nom, prénom herne, nom de famille illustre qu’elle porte la tête haute. branche aînée, de la haute, le dos droit, les épaules relaxées. jj, la blague, tentative d’émancipation. joséphine judith, pour ses parents, qui sont bien les seuls à s’embarrasser de ce prénom si long. elle s’échappe en tailladant les syllabes, en accolant les initiales. fait un pas de côté pour échapper au carcan familial qui pèse parfois lourd sur des épaules frêles.
tw expérience scientifique, manipulation, ptsd, mention de traitements médicaux.
âge, date de naissance. 21 juin 1996, quart de siècle, poussière d’étoile, elle n’a pas vu le temps passer ; la guerre a mangé une partie de sa vie qu’elle ne pourra jamais rattraper. elle ne sait pas si elle le souhaite, de toute façon : elle ne peut regretter le chemin qu’elle a trouvé.
clan. herne, comme un sceau apposé contre sa peau, tout au creux de ses os, sa famille est un étendard qu’elle porte fièrement, incapable de s’en détacher totalement ; même le mariage, pour elle, s’apparenterait à une punition : épouser quelqu’un, ce serait perdre son nom et elle n’est pas sûre de le tolérer. elle n’est pas certaine d’avoir le moindre bout d’elle-même à donner avant de risquer de s’effacer.
statut civil. célibataire dans l’âme, elle a fuit les discussions de mariage en plaidant la religion et la guerre ; terrifiée à l’idée de s’ouvrir à quelqu’un, elle sourit pour masquer les fêlures, prie pour oublier les fissures.
occupation/activité. augure, elle partage ses journées entre l’étude approfondie des textes sacrés et ses devoirs religieux, à la recherche de plus de connaissances, encore et toujours, ses pieds délicats dans les traces de géants de ses ancêtres. saturne la tiraille, dernièrement, présente dans les auspices sans qu’elle ne parvienne à l’expliquer.
traits de caractère. à une époque, jj avait tout de la parfaite héritière. froide, presque inaccessible, elle se complaisait à se penser intouchable, inatteignable, comme protégée par la barricade de fierté et de rationalité qui l’enveloppait. ce n’est plus le cas, maintenant, ou en tout cas plus tout à fait. en apparence tranquille, jj bourdonne d’une anxiété qu’elle ne se permet jamais de formuler. toujours en mouvement, elle passe son temps à observer ce qui l’entoure dans un effort de repérer les signes, d’interpréter les mouvements ; si sa foi est réelle, ce n’est pas la raison principale de sa vigilance : l’idée de subir une attaque lui retourne l’estomac et même la trêve signée n’a pas su étouffer cela. après avoir passé le gros de la guerre à soigner les blessés, jj a des cadavres peints sous les paupières et elle ne parvient pas à s’en débarrasser. noctambule, jj déambule dans les rues pour rencontrer des gens, s’extirper des corps qui entravent sa mémoire. elle remplace les morts par des gens vivants, tente tant bien que mal d’altérer le cours du temps. c’est facile, parce qu’elle a toujours été curieuse, facile parce qu’elle aime poser des questions, chercher encore et encore, fouiller, toujours, creuser plus profond. c’est facile parce qu’il suffit de changer d’angle, de transposer tous ses questionnements aux humains, de délaisser les sciences, le froid, le cartésien. facile, ou peut-être pas ; jj a toujours été douée pour raconter des mensonges afin de se rassurer.
carte du tarot. le bateleur, endroit, énergie folle qui vibre dans ses veines, besoin de vivre et d'exister, besoin d'accomplir quelque chose, envie de sauver, frisson sauvage qui la parcourt sans jamais se stopper, sourire à s'en déchirer la bouche malgré la douleur, malgré la fausseté.
crédits. lev (ava), vocivus (icon)