur se penche vers lui, tenant une confidence à bout de lèvres. She's here. ” Reeve prétend une badinerie pour son public, et garde un regard fermement vissé sur le verre qu'il tient entre ses doigts. Pas un mouvement des lèvres ou des sourcils pour manifester une émotion, quand bien même ne l'attendait-il pas ce soir, elle. Ils n'ont aucun agenda pour ces moments, aucune contrainte si pas celle du secret, et elle est plus que quiconque libre de s'inviter. La surprise est toujours bonne, quand bien même n'en montre-t-il rien ici. Il acquiesce vaguement et tend à peine plus l'oreille pour recueillir une précision capitale à ce point qu'elle pourrait changer, ou non, le cours de sa soirée. “ She ordered two glasses of champagne. ” Il aime particulièrement à quel point leur entente, ou peu importe de quoi il s'agit, est précise, affutée comme un canif, mais surtout codée uniquement pour répondre à un besoin vital de discrétion. Il n'y a vraiment que pour Lux que Reeve est discret. Le nombre de flûtes n'est pas plus anodin que le choix de remontant, et il perçoit l'invitation que personne d'autre n'est capable d'entendre. Il regrette malgré tout de n'avoir pas suggéré lorsqu'il le fallait d'opter pour quelque chose de plus fort que du champagne en cas de célébration.  Il adresse au serveur un clin d'oeil pour accord, et prend le temps de terminer paisiblement le fond de son verre, refusant d'attirer l'attention par un comportement inhabituel. Lorsqu'il se lève enfin, comme commissionné par la providence, une moitié de la table remarque son départ, mais ne s'en formalise pas tant par habitude, et l'autre moitié est bien trop avinée pour ne serait-ce que lever le nez de la conversation animée. Ils signeront le chèque, de toute façon.
Il ne le fait pour personne d'autre, mais c'est lui qui verse les coupes. Encore un privilège dont Lux jouit, et un qu'il lui a volontiers cédé par instinct. Il a débouché la bouteille lui-même, en a essuyé le contour au liteau, proposé les premières gouttes pour tester la bouteille à un serveur sans importance ; ils le sont tous à ses yeux. Le rituel est, là aussi, précis, et il n'est jamais plus prudent que lorsqu'il s'agit d'elle. Assuré de ne pas perdre la stratège du Haut par voie de champagne ce soir, Reeve monte au carré qu'elle occupe et pousse la porte d'un coup de coude, un rictus d'effronté tirant sur une seule commissure. “ Good evening, Your Highness. ” Le prédicat sonne, et sonnera toujours, comme une raillerie à peine déguisée. Il le souffle sur la courbe de sa pommette saillante, qu'un baiser délicat vient étreindre, souligner, et embellir de l'affection toute solennelle qu'il lui porte.   “ Don't you look lovely.  ” Un compliment, toujours. Pour flatter, ça ne fait après tout aucun mal et c'est devenu assez rare dans leur monde pour qu'il s'en fasse une arme de charme, une énième. Aussi parce que c'est entièrement vrai, et qu'il sait qu'elle ne le contredira pas ; y a-t-il quelque chose de plus remarquable qu'une femme qui connait sa juste valeur ?
Cependant, alors qu'il s'attarde vaguement, il note un contraste. Une ombre filant sur ses traits, surgissant de ses yeux comme fard un rien trop sombre, et prouvant une humeur pour le moment à peine déchiffrable. Pour constater mieux, il incline la tête, plisse légèrement les paupières et croit trouver sur ses commissures une envie mal déguisée de ... Gronder ? Lamenter ? Protester ? Elle finira bien par dire ou faire, et il soupçonne aisément que c'est la raison qui l'amène. À moins qu'elle n'ait simplement envie de le voir, dans ce cas c'est elle qui flatterait son égo, mais si c'est une possibilité, Reeve n'est pas de ces naïfs-là. Son instinct est mieux aiguisé que ça, and mommy didn't raise no fool. Lux a un prétexte tatoué sur le front, qu'il soit d'aliénation, d'aigreur, ou autre. Il fait seulement trop sombre dans cette pièce pour qu'il puisse se rendre compte de ce dont il s'agit vraiment. Il sait la lire, mais peut-être pas si bien qu'il le croyait ; faudrait être devin, aussi.  “ Although your face seems so displeased I'm afraid to even ask.  ”  Il pourrait s'asseoir à ses côtés ; c'est habituellement ce qu'il fait par automatisme. Cependant il décrète vouloir d'abord défaire le noeud de son humeur visiblement maussade, et prend pour lui la sécurité de le faire sur le siège d'en face.   “ I can see your anxiety.  ”  Plutôt que de la voir, il peut aussi la ressentir. Comme si le simple fait qu'elle soit venue incluait qu'ils devaient, comme toujours, partager lorsqu'il y a trop. Partager pour décharger, mieux endurer, et parfois, lorsque les astres le veulent, mieux accepter ou pardonner.   “ Yet you've ordered the most festive drink of all.  ” Rien ne fait donc sens ici, et il est sur le point de comprendre à quel point ; à quel point il préfèrerait baigner et roucouler dans son ignorance. Avant de s'enfoncer dans son siège, Reeve lui tend enfin son verre et avance le sien afin qu'ils puissent trinquer à peu importe ce qui se trame. Il résiste surtout à l'envie grotesque de la boire cul sec, cette flûte, et de siffler comme un sauvage pour qu'on lui ramène quelque chose de plus noble et passionnant que quelques bulles dans un vin trop cher. Chaque chose en son temps.
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Re: fill the void (reeve)  ·  12/05/21, 08:23 am

Ses doigts pianotent sur l'ébène devant elle, fausse image de la distraction, ce sont surtout l'impatience et l'inquiétude qui imposent leur rythme. Elle pourrait changer d'avis, faire demi-tour, un simple texto et on pourrait venir la chercher en quelques minutes à peine. S'il ne s'agit que de noyer ses émotions dans l'alcool elle peut tout aussi bien le faire depuis la résidence familiale. Les hésitations ne sont pas sincères cependant, elle n’est pas assez couarde pour fuir, juste assez pour transformer les quelques minutes d’attente en un enfer interminable. Ses deux commandes arrivent en même temps, chose en soi peu rare, mais qui lui arrache malgré tout un petit sourire : enfin quelqu'un chose qui va dans son sens aujourd'hui. “ Good evening, Your Highness. ” Toute vexation liée à la raillerie, est estompée par l'habitude et oubliée sous le léger frisson que son souffle contre sa pommette lui arrache. La marque de ses lèvres est gravée à peu près partout sur elle, mais l'effet n'en est jamais atténué. “ Don't you look lovely. ” Un vague signe de tête lui répond ; I know, pourrait-elle presque répondre, l'air de rien, comme si elle n'était pas flattée, comme si elle n'appréciait pas voir ses efforts remarqués, comme si elle n'appréciait pas les compliments surtout quand ils viennent de lui. Ce n'est pas assez pour effacer l'ombre dans le fond de ses  yeux, la vague risette n'est pas assez pour le tromper. Peut-être qu'elle n'essaye pas assez fort ceci dit, peut-être qu'elle voudrait qu'il devine. “ Although your face seems so displeased I'm afraid to even ask. ” Reeve n'a pas tort, elle ne se met pas souvent en colère, Lucretia, toujours à essayer de garder le contrôle, surtout quand elle n'est pas seule, mais quand c'est le cas, quand elle explose enfin, ce n'est jamais beau à voir. Le coin de sa lèvre tressaute quand il prend place face à elle plutôt qu'à ses côtés, l'air de vouloir mener une négociation, l'air de très bien savoir à quel type d'ouragan potentiel il a affaire. “ I can see your anxiety. ” Étrange qu'il puisse si aisément mettre un terme sur ce qu'elle ressent quand elle-même s'en sent parfaitement incapable. Elle ignore si le mot est juste, mais peu importe pourvu que ça ait un nom, pourvu que ça puisse donc être combattu.

“ Yet you've ordered the most festive drink of all. ” Elle n'est rien si elle n'est pas sensible aux ironies de la vie, avide parfois de les reproduire comme pour se donner l'impression de maîtriser les choses. Un léger rictus fend son visage alors qu'elle hoche la tête en récupérant sa flûte, laissant au passage le cristal tinter contre celui de Reeve. “ Social conventions. ” se justifie-t-elle platement, quoi qu'ils soient seuls et, surtout, se soient toujours foutus ensemble de toutes les conventions sociales. Elle a surtout vu ce choix de boisson comme une entrée en matière appropriée, un moyen de ne pas se défiler aussi puisqu'elle savait qu'il lui demanderait pourquoi. “ Champagne is for celebrations and congratulations are in order tonight. ” Elle repose sa flûte sur la table après en avoir descendu la moitié d'une gorgée. De son sac à main signé, elle sort un écrin en velours sombre qu'elle jette entre eux comme s'il n'avait aucune valeur. D'un coup de menton elle l'invite à le prendre, l'ouvrir, comprendre tout seul, sans qu'elle n'ait besoin de s'expliquer. “ A Shah. ” l'informe-t-elle tout de même simplement, sans le quitter des yeux, traquant le moindre sursaut de ses traits. Avide de sa réaction, avide de de mettre de l’huile sur le brasier de son cœur. “ A fucking Shah. ” Et il sait ce qu'elle pense d'eux, famille maudite dont la dette ne sera à ses yeux jamais complètement repayée. Elle n'a rien besoin de dire de plus ; sa voix est si acide qu'elle lui brûle la gorge, manque de lui décaper la langue, finalement noyée dans ce qu'il reste de son champagne qu'elle achève d'une traite.   “ I need something stronger. ” annonce-t-elle en sachant qu’il ne s’en plaindra pas — elle n’a pas manqué la vague effluve de whisky émanant de sa bouche quand il s’est penché vers elle. Les bulles n'étaient qu'une mise en appétit, elle n'est pas d'humeur à s'en rassasier ce soir. Elle ignore ceci dit si quoi que ce soit pourra la combler, si la moindre liqueur pourra lui fait tout oublier. Ce n'est peut-être pas de ce poison-là dont elle a le plus besoin.
Elle n'est pas venue pour célébrer ce qui n'a rien de réjouissant pour elle, si ç'avait été le cas sûrement aurait-elle opté pour une soirée entre filles, nul doute que ça aurait pu s'organiser à la dernière minute à sa requête, nul doute qu'elles auraient apprécié d'avoir l'information en avant-première, aussi. Non, elle est venue… elle ne sait pas exactement pour quoi. Elle savait juste qu'il fallait qu'elle vienne, il fallait qu'elle le voit, il fallait lui dise. Elle ne veut pas savoir pourquoi c’est son visage à lui qui s’est imposé quand son esprit s’est désembué au stand de tir. S’il ne s’agissait que de l’informer que leurs caresses redeviendraient bientôt adultères, ç’aurait certainement pu attendre encore un peu. “ It'll be announced in the papers tomorrow. ” Parce que c'est une affaire d'État et ce d'autant plus que ce n'est pas seulement le mariage de la Stratège, mais également une alliance entre deux Clans avec pour objectif évident d'avaler tout rond l'un d'entre eux. Elle le voit bien, si elle y réfléchit correctement, mais peut-être son désir de vengeance envers les Shah, s'il aurait pu inclure le meurtre, ne va-t-il pas exactement jusqu'au sacrifice du mariage.
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Re: fill the void (reeve)  ·  12/05/21, 04:03 pm

Certes, il y a les fameuses conventions dont ils n'ont habituellement qu'à dessein de les moquer, quand bien même sont-ils tous deux, au moins sur le papier, de parfaits petits soldats. Le paradoxe est à ce point que ces moments volés, ces tête-à-tête scandaleux à l'abris du regard méprisant de certains et des langues putassières d'autres, sont en quelque sorte une façon comme une autre de cracher sur ces règles dont ils sont pourtant les plus grands champions. À peine amusé, Reeve dissimule son rictus derrière la coupe dont il boit plus de la moitié d'une traite. Les mots qu'elle prononce ensuite font écho, mais il se perd dans une contemplation peu subtile d'elle, à rien qu'il est de la déshabiller du regard - et pas seulement. Lorsque ce qu'elle sort de son sac le confronte et l'oblige à revenir pleinement dans la scène, Reeve se redresse sur son siège, et fronce un sourcil d'abord perplexe. Il considère longuement la boite, les yeux chargés d'un sérieux un rien féroce, et il ne s'infligera pas de la prendre et de l'ouvrir uniquement parce qu'il s'imagine que le but est de percevoir une réaction excessive qu'il n'est pas disposé à offrir. La contemplation avide dure plusieurs longues et pénibles secondes, où à terme et bien contre sa propre volonté, le masque se fissure et ses lèvres se pincent en un rictus amer. La missive est on ne peut plus claire, lisible comme de l'encre noire sur du parchemin immaculé. L'écrin trainera sur la table tant qu'elle ne se décidera pas à le remettre dans son sac, parce qu'il a très bien compris et que découvrir sa bague de fiançailles n'est pas quelque chose dont il a besoin. “ Who ? ” Il sait parfaitement. La question n'est que le fruit d'une impulsion grotesque à moquer, faute de pouvoir fournir une réaction mesurée. Reeve est de ces sarcastiques qui utilisent un humour grave comme bouclier lorsqu'ils ne sont plus capables de fonctionner correctement. Lorsque le coeur loupe un battement et que la machine pédale dans le vide, ne serait-ce que pour une seconde, comme c'est ici le cas. Il lève les yeux au ciel par réflexe, et regrette presque aussitôt que son irritation soit si visible, si palpable. “ Ah, yes, those.  ” Those motherfuckers. Comme si Harjwan ne causait pas déjà assez de problèmes jusque-là, voilà que le dommage collatéral prend soudainement de l'importance. Il n'a jamais éprouvé qu'une vague indifférence, pour le l'éternel lésé des Shah. Peut-être auréolée d'une once de pitié fugitive, puisqu'il connait les détails de son histoire, à tout le moins le plus célèbre et le plus décisif de ses tournants. Mieux que de connaitre, il sait. L'instant est encore clair dans les méandres de son esprit, et il n'a pas vieilli au point d'oublier. S'il n'était pas si prompt, si résolu à garder coûte que coûte de sa composition, et surtout à ne pas en faire mention devant Lux, il aurait inévitablement sifflé qu'il savait. Qu'il a toujours su qu'un jour, l'histoire sordide entre Harjwan et Caesar, dont il a été l'infortuné spectateur, finirait par lui revenir dans la figure, and bite him in the ass. Bien d'accord sur la nécessité d'une liqueur d'adulte pour arroser la nouvelle, Reeve exulte un “ You and me both, ” amer qui résonne dans son oreille et dont il regrette immédiatement l'accent. Avant qu'ils ne s'en rendent compte, un serveur répond à l'appel, et il se commande un double de ce que la maison à de plus cher. C'est au moins ça qu'il faut.
Il a été piqué au vif, voilà. On dira qu'il est jaloux, mais Reeve se défendra qu'il est surtout surpris ; à d'autres. Pas qu'elle prenne un époux, ça a toujours été inévitable et il n'a jamais eu la prétention de croire, ne serait-ce qu'un seul instant, que ce serait lui, ou n'importe qui d'une constellation. Mais Aysar Shah, quand même. L'audace du père Mulver ; à défier l'Olympe et tous ses illustres occupants. “ Your father's got a very peculiar sense of humor. ” Lui-même ne voit pas bien où il va avec ça, mais il faut quand même souligner et concéder que le patriarche est roi au pays des magouilleurs-vengeurs.  S'il n'a aucune espèce de fibre politique en lui, Reeve ne voit pas la logique ou la raison derrière un tel choix. Il déplore simplement qu'une vengeance ou un besoin de faire passer un message condamne Lux a une affaire avec le sang qui lui a coûté un frère. C'est absolument sordide. “ You'd think that being top dog of New York would grant you some kind of almighty power, but it really doesn't. ” Et il ne voudrait de sa place pour rien au monde. Il ne voit que des problèmes, que des contraintes, et à peine assez de liberté pour ne serait-ce qu'exister. Lui a peut-être des responsabilités, et peut-être qu'il ne peut pas choisir avec qui s'afficher, mais au moins il jouit d'une marge de manoeuvre non négligeable dont Lux est privée ; et le sera davantage après ses noces.
“ Congratulations,   ” souffle-t-il, de son habituelle voix veloutée. Il s'enfonce dans son siège, un bras posé sur son dossier et l'autre sur le genou, où ses doigts frappent distraitement, puis lui jette un long regard de biais, entre sérieux un rien grave et hilarité douloureuse juste assez pour l'érafler dans son ego. Ses lèvres se fardent d'un sourire aussi caustique que le ton, dont il se doute qu'elle en fera un motif d'aigreur, voire de courroux ; ou peut-être pas, qui sait avec elle. Caustique, c'est l'incontournable parade. Sceller une émotion indescriptible dont il se convainc qu'il ne veut pas derrière un sarcasme pédant dont personne n'a cure. Si c'est célébrer qu'elle veut, il va rentrer dans son jeu ; ils sont tous les deux perdants depuis le tout début de tout façon.   “ You've got yourself a king. ” Il ne lui fait pas l'affront d'un ricanement cette fois, mais se doute qu'elle n'aura aucun mal à le deviner. “ A rather disgraceful one, but oh well.   ” Y-a-t-il seulement quelqu'un de digne d'elle à ses yeux ? Probabilité : nulle.  Il pourrait poser un tas de questions, ou simplement contourner le sujet. Il pourrait ouvertement lui en vouloir d'être venue ici pour l'informer, comme s'il était nécessaire, si pas vital, qu'il sache avant tout le monde ; ça l'est, mais une partie de lui gronde, et n'entend plus raison sous son propre brouhaha. Pourtant, il glisse plutôt sur Lux un regard d'inquiétude et de précaution mêlées, avant de simplement demander : “ Are you alright ? ” C'est tout ce qui importe, au bout du compte.   “ I'm sorry. I know that's not what you wanted. ” Lui ne peut que comprendre, tenant compte de sa seule et précédente union. S'il remercie le ciel de l'avoir soustrait à un mariage de haine, il ne peut que comprendre la colère de Lux, qu'il sait largement mieux justifiée que celle qu'il éprouvait à l'égard de sa défunte femme. Cela dit, il n'a jamais vraiment su ce que Lux voulait de ce côté-là.
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Re: fill the void (reeve)  ·  12/05/21, 07:42 pm

Bien sûr, Reeve ne lui donne pas ce qu'elle veut, il ne lui offre jamais exactement ce qu'elle désire que dans un seul contexte bien précis. Au delà, ils se résistent toujours l'un à l'autre, à coup de sarcasme, à coup de façades bien bâties. Malgré tout, elle obtient une victoire, si minime soit-elle dans son refus d'ouvrir l'écrin comme dans le rictus qui déforme ses lèvres, non que ça ne lui apporte grande satisfaction. Il y a aussi sa puérile tentative de prétendre ne pas connaître celui dont elle a prononcé le nom avec tant de colère teintée de mépris saupoudrés d'amertume. Elle n'a jamais été très expansive Lucretia au sujet d'Aysar quand bien même il a comme envahi sa vie à ses douze ans pour ne jamais complètement la quitter, quand bien même elle aurait eu tant à dire à une époque s'il y avait eu quelqu'un pour l'écouter. Malgré tout, Reeve sait qui c'est, il sait aussi comme ils seront mal assortis et elle ne lui donne pas la satisfaction de répondre à son ironie. “ Ah, yes, those. ” Au moins apprécie-t-elle le ton qu'il utilise, comme s'il avait une opinion au moins aussi basse de cette famille qu'elle-même. Et comme bien souvent, ils sont d'accord sur plus d'une chose : “ You and me both, ” Elle pourrait relever l'amertume dans sa voix, plus puissante que celle de n'importe quel alcool fort qu'ils pourraient partager. Elle ne le fait pas, outre un sourcil qui vient flirter avec la ligne de ses cheveux un bref instant. Si elle ne le connaissait pas mieux que ça, elle pourrait presque croire que la nouvelle lui déplaît. Plus exactement qu'il est jaloux. Mais elle est trop vieille pour se montrer naïve, Lucretia. Trop meurtrie pour se raccrocher à ce genre d'espoirs inutiles ; ça ne lui apporterait absolument rien, même s'il l'était.

Il y a toujours quelque chose de doux à savoir qu'elle n'est pas la seule à souffrir, mais peut-être qu'elle a déjà trop usé de cette carte dans sa vie pour en tirer plus qu'une légère validation de ses émotions. “ Your father's got a very peculiar sense of humor. ” “ Tell me about it. ” Et pourtant, elle n'est véritablement pas du genre à critiquer sa famille, surtout le patriarche Mulver, devant autrui, quand bien même elle a pu parfois être assez virulente dans le secret de son esprit. Elle s'autorise au moins ce commentaire ce soir, peut-être d'autres viendront-ils plus tard, encouragés par l'alcool. “ You'd think that being top dog of New York would grant you some kind of almighty power, but it really doesn't. ” Bien au contraire, elle n'a jamais eu moins de liberté que depuis qu'elle a accepté de prendre le pouvoir à la place de son père, non qu'elle ait eu le choix, ceci dit comme pour cette proposition de mariage. Elle se sait enviée, haïe, crainte, méprisée pour ce qu'elle représente, ce qu'elle détient entre ses mains, ce qu'elle a obtenu par simple hérédité, pourtant elle-même, particulièrement dans un moment pareil, a bien du mal à voir les avantages de sa position. S'il faut bien quelqu'un pour mener, encore faudrait-il cependant qu'elle puisse au moins décider de deux-trois choses, surtout quand ça concerne sa propre vie, sa propre intimité. Elle l'a sacrifiée toute entière, sa vie, pour le Clan, pour le Haut, elle aurait simplement aimé qu'on lui concède un choix, rien qu'un ou au moins qu'on ne la traite pas comme un vulgaire pion quand c'est somme toute elle qui est censée maîtriser l'échiquier.

“ Congratulations, ” elle roule des yeux, peu d'humeur à s'amuser de ses airs caustiques. Il maîtrise mieux sa façade qu'elle ce soir, normal, c'est elle la concernée par cette nouvelle désastreuse, tout au plus sera-t-il peut-être ennuyé d'avoir à potentiellement abandonner certaines de leurs activités ou peut-être est-il aussi un peu embêté voire triste pour elle. La dernière chose qu'elle souhaiterait recevoir de lui ceci dit c'est de la pitié, elle prend donc ses jeux et son ironie avec une indulgence pragmatique — quoiqu'elle effacerait bien de ses ongles son sourire moqueur. Une flamme solitaire danse dans ses prunelles toutefois : sa patience n'est pas infinie. “ You've got yourself a king. ” Il parvient à lui arracher un éclat hybride entre grognement et ricanement. Elle lui en voudrait presque. “ A rather disgraceful one, but oh well. ” Sacré euphémisme à ses yeux, un simple reniflement qui contient toutes les insultes du monde lui répond. Ce n'est pourtant même pas que Lucretia se refuse à partager le pouvoir — de toute façon ce n'est pas le but de l'alliance non plus, elle resterait Stratège à elle seule quoi qu'il arrive. Il n'y a juste pas de mot pour décrire ce qu'elle pense d'Aysar Shah. Ses ongles reprennent leur mélodie insipide sur la table, elle a hâte de descendre le double scotch whisky qu'elle s'est commandé, pour combattre le feu avec le feu.

“ Are you alright ? ” Tout le déni du monde ne pourrait l'empêcher d'entendre et de voir l'inquiétude sincère qu'il dégage. Toute la patience dont elle sait d'ordinaire faire preuve ne suffit pas à l'empêcher de se révulser devant ce qu'elle interprète comme une forme de pitié de sa part. Peut-être n'est-ce que de la mauvaise foi, peut-être qu'une part d'elle cherche la bagarre ce soir parce que c'est plus facile de se mettre en colère plutôt que d'affronter ses sentiments. Ou peut-être qu'elle n'est finalement que trop peu habituée à ce qu'on s'inquiète, s'intéresse et tienne à elle pour ce qu'elle est et non juste pour ce qu'elle représente. “ I'm sorry. I know that's not what you wanted. ” Elle renâcle et roule des yeux. “ Please. Like that ever matters. ” Complainte rare qu'elle s'autorise à formuler, pensée vicieuse qui rythme pourtant sa vie. Personne n'est vraiment libre dans ce monde et beaucoup voient leurs droits en plus de leurs envies complètement bafoués. Pour tous ses privilèges néanmoins, une chose est certaine : ce qui a toujours le moins compté pour l'entourage entier de Lux c'est bien ce qu'elle désire. Le serveur choisit ce moment là pour revenir avec leurs commandes et Lux s'empare de la sienne comme une assoiffée, quoiqu'elle ne la porte pas tout de suite à ses lèvres, attendant que l'intrus sorte et qu'ils soient de nouveau seuls pour lever son verre. Elle fait tournoyer un peu le liquide, tourbillon dans lequel elle aimerait pouvoir se noyer. “ To freedom. May I never taste its sweetness. ” Parce que connaître la liberté serait perdre le pouvoir et tout ce qu'elle a jamais connu. Alors elle se résigne Lux et avale une longue gorgée de whisky pour faire passer la pilule. “ I'll be fine. ” fait-elle en reposant avec un peu trop de force le verre sur la table, comme si elle venait de se rappeler de sa question. Comme si elle craignait qu'il ne la pose de nouveau suite à son toast un peu particulier. “ I always am. ” Même si de plus en plus, fine n'est pas le mot juste, elle s'en sort, elle survit, elle agit, se plie aux besoin de sa famille, aux besoin du monde diraient-ils même et c'est tout ce qui compte. Ce n'est ni plus ni moins que sa raison d'être. “ I guess I'll find some form of consolation in knowing it makes him just as… mad. ” (Et triste et misérable surtout, mais ce sont des adjectifs qu'elle préfère ne jamais prononcer, surtout à son propre égard.) Elle semble tout autant chercher à se convaincre elle-même qu'à le rassurer.

Son index glisse sur le rebord de son verre alors qu'elle l'observe sous ses cils, ignorant ce qu'elle attend encore de lui, pas certaine de savoir s'il y a quoi que ce soit à attendre. “ Is that how you felt? When you married her? ” Elle ne prononce presque jamais le nom de la femme perdue de Reeve, à croire que la Stratège aie peur des fantômes. C'est qu'elle n'en était pas encore une quand ils se sont trouvés pour la première fois et qu'elle n'a pas oublié le goût de la culpabilité malgré les justifications. Et lui, il n'en parle jamais.
Tentative de provocation ou besoin de savoir que sa situation si unique en son genre soit-elle n'est pas un cas isolé, elle-même ne sait pas trop.
Reeve Dahlström

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Re: fill the void (reeve)  ·  13/05/21, 11:14 am

Il lit très clair dans ses réactions, et comprend parfaitement que ce qu'il considère comme un intérêt justifié se transforme en apitoiement grotesque auprès d'elle. Attentif, quoi qu'un rien distrait, Reeve scrute la moindre de ses inflexions, tant dans le ton que dans le visage. Il déguste ce qu'elle consent à donner, ce qu'elle ne parvient pas à retenir, aussi, et ce qu'il croit apercevoir sous le masque. Ce qu'elle est formidable, lorsqu'elle interprète son propre rôle. Quand elle exagère sur la dérision, l'indifférence ou le dédain, parce que c'est devenu vital ; et ça l'est autant pour lui. Dans ces moments, Reeve regrette qu'ils se ressemblent tant. Il se questionne rapidement quant à ce qu'ils pourraient être, si seulement ils n'étaient pas si bornés à garder pour eux ce qu'il y a de plus doux et fascinant dans leur relation ; ce qu'il y a de plus grave, aussi. Alors même qu'ils se sont souvent confiés leurs cauchemars, tentés de s'arracher mutuellement les échardes de la guerre logées trop près du coeur. Tout a été surmontable, débridé de tabous, mais lorsqu'il s'agit d'eux', le change donne et la difficulté n'est plus la même. Probablement ne seraient-ils pas beaucoup plus, mais la discussion serait dramatiquement différente. Leur position, aussi. Assis devant elle, il regrette le choix de siège, mais ne parvient pas à se résoudre à la rejoindre sur la banquette. Le sentiment qu'elle appartient à quelqu'un d'autre fait déjà son chemin en lui, freine des réflexes, des envies, des pulsions. Le temps d'une seconde suspendue, il darde sur elle un regard noir d'envie et d'agonie mêlées, avant de reprendre son souffle et de se purger de toutes les questions auxquelles il refuse d'obtenir une réponse en buvant une gorgée et de toutes l'acidité que l'idée d'un mariage provoque.
“ It matters to me. ”  Les mots lui échappent comme une flèche à son arc. Pas que ça change quoi que ce soit, mais c'est au moins ça qu'elle peu appliquer sur une plaie ouverte, tel un baume de fortune. Comme souvent, Reeve est d'une effroyable sincérité lorsqu'il se laisse aller à une seconde de spontanéité. Lorsque le masque est trop lourd, mal positionné, lui brûle la peau. Surtout lorsque le motif est plus important que toutes les guerres, tous les conflits : il veut seulement qu'elle se sente libre d'être elle-même ici, maintenant. Le toast prête à sourire doucement, et il y mêle les effluves d'une somptueux whisky qu'il se jure de déguster en douceur, un arôme après l'autre ; comme lorsqu'il a Lux dans les bras. “ And to the assholes we shall pretend to care about for the sake of this filthy kingdom. May they rot in hell and become the dirt we walk on, ” ajoute-t-il, le ton las, prêt à s'entailler la lèvre sur le rebord de son verre ; s'il ne faut que ça pour ressentir autre chose que cette sempiternelle amertume. Eux, et ceux qui tiennent les ficelles, les marionnettistes maniaques, vaniteux, qu'il soupçonne de s'amuser de leur progéniture plutôt  que de vouloir diriger justement. Sa mère, pour ne citer qu'elle. Il décide de ne pas s'attarder à ce sujet pour ne pas exposer une autre faille idiote, et probablement la plus vieille, mais Lux ne l'aide pas à se détendre plus. Le verre claque sur la table, et lui arrache un sourcil perplexe, mais rien de plus. À ce rythme-là, il n'y aura plus de verrerie dans une heure. “ Don't be like that with me. ”  L'hôpital qui se fout de la charité, certes, mais Reeve n'est rien si pas un blaireau incapable de voir à sa propre porte. Il est tenu de prétendre puisqu'elle est reine par-dessus la ligne, et que ses apparences doivent demeurer belles auprès d'elle quoi qu'il en coûte, mais il refuse qu'elle se voile la face et lui renvoi son attitude lorsqu'il sait pertinemment qu'elle est contrariée. Il veut être son pilier, son phare, si pas tous les soirs, au moins pour celui-ci. lL temps que ça dure et que le privilège lui appartienne de la garder pour lui. “ Both know that's not true. ”  Elle ne va pas bien, et elle n'a pas à prétendre pour lui. Surtout pas lorsque l'atmosphère est lourde de la petite colère qu'elle contient de mauvais gré, et de la jalousie qu'il refuse de toujours en pâture. “ What kind of consolation is this ? ” Il ne réprime rien de l'air mi-perplexe mi-écoeuré qui déforme ses traits. Il voit dans cette union tout ce que son ex femme et lui se sont infligés, et vraiment, il ne souhaite cette vie à personne.
À une mention hasardeuse, Reeve laisse un soupir fendre la cage thoracique qui contient laborieusement ses poumons, et filtrer de sa bouche comme un ouragan qui bataille contre des briques. La comparaison était inévitable, et il ne parvient pas à en vouloir à Lux de l'oser, mais elle éveille une tempête qu'il croyait, si pas éteinte, au moins maitrisée.   “ I don't know, ” souffle-t-il, au terme d'une longue minute de débat silencieux.   “ How do you feel ? ” Ils sont après tout différents. L'histoire l'est davantage, quand bien même se balancent-ils tous deux de même manière sur des banalités pour éviter de se confronter, vraiment se confronter, au véritable fond du problème. “ How do you really feel ? ” Il insiste parce qu'il croit, sait, fermement qu'elle va lui envoyer dans la figure qu'elle va bien, qu'elle ira bien ; encore. Mais il veut plus pour elle que de survivre, de vivre une existence par défaut, quand bien même ses intentions et ses désirs n'ont aucune espèce d'importance, et qu'il est ici plus chevaleresque que lucide. “ Aysar is not half as bad as she was. ” Encore que. On ne sait jamais, venant d'un Shah. Surtout un qui s'est fait malmener, peut-être même tyranniser, au nom du sang et de la fraternité.   “ The worst is not the wedding itself. It's everything after that,  ”  marmonne-t-il, les yeux dans le vague et les lèvres imbibées d'alcool. L'abus moral, la crainte de simplement exister dans une maison pour toujours trop petite pour contenir leur guerre d'égos. La pression de paraitre, de donner le change à un entourage dont l'opinion ne devrait jamais compter tant ; surtout pas quand on force une femme qu'on sait imbuvable dans son quotidien. Et il y a Jude, surtout, qui n'a pas à subir tout ce que ses parents ont été, et pourtant. Faire Jude a été la plus grande atteinte, la condition qu'ils n'auraient jamais dû accepter, la limite qu'ils n'auraient pas dû briser sous prétexte d'apparences et du code des familles ; en un sens, la dernière violation. Le souvenir le traverse, le fait frissonner d'écoeurement et de mépris. Non seulement pour Tassya, puisse-t-elle reposer en enfer, mais pour lui qui se déteste plus que tout lorsqu'il pense à Jude. “ But ironically, I've been blessed with a war.  ”  Il n'a donc passé qu'un temps modique avec la garce, et l'a cruellement et délicieusement remplacée par plus doux, plus passionné, au milieu des assauts, des missions, du sang et en dépit de toute décence. Une histoire qui aurait dû rester une anecdote jalousement gardée, qui aurait dû appartenir à la guerre à jamais, et mourir avec l'armistice ; et pourtant les voilà. Il trouve son visage de poupée du regard, et le séisme en lui s'apaise doucement ; quoi qu'il ne dira rien de ce qu'elle lui fait, puisqu'il a une place à tenir. Une qui vient de prendre davantage de sens, maintenant qu'elle est fiancée.   “ We're expected to heal in a new world now that the war is over, yet we're still grudging over the same problems, enduring the same antics. ”  Ce pourquoi elle se frustre est exactement ce qui a conduit Vikram et Juliet à mourir comme des chiens dans le parc. Cette comparaison là est aussi amère, si pas plus. Elle est peut-être poussée, aussi, puisqu'il est confiant qu'ils n'iront jamais jusque-là ... “ Nothing's changed, ” souffle-t-il dans son verre. Ils suivent toujours les mêmes diktats désuets, ceux-là même qui ont provoqué la guerre. Lux et ses fiançailles en sont la preuve, et il se désole de constater que même elle, sur son trône, ne fait que subir.
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Re: fill the void (reeve)  ·  14/05/21, 02:04 pm

Elle aimerait bien qu'il explose, elle aimerait bien qu'il donne une excuse aux flammèches intérieures pour se transformer en brasier ravageur, capable d'happer tout ce qui l'entoure. Reeve ne lui offre pas grand chose sous le masque dont ils savent tous deux si bien se parer, mais ce qu'elle peut glaner ça-et-là, Lux se jette dessus comme une affamée : un regard noir, un rien d'amertume, le moindre signe d'un malheur partagé qui ne soit pas que de la pitié. Ce n'est pas suffisant, rien ne l'est, mais ça lui permet de se sustenter. Ça lui importe ce qu'elle veut, qu'il a dit, mais quand bien même ça serait vrai, qu'est-ce que ça pourrait bien changer qu'elle l'exprime ? Quand bien même elle pourrait accéder à sa requête, ne pas mentir, ne pas se cacher sous un stoïcisme acide, à quoi ça servirait ? Quand bien même elle saurait faire, saurait s'inventer sincère rien que pour lui, saurait lui offrir cet échelon-là de confiance, encore jalousement gardé, elle aurait trop peur d'ouvrir les vannes et de ne plus savoir les refermer. Elle aurait peur de se laisser submerger par tout ce qu'elle a pu refouler depuis bien trop longtemps. Elle ne sait pas s'il serait même capable de la consoler un tant soit peu, elle le sait extrêmement courageux Reeve, mais elle ne sait pas s'il saurait affronter son orage intérieur si elle osait le lui montrer. Elle préfère qu'il explose et l'entraîne avec elle, elle préfèrerait tout expulser sous couvert d'une colère dévastatrice, casser un verre ou deux, se laisser consumer toute entière, renaître enfin l'héritière parfaite que son père voudrait qu'elle soit. Mais même mentionner Tassya ne suffit pas. Elle avale le silence qui lui répond d'abord, y cherchant en vain la tension, les prémices d'une rage dont elle pourrait se nourrir. Elle ne trouve même pas d'agacement à son égard. “ I don't know, ” Réponse insatisfaisante au possible. Pire encore, quand elle voulait dévier le focus de la conversation, il en revient à elle, elle qui ne demande pourtant qu'à s'oublier tout en sachant que c'est impossible. Elle ne qui ne demande qu'à ne pas se demander ce qu'elle ressent justement. Parce que, quoi qu'il en dise, ça ne servirait rien et à s'apitoyer sur son sort, elle craint de ne pouvoir se relever.

“ How do you really feel ? ” insiste-t-il pourtant, anticipant à raison le déni, anticipant le mensonge et refusant de s'en contenter ; il a toujours su la pousser dans ses retranchements. “ Aysar is not half as bad as she was. ” Elle n'en sait rien, elle en sait le moins possible sur cette femme et n'a jamais voulu savoir, comme si prétendre qu'elle n'avait jamais existé pouvait suffire à la rayer de l'histoire et effacer leurs fautes par la même occasion. Mais peu importe pour être honnête, qui était Tayssa, Aysar est nécessairement pire. “ That's what you think. ” Parce que Aysar est un Shah. Mais pas seulement. “ The worst is not the wedding itself. It's everything after that,  ” Elle l'imagine en effet sans mal, que ce n'est pas tant la cérémonie qui sera la plus difficile à vivre que le mariage en lui-même, la vie commune qu'elle peine à ne serait-ce qu'imaginer. Ses doigts se resserrent autour de son verre, elle ne l'a pas encore fini qu'elle en voudrait déjà trois autres. “ But ironically, I've been blessed with a war. ” Ce genre de parole est proscrite en public, mais Lux l'accepte, aussi bien que son toast morbide, quand bien même son approche envers les gouvernés est bien plus tempérée. La guerre a eu ses avantages, certainement et sa famille en a tiré bien des gains, impossible de le nier. Elle ne peut pas non plus prétendre avoir été attristée par la mort de la femme de Reeve, même si ça n'aura rien changé à sa vie et certainement pas plus légitimé leurs attaches. “ We're expected to heal in a new world now that the war is over, yet we're still grudging over the same problems, enduring the same antics. ” Il n'a pas vraiment tort et pour être honnête si Lux a une liste officieuse de choses qu'elle aimerait améliorer de son côté de la ville, elle doit bien admettre que les mœurs n'ont jamais été sa priorité. Soit parce que trop difficile de s'y attaquer, soit parce qu'elle-même a toujours fait fi, en secret, des aspects des conventions sociales qui ne lui plaisaient pas. Reeve en est un exemple parfait. “ Nothing's changed, ” Elle achève son whisky sur ces bons mots, savourant la brûlure délicieuse. “ And yet everything's fucking changed. ” Quand même. Son père a pris le pouvoir pour mieux le lui offrir, sa vie n'a rien avoir avec celle d'avant-guerre. Reste juste à savoir si c'est mieux ou pire. “ Look at me. ”
Elle n'est pas certaine d'avoir suffisamment changé, d'avoir su s'approprier son nouveau rôle, d'avoir su mettre la guerre derrière elle, c'est bien le problème.

“ You want to know how I feel? ” Demande-t-elle en plantant son regard sombre dans le sien, levant son verre vide avant de tout simplement défaire l'étau de ses doigts et de le laisser s'écraser par terre.   “ Like that. ” Plus exactement comme les éclats de verre qui gisent sur le sol. “ I’ll pay for it.” marmonne-t-elle pour toute excuse, quoiqu’elle se doute que ça doit lui être complètement égal. “ The truth is Aysar is the worst choice. ” Ce n'est peut-être pas tout à fait exact, mais presque. “ I get the political implications, I get the message meant to be sent out. I resent that it's necessary. ” Surtout, elle ne considère pas que ça l'est, elle ne considère pas qu'humilier un peu plus les Shah soit une bonne idée. Elle ne considère pas qu'il était nécessaire de l'utiliser elle, encore, comme un pion. “ He's a scorpion amongst snakes. And it will not end well. ” Pas besoin d'être une Augure pour le prophétiser. Même si Aysar n'a pas exactement été maltraité parmi les Mulver, personne ne l'a jamais laissé oublier qu'il était là en tant que dette de sang, qu'il payait pour les péchés de sa famille et qu'il n'aurait jamais fini de payer. Il doit les détester tous autant qu'ils sont. Si Lucretia n'a pas peur pour sa vie, peut-être devrait-elle commencer. “ I could have made a better alliance. ” Pour autant, ce qu'elle désire importe si peu qu'elle n'a pas la moindre idée de la personne qu'elle se serait choisie, si elle avait pu. Elle ne s'est jamais posé la question et ce d'autant plus qu'il ne s'agissait pas d'aller vers ses affections, mais de poursuivre une bonne stratégie. Plus l'on s'élève dans la société et moins les affaires de cœur ont leur place, aussi Lux ne s'y intéresse même plus. Elle essaye de prétendre que les naïvetés du myocardes ont toutes été abandonnées à l'adolescence et que si on le lui avait offert, le choix n'aurait rien eu d'évident. C'est plus facile ainsi. “ Mutual hatred and disdain.” soupire-t-elle en détaillant les éclats de verre à ses pieds. “ Hell, I guess some marriages were founded on less common ground than that. ” Elle hausse une épaule en relevant le regard vers lui, rattachant à la va-vite les morceaux de sa façade entrouverte pour son bénéfice, sans savoir si c'est elle qui a rendu les armes trop vite ou lui qui n'a jamais besoin de grand chose pour l'affaiblir. Les coudes sur la table elle se penche un peu, ses cheveux effleurant la surface sombre alors qu'elle vient effleurer le verre de Reeve d'un doigt, pondérant l'idée de le lui chaparder. “ Let's order something else so we can toast to your daughter having, someday, the choice we never had. ” Pas son style pourtant de chercher à réparer pour d'autres les injustices qu'elle-même a vécu, elle préfère quand tout le monde est logé à la même enseigne c'est ça son idéal de justice. Elle pourrait choisir de porter un toast à une nouvelle guerre qui pourrait la débarrasser de son fiancé, mais elle ne le fait pas. Elle n'a pas (encore) l'âme assez destructrice. “ Hennessy, I think. A bottle this time, so we don't get interrupted. ” Non que ça signifie qu'elle souhaite s'épancher plus sur le sujet, au contraire.
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Re: fill the void (reeve)  ·  15/05/21, 10:48 am

Ce n'est pas ce qu'il pense, mais ce qu'il sait par expérience. Parce qu'il a malgré tout été confronté à Aysar, quelques fois dans sa vie ; assez pour s'en faire un portrait à peu près fiable et s'enorgueillir de pouvoir comparer le diable et le scorpion.  S'il peut entendre que les coulisses renferment peut-être une surprise, il est plutôt certain que le dernier des Shah n'arrivent pas à la cheville et de son ex-femme, et certainement pas de l'ainé que Reeve a côtoyé.
“ For you, yes, maybe. But for us mere mortals, it's exactly the same.  ” Les Mulver ont gagné la guerre, et jouiront pour toujours de ce prestige ; au moins. Alors elle a troqué le peu de libre arbitre qu'elle avait pour le siège le plus prestigieux de tout New York. Comme il y a une gloire, il y a aussi un revers amer. Pour tout trésor, une malédiction. Puisque ces histoires ne sont pas les siennes, il fait l'impasse, quand bien même son regard perplexe fait état de sa pensée ; et s'obscurcit au verre brisé même s'il ne tressaille pas. “ Please, ” siffle-t-il entre ses dents, délibérément caustique. Comme s'il était à un verre près. Comme si ça avait la moindre importance. Ce n'est de toute façon pas la perte du verre qu'il voit, mais plutôt l'alcool gâché au milieu des bouts de verre ; comme tout le sang gâché au milieu des ruines. La guerre revient, toujours, dans toutes conversations, tous les tournants. Elle s'immisce vicieusement, même dans ces moments sans rapport où tout devrait être dissocié, compartimenté, et scrupuleusement rangé. Mais il y a toujours une guerre quelque part, et parfois celles-ci, les plus amères, se livrent dans l'intimité et non dans les rues, avec le coeur et non les poings. “ Does that mean your heart of glass is broken ? ” ose-t-il, en ajoutant un rien d'élégance par le timbre à une question pas si anodine. Une tentative de sourire, toujours irrésistiblement mesquin dans les angles, réchauffe brièvement ses traits, avant que la caricature ne meurt dans l'étreinte d'un verre à peine servi. Occupé avec sa liqueur, il acquiesce vaguement à des explications dont il n'a pas besoin, mais qui ont au moins le mérite de le faire tiquer. Derrière son verre, il lève les yeux au ciel, et s'encourage d'une plus longue gorgée avant de rétorquer à son tour :   “ You know... ” Pour preuve que l'affaire est sérieuse, il se redresse et croise les mains au-dessus de ses genoux.   “ There's no political win for you or your family here.  That's not a political move, at all. That's bad executed revenge at best. ” Reeve est un soldat : il fonce tête baissée, et il a le crâne dur. Il demande pardon, plutôt que permission ; s'il demande permission. On ne lui demande pas d'avoir un avis, et certainement pas sur la manière dont le Haut fonctionne, ce pourquoi il ne s'attarde qu'à peine sur la question. Ses réflexions et ambitions sont bien plus modestes. Pourtant il a le sentiment d'être le seul ici à voir la faille, et l'idiotie totale du plan que le père Mulver a mis en marche.   “ When you marry, you take your husband's name. So you marrying Aysar Shah will make you, by definition, a Shah. That means the leader clan will be, once again, the Shahs. ” Il doit bien y avoir d'autres tenants que ceux-là, mais cet argument, s'il sait qu'il frappera comme un coup dans le vide, ne peut que conduire à au moins une réflexion approfondie. Encore que, il ne lui fait pas l'horreur de balancer les enfants hypothétiques dans le lot, aussi des Shah. Peut-être qu'ils trouveront une entourloupe afin qu'elle demeure Mulver, mais c'est un autre débat. “ And don't tell me it's not gonna happen, and that you refuse to take his name, blah-blah –   Elle est déjà stupéfiante de passivité lorsqu'il s'agit de défendre ses désirs auprès d'un père qui a volontairement passé le flambeau, mais continue de tirer les ficelles dans l'ombre. Lui voit qu'il l'utilise comme rempart pour ses magouilles et ses petites vengeances ingrates, et il est certain que Lux ne verra pas ça du même oeil que lui, ce pourquoi il garde au moins cette réflexion pour lui. Il se peut qu'il soit aveuglé par sa stupéfiante aversion pour toute autorité parentale, et peut parfaitement l'admettre. – It's never been seen that a wife don't take her husband's name, especially in a position as delicate as yours. ” Les mariages n'ont jamais été, et ne seront jamais, à la carte. Tassya elle-même portait son nom à l'époque, et encore aujourd'hui, c'est le nom Dahlström qui  gravé sur sa stèle. “ Unless you make Aysar take your name, which would be hysterical. Might as well cut his balls clean. How much do you think you can take from him before he snaps ? ” Il aurait presque à coeur d'en rire, si seulement ce n'était pas si grave.
Il garde pour lui qu'il en connait un rayon sur les mariages de haine, mais elle sait, ils savent. Son refus d'épiloguer se transforme en un silence de contemplation entrecoupé de gorgées et de soupirs. L'oeil est attentif à ce point qu'il décèle  un intérêt pour son verre encore respectablement plein, et il saisit cette occasion pour changer  de sujet. “ Touch my drink, see what happens, ” lance-t-il sur le ton de la provocation. Parce qu'il sait qu'elle l'envisage au moins, et c'est une façon comme une autre de la provoquer, et de l'inciter à se pencher davantage au-dessus de la table, si elle ose.
Et elle ose, mais pas dans le sens qu'il voudrait. Il cligne des yeux à la mention de sa fille, et bascule la tête en arrière en se passant une main sur les yeux. Il n'aime déjà pas beaucoup parler de Jude dans les communs, mais c'est d'autant plus délicat avec elle, quand bien même la petite fille considère la stratège comme une figure familière ; Reeve n'est pas tout à fait à l'aise avec ça, mais lorsque ça concerne sa fille, il ne l'est pas sur grand chose, alors, alors. Il marmonne un “ As if ”  dénudé de toute conviction, gonflé d'une once d'amertume. Ils savent tous deux qu'elle est seule à avoir les clefs de la ville, et que le futur n'est qu'entre ses mains, à elle. Il fera ce qu'il peut pour épargner à Jude un mariage de haine, mais il sait pertinemment qu'il n'ira jamais à l'encontre des affaires et les mariages, dans leur monde, ne sont que ça : des contrats. Il veut bien boire un verre, mais certainement pas à la santé et aux amours de Jude, ni au futur lugubre qui l'attend.
“ What's wrong with a little interruption ? Afraid someone might catch a glimpse of your scandalous company a night before the big announcement ?  ” La machine des sous-entendus lourdingues est officiellement lancée. Il sait combien Lux déteste ça. Ces moments où il ne fait plus dans la dentelle, par fatigue, manque de motivation, ou seulement pour accélérer le jeu. L'impulsion est toutefois différente ici, et s'appelle jalousie. Il ne se lève pas tout de suite pour répondre à la requête de sa majesté, mais échappe plutôt un ricanement, et laisse filer un silence volontairement lourd. Ça tout en la détaillant, cette fois de bas en haut. What sweet sight for a sore eye, songe-t-il. En ne faisant rien de particulier, Lux parvient à le convaincre de lui concéder les dernières gorgées dans son verre, qu'il glisse dans sa direction avant de se résoudre à partir en quête d'un renfort approprié.
Trouvé sur le caddie voisin : Hennessy Paradis Imperial, à température ambiante,  accompagné de deux verres tulipe. Impeccable. Il en inspire les effluves à peine débouchée, au goulot, le nez et les papilles enthousiastes. Pourtant plutôt que de s'en verser un verre et de la poser sur la table, il pose la bouteille derrière lui, et jauge Luxe de toute sa hauteur.   “ You can have your bottle in a sec, my love. ”  Le surnom ne lui a pas échappé souvent, mais c'est arrivé. Il contient, comme la vitrine d'un aquarium, tout ce qu'il y a de plus profond, d'angoissant et d'interdit entre eux. Il s'en sert parfois comme une arme, souvent comme une provocation malicieuse. Il lui échappe et lui revient dans la figure la seconde d'après, et à chaque fois, il a le sentiment d'avoir fait une erreur en osant. D'avoir donné quelque chose de lui en pâture. Un grain de sable au plus, trois fois rien. À elle, aux autres, à tout le monde, alors même qu'il y a qu'elle pour recueillir la seule forme d'affection qu'il n'est pas capable de retenir.  Pourtant il ne l'excuse jamais, cette attache verbalisée, mais l'assume plutôt. Tête haute, regard de défiance, les lèvres pincées en un rictus insolent, langue qui claque dans sa bouche. “ What do you want ?  ” demande-t-il, dans le plus grand des calmes. Il se penche vers elle, un main sur le dossier de son siège, l'autre dans le dos. Il referme la distance, mais pas trop. Juste assez pour la mettre mal à l'aise, ou à contrario, plus à l'aise qu'elle ne l'a été dans toute sa journée. Juste assez aussi pour sentir son parfum et s'obliger à retenir sa respiration. Cependant pas assez pour lui succomber bêtement. “ Could've picked anyone, go anywhere, to celebrate. ” Des amies, des plus proches que lui, et tout un tas de connards hypocrites à qui elle doit rendre des comptes, pouvoir oblige. Chez elle, dans un autre bar, chez qui elle veut, vraiment. Et pourtant. Il soupçonne, dans toute son arrogance, qu'elle essaye de le rendre jaloux, ou de voir s'il ne l'est pas déjà au moins un peu. De voir quelque chose, coûte que coûte, puisque c'est aussi ce que lui fait justement en l'inspectant avec autant d'avidité. Non seulement ce soir, mais tous les autres. Et lorsqu'il croit voir, il détourne la tête parce que ça ne rime à rien.
À moins qu'elle ne cherche pas, et s'en moque. Qu'ils ne se préparent qu'à se déshabiller, et faire ça comme des énervés, puisque ça à tout l'air d'être l'humeur du jour et que c'est le dernier soir où ils sont tous deux considérés comme célibataires. Lui le sera toujours demain, mais son destin, à elle, sera scellé à quelqu'un d'autre.
Les deux, peut-être ? Autre chose ? Pour lui arracher une réponse, il se penche davantage sur elle, la frôle distraitement du bout des doigts, d'abord à l'épaule, puis sur la hanche, avant de lui reprendre le verre qu'il lui avait si gracieusement confié, et de le vider de la maigre gorgée qu'elle lui a laissé.
Lucretia Mulver

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Re: fill the void (reeve)  ·  16/05/21, 05:09 pm

Lucretia ignore si elle a un cœur de verre. De glace peut-être dirait ses détracteurs, froid et dur, vite démentis par ceux qui la connaissent le mieux. Que diraient-ils exactement ceux-là, cependant ? Le verre, ça se brise vite, et c’est irréparable ensuite, ça ne peut qu’au mieux être recyclé, remodelé dans une autre forme. Elle se demande si Reeve la perçoit réellement ainsi. Et si c’est le cas, elle doute que ce soit un compliment, elle craint poutant que ce puisse être vrai. “ That’s the idea, yeah. ” Elle laisse planer le doute quant à s’il s’agit de faire prendre son nom Aysar ou tout simplement le castrer, peut-être entend elle les deux à la fois. Il est évident que ni elle ni son père n’ont l’intention de lui faire troquer son beau Mulver pour un sordide Shah. Un Stratège se doit de conserver son patronyme, et elle surtout, de le transmettre à ses enfants. Alors si quelqu’un changera de nom c’est bien Aysar, histoire d’enfoncer le dernier clou du cercueil des anciens rois. Le plan est peu subtil, probablement pas très utile, surtout de quoi provoquer les Shah et attiser la haine dans le cœur de son fiancé. Elle considère que c’est un risque trop important pour un bénéfice minime ; des façons d’humilier les Shah il y en avait tant d’autres. Mais c’est ce que son père a décidé et c’est donc ainsi que se dérouleront les choses quand bien même ça doit déplaire de manière assez égale aux deux concernés. Voilà qui l’agace d’autant plus d’ailleurs car si elle ne trouve rien à gagner à cette alliance, Aysar lui ne peut en dire autant. Certes il troque une place de potentiel héritier pour celle de consort, certes il doit se lier encore un peu plus et cette fois éternellement, aux ennemis de sa famille mais tout de même, Lux trouve à s’en vexer. C’est que de tous les Mulver, elle n’a jamais su être sa préférée. Son prestige et pouvoir nouveaux n’y changeant visiblement rien.

Elle semble enfin trouver la corde sensible en la personne de Jude, mais loin d’elle l’idée d’insister ; la fille de Reeve la met trop mal à l’aise, elle aussi. C’est qu’elle ressemble à Tayssa. C’est qu’elle est trop mignonne et heureuse de croiser celle qui lui offre de tant à autres des petits cadeaux et Lucretia elle ne sait jamais comment lui parler, comment ne pas s'excuser comme si elle était responsable de son semi-orphelinage. “ What's wrong with a little interruption ? Afraid someone might catch a glimpse of your scandalous company a night before the big announcement ? ” Elle roule des yeux par automatisme, comme chaque fois que le jeu est lancé par Reeve, les mots diffèrent mais le ton est toujours le même, la réponse aussi. Elle aurait de quoi lui dire plutôt directement que oui, ça l’embêterait d’être vue ce soir en particulier vu l’annonce qui doit être faite demain et l’image qu’elle va devoir renvoyer à la société. Personne ne demandera à Aysar et elle de se prétendre amoureux — ce serait trop attendre même de deux bons menteurs comme eux. Mais il y aura un minimum de décorum à maintenir. Ses visites devront être moins nombreuses, si elles ne s’essoufflent pas complètement. Elle ignore à qui revient exactement la décision, d’elle ou de lui. Elle lui en voudrait certainement de la prendre vu les circonstances dans lesquelles tout ceci a commencé. Pourtant elle devrait être prise, décision rationnelle, sage et prudente. Nécessaire, pourrait-on même dire. C’est toujours différent quand ce sont les femmes qui vont à l’encontre des mœurs et ce même alors que nul n'ignore que bien rares sont ceux qui les respectent derrière les portes closes. Pourtant, c’est dans le regard sombre qui la décortique toute entière qu’elle trouve sa nécessité à elle.
Et lui, il semble tout aussi incapable de lui dire non, même quand elle ne demande pas vraiment, poussant vers elle ce qu’il reste de sa boisson que Lux attrape aussitôt, pressant ses lèvres maquillées, par hasard, juste là où celles de Reeve ont marqué le verre. Le reste du liquide ambré disparaît dans sa trachée sitôt qu’il quitte la pièce et déjà certains de ses muscles trouvent à se détendre un peu alors qu'un long soupir lui échappe. Il revient curieusement vite, non qu’elle ne s’en plaigne, mais une main dans le dos, prêt à la forcer à jouer. “ You can have your bottle in a sec, my love. ” Les prunelles se relèvent avec lenteur, détaillent son corps entier jusqu’à son rictus insolent, ses yeux pleins de défi. C’est toujours comme ça quand il use de ce surnom, quand son cœur à elle rate un battement bien masqué néanmoins par la flamme qui danse dans ses yeux. Agacement pour masquer l’espoir, colère pour masquer la vexation. C’est toujours sans ironie mais ce n’est jamais vrai, tout simplement parce que ça n’a pas à l’être, ce serait une erreur si ça l’était. Elle déteste qu’il l’appelle ainsi. Elle adore qu’il l’appelle ainsi. “ What do you want ? ” Son calme à lui fait bouillir son sang à elle. C’est qu’il est drôlement doué pour se jouer d’elle. Quel dommage qu’il ne porte pas de cravate ce soir, sinon sûrement ses doigts auraient-ils déjà tiré dessus, pour lui faire payer le prix de ses badinages. “ I thought it was fairly obvious. ” Elle veut sa boisson. Mais pas que. Toujours debout il s’approche, se penche vers elle, pose une main près de son dos, la chair nue déjà constellée de frémissements, impatiente d’être effleurée. “ Could've picked anyone, go anywhere, to celebrate. ” Si célébrer avait été le but c’est vrai qu’elle serait allée ailleurs. De même que si elle avait souhaité se morfondre. De même que si c’étaient des conseils qu’elle cherchait véritablement. En venant ici, elle sait que sa quête était autre. Qu’elle cherchait rien de tout ça à ses côtés ou peut-être, plus exactement, tout ça à la fois et plus encore. Elle ne l’a pas choisi à vrai dire, Reeve s’est plutôt imposé à elle, comme une évidence, comme le seul endroit où elle pensait pouvoir réapprendre à respirer. Mais ça elle ne saurait pas comment ne serait-ce que commencer à l’exprimer. Elle n’est pas non plus certaine d’en avoir envie.

Ses doigts la trouvent enfin, effleurent son corps encore trop tendu, lui arrachant quelques frissons irrépressibles. “ Are you disappointed I picked you? ” Préfère-t-elle faire mine de ne pas comprendre. Elle pense savoir que non. Qu'il est toujours satisfait de la voir. Et que peu importe que ça l’agace, l’ennuie, ou le chagrine d’une quelconque manière, il préfère encore être mis au courant avant la presse, l’entendre de sa bouche à elle. Elle pour sa part aurait préféré aussi, si les rôles avaient été inversés. Mais elle mentirait à dire que c’est la seule raison de sa venue, que ce n'est que par décence, pour le prévenir. Elle est venue pour elle-même avant tout. Et Reeve n'est pas déçu, même s’il cesse de la toucher pour mieux vider les quelques gouttes laissées au fond du verre qu’il lui a si généreusement offert en pâture. Elle fronce les sourcils et prétend l’agacement. Elle décroise les jambes, juste assez pour que, lorsque sa robe remonte un peu sur ses cuisses, l'éclat d'une lame aiguisée accrochée au revers de l'une d'elles attire le regard. Sortir sans défense, même dans un territoire allié est tout simplement inimaginable et si elle n'a qu'une arme blanche au corps pour ne pas déformer le tissus moulant de sa robe, son sac à main en revanche abrite une compagne plus létale. “ Maybe it's your balls I'll cut clean if you don't quit playing. ” muse-t-elle en faisant mine de considérer sérieusement cette option. Elle recroise les jambes calmement cependant, sans dégainer sa dague. Ce n'est pas pour lui qu'elle s'en est parée. “ Or maybe I’m just here to order you to kill him. Would you do that, for me? ” Et déclencher une nouvelle guerre, interne cette fois, potentiellement plus destructrice encore. Elle secoue la tête, écarte l’idée, mauvaise blague là encore, rien de plus. “ You know what I want. ” Parce qu’ils veulent la même chose ; pas à tous points de vue, certainement pas à vrai dire, mais sur un plan au moins ils se retrouvent toujours en belle harmonie. À son tour de s’approcher, juste assez pour que son souffle atteigne son visage. “ I want my fucking drink. ” Susurre-t-elle, la voix suave tranchant avec la grossièreté de ses mots. “ And I want, to feel alive. ” Plus que tout le reste. Et elle a déjà trouvé ça avec lui, à l’époque où ça semblait parfaitement impossible, quand elle avait l’impression qu’elle ne serait plus jamais elle-même à force d’avoir vu les âmes s’éteindre. Ses doigts viennent jouer avec le col de sa chemise, doucement faire mine de l'arranger. “ I want to feel like I matter. ” Ose-t-elle même aller plus loin. Il lui a dit que ce qu’elle désirait importait pour lui. Elle le croit, un peu et lui donne là l’occasion de le prouver. Elle sait surtout que Reeve est au moins capable lui donner cette impression-là, de compter. Au moins un peu. De compter au delà de son nom et de sa position et du fait que contrairement à ses sœurs sa magie est réelle et stable. D’importer pour ce qu’elle est à l’intérieur. Pas juste un pion. Pas juste une coquille vide. Pour ça qu’elle a tant scruté sa réaction, pour se prouver que ça comptait pour lui. Ce qu’ils font, ce qu’ils sont. Que ça le ferait chier d’arrêter. Que ça le toucherait de la quitter. Elle n’est pas déçue de pas en avoir assez glané ceci dit parce que l’espoir était fin, tamisé par des années de désappointement à répétition, élimé par la conscience du fait que ça ne changerait rien même si elle découvrait en lui un gouffre de jalousie. Sûrement est-ce mieux ainsi. Si elle peut se sentir désirée en tant que femme c’est déjà mieux que ce que d’autres — dont son propre fiancé — ont à lui offrir. Mais parce qu'elle ne voudrait pas qu'on prenne le mal-être et le besoin trop au sérieux, ses lèvres effleurent les siennes quand elle murmure : “ Got a better offer, mein Schatz? ” La main libre déjà dans le dos de Reeve tente de s’emparer de la bouteille tant désirée certes mais pas autant que l’homme en face d’elle, sourire mutin éclairant enfin son visage.
Reeve Dahlström

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Re: fill the void (reeve)  ·  18/05/21, 06:09 pm

Apparence faite d'un dédain exagéré, d'un air réprobateur et d'un frémissement réprimé dans les hanches et sous la poitrine. C'est tout ce qu'ils sont, et même s'il s'est pris au jeu par la force des choses, il regrette malgré tout que le monde soit à ce point immobilisé, interdit, inviolable dans ses préceptes désuets qu'ils se sentent obligés d'un rôle, même dans une sphère si intime. Pourtant il est accroché à ses sarcasmes, à ses répliques vicieuses enrobées d'humour piquant, et à son costar. Il aime autant que Lux s'entête. à paraitre. Il aime assister au spectacle qu'elle offre, fait de sourires hypocrites, de d'oeillades dédaigneuses et sensuelles à la fois, et d'une assurance peu commune dont il sait pourtant que ce n'est qu'un acte fabriqué. Il aime surtout voir les fissures sur le masque et la lumière qui en filtre.  On dit que tout serait si simple s'ils pouvaient être eux-même, mais Reeve ne sait pas même qui il serait sans les entraves.  Pour autant, il sait que ce n'est pas la stratège qui le stimule, mais la véritable Lux ; et c'est toujours elle qu'il désire. Il désire ses faiblesses, ses fébrilités, ses failles. Lorsqu'elle se courbe quand il frôle sa peau, quand elle frémit et soupir quand il prend sa taille entre ses bras.
En la contemplant, il ne parvient cette fois pas à se contenter des faux semblants auxquels il est d'ordinaire aussi attaché qu'elle. Il entend que la nouvelle de ses fiançailles inspire une frustration, une colère, mais il ne voit pas, ou pas assez. Lux ne donne pas assez, voire rien, et lui ne sait pas quoi faire de la nouvelle, à part s'en énerver à l'unisson avec elle, mais pas plus. Il aime se repaitre de la véritable Lux, mais il n'est pas disposé non plus à lui concéder le véritable Reeve, et ils se regardent en chiens de faïences, sans qu'aucun n'accepte de céder à l'autre, juste parce que. Ses doigts trouvent sa peau à la courbe la plus évidente, et refusent aussitôt de la quitter. Il cueille, un baume de petite satisfaction sur les lèvres, un frisson sur ce petit carré de taille qu'il s'approprie, et souffle sur sa joue : “ What a silly question. ” Il la considère longuement, en se convaincant à chaque coup d'oeil régalé qu'elle prêche le faux pour recueillir le vrai, et il n'est rien, si pas profondément honnête avec sa majesté. Du moins, c'est au moins ça qu'il peut lui donner. “ Never.  ”  Elle ne l'a jamais vraiment déçu. Jamais plus qu'un petit peu dérisoire dont il a aisément su s'accommoder. Peut-être ce soir, mais il savait qu'elle finirait par se soustraire à son emprise, quelle qu'elle fut, par un mariage politique, alors il se force à contrôler le tourment que la nouvelle lui apporte. Il sait aussi que ce choix n'est pas le sien, pourtant s'il n'est pas franchement déçu ou surpris, il lui en veut de ne pas provoquer la surprise en refusant purement et simplement. En ne profitant pas de son rôle, de son autorité presque divine, pour modifier le cours des choses, changer toutes les donnes, toutes les chances, le sort auquel ils se sont tous, à un moment, soumis. Si pas elle, alors qui ? Il lui en veut. Toujours lorsqu'elle ouvre les cuisses, à peine, mais juste assez, et qu'il doit se mordre l'intérieur de la joue pour contenir une avidité, une convoitise. La menace le transcende plus qu'elle n'effraie, et plutôt que de voir la lame, Reeve voit la cuisse. Le pli élégant de sa robe fendue juste assez, et la suggestion subtile que le tissu renferme. Son nez se fronce, un sourire vaincu glisse furtivement sur ses lèvres, et il détourne le regard d'elle pour une seconde, avant de la retrouver. “ Such temper. ” Il ne s'arrêtera pas de jouer, et certainement pas avec elle qui est plus attrayante que quiconque. Il est de ces hommes charmeurs, qui aiment autant la parade que le gain, et pour qui les plaisirs humains, ne seront jamais vraiment codifiés, cadrés. Et Lux n'est jamais plus belle que lorsqu'elle penche vers l'aliénation, ou lorsqu'il lit dans ses yeux que le jeu lui plait malgré qu'il ait l'avantage sur cette manche. La question qu'elle formule inspire une réponse évidente, mais il s'entend lui répondre que la demande sort de nulle part. Il voit là une envie qu'elle refoule férocement, parce qu'elle essaye tant d'être une si bonne fille pour son père et d'obéir, plutôt que de faire obéir. Le constat lui arrache un ricanement, et il se penche davantage sur elle, si c'est même possible, pour lui souffler une évidence :   “ Just say the word, ”  my love. Il le retient in extremis pour s'éviter une redondance, mais il est certain qu'elle saura le discerner dans la ponctuation, et probablement dans le sourire régalé qu'il lui offre. Aysar ne le verrait jamais venir, et passerait de l'autre côté sans bénéficier du privilège d'une dernière brise sur sa peau. Reeve lui ferait l'honneur d'un crime rapide, indolore, ni vu ni connu. Il a déjà tué, et des aussi importants. Il brûlerait le cadavre du roi du monde, pour les beaux yeux d'une femme. Y-a-t-il quelque chose qu'il ne ferait pas pour celle-ci ?
Et toujours ce verre. La volonté de le lui verser s'éloigne, puisqu'elle se rapproche davantage. Ses lèvres se pincent vaguement, et les yeux se régalent de son inénarrable beauté, pendant que les doigts s'affairent sur le col de sa chemise. Il écoute, mais s'occupe ailleurs, résistant à l'envie de prendre ses hanches entre ses mains et forcer un contact qui se serait tout sauf aérien. Ne veulent-ils pas, tous, se sentir vivant après cette guerre ? Il acquiesce distraitement à ses désidératas, et échappe un soupir aiguë de frustration à ses lèvres narguant les siennes, et un surnom attendrissant dans une langue qu'il exècre.  Reeve n'a plus souvenir de son coeur qui bat sous sa poitrine, pourtant il l'entend ici frapper lentement et péniblement contre ses tympans ; l'effet d'une muse, à n'en pas douter. Pour reprendre son propre contrôle, ou le perdre totalement une bonne fois pour toute, il considère Lux un moment, pendu à leurs lèvres que se frôlent, et ne font que ça : se frôler. Il retient un baiser qui lui brûle les lèvres, mais aboli le maigre interval son torse et sa poitrine d'un pas dans sa direction. Une main la soulève et l'oblige hors de son siège, et grâce à une coordination saccadée, mais maitrisée, coince Lux entre le mur, et lui. Ses lèvres hésitent, mais résistent malgré tout. Son autre main soulève sa robe et révèle la dague qu'il arrache à son fourreau. “ Who made you feel like you don't matter ?  ”  La lame valse entre ses doigts, précisant pour lui une menace à l'encontre de quiconque l'aurait affectée. Elle vogue et l'effleure à la gorge, y laisse une caresse délicate, au creux où il envisage de l'embrasser, mais s'y contraint. La dague retrouve son fourreau, et il se sert du prétexte pour laisser ses doigts s'attarder sur la peau de sa cuisse.   “ Maybe I should brand you.  ” suggère-t-il, amusé.  Laisser l'emprunte de sa main entre le galbe saillant qui termine la cuisse et commence la fesse, là où sa paume se repait à présent de la douceur de son derme. Il a le sigil de feu sous la manche, et il serait si simple, si anodin presque, de céder à son appel juste assez pour exprimer une possession, sans vraiment la blesser. Lui nuire, peut-être un peu, certes.   “ To remember me by.  ” Le dire force un sérieux regrettable dans le fond de ses prunelles, puisqu'il sait, ils savent, que c'est peut-être ce qui s'en vient. Ce moment est peut-être tout ce qu'ils auront d'intimité, d'ici à l'infini, et deviendra un souvenir une fois la porte fermée. Il regrette immédiatement de l'avoir rendu si réel, quand bien même reste-t-il certain qu'ils n'y arriveront jamais, à s'ignorer au point devenir anecdotiques. Et parce qu'il ne veut pas la laisser s'engouffrer dans cette porte, il cède enfin et lui abandonne un baiser. Attentionné, d'abord. Un second, plus enthousiaste. Un troisième, ouvertement avide. Le quatrième traine à peine, s'épargne plus de tension et le pousse à arrêter sa si belle course, et à s'écarter.   “ Now you can have your drink.  ” Avant de se tourner, il darde sur elle un regard satisfait. La bouteille débarrassée de son bouchon, la liqueur dans les verres qu'il glisse sur la table basse, et le voilà de nouveau à sa place comme si n'avait pas même tremblé.
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Re: fill the void (reeve)  ·  19/05/21, 01:14 pm

Même s’ils savent tous les deux parfaitement qu’elle ne commanditera pas ce meurtre-là, pas comme ça, pas maintenant en tous cas, Lucretia se satisfait de la réponse de Reeve qu’elle pense sincère. Elle se satisfait toujours de ses démonstrations de loyauté, de ces assurances qu’il fera encore tant et tant de choses pour elle, sans hésiter. Car quoique tout humain du Haut lui doive techniquement une certaine allégeance, elle ne compte que sur les doigts d’une main voire deux ceux dont elle pense le serment sincère et moins nombreux encore sont-ceux pour lesquels cela va au-delà du titre dont elle a hérité bien trop tôt. Elle aimerait voir dans sa réponse si spontanée, si évidente, la marque d’un certain plaisir tout personnel qu’il aurait à se débarrasser de son promis, mais elle sait que ça ne veut rien dire : rares sont les choses qu’il lui refuse. Peut-être est-ce pour ça justement qu’il est son trésor, surnom très recherché pour celle qui ne parle sinon aucune bribe d’allemand, sa propre langue profondément latine avant tout. Effort qu’elle prétend minime mais qui n’est pas sans signification, comme le choix même du mot, quoique, si prise au piège, elle pourra toujours arguer chérir les innombrables talents plutôt que l’homme lui-même. Ils sont aussi bons joueurs l’un que l’autre finalement, et elle peut presque sentir, dans les souffles qui les séparent encore, la tension et l’effort conséquent pour ne pas lui céder. Aussi arrogante que lui dans ses victoires, la risette de Lucretia s’agrandit doucement, comme pour mieux rendre ses lèvres irrésistibles et tenter le démon. Il ne rend pas les armes pour autant, toujours parvient à la surprendre, d’un mouvement rapide et calibré, l’échine nue de Lux trouve le mur sombre et froid. Le souffle devient souffreteux, haletant, impatient. La bouteille est oubliée lorsque la main de Reeve ose soulever la robe, venir chercher l’arme dévoilée un plus tôt, la lui voler sans permission. “ Who made you feel like you don't matter ?  ” Everyone, pourrait-elle souffler, sans mensonge. Everyone else but you. Et elle pourrait semble-t-il, si elle le voulait, si elle répondait, l'envoyer en carnage la venger. Rares sont les véritables coupables cependant, le sentiment qu’ils provoquent n’étant pas recherché, elle le sait, juste une vérité à laquelle elle se confronte dans chacune de ses relations ou presque. L’impression de compter sans compter, d’être importante mais pas valorisée. L’impression que la Stratège est respectée, mais la femme trop vite oubliée.

La lame vient flirter avec sa gorge où son pouls affolé pourrait presque devenir visible soudainement, sa poitrine se soulevant tout contre le torse de Reeve avec force. L’on pourrait y voir de la peur, mais jamais face à lui. Jamais comme ça en tous cas. Elle sait de quoi il est capable pour l'avoir vu de ses propres  yeux, pour l'y avoir envoyé, aussi. Mais son intégrité physique ne la préoccupe pas quand il est là, au contraire se sent-elle toujours en sécurité en dépit des quelques marques qu’ils ont pu parfois s’offrir dans un oubli passionné. C’est plutôt les dégâts intérieurs qui l’inquiètent. Le nœud dans son ventre et l’assombrissement de ses pupilles quant à eux n’ont rien avoir avec la peur de la dague et la brûlure glacée qu’elle laisse derrière elle quand il la range finalement — presque trop vite à son goût. Sans trop de surprise, les doigts de Reeve ne quittent pas tout de suite leur cachette sous sa robe néanmoins, préférant venir faire frémir la chair tendre de sa cuisse, arracher un soupir à sa proie. “ Maybe I should brand you. ” Les sourcils se soulèvent, indignation ou défi, elle-même n’en est plus certaine quand bien même elle est tout à fait consciente de ce que devrait être sa position officielle. “ You wouldn’t dare. ” souffle-t-elle sur le même ton amusé, le même ton travaillé. Elle sait qu'il oserait sans peine aucune. C’aurait déjà été une mauvaise idée un mois plus tôt, ça l’est encore plus désormais. Pourtant, y a-t-il un millimètre de son derme qu’il ne possède pas déjà ? L’ignore-t-il véritablement ou fait-il semblant pour la préserver ?  “ To remember me by. ” Vent glacé sur la chaleur grimpante du corps de Lux, lumière qui s’éteint brièvement dans ses yeux alors que le sérieux dans les prunelles de son amant taillade sa poitrine. Ce n’est rien qu’elle ne pouvait voir venir, ce n’est rien qu’elle ignore ; le fait qu’ils finiront par mettre tout ça de côté, par obligation ou bien par lassitude. Ce n’est cependant rien qu’elle voulait entendre ce soir alors que déjà tout ce qui lui tient à cœur lui est arraché, un à un par la vie. Pas le temps de se morfondre néanmoins, qu’il décide contre toute attente de lui céder enfin un baiser. Puis deux puis trois puis quatre. Et elle répond à chaque vague, à chaque rythme différent, sans hésiter, pas même un instant. Même armée jusqu’aux dents, ça ne compte jamais face à Reeve, c’est toujours le bouclier qui tombe le premier. Elle se rendra toujours. La carapace craquèle dès qu'il la touche. Et de la caresse à l’avidité qu’il lui offre, elle espère qu’aucun au revoir n’y est doucereusement niché.

“ Now you can have your drink.  ” En veut-elle seulement encore ? Essoufflée, un rien défaite, elle ne se détache même pas du mur alors qu’il s’éloigne, les sert et se rassoit bien gentiment à sa place. Comme s’il ne venait pas de souffler sur ses braises. Elle ne fait que l’observer, prétendument indifférent — quoique quelque peu satisfait quand même — de la tempête laissée derrière lui. Elle tente de remettre de l’ordre dans ses pensées, d’étouffer le pincement dans sa poitrine. “ How generous. ” Ironie amère pour masquer déception et anxiété. Peut-être préférait-elle encore la colère sourde qui l'animait un peu plus tôt. D’un coup d’épaule elle s’arrache à son dossier froid pour s’avancer vers le table, attraper son verre, toujours debout face à lui. Elle respire les effluves du brandy, esquisse un vague sourire en y trempant ses lèvres. “ You think I need something to remember you by? ” ose-t-elle enfin se dévoiler, contre toute attente, quoique sous couvert d’accusation, appuyant une cuisse contre la table sans pour autant s’y asseoir, profitant simplement de sa hauteur, maigre avantage que ce puisse représenter face à lui. Il est toujours meilleur qu'elle à ces jeux-là. Lux, elle, a toujours peur de se brûler les ailes avec lui car toujours filtrent quelques émotions à travers le masque. Pourtant, elle s'expose sciemment cette fois, elle ose, un peu au moins, parce que si ce soir est le dernier qu’ils partagent, elle préfère encore savoir ce qu’il en est. “ Do you? ” Elle ne regrette pas l’ambiguïté de la question, à la fois insistance à obtenir réponse et façon de la lui retourner. L’oublierait-il si facilement, lui, si elle cessait de venir ? Oublierait-il son parfum, le goût de sa peau, s’ils ne se contentaient jamais plus que de parler ? Saurait-il si facilement la regarder autrement ? Elle se penche vers lui, suffisamment pour que ses cheveux détachés effleurent ses épaules. “ I’m not your whore for you to brand me. ” susurre-t-elle, en espérant avoir rêvé l'infime pointe de quasi-regret dans le fond de sa voix. Elle a l’envie furieuse d’ajouter qu’il ne pourra non plus la remplacer si facilement et ne s’en abstient que parce qu’elle aurait peur que ça sonne comme un mensonge. Elle soupire et se redresse, décide de tremper ses doigts plutôt que ses lèvres dans son verre, pour cueillir quelques gouttes ambrées et venir les déposer, comme du parfum, sur ses poignets et le creux de son cou. “ I know you hate to waste a good drink.” provoque-t-elle en s’installant plus franchement sur la table après avoir vaguement considéré ses genoux. Elle laisse ses jambes se balancer dans le vide, les mains posées à plat à côté d’elle. Et parce qu'il n'accoure pas assez vite ; et parce que, en dépit du poison ardent avalé, le sang demeure désespérément glacé depuis qu'il a ne serait-ce que sous-entendu un adieu : “ Am I to understand you are done with me then? ” Elle sait que non.
Elle aimerait savoir, aimerait être certaine que non.
Quoi qu’il arrive, ils devront continuer de se voir, de se connaître, il travaillera encore pour elle, la confiance forgée pendant la guerre ne pourra mourir que dans les mêmes circonstances, pas avant. Mais la bague encore lovée dans son écrin de velours, pas si loin d’elle, sur cette même table, changera-t-elle vraiment tout le reste ? Ce devrait sans aucun doute être la raison principale de sa visite ce soir que de mettre un terme net à tout ça, mais ça ne l’est pas. Et malgré la confiance presque arrogante qu’elle a taché d’insuffler à sa voix, elle ne saurait comment réagir s’il répondait par l’affirmative. Elle n’est pas encore prête à lui dire au revoir. Et peut-être, réalise-t-elle, est-ce précisément pour recueillir de sa part une assurance qu’elle n’aurait pas à le faire, qu’elle est venue. Tell me it doesn’t change anything. Même si, bien sûr, ça change tout.
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Re: fill the void (reeve)  ·  27/05/21, 06:50 pm

“ I would,  ” assure-t-il, si des fois elle a besoin d'une confirmation au-delà de toutes les preuves qu'elle a déjà dans les mains. Reeve ne cultive pas l'hésitation, c'est même ce pourquoi il a fait un soldat formidable, et le trait s'aggrave dans la sphère personnelle. Il riposte aussi franchement aux provocations, souvent comme un chien fou, alors il l'avise en silence, d'un regard toutefois diverti, de ne pas s'aventurer sur un terrain où il est certain qu'elle ne l'emportera pas. Lux obtient tant de lui et souvent ; plus qu'il ne daignera l'admettre. Parfois parce qu'elle est douée, et lui n'est qu'un homme. Fréquemment parce qu'il aime autant lui laisser l'avantage et se divertir de son enthousiasme. Ses victoires à lui se résument à des fractions, des bribes, des débris. Tout ce qu'elle lui cède de terrain, qu'elle s'en rende compte ou non. Lorsqu'elle lui donne plus d'elle à posséder, peut-être à chérir, ne serait-ce que pour une poignée de minutes. Lorsqu'ils s'offrent le privilège d'oublier qui ils sont et ce qui est décent, ou font semblant de s'appartenir, ici, à l'écart du monde. Il gagne dans les soupirs qu'elle ne parvient pas à réprimer, dans les regards attentifs qu'aucun maquillage ne pourra grimer, et les tendresses dont il craint désormais qu'elle devra les donner à un époux plutôt qu'à lui.
La cure dans un verre, un autre et probablement pas le dernier, puisqu'il sent sa détermination faiblir et son paraitre faner à ses lèvres encore tièdes de leurs baisers. S'il ne regrettera jamais de l'embrasser, il déplore cependant tout l'effet qu'elle lui fait. L'ordre de ses priorités qu'elle bouscule, le coup de pied phénoménale qu'elle fout dans ses convictions et sa volonté de ne serait-ce que lui résister, au nom des codes qu'ils sont tenus de respecter. D'abord pensif, il cache ses réflexions et ses lèvres derrière le rebord de son verre, et prétend humer les effluves de l'alcool. Il se bat contre lui-même, ou les battements de son coeur qui empêchent toute concentration, mais il est rendu sourd pour son propre tintamarre et ragerait presque. Heureusement, il y a le cognac. Une gorgée fait à peine l'affaire, et Lux ne le ménage pas avec ses attitudes et ses interrogations ; et il lui concèdera volontiers que c'est de bonne guerre. Ses yeux s'accrochent au carré de cuisse qui blanchit contre la table, et il marmonne distraitement : “ Who knows, ” Ils passent tant de temps à s'induire en erreur, se désorienter pour mieux se donner l'illusion d'un contrôle sur ce qu'ils sont, qu'il est désormais impossible de démêler ce qui est un loisir. Un appel de la chair, de ce qui est authentique, viscéral. Une loyauté sans faille d'une passion ; quoi qu'à leur niveau, l'un n'ira plus sans l'autre. Elle pourrait avoir le monde, et s'il donne à croire qu'il ne se trouve personne de plus conscient, ce de façon parfaitement stupéfiante, de ses charmes et atouts, Reeve n'en demeure pas moins un pion parmi d'autres. Et un qui connait sa place ; insignifiante, quoi que confortable. Il est cavalier dans un jeu où elle est dame, quand bien même a-t-il toute l'étoffe d'un roi. Comme à chaque fois, il sent le moment où ils se cèdent. C'est comme franchir la ligne, si celle-ci faisait un bien fou dont ils devraient avoir honte. Le ton est à l'amertume, pour ce qu'il appréhende de la voir moins à compter de ce soir, et sait qu'il devra en revanche subir davantage les apparitions publiques et les déclarations de faux amours auxquels on n'aurait jamais pu le préparer. Forcé dans le rôle de l'amant-spectateur, ou l'ex, selon ; et si Lux a brillé de son côté à l'époque, lui n'est pas certain d'être capable de lui rendre la faveur.
L'attente d'une réponse de sa part se prolonge, puisqu'il se perd dans l'analyse, et peut-être un peu dans la boisson. Un soupir s'écrase dans son verre, provoque des vagues sur le liquide. Comment pourrait-il l'oublier ?  Alors même qu'elle est systématiquement sous le nez de tous le monde même lorsqu'elle n'essaye pas. Bien sûr, il s'attend à ce que la question ne soit pas là, et justement. Faute de trouver les mots juste, ou le cran de les dire, Reeve glisse sur elle un regard sombre, témoin du tourment qui le traverse. Son index tapote nerveusement sur l'accoudoir de son siège, et il entreprend de se pencher dans sa direction lorsqu'elle le rejoint à mi-chemin et qu'ils se trouvent dans le secret de ses lourdes boucles brunes. “ Well, a little something to help wouldn't hurt,  ” lui glisse-t-il, dans une tentative de lui inspirer un baiser qu'il sait mériter ; en souvenir du bon temps qui semble tirer à sa fin.
Usually, we brand wifes with rings to show dedication, not whores. Il s'entend le lui dire, mais la réponse reste vicieusement logée dans sa gorge, et alors qu'il retrouve le dossier de son siège, il préfère plutôt :   “ I never called you a whore, nor would I ever want to. ” Et il règlera son compte à quiconque osera le mot pour la qualifier. “ I just like the idea of your future husband being cockblocked by the print of my hand on your ass. ” Un sourire canaille étire ses commissures. Pas que ça devrait arrêter quiconque, mais au moins il y aurait quelque part une trace de la possessivité qu'il réprime péniblement dans le vif de l'instant et dont elle ne pourra, malgré ses efforts, jamais se défaire.
Le rituel est tout sauf innocent, et il y assiste avec le plus grand intérêt. Quelques gouttes dans la nuque, d'autres sur les poignets, comme un parfum de dégustation, un bouquet à grignoter. Lux flirt comme on danserait. Chaque geste est mesuré, délicat, subtil, mais pas innocent. Elle lui fait l'impression de performer un rite magique, et s'il existe quelque chose qui ressemble à une potion de désir, c'est elle qui en a la formule triomphante. Toutefois la question tranche sa contemplation passionnée et scrupuleuse, et son premier réflex est de froncer un sourcils. Il réalise qu'ils ne voyaient pas leur tête-à-tête du même angle ; lui était résigné, elle préoccupée. Il y a pour lui des évidences qui transpercent, malgré qu'ils ne se disent rien. Qu'elle puisse croire qu'il soit prêt à la mettre à la remise lui semble absurde à ce point qu'il étouffe péniblement un rire, et s'oblige à garder un sérieux au moins relatif. “ Not when you tease me like that, I'm not. ” Un rictus étire sa commissure, alors qu'il se penche davantage vers elle. “ Is it concern, I see ? ”  Cette audace. Ce n'est probablement pas tout à fait ça ; à moins que ? Mais il se repait des sous-entendus qu'ils savent tous deux qu'ils sont là, à trainer, lambiner entre eux. “ Do you want me to make things easier for you ?  ” Être le bon soldat, le bon gars. Celui qui connait sa place, sait tenir son rôle, même s'il a toujours été question qu'il soit dans l'ombre, qu'il y reste et qu'aujourd'hui, il n'a jamais été plus difficile de s'y astreindre. Malgré tout tenté et plus possessif qu'il ne daignera l'admettre, il glisse une main audacieuse vers elle. Ses doigts la frôlent  au genou dans un témoin de tendresse calculé, avant qu'il ne l'agrippe à la hanche et l'attire sur le seul trône dont elle devrait se soucier ; ses genoux. “ I won't, ” fait-il, sur le ton de la promesse. Il a fait d'elle une amante lorsque Tassya était toujours vivante, et considère qu'il est tout naturel de lui rendre le privilège, quand bien même n'est-il pas certain d'être à l'aise avec l'idée de la partager. “ I'm not the one getting married. It's not my call to make, love. ” Et s'ils s'accordent sur une chose, c'est probablement que la décision qu'elle doit prendre doit impérativement être la bonne ; les retours en arrière n'étant pas le genre des deux maisons. L'histoire tournera cette simple phrase en dérision sous peu, mais il profite de l'angle dont il bénéficie pour se dédouaner d'une décision qui, encore, n'est pas la sienne. Toutefois pour l'inspirer et faire passer  son intention, il succombe volontiers au piège qu'elle lui a vicieusement tendu, et son visage trouve sa nuque. Il retrouve les parfums divinement entrelacés de l'alcool et le bouquet d'arômes entêtants qui n'appartiennent qu'à elle, et dont il est fou. “ Then again, I feel like we're too far gone for anything platonic,  ” finit-il par admettre, dans le creux de son cou qu'il habille de quelques baisers. Malgré tout ce dont il est capable, le meilleur comme le pire et ce à chaque opposé dramatique du spectre, il a peut-être, peut-être une faille ici. Un comble, pour un assassin, que de pouvoir commettre tant d'horreurs, mais être potentiellement désarmé dans une relation avec une femme. Et quelle femme.  “ Mostly when you taste so goddamn good, you wicked tease.   ”  Par réflexe, son étreinte autour de sa taille se resserre, et il échappe un soupir de confort dans sa nuque.
Lucretia Mulver

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Re: fill the void (reeve)  ·  01/06/21, 08:39 pm

La fausse assurance est le bouclier préféré de Lucretia face à Reeve, même si c’est aussi celui qui a tendance à se fissurer le premier, bien malgré elle, laissant libre le chemin droit vers son cœur. Et il s’effiloche à grande vitesse quand, loin d’une réponse immédiate à sa question pleine d’une inquiétude qu’elle espère très bien masquée, il étouffe plutôt un rire. Rien de moqueur dans les yeux, s’efforce-t-elle de noter pour se rassurer un peu, et il est vrai qu’il se reprend très vite, mais pas assez pour que sa contenance ne défaille pas une poignée de secondes, faiblesse impardonnable remplacée par une flamme dangereuse dans le fond des prunelles. Vexation colérique plus malléable que la blessure triste qu’un simple éclat a pu lui infliger. “ Not when you tease me like that, I'm not. ”  C’est vrai qu’elle joue et c’est vrai qu’elle le fait exprès, de quelques gestes mesurés et gracieux, elle essaye de lui rappeler ce qui viendrait certainement à lui manquer s’ils ne se fréquentaient plus. Elle a beau perdre la face et la raison, parfois, devant lui, ce qu’elle sait sans le moindre doute c’est qu’il la trouve désirable. Ce n’est pas la réponse espérée, mais c’est la réponse attendue, avec pragmatisme quoiqu’un brin de déception. “ Is it concern, I see ? ” Elle fronce les sourcils et redresse un peu le menton, avec tout l’air de dire que la supposition est tout à fait ridicule, quand bien même ils savent tous les deux qu’elle est vraie. Si elle lui concède souvent beaucoup, il doit savoir que ça, elle ne l’avouera pas.  “ Do you want me to make things easier for you ? ” It depends, devrait-elle répondre, si elle savait encore être honnête. Ça dépend ce qu’il veut dire exactement, ferait-elle mine de ne pas comprendre. S’il s’agissait de rendre les choses plus faciles pour elle en se débarrassant d’Aysar sans attendre d’ordre de sa part, elle ne dirait pas non. S’il s’agissait de renoncer à elle pour qu’elle n’ait pas besoin de le faire, la réponse reste douloureusement coincée dans le fond de sa gorge. Et elle y restera, pour peu qu’il l’effleure et la touche, pour peu qu’il la prenne et la garde contre lui, sur ses genoux. Pour peu qu’il lui fasse tout oublier, si ce n’est que pour ce soir de ses tourments et ses attaches forcées. Le soupire de satisfaction que ça lui arrache ne s’invente et ne se retient pas.
“ I won't, ”  et il est presque solennel ce faisant, à tel point que Lucretia se retrouve presque à se demander à quelle question il répond là, si ce n’est peut-être à celle qu’elle n’a pas osé formuler. Good boy susurrerait-elle presque alors qu’il promet de ne pas lui rendre les choses faciles. À la place, le nez se fronce un peu, pour faire croire à de l’agacement ; l’impatience de la reine quand son général refuse de faire son travail. Le soulagement de la femme quand l’amant promet que ce n’est pas lui qui la repoussera le premier.  “ I'm not the one getting married. It's not my call to make, love. ”  La moue est sincère pourtant, quoique quelque peu retenue, comme s’il y avait un fossé entre les fiançailles et le mariage, que son esprit n’était pas prêt à franchir, boudant encore cette simple réalité — tout comme elle boudait le fait de nommer le benjamin Shah, plus que son fiancé, son futur mari. Comme si, aussi, celle à qui on a précisément laissé le choix de rien, s’angoissait profondément de celui qu’on veut bien lui donner, qui n’en est pas vraiment un et qu’elle n’a pas envie d’accepter. Elle pourrait mentir ce soir, elle pourrait se bercer d’illusions jusqu’au mariage et même encore un peu après, quitte à prendre des risques, mais ne savent-ils pas déjà comment ça finira et ne serait-il pas plus sage à tout point de vue et pour tout le monde de faire le bon choix dès ce soir ?  “ And we both know what that call would be if it were. ”  Puisqu’il a déjà été fait, puisque c’est pour ça qu’ils en sont là désormais. Ne lui doit-elle pas de lui rendre la pareille ? Que seraient-ils aujourd’hui, s’ils s’en étaient tenus à la raison, pendant la guerre ? Se seraient-ils trouvés plus tard, ou serait-il resté pour elle, un regret amer, à peine atténué par l’assurance d’avoir fait ce qu’il fallait ? Que d’interrogations inutiles, qui s’envolent si rapidement, si facilement comme tout le reste de ses résistances. Comment se refuser à lui quand il tombe dans son piège et l’emporte dans sa chute, de son souffle et de ses lèvres dans sa nuque.

“ Then again, I feel like we're too far gone for anything platonic, ”  Elle manquerait presque de l’entendre, sous le vacarme que lui semble faire son corps, entre le tumulte de son myocarde contre ses tympans et les frissons et soupirs à peine retenus face à l’assaut de ses lèvres contre sa peau. Elle l’entend pourtant, assez pour que justement le boucan cesse un instant quand elle retient son souffle, comme pour mieux traiter l’information, décortiquer le choix des mots. Sourire secrètement victorieux de cette faille à moitié reconnue, enfin.  “ Mostly when you taste so goddamn good, you wicked tease. ” Un petit rire lui échappe, mélange d’amusement et de fierté,  “ You like a tease…”  taquinerie susurrée, mais étouffée quand il resserre son étreinte autour de sa taille et que de son souffle chaud il électrifie sa chair avide. “ Don’t let go…”  requête farouche dans un soupir spontané, aussitôt regretté, mordu à même la lèvre, mais trop tard pour le reprendre. Tant pis. Elle dira qu’elle ne parle que de ses mains sur elle, que de ses lèvres dans son cou. Que de ce moment, que de ce soir. Rien de plus. Et comme pour mieux s’ancrer dans le présent et pour l’inviter à ne pas la lâcher, à la serrer un peu plus contre lui, elle s’installe un peu mieux sur son siège préféré, genoux sur la banquette, encadrant ses hanches, la dague lovée entre leurs cuisses ; ses mains trouvent tout naturellement ses épaules puis sa nuque dans l'espoir vain de le distraire, de lui faire oublier ce qu'elle a dit. “ You can’t keep your hands off me, can you? ”  reprend-elle avec plus d’assurance, le ton joueur, quand bien même la satisfaction qu’elle en tire est à peine masquée. Good, entend-on dans son sourire, dans le mouvement de ses doigts qui remontent dans sa nuque et vienne jouer avec ses cheveux. Elle ne résisterait décidément pas mieux à l’accusation inverse. “ I guess it is kind of all or nothing between us. ”  songe-t-elle à voix haute, sans se départir de la risette qui lui tord les lèvres, quand bien même le regard s’assombrit un peu, quand elle ne peut s’empêcher de voir à quel point c’est faux. S’ils sont peut-être encore capables de n’avoir rien, ils n’ont pas, n’ont jamais eu et n’auront jamais tout. Elle pourrait corrompre tous les Augures du monde qu’il n’y en aurait pas un pour nier cette conclusion. Tout au mieux ont-ils un bout de quelque chose, à peine une moitié de tout, dont elle se repait malgré tout, affamée qu’elle est. Et elle ne saurait pas renoncer à ce qu’ils ont su se  grappiller l’un de l’autre pour en revenir à quelque chose qu’ils n’ont jamais été : platoniques. Au moins peut-elle en partie se satisfaire de savoir que lui non plus. Elle n’a pourtant jamais voulu faire de lui un compagnon de misère. “ Maybe I should brand you, hm? ”  muse-t-elle en s’écartant un peu. Car c’est elle qui s’en irait s’il fallait partir. Mais aussi, surtout, parce que c’est elle la créature de pouvoir ici, qu’elle le veuille ou non, c’est elle qui pourrait si facilement le marquer comme sien, chasse gardée quand bien même un anneau à son doigt la lierait à un autre. Ce genre de méfait que tout le monde sait à demi-mot, mais que personne ne condamne, parce que tout le monde fait pareil, surtout ceux qui siègent si haut dans la pyramide sociale. Preuves en sont les bâtards qui courent aussi bien les rues du Haut que du Bas. Non qu'elle ait la moindre intention de contribuer un jour à étoffer les rangs des Vibora. Ses paumes glissent, de la nuque à la mâchoire pour lui faire relever la tête, tirant toujours un plaisir certain à le surplomber, à le faire lever les yeux, vague illusion de pouvoir qu’elle détiendrait sur lui. Ses lèvres sont douces contre celles de Reeve, quand elle leur offre à peine plus qu’une caresse avant de venir titiller la chair de ses dents, comme pour lui montrer comment elle pourrait passer à l’acte, s’il disait oui. Elle le libère rapidement cependant pressant ses pouces sur ses pommettes, insensible aux picotements de sa barbe.  “ Or, you know…I could always wear a turtleneck or something for a few days. ” propose-t-elle plutôt, faussement nonchalante, sans attendre de réponse de sa part, parce qu’elle préfère ne pas savoir s’il y aurait quiconque à décourager de le toucher, de l’embrasser, s’il y aurait quiconque pour le remarquer si jamais elle osait poser son sceau sur lui. On ne peut marquer que ce que l'on possède. S’il devra la partager avec Aysar, elle ne veut pas savoir si, même depuis qu’il est veuf, elle n’a que des fragments de lui, elle aussi. Elle préfère encore, s’oublier dans une étreinte passionnée, dans laquelle elle pourra prétendre que la possessivité avec laquelle il la marquera voudra dire quelque chose, de plus fort, de plus vrai que tous les vœux et toutes les promesses du monde. “ Unless you were really dead set on that hand print idea.” plaisante-t-elle en laissant traînant ses lèvres sur sa mâchoire puis son cou. “ Not that I think it'd take that much to cockblock him. ” Elle est même plutôt certaine qu'aucun effort ne sera nécessaire pour ce faire. Non qu'elle ne s'en plaigne.
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