New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
city dark urban fantasy, 16+. / 1 rp par mois. / pas de minimum de mots. / le forum est configuré UTC−4 (heure canadienne) / drama inrp, not irl. stay fresh.

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 in memoriam ( aysar )

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Mafalda Gil

Mafalda Gil

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in memoriam ( aysar )  ·  08/06/21, 10:25 am

IN MEMORIAM / @aysar shah
tw: évocation de la mort

son téléphone se met à vibrer pour la trentième fois de la journée, provoquant chez elle un air contrarié teintant son regard d’une couleur assassine. si elle était de ces personnes impulsives, elle aurait certainement déjà jeté le téléphone par la fenêtre du laboratoire. mais elle n’en faisait pas parti alors, elle se contente de l’enfouir au fond de la poche de sa blouse dont la blancheur ferait pâlir de jalousie la meilleure publicité de lessive.

le numéro de téléphone est personnel, de celui qu’elle ne donne que lorsqu’une amitié est scellée sous un grand platane d’une centaine d’années. c’est comme ça qu’elle se formalise l’amitié : un grand platane solide, paisible et résistant aux vents et aux orages. et des platanes, il n’y a en plus beaucoup sous lesquels elle peut encore se réfugier. il y a encore les bras de Mara sans aucun doute. quant aux autres ? il faut croire qu’un platane ce n’est pas si solide que cela en a l’air. les platanes ont pris feu, et il ne reste plus que les cendres éparpillées, gaspillées. il y a en a quelques-uns qui sont encore debout qu’elle aperçoit au loin mais qu’elle a finit par de plus approcher parce qu’elle a changé mafalda et elle s’est éloignée, souvent contre son gré.

le correspondant a laissé un message vocal, encore un. elle ne les écoute pas, mais elle ne les efface pas. elle a arrêté d’effacer ses messages vocaux parce qu’elle avait fini par se rendre compte qu’un message vocal avait un pouvoir que l’on sous estimait. elle les écoutera un jour quand l’avenir sera sombre et douloureux - faudrait-il encore qu’elle soit toujours en vie à ce moment là.

— tu vas au temple de mars, ce soir ?
la voix de sa collègue, jane rebondit contre ses tympans, légères crispations.
mafalda ne prend pas la peine de lever les yeux de son microscope.
— j’imagine oui, comme tout le monde, non ?
à près tout, on a tous perdu quelqu’un pense-t-elle brutalement juste après avoir retourné la question à jane. le ton de sa réponse pourtant semble neutre et particulièrement détaché, mais si on tend l’oreille, pour de vrai, pas pour le jeu social qu’on se livre sans cesse, on peut percevoir une légère variation, d’un demi-ton qui rendait le tout un peu faux. mais pour ça, il faudrait savoir écouter. elle se donne un air, de celle qui se tient à distance, pour ne pas sombrer, ne pas flancher.

elle se rappelle de l’ironie brutale qui la transperça quand elle avait ouvert l’enveloppe, invitation presque royale à pleurer nos morts. parce que fallait-il en plus que ça soit eux aussi qui lui dictent quand elle devait s’en rappeler. elle s’en rappelle mafalda, tous les jours depuis le début de la guerre, depuis la première vie qu’il lui ont prise à savoir, la sienne. pas vraiment eux, pas vraiment les autres. tous autant qu’ils sont.

c’est pour ça, les trente messages vocaux, pour savoir si elle serait bien là, si elle viendrait le chercher pour qu’il y aille ensemble. c’était souvent le même argumentaire, si tu ne le fais pas pour moi, fais-le au moins pour ta mère et ton frère. — papa, ça suffit. tu vas prier et puis quoi, qu’est-ce qu’il va se passer? je vais te le dire ce qu’il va se passer, absolument rien. vasco ne va pas revenir parmi les vivants. elle avait cédé, fatiguée et lui avait hurlé dessus en plein repas. elle n’y arrivait plus avec son père, tout était devenu plus difficile maintenant que maman n’était plus là. elle l’évitait, il le savait.

— si tu veux, on peut y aller ensemble
du tac au tac
— c’est gentil, mais j’ai une course à faire avant de m’y rendre.
un sourire pour paraître empathique.
elle n’a pas vraiment une course à faire, mais elle n’avait pas envie de s’infliger en plus de la compagnie de son père, celle de jane. jane, l’ingénue dont la voix de crécelle l’a rend particulièrement détestable, mais c’est pas vraiment de sa faute. mafalda le sait, c’est juste cette voix, quoi.

alors elle enfile son imperméable, parce que le ciel menace la terre. et elle est venue planter son corps, non pas pour qu’il prenne racine, au milieu du temple de mars. deux heures en avance et laisser l’air pénétrer ses poumons. pour pleurer encore une fois à l'abri des regards curieux et indiscrets.

seule avec le poids de son chagrin.
seule avec ses blessures qui ne cicatrisent pas.


Aysar Shah

Aysar Shah

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· pseudo : kidd, faustine (she/her).
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· clan : shah — blood debt for the mulvers for the last fifteen years.
· birthday : december 31 (30)
· occupation : works as a nurse, specialized in defensive and healing magic.
· civil status : engaged to lucretia, but falling in love with someone else ¯\_(ツ)_/¯
· tarot card : the hermit, down side — stands behind, loner, uneasy with contact.
epitaphe :


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and evil thoughts.


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· style rp : rythme aléatoire, dialogues en français et anglais (mostly), troisième personne du singulier [complete - harjwan, odalis, lucretia, oney, mafalda, emelia, mara].
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Re: in memoriam ( aysar )  ·  08/06/21, 07:28 pm


in memoriam@mafalda gil
You taught me the courage of stars before you left
How light carries on endlessly, even after death
With shortness of breath You explained the infinite
And how rare and beautiful it is to even exist

tw: évocation de mort, deuil

Les préparatifs étaient bien trop longs pour un simple renforcement de pouvoir. Les Mulver n'étaient là pour rien d'autre, après tout, qu'asseoir une supériorité obtenue par la force lorsque le Haut sanglotait sur les corps des dommages collatéraux. Pleurer leurs morts, ils savaient le faire en privé, se faisant parfois éplorés et bourreaux en même temps. En quinze ans d'asservissement, Aysar avait eu l'occasion de détailler les façons de faire, les coutumes controversées et les plans passés sous silence. De l'exécution publique au deuil privé, il n'y avait qu'un pas qu'ils savaient parfaitement exercer, et dont les conséquences pouvaient être bien plus désastreuses qu'elles n'y paraissaient. À chaque occasion qui se présentait, ils prouvaient inlassablement que du serpent, ils n'avaient pas que l'emblème. Si la force brutale était leur marque de fabrique, ils savaient se faire suffisamment insidieux pour qu'on les prenne en sympathie quand ils n'en méritaient pas la moindre. Si le peuple savait, mais les secrets étaient aussi bien gardés que la comédie pouvait être jouée. Plus les années passaient, et plus Aysar se sentait nauséeux.
Présence requise parce qu'il lui fallait faire bonne impression : la pièce devait être jouée inlassablement, ne laissant aucune place à l'improvisation quand les actes se succédaient et se ressemblaient tous. Un ensemble de faux sourires et de faux-semblants, des regards qui se perdaient dans le vague pendant quelques secondes avant de feindre une brillance qui parvenait à en duper beaucoup – et surtout ceux qui se refusaient de voir la vérité derrière sa présence aux événements importants de la famille, quand la main de Lucretia s'alourdissait immanquablement d'une pierre qui n'aurait jamais dû orner son doigt. Elle viendrait Shah par alliance, il serait condamné à vivre sous le joug des Mulver et, une fois de plus, Aysar sentit son estomac se retourner dans le creux de son ventre. Today wasn't the day.
Là, devant le Temple de Mars, il observait les gens s'affairer, discret dans sa tenue noire aux manches soigneusement rangées autour de ses poignets pour ne laisser percevoir que les tatouages de son cou, son crâne et ses mains. Il se faisait oublier, fumant cigarette sur cigarette et laissant les mégots s'amasser à côté de lui ; une sculpture d'art moderne et éphémère rappelant sans mal ce même caractère de la vie humaine. Un Memento Mori créé spécialement pour commémorer la disparition de proches et moins proches, de héros et de dommages collatéraux. Mais la seule personne perdue qui importait à Aysar serait, elle, tenue éloignée de tout hommage. Vraiment, il finirait par vomir avant la fin de la journée.
Sans mal, il reconnut la silhouette de Mafalda, emmitouflée d'un imperméable comme si elle avait entendu les mauvaises augures qu'il ressentait lui aussi. Venait-elle pour s'infliger les prières hypocrites des Mulver envers un membre de leur clan tombé sous leurs propres mains ? Il avait su, deviné, quel lien elle pouvait entretenir avec Nicola. Il la savait brisée, sans doute un peu perdue, probablement plus seule que jamais. Après une brève hésitation, il écrasa sa cigarette à moitié consumée, laissant son mégot rejoindre les autres avant de se redresser. Sa tête lui tournait presque, il prit un instant pour respirer et pénétra dans le Temple. Ses pas résonnèrent au milieu du silence morbide qui planait au-dessus de leurs têtes. Le briser pourrait avoir quelque chose de rassurant, peut-être. — C'est ironique, non ? De se savoir en avance tout en sachant que les personnes que l'on a perdues ne seront pas célébrées ce soir. Il croisa son regard, esquissa un sourire qui se voulut compatissant vers elle alors qu'il se positionnait à ses côtés. Ses mains s'enfoncèrent dans ses poches, jusqu'à percuter du bout de ses phalanges le paquet de carton vidé de ses cigarettes. — Personne ne m'a autorisé à faire mon deuil. Pas réellement. Mon frère n'a été rien d'autre que le déclencheur d'un conflit qui aurait fini par éclater un jour ou l'autre et, pour ça, on ne le célèbre pas, on n'en parle pas. Elle, avait-elle pu faire le sien ? Un amour secret avait détruit New York, qui se reconstruisait lentement sur les ruines de ce qu'elle avait été. Et le sien, qu'en restait-il ? Il ne serait pas évoqué dans les livres d'histoire. Il ne restera tangible que pour elle. L'avait-on laissée le pleurer en paix ? Il pinça des lèvres, ne souffla rien de ses interrogations, leur en préférant une toute aussi lourde de sens. — Comment est-ce que tu vas ?
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Re: in memoriam ( aysar )  ·  17/06/21, 07:13 pm

tw: évocation de la mort, meutre, deuil

mafalda porte un avis particulièrement tranché sur les personnes qui se remettent au bon vouloir de supposés êtres divins à la moindre malheureuse décision qu’ils doivent prendre au quotidien. elle fuit les grandes théories étoilées qui ne provoquent chez elle qu’un mouvement de sourcils presque hautain, qu'elle contrôle une fois sur deux. les yeux roulent particulièrement irrités par les arguments non-tangibles qu’on lui sert. elle les démonte un à un sans jamais en faire la démonstration à voix haute. elle n’a guère le temps de céder à une joute verbale qui pour finir n'aboutirait qu'à très peu de chose. alors, quelles sont les raisons qui l'ont poussé à foutre un seul pied dans cet emblème qu'elle abhorre ? les raisons ne se bousculent pas au portillon. n'allez pas croire que mafalda aurait été soudainement touchée par la grâce. en vérité, elle n’avait jamais été aussi athée qu'aujourd'hui. la force salvatrice des dieux ne viendra pas la sauver de ce monde qui court à sa perte. les dieux ne viendront pas lui rendre son innocence.

à bien y regarder, le temple n’a rien de rassurant, ni d’époustouflant. il est resté debout - la volonté des dieux qu’ils diront. honnêtement, ils auraient dû le détruire au moins elle se serait évitée toute la mascarade qui allait se dérouler sous ses yeux dans les heures à venir. observer le malin pouvoir prendre possession de l’espace sacré, c’était presque trop pour mafalda. pourtant, elle a sans doute vu pire pendant la guerre, à côté d'une prière aux morts c'est quoi ? pas grand chose, non ? mafalda ne voit pas les choses de cette façon. mafalda ne voit plus grand chose ces derniers temps. le brouillard l'entoure alors que son corps, lui, a décidé de désactiver le pilote automatique. elle erre avec seul guide une boussole démagnétisée avec laquelle trouver le nord n'est pas aisé.

des pas viennent crever le silence mortuaire. elle les entend se propager et rebondir contre les murs froids jusqu'à atteindre ses tympans sensibles. le bruit se fait plus intense au rythme du mouvement du corps jusqu'à se rapprocher et s'arrêter à son niveau. elle rumine à l'intérieur - quoi encore ? - elle tourne mollement sa tête vers sa droite laissant ses yeux découvrir les traits d'un être qu'elle avait connu il y a longtemps maintenant. son identité frappe son esprit avec une rapidité presque foudroyante. elle le reconnaîtrait aisément au milieu d'une foule. - aysar shah, super - elle aurait préféré découvrir des traits inconnus, pour éviter la discussion qu'on est obligé d'entamer quand on revoit une connaissance. elle n'essaie pas d'articuler son prénom, mafalda. ses yeux le font pour elle. elle ne se l'explique pas mais elle sent sa nuque se tendre, une rigidité qui ne s'était jamais déclarée auparavant - pas en sa présence.

prise au dépourvu, elle se surprend à avoir omis cette hypothèse, celle où les probabilités de croiser aysar été aussi importante que de se disputer avec son père. pourquoi ne l'avait-elle pas vu venir. elle détaille les traits de son visage marqué par la fatigue du quotidien, du fardeau sans doute de sa condition. elle avait eu un peu de peine pour lui, à l'époque. des remords viennent l'envahir : pourquoi ne s'était-elle dont pas préparée à cette rencontre ? les pulsations de son palpitant s'accélèrent et l'estomac se tord. ses pensées s'emballent, elle est prête à se noyer dans les sanglots de certains souvenirs douloureux.  

c'est vrai que c'est ironique. il aurait presque pu lui faire esquisser un sourire mais ça fait longtemps qu’on a pas vu mafalda sourire, pour de vrai, pas pour la parade sociale. et là tout de suite, elle a tout sauf envie de sourire. elle laisse échapper de sa bouche un : — ils t’ont donné la permission de sortir ? comme quoi c’est utile les morts finalement. c'est acerbe, petit et sans intérêt. elle regrette presque quelques secondes de lui avoir dit ça avant de se rétracter. elle se crispe, les mains se croisent et se serrent. position défensive activée.

elle n'avait pas imaginé que les retrouvailles avec aysar allaient se jouer de la sorte. en fait, elle n'avait rien imaginé, peut-être parce qu'elle en voulait pas de ces retrouvailles. pourtant, avant tout ça, aysar et mafalda c'était l'histoire d'une amitié que l'on aurait pu croire solide. comme quoi finalement on est souvent surpris par la vie. la dernière fois qu'elle avait entendu sa voix, il s'était fait messager de mauvais augure. inconsciemment, elle avait finit par nourrir une rancœur malvenue contre cette voix qu'elle avait finit par personnifier comme le bourreau d'une sentence déchirante.

et puis, y'a un relent, une habitude qui a envie de refaire surface quand elle répond presque du tac au tac à la remarque d'aysar — arrête d'attendre qu'on te donne le droit... mais elle s'arrête en plein milieu avant d'aller trop loin, avant de livrer des choses qu'elle regretterait vraiment cette fois-ci.

elle prend une grande inspiration avant d'expirer bruyamment. comment va-t-elle ? mal, elle ne pourrait pas aller plus mal que maintenant en fait. elle joue à un jeu d'équilibriste légèrement dangereux. la chute n'est jamais bien loin. elle fait de ses états d'âmes des secrets bien gardés. pour éviter de parler d'elle, elle ramène l'attention sur lui
— paraît que t’es fiancé maintenant...
— la bienséance me veut de te féliciter c’est ça, non?
— alors toutes mes félicitations, aysar shah

conclue-t-elle avec une certaine once d'ironie.


@aysar shah

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Re: in memoriam ( aysar )  ·  22/06/21, 08:32 pm

tw : mention de mort, deuil
Aysar n'avait pas le bon rôle auprès d'elle et il en avait conscience. Leur dernier échange avait eut une teneur si dramatique qu'elle résonnait encore lui, l'empêchant d'imaginer à quel point l'écho devait être fort pour elle. Il connaissait la mort, Aysar. Il savait l'effet qu'elle faisait, la trace qu'elle laissait derrière elle et, immanquablement, les cicatrices qui apparaissaient dans son sillon, visibles ou non, mais profondes et parfois purulentes. Il y avait la douleur tranchante que l'on ne pouvait anesthésier, qu'importaient les tentatives qui s'enchaînaient pour se faire. Les difficultés à s'endormir, à respirer, à se mouvoir, à vivre, avec l'impression atroce qu'une part de soi manquait au tout autrefois formé. Il avait connu ça, lui aussi, quand bien même ça n'était pas le romantisme qui s'était brisé en même temps que la perte de son être cher, mais un pan de sa famille auquel il espérait encore pouvoir croire. Vikram n'était plus. Derrière lui ne subsistaient que la douleur, le doute, entre suicide et meurtre, l'incompréhension, et l'incapacité qu'il avait eu de faire pleinement son deuil quand il en avait eu besoin. Les Mulver s'étaient appliqués à gratter la plaie pour l'empêcher de cicatriser, à ne lui laisser que peu de moments de répit pour lui permettre de se recueillir dans le silence de sa tristesse. Même là, ils avaient fait en sorte d'interagir sur son existence, imposant à ses pas un chemin que son esprit ne voulait pas suivre. Même là, il s'était vu forcé de plier pour espérer obtenir, un peu plus tard, un instant de paix qui n'arriva jamais.
Il pinça les lèvres, simplement, à la remarque acerbe qui, au lieu de juste glisser sur son dos, sembla entailler sa peau par endroits. Sa fierté l'empêcha de montrer les crocs et, redressant son échine et relevant son menton, il retint un soupir. — Tu as toujours su voir le bon côté des choses, il souffla vers elle, l'ironie roulant dans le sillon de la petitesse de sa remarque. Il n'attaqua pas. Ça n'avait aucun intérêt, pas maintenant, pas dans ce temple, pas en ce jour de célébration morbide où leur tristesse respective ne trouverait aucun réconfort ; rien ne valait la peine de lancer un conflit, quand Aysar était venu vers elle avec des intentions bien plus pacifiques.
Les temps avaient changé depuis leur dernière discussion. Une guerre s'était achevée, New York tentait tant bien que mal de se reconstruire de chaque côté de la Ligne ; au Haut, les dégâts matériels subsistaient encore, quand le Bas, disait-on, tremblait sous les ravages humains d'une guerre civile. Tout à chacun aurait pu se passer de tels combats, de telles pertes. À part, peut-être, les Mulver eux-même. Leur prise de pouvoir avait été, aux yeux d'Aysar, violente. Insensible, manigancée, dans le seul but de faire plier toute une partie de Manhattan sous le poids de leur supériorité fantasmée. Ils n'avaient pas ce qu'il fallait pour diriger, et le simple besoin d'appuyer leur emprise en jouant sur le deuil commun de la population du Haut dévoilait leur esprit tordu. Depuis la signature du traité de paix, Aysar attendait silencieusement qu'ils ressortent les chars d'assaut à la première contrariété. Peut-être, au moins, que de placer Lux en Stratège était une option viable dans l'idée de la conservation de la population. Et encore, Aysar n'avait aucun moyen de constater l'influence de sa famille sur ses décisions. — Arrête de croire que j'ai quelconque choix dans ce domaine, se contenta-t-il de répondre, laissant son regard glisser autour d'eux, sur les détails d'architecture du temple.
Et dans tout ça, Aysar avait parfois laissé ses souvenirs divaguer vers Mafalda, cette amitié qu'ils avaient et qu'il imaginait capable de surmonter quelques tempêtes, mais dont la première fut bien trop dévastatrice pour leur permettre de le faire. Il n'aimait pas cette vérité. Et pourtant, le rythme de leur échange ne laissait que peu de doute quant à ce qu'il adviendrait de la suite de cette conversation, le poussant à soupirer à nouveau ; non pas pour ses félicitations ironiques, mais pour le constat qui planait, là. — La bienséance n'a jamais été une priorité entre nous, si je me souviens bien. L'honnêteté avait primé, durant leurs années à Brakebills, à partager une même chambre, et celles qui suivirent ensuite. Ils ne se disaient pas tout, bien sûr. Certaines parts de leurs vies restaient pour eux, ou pour d'autres, mais au moins avaient-ils la quasi-certitude que l'autre ne se moquerait pas d'eux. — Ça me manque. Il reposa son regard sur elle. — Tu me manques, quand bien même je sais que tu as tes raisons de garder tes distances. Oh, ça n'arrangerait pas tout. Ça risquait même d'empirer la situation. Mais son cœur était déjà trop lourd pour s'encombrer de non-dits, et Aysar ne savait pas quand serait la prochaine fois qu'il aurait l'occasion de le lui dire.
Mafalda Gil

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Re: in memoriam ( aysar )  ·  05/07/21, 07:51 pm

tw: évocation de la mort

— non, je fais juste preuve de pragmatisme.
mafalda se racle la gorge. voir les choses du bon côté, elle n’y voyait plus aucun intérêt. ce désintéressement à l’optimisme s’était engagé bien avant la guerre des corbeaux, la confirmation s’était faite lors de l’été de plomb. il n’y a plus rien, ni événement qui lui laisserait penser à une erreur de jugement. la guerre avait transformé mafalda en un être diaboliquement pragmatique. elle avait toujours montré un penchant à un esprit pratique, mais à présent elle en était rendue à une exacerbation presque inquiétante.

elle avait arrêté de penser à aysar le jour où son cœur s’était brisé en mille éclats de voix. c’est pas vraiment qu’elle voulait ça, mafalda, juste une décision prise alors que sa capacité à réfléchir était défaillante. comme un revers mal exécuté. elle aurait sans doute préféré s’effondrer dans ses bras, ça n’aurait pas été plus simple et son cerveau aurait choisi un meilleur plan de défense. sans aucun doute, elle aurait préféré s’effondrer dans ses bras, quitte à se dévoiler toute entière. mais leur route n’était pas en mesure de se croiser. elle était à l’autre bout de new york, au bas pour une mission qui s’en était rendue à être un fiasco où il avait fallu que sa mère intervienne in extrémis. — mafalda, reprends-toi. cesaria avait à elle seule, ouvert et fermé la discussion en pas plus de trente-deux secondes. c’est rien trente-deux secondes. les états d’âmes n’avaient pas leur places ni ici ni ailleurs. la mère de mafalda était une femme qui pouvait se montrer particulièrement froide et dénuer de toute empathie.

alors oui, mafalda aurait largement préféré pleurer dans les bras d’aysar. sauf qu’on ne refait pas l’histoire. et cet ami est devenu une vague connaissance. il avait fallu d’un seul coup de fil, mais intérieurement quelque part cacher derrière cette immense armure qu’elle s’était construite, mafalda était reconnaissante. elle ne le montrerait pas, elle ne lui avouerait pas, car elle n’était pas capable de le formuler à haute voix. mais tout au fond là, elle sait que c’était ce qu’il y avait de mieux.

il ne lui avait pas fallu longtemps pour entendre des rumeurs sur des probables fiançailles de la stratège du haut. et puis quand la confirmation s’est avérée, mafalda avait eu une pensée pour aysar. elle avait froncé les sourcils alors qu’elle laissait rouler ses pupilles le long de l’écran de son smartphone. on ne peut rien faire contre les souvenirs qui décident de pop-up. c’est comme les mauvaises pubs, ça surgit sans prévenir et vous mettez dix minutes à fermer toutes les fenêtres. elle s’était surprise à taper un ‘pense à toi, courage’ avant de l’effacer aussi vite qu’elle l’avait fait apparaître.

elle relance pas.
il est persuadé qu’il n’a pas le choix.
elle est certaine du contraire.
et elle n’argumentera pas, parce qu’elle n’a plus envie de le faire changer d’avis.

— tu n’as jamais été aussi proche du sommet.
qu’elle énonce lentement comme une observation qu’on écrit sur un cahier, pourtant elle sait qu’aysar le sommet il n’en avait que faire en tout cas, c’est ce qu’elle pense. et derrière cette phrase qui semble anodine, dans cette simple réponse se cache un message bien plus profond. un sous-entendu à déchiffrer. mafalda, elle n’allait pas en dire plus. elle se concentre sur sa propre respiration, parce qu’elle ne peut pas s’échapper et peut-être qu’elle n’en as plus envie ou parce qu’elle est trop épuisée pour lutter. il ne lui restait plus qu’à écouter. et quand il lui dit que ça lui manque, qu’elle lui manque, elle ne peut pas empêcher son regard de se tourner vers celui d’aysar qu’elle maintient pendant quelques secondes.

comme le besoin d’une grande respiration qu’on prend pas.
elle comprend, elle aussi parfois tout ça lui manque, leur ancienne vie
quand c'était plus simple qu'aujourd'hui. et dans les yeux de mafalda, toute la peine flotte à la surface.

la voix presque tremblante mais le regard devient comminatoire
— les choses ont changé depuis longtemps maintenant
— bien avant que...

les mots n'arrivent pas, elle n'arrive toujours pas à formuler un fait pourtant simple celui que nicola se soit fait exécuter.

mafalda avait changé, peut-être trop.
lui, n'avait pas idée de la personne qu'elle était devenue
que dans l'ombre, mafalda n'était rien d'autre que la mort.
— ne gâche pas tes souvenirs, aysar
il y avait dans sa voix, quelque chose de sincère.

elle finit par venir se concentrer sur la statue qui lui faisait face au loin, pour recadrer son attention, ses émotions. elle ne peut s'empêcher de faire tourner avec son pouce la bague qu'elle porte à son majeur droit.
— comment tu l'as deviné ?
qu'elle lui demande parce qu'elle sait qu'il sait. elle le sait depuis le moment où il avait décidé de prendre son téléphone pour lui annoncer la nouvelle.


Aysar Shah

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Re: in memoriam ( aysar )  ·  11/07/21, 10:04 pm

tw : mention de la mort, deuil

Aysar fixa devant lui, un point de imaginaire. Comme si dans l'absence de certitude de son regard, il parviendrait à trouver la réponse à toutes les questions qu'il pouvait bien se poser en l'instant. Comment allait-elle réellement ? Comment se passait sa vie ? Que devenait-elle ? Pourraient-ils, un jour, retrouver ce lien qu'ils avaient noué tous les deux ? Leur proximité avait été réduite, presque à néant, le jour où Aysar l'avait appelée pour lui annoncer la mort de Nicola Mulver. Il s'était dit que ce serait tout ou rien : que ça les rapprocherait, ou que ça noierait complètement leur amitié sous la tempête d'émotions, de tristesse, de difficultés à respirer, d'impression de mourir en même temps que l'autre. C'était tout ou rien. Mais à peser les conséquences dans la balance, quand bien même elles risquaient d'être lourdes, il avait décidé que ça en valait la peine. Mafalda avait le droit de savoir et quand bien même la nouvelle n'aurait jamais été moins douloureuse, qu'importent les façons de l'annoncer – directement ou entourée de fioritures lyriques, prendre mille et un détours ou y aller de face –, l'entendre d'une voix qui ne lui voulait que du bien était sans doute préférable. Eux, dans tout ça, n'étaient qu'un dommage collatéral.
Il aurait préféré qu'un.e ami.e lui annonce, pour Vikram. Qu'il l'apprenne de quelqu'un qui aurait la délicatesse de partager un peu de sa peine pour tenter d'alourdir des épaules qui, encore aujourd'hui, pliaient sous le poids d'un deuil avorté avant d'avoir pu l'aider à se reconstruire. À la place, c'était les bruits de couloir qui étaient parvenus jusqu'à lui, les paris sur meurtre ou suicide, la dureté derrière l'indifférence d'une conversation surprise au détour d'une pièce. À la remontée de ce souvenir en surface, il mordit violemment l'intérieur de ses joues et ferma un instant les yeux, retenant un soupir.
C'est sa voix qui le ramena à la réalité de l'instant, atténuant légèrement les piques douloureux qui s'immisçaient encore trop facilement sous sa peau. Aysar releva le menton quand elle parla de sommet. Presque instinctivement. Et pourtant, quelque chose le dérangea dans l'idée cachée derrière. Il s'humecta les lèvres, continua d'observer ce point de fuite qui, pourtant, le poussait à faire face. — Je n'en veux pas. Pas comme ça. Il n'avait jamais parlé de pouvoir, de succès, de sommet. De prendre la tête du Haut, comme d'autres membres de sa famille avant lui. Comme l'avait fait son père. Comme aurait pu le faire Vikram. L'idée lui était apparue si improbable qu'il avait fini par l'oublier et continuer son existence avec pour seul objectif de tenir face aux Mulver, jusqu'au jour où il serait libéré. Mais il n'avait fallu que quelques paroles de la part d'Odalis et un secret en guise d'accord pour que l'idée grandisse en lui et bombe sa poitrine d'une ambition nouvelle. Celle si propre aux Shah. — Quand j'y arriverai, les Mulver se tiendront à genoux devant moi. Sa voix était presque basse, comme si l'écho du temple risquait de trahir cette image qu'il projetait. De lui, des Shah, du Haut. Des Mulver payant pour leurs travers. Il ne développa pas plus parce qu'il n'avait rien d'autre à dire pour l'instant. C'était son secret. Leur secret, à Odalis et à lui. Ce putsch qu'ils fomentaient ensemble, dans l'intimité de leur complicité aussi nouvelle qu'intense.
À la place, il avoua. Une pensée qui le taraudait depuis que Mafalda semble avoir quitté sa vie de manière quasi définitive. Elle lui manquait. Leur amitié lui manquait. Ce qu'ils avaient pu être, à l'époque où Brakebills semblait les protéger encore un peu. Il se tourna vers elle et la détailla, comme pour s'imprégner d'un visage qu'il s'attendait à ne plus revoir prochainement. — Elles ont changé suffisamment pour tout détruire ? C'était à la fois un dernier espoir et un aveu de résiliation. Aysar ne la forcerait pas à garder contact avec lui ; il aimait suffisamment peu ses pairs pour savoir à quel point l'idée pouvait être dérangeante. Tout ce qu'il savait, c'est qu'elle seule pouvait avoir la réponse à cette question.
Il inspira profondément et silencieusement à la sienne, torturant l'intérieur de ses joues entre ses incisives. Il la connaissait assez pour savoir que Mafalda Gil tenait à ses secrets avec une force d'esprit telle qu'elle en était presque déconcertante. Mais des fois, la garde se baisse et laisse entrevoir un bout d'histoire qui ne devait pas se pointer là – cette idée résonna en Aysar, qui se demanda s'ils risquaient d'en arriver là un jour, avec Odalis. — Vous avez toujours excellé pour dissimuler votre secret, sauf un soir. Son regard se posa sur elle, à la fois désolé et doux dans sa compassion. — Je vous avais aperçu, tous les deux, à Brakebills. Et de ce que je pouvais connaître de lui et ce que je savais de toi, je me suis douté que ça n'était pas qu'une brève histoire entre les murs d'une université. Ils s'aimaient. Et, une fois de plus, les Mulver avaient abattu leur courroux. Aysar soupira doucement, serrant ses mains dans son dos, droit comme un « i ». — Je suis désolé que tu aies eu à vivre ça. Sincèrement désolé.
Mafalda Gil

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Re: in memoriam ( aysar )  ·  17/07/21, 08:48 pm

tw: évocation de la mort, du deuil

les certitudes ne peuvent exister que dans sa propre réalité. on est persuadé de savoir et on ne sait pas grand-chose - rien en fait. mafalda, elle en avait plein de certitudes, à les construire autour d’elle comme un référentiel solide. tels des corollaires à ses propres théorèmes. puis elles sont tombées les unes après les autres, comme si elles formaient une tour de ‘kapla’ et que mafalda s’entêtait à enlever la mauvaise pièce à chaque fois. on détruit, mais on ne construit rien sur les ruines - c’est fâcheux. son amitié avec aysar n'avait pas été épargnée. comme les autres, elle l'avait vu s'effondrer ou peut-être avait-elle provoqué elle-même la chute. elle se souvient le jour où elle avait débarqué à halston cloister. le choix du dortoir avait été orienté en grande partie par mara après le dîner hebdomadaire que leurs mères s’accordaient - par mara, mais aussi avec une grande lucidité sur ses capacités. mafalda, elle se voyait déjà être dans la même chambre que mara puis finalement rien ne s’est passé comme prévu. il y avait ce gars, sur le lit d’à côté et elle avait sans doute lâchez quelque chose comme — salut, mafalda, grosso modo.

les premiers jours, elle avait refusé de lui adresser la parole ne lui offrant que des grognements en guise de réponse. et elle avait fini par faire résonner sa voix contre les murs de leur chambre, mais seulement après une observation soutenue du sujet. c’était devenu quelque chose d’habituel chez mafalda. ce n’était pas la personne la plus friendly du monde. cela lui venait de l'enfance et de la forte influence de sa mère. une fois, l'instituteur de mafalda l'avait signalé à cesaria et cela l'avait piqué au vif. elle lui avait répondu sèchement — j'espère bien. elle n’a pas vocation à se lier avec tous les gamins de votre cour de récré. laissez là choisir ceux qui méritent sa compagnie. mafalda, elle avait quatre ans, c’est pas vraiment l’âge  auquel on a une conscience de la nature humaine. elle s'est améliorée avec le temps - légèrement.

si elle devait choisir un seul mot pour définir aysar, elle choisirait sans doute le mot injustice - du moins aujourd'hui -  lui et ses épaules qui supportent encore le poids d’être un shah. une destinée guère joyeuse. trois frères, et il se retrouve à payer pour des crimes qu’il n’avait pas commis, et qu’il n’aurait sans doute jamais commis. il n'est pas méchant, aysar, c’est ça qu’est dommage. et quand elle l’entend lui dire qu’il n’en veut pas du pouvoir, elle a dû mal à y croire. il y a quelques années, elle n’aurait sans doute pas remis en question sa réponse, mais aujourd’hui, alors que mafalda est usée par la guerre, elle n’y croit pas un mot. et la suite de sa réponse révèle, du moins ce qu’elle pouvait en penser, que le sommet était devenu tout à fait une option. une option pour sortir du joug des mulver.

(je les aurais décimés avant) pense-t-elle du tac au tac sans prendre le temps d’intellectualiser ses pensées. elle reste silencieuse, mais son corps lui, la trahit par des contractions musculaires. mafalda, elle ne peut pas revenir en arrière. elle ne peut pas lui taper dans la main comme deux gosses au fond de la cour de récré en disant ‘allez, c’est bon on oublie tout’ on n'oublie rien, et surtout pas mafalda.
— je ne te connaissais pas si prétentieux.
mafalda, elle n'arrive pas à être gentille parce qu’elle ressent comme une gêne, une lourdeur dans tout son corps. c’était prétentieux, y’a rien à dire. elle aussi elle était prétentieuse, en silence, mais prétentieuse aussi.
et être prétentieuse, ça n’a jamais aidé personne.

il est le dilemme.
quand elle avait appris qu'aysar allait se marier à lucretia, elle avait dû s'asseoir - sur un bout de marche, à défaut de trouver autre chose. elle s'était surprise à réagir de la sorte, dramatiquement elle pourrait vous dire que ça ressemblait à un coup de poignard, mais elle prétendra que ça lui a fait à peine arquer le sourcil - la menteuse. s’ils étaient encore ses adolescents partageant la même chambre, mafalda aurait même trouvait la situation positive. il appartiendrait davantage au clan et il n’y avait rien de mal à ça. mais mafalda, ça fait longtemps que le clan, elle leur a tourné le dos. rien d’officiel, mais l’esprit de mafalda n’est plus attachée au clan mulver. il existait une période où mafalda aurait tué les yeux fermés pour les mulver sans poser de questions, sans demander de compte. aujourd’hui, elle tue toujours pour eux, mais chaque empoisonnement était devenu davantage un terrain d’expérience, pour être prête le jour venu.

elle ne peut pas s’empêcher de le maudire, aysar parce que ça lui fait mal de voir la réalité en face. aysar se transformait davantage en mulver quand sa haine contre les mulver ne faisait que grandir.
allait-elle devoir l’éliminer aussi ?
la question se pose, mais la réponse tarde à venir.
elle ne sait plus vraiment parce qu’elle est dans un flou trop épais pour y voir clair.

de leur amitié, sans doute qu’il n’en reste que des cendres. on dit que le phénix renaît de ses cendres, quoi d’autre ? mafalda ne peut pas se permettre de faire dans le sentimental. pas cette fois, pas dans ce contexte. elle a besoin de rester concentrée, mais la solitude, lui colle mal au teint. elle devrait lui répondre oui, mais au fond d’elle le non se bat à la surface
elle hausse les épaules, peu convaincue, peu investie.

mafalda ne parlait jamais vraiment de nicola, elle a toujours eu pour habitude de conserver ses secrets, surtout celui-ci. puis quand il est mort, elle a gardé le silence alors que peut-être qu'elle n'avait jamais eu autant besoin d'extérioriser ses émotions. ça fait deux ans, qu'il n'est plus là et mafalda n'arrive toujours pas à aller de l'avant. elle reste bloquée comme un disque rayé.
— dix ans…
qu’elle souffle presque difficilement comme si l’air avait décidé de ne plus rentrer dans ses poumons
— ça aurait fait dix ans cette année.
elle vient mordre l’intérieur de ses joues pour essayer de contrôler ses émotions. elle avait dix-neuf quand ils se sont embrassés la première fois. à compter de ce jour, ils ne s'étaient plus jamais quittés.
— on se croit toujours plus futé que les autres et puis il suffit d'une fois pour que ça tourne au drame.
elle fait référence à la façon dont nicola et elle avait pu se trahir, mais aussi à nicola et ses grandes idées qu'il aurait mieux fait de garder pour lui. mafalda, elle n'avait jamais imaginé sa vie sans nicola à ses côtés. et entre nous, elle déteste ça.
— il était bien trop têtu.
qu'elle se laisse aller à commenter comme si elle était prête à lui livrer ses pensées personnelles pourtant elle n'en fait rien. à la place, elle demande :
— et donc, comment tu comptes t'y prendre pour mettre les mulver à genoux ?
— simple curiosité

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Re: in memoriam ( aysar )  ·  20/07/21, 04:29 pm

Brakebills avait été parmi les meilleures années de sa vie. Aussi cliché l'idée pouvait-elle être, Aysar s'y était senti bien car partiellement libéré du joug d'un clan qui ne voyait en lui que l'opportunité d'une vengeance par l'humiliation des Shah. De ses quinze ans à aujourd'hui, les Mulver avaient fait leur possible pour aliéner Aysar par rapport à son clan. Brakebills, ça avait été la pause. L'accalmie. Une période où il avait pu continuer à se construire dans son propre regard plus que dans le leur, grâce à cette envie de se faire bien voir qui lui permit de choisir quoi étudier et de rester vivre sur le campus à cette période. Bien sûr, ils avaient toujours gardé un œil sur lui. Atanasio n'était jamais très loin, beaucoup de Mulver fréquentaient le campus et quelques fois, Aysar avait surpris des hommes de main non loin de lui ; pour surveiller la progéniture de la famille ou la dette de sang ? C'était une question sur laquelle il ne voulait pas s'attarder, préférant profiter cette semi-liberté retrouvée que de s'inquiéter des répercussions de son passage à l'université. Il y avait fait des rencontres. Certaines rapidement oubliées, certaines utiles le temps d'une soirée ou deux ou cinq, avant que les visages, les prénoms et les courbes ne s'évaporent dans une partie de son esprit si lointaine qu'elles avaient presque totalement disparu. Certaines qui ne lui avaient rien inspiré de bon, le mettant sur ses gardes et nourrissant cette méfiance innée qui le caractérisait d'autant plus depuis son adolescence – il avait appris à être sur ses gardes de façon constante et encore aujourd'hui, il veillait à ne jamais totalement baisser les armes, à part dans de rares (très rares) circonstances. Et d'autres qui marquaient encore positivement des parts de son histoire. Des amis, Aysar n'en avait pas énormément. Beaucoup de connaissances, quelques potes, mais des personnes auxquelles il tenait réellement ? Elles n'étaient qu'une poignée, triées sur le volet au fil des expériences partagées ensemble. Certaines ne faisaient plus complètement partie de son quotidien, ne nécessitant pas un entretien régulier dans la relation pour la faire perdurer à travers cette histoire à l'échelle d'Homme. D'autres étaient tellement ancrées qu'elles constituaient un noyau sûr, dur, qu'il aimait à croire incassable. Et puis il y avait Mafalda. Mafalda, et les souvenirs qu'ils avaient pu partager jusque-là. Mafalda, et cette amitié qui s'était tissée lentement, à force de se côtoyer dans un espace réduit chaque soir, chaque nuit, chaque matin. Mais maintenant qu'en restait-il ? La rancœur d'une annonce morbide et les ruines qui en étaient nées dès lors. Mafalda lui manquait, oui. Mais et si c'était son souvenir, avant tout, qu'il aimerait retrouver ?
Sa remarque lui fit arquer un sourcil. Le dos toujours droit, le menton toujours haut – on lui avait appris à se tenir –, Aysar laissa son regard glisser vers elle, de haut en bas et de bas en haut, sans pour autant se faire dédaigneux. C'était comme une façon de prendre en considération la Mafalda qui se tenait si proche de lui et qui semblait tellement différente de celle qu'il avait connue. — Ne confonds pas la prétention et l'ambition. L'une empêche d'avancer, l'autre offre la motivation nécessaire pour le faire. Il parlait comme un Shah. Ces derniers temps, c'était comme si son nom, en plus d'être sa croix à porter, reflétait une part de lui embourbée depuis trop longtemps dans les sables Mulver. C'était la main tendue d'Odalis qui lui avait fait réaliser qu'il n'était pas que dette de sang, que dommage collatéral dans les conneries de son aîné et l'ego de son père. Oh, Aysar pouvait faire plus que simplement expier les erreurs des hommes de sa famille et maintenant qu'il l'avait compris, son avenir semblait briller d'un nouveau jour, d'une nouvelle lueur. Son ambition nourrie de nouveau, il voulait croire en cet avenir où les Mulver plieraient devant lui de la même façon qu'ils avaient tant tenté de le faire plier auparavant.
Un silence dont il n'eut pas conscience de la durée s'installa entre eux, lui offrant le loisir de dériver avec ses pensées. Ramené à leur réalité par la voix de Mafalda, il ne put qu'à peine dissimuler sa surprise en l'entendant s'étendre sur sa relation avec Nicola. Jamais ils n'en avaient parlé. Aysar avait su, mais à aucun moment il n'avait cherché à lui faire comprendre que son secret avait une faille, pour ne pas s'immiscer dans leur relation. Maintenant que les choses évoluaient avec Odalis, il se rendait compte d'à quel point il détesterait qu'on le lui fasse remarquer si ça venait à se savoir, sans qu'ils n'aient été les décisionnaires de la révélation. En tant d'années à se connaître, c'était la deuxième fois seulement qu'ils évoquaient Nicola Mulver ensemble. Il la détailla, observant ses traits pour tenter d'y voir ce qu'elle ne dirait pas. — C'était un Mulver, il conclut, gardant un instant le silence avant d'ajouter. — C'est une tare commune chez eux. Aucun ne semble s'y louper. Probablement un de leurs plus gros points faibles, constaté chez chaque membre de cette famille qu'il a pu avoir à fréquenter. Son regard se faisait plus stratégique ces derniers temps ; pourtant, il ne voulait pas manquer de sensibilité auprès d'elle. — Je n'ai jamais su ce qu'il s'était réellement passé entre Nicola et les Mulver. Mais j'ose à croire qu'il n'était pas comme eux, si ça s'est fini comme ça. Sa voix s'adoucit, s'abaissa, aussi. Il laissa un instant sa question en suspens, se mordant la lèvre avant de hausser doucement les épaules. Trop en dévoiler risquait de faire dérailler ce début de plan qu'ils avaient, Odalis et lui. Encore plus en ignorant si Mafalda pourrait se placer en alliée ou en ennemie. — Tu le sauras quand ça arrivera. Je me contente d'y travailler, pour l'instant.
Mafalda Gil

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Re: in memoriam ( aysar )  ·  25/07/21, 12:00 pm


— merci pour ce cours de vocabulaire, shakespeare
elle mime une révérence discrète pour l'ironie du geste. elle a envie de rire pourtant aucun sourire ne s'affiche sur son visage fermé à double tour. sa voix est raisonnée et elle n'entendait qu'un homme aussi prétentieux qu'ambitieux et rien ne pouvait la faire changer d'avis.
— même si j'ai rarement vu l'un sans l'autre...
elle aurait pu lancer un débat philosophie sur ce qu'est la prétention et l'ambition. mais pourquoi faire ? elle n'y gagnerait pas grand-chose et elle n'avait en aucun cas la nécessité qu'aysar soit chamboulé dans ce en quoi il croyait.
— en tout cas ces derniers temps, il me semble que beaucoup on oubliait d'être prétentieux.

mafalda, elle n'avait jamais été très sensible à ces histoires de clans, d'allégeance ou d'appartenance. elle ne l'avait jamais été jusqu'à ce que la guerre soit déclarée. sa famille appartenait à une nébuleuse qu'on a tendance à laisser de côté, à se rendre invisible. il y avait pourtant les indices qu'elle avait dû voir, entendre qui s'échappaient de la bouche du paternel. lui, qui avait toujours voué un culte presque malsain aux mulver.
— oui c'était un mulver...
et puis sa mère lui avait ouvert les yeux avec ses démonstrations souvent agaçantes. quod erat demonstrandum. et pour faire face à son raisonnement, mafalda n'avait pas d'autre choix que de maîtriser la rhétorique. et elle a dû la travailler. elle se perd quelques secondes dans ses pensées. son regard flotte dans le vide et la bouche de mafalda s'anime sans aucun contrôle de sa part pour laisser échapper un :
— maman a disparu
ça sort de nulle part, hors contexte sans lien avec la discussion.
ça aussi ça lui pèse.
et c'est sans doute ce qui lui fait perdre le nord davantage.
maman a disparu et mafalda se retrouve à errer dans ce monde avec l'étiquette de la gamine égarée qui n'aurait besoin de rien d'autre que les bras de sa mère pour pleurer.
mafalda, elle a arrêté de pleurer.

à y bien regarder, il y avait eu quelque chose d'assez inhabituel dans la façon dont mafalda avait fini par témoigner de la sympathie pour aysar. en soit, il était plus vieux qu'elle et ils avaient partagé leur chambre pendant deux ans. c'est à la fois long et court deux ans. ils n'étaient pas destinés à se côtoyer. la différente réside que leur amitié est différente parce qu'ils ont justement partagé un quotidien qui pouvait se montrer à la fois clément et violent. se voir, se côtoyer sans pouvoir vraiment tout cacher, en n'ayant d'autre choix que de se laisser aller presque de façon inconsciente. être dans la vie de l'autre surtout dans les moments où l'on aurait eu tendance à mettre l'autre de côté. ça fait toute la différence.

et mafalda, elle avait fini par s'épancher sur quelques moments de sa vie privée. cesaria avait été l'un d'eux. elle lui en avait dressé le portrait qui pourrait varier selon l'humeur du sujet. elle lui avait dressé le portrait de cette doctorants en chimie, particulièrement douée - et ce n'est pas que l'exagération du regard de l'enfant qui vénère la mère. elle ne sait plus mafalda, si aysar avait eu l'occasion de la rencontrer.

ça avait été le cas. il l'avait rencontré au moins une fois, six mois après que mafalda ait pris ses quartiers à brakebills. cesaria était venue apporter quelques affaires. elle avait surgit sans s'annoncer. elle avait croisé le regard d'aysar. l'échange avait était courtois quoiqu'un peu sec et quand il s'était présenté, elle avait rétorqué un — je sais qui vous êtes. mafalda avait d'ailleurs froncé les sourcils, surprise par la réponse. il s'avérait que cesaria connaissait très bien les shah puisqu'elle travaillait pour eux, surtout le père.

ça lui pique l'estomac quand elle l'entend s'étendre sur les mulver, démontrant volontairement ou involontairement l'étendue de ses connaissances sur le sujet.
— chacun ses tares
qu'elle rétorque parce qu'elle n'aime pas quand on émet des jugements sur nicola. elle ne pouvait pas lui en vouloir puisqu'elle avait lancé le sujet de sa propre initiative. elle récolte ce qu'elle sème.

elle était bloquée dans cette vengeance presque maladive. elle hausse à nouveau les épaules, elle avait entendu plusieurs versions sans savoir vraiment laquelle était vrai. ce qui était certain c'est qu'il avait été exécuté. la quête de la vérité était devenue un moteur même si au fond, elle n'était pas ce qu'elle voulait. savoir n'y changerait plus rien. mafalda y avait beaucoup pensé surtout au début. elle avait essayé de comprendre sans pouvoir se tourner vers personne. la solitude comme seule alliée.

— j'espère être là pour le voir
il y a dans cette phrase une sincérité déconcertante. c'est tout à fait étonnant venant de celle qui, quelques secondes plus tôt, se pavaner. mafalda avait une capacité à réfléchir rapidement. les années passent et son raisonnement se construisait à la vitesse de la lumière lui permettant de s'en sortir à chaque fois — enfin pour l'instant.
— tu t'attaques à quelque chose de plus grand que toi, aysar.
— je te conseille de redoubler de prudence
— et ça commence par ne pas s'épancher sur tes intentions, même dans les oreilles de ceux que tu connais.

il avait suffit d'un seul mot de la part d'aysar pour que mafalda change brusquement de position. voilà qu'elle lui donnait des conseils maintenant, alors qu'elle le qualifiait de prétentieux quelques minutes plus tôt.
— surtout dans celles de ceux que tu connais.
il avait de la chance aysar, que mafalda ne soit pas fidèle au clan, qu'elle ne soit pas une espionne. elle n'était qu'une empoisonneuse rebelle. c'était pour ça, qu'elle le trouvait prétentieux aysar. elle ne connait pas encore ses réelles motivations, mais il se montrait d'une imprudence qu'elle ne lui donnait pas longtemps avant de se trahir.
— on ne connaît jamais vraiment les gens.
les mulver étaient cruels. ils en faisaient la démonstration tous les jours. mafalda le voyait au rythme de ses missions qui s'accumulent. de simples tyrans. mafalda, elle s'exécute sans jamais rien dire mais elle avait senti le vent tourner quand les mulver ont mis la main sur la schola. l'institution était particulièrement mouvante ces derniers temps.

puisqu'il souhaitait mettre les mulver à genoux autant le laisser y aller en premier. elle n'allait pas l'en dissuader, ni l'en empêcher. au contraire, elle avait tout intérêt à le laisser passer en premier. il viendrait déstabiliser l'ordre établi, lui ouvrant la voie. aysar devenait tout d'un coup particulièrement intéressant. elle lui manquait ? voilà qu'elle s'apprête à faire un grand retour dans son quotidien. est-ce qu'aysar était manipulable, elle n'en savait rien pour l'instant.

elle tourne sa tête vers aysar, essayant de lire entre les lignes, observant son visage avec minutie. elle ferait en sorte qu'il devienne son cheval de troie. toutefois, on n'a jamais rien sans rien. pour (re)gagner sa confiance, elle allait devoir se dévoiler. et, cette idée en revanche lui plaît moins.
— tu devrais venir boire le thé, à l'occasion.
chuchote-t-elle avant de laisser son bras enlacer celui d'aysar et d'y poser sa tête.
elle articule à demi-mot très lentement et de façon particulièrement silencieuse un :
— j'ai quelque chose à te montrer...
elle a le regard vide, celui qui ne présage rien de bon.
elle pensait à lui donner quelques poisons de sa réserve personnelle. ça lui serait évidemment utile, mais ça permettrait à mafalda de faire en sorte qu'il puisse s'épancher sur ses plans. elle pourrait lui donner maintenant d'ailleurs puisqu'elle a toujours le nécessaire sur elle, mais il serait trop dangereux de le faire ici dans le temple avant toute cette cérémonie.

Aysar Shah

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· points : 1361
· multicomptes : andreas, amber, noor.
· ava + @ : zayn — self/av, k. rokowski/quote.
· clan : shah — blood debt for the mulvers for the last fifteen years.
· birthday : december 31 (30)
· occupation : works as a nurse, specialized in defensive and healing magic.
· civil status : engaged to lucretia, but falling in love with someone else ¯\_(ツ)_/¯
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Re: in memoriam ( aysar )  ·  13/08/21, 11:44 am

Le temple résonnait par sa froideur et son silence. Si le moindre bruit s'opérait en son sein, l'écho se mettait à trahir les présences. Il leur fallait parler à voix basse pour s'assurer que les oreilles indiscrètes ne s'épanchent pas trop sur leur cas – plus encore lorsque le Clan Stratège se retrouvait au cœur des discussions et des complots. Face à la révérence et l'ironie, Aysar esquissa un demi-sourire. De ceux à peine perceptibles, mais quand même présents malgré tout. — J'aime me placer en exception. il souffla, relevant volontairement un peu trop le menton pour appuyer ses propos, jouant sur les mots, les intonations et les idées qu'il semblait glisser dans l'esprit des gens, à voir les paroles de Mafalda à son sujet. — Là, c'était prétentieux. C'était comme si, plus ou moins consciemment, il recherchait un peu de cette complicité étrange, pas naturelle, dressée par deux années de colocation où des pans de leur vie se sont mélangés et dévoilés à l'autre au détour de conversations qui avaient mis bien de temps à naître entre eux. Mais Mafalda avait été claire. Limpide, même. Les choses n'étaient plus pareilles, les choses ne le seraient jamais plus. Encore moins lorsqu'il prenait conscience de là où son plan – leur plan, à Odalis et à lui – pouvait les emmener, tous autant qu'ils étaient. Aysar ne s'apprêtait pas à faire de simples vagues : il aspirait au raz-de-marée destructeur, capable de chambouler l'ordre établi et de le réduire à néant. La mascarade Mulver avait assez duré, elle pouvait d'ors et déjà s'arrêter.
Son désamour envers les Mulver n'était pas inconnu. S'il ne l'avait jamais exprimé à voix haute pour éviter les répercussions inutiles, personne ne pouvait douter que son allégeance n'allait toujours pas à cette famille dont la plupart des membres, si ce n'était chacun d'entre eux, semblaient maudits de tares et d'obstacles différents. Prenez-en un, détaillez-le assez longuement. Que voyez-vous ? Aucun Mulver n'était solide comme le roc qu'ils voudraient vendre en propagande aux habitants du Haut. Ils faisaient face ensemble, unis ? As if. Odalis suivait lentement les pas de Nicola, avec la subtilité de celle que l'on laissait vivre son existence sans trop s'en soucier, sous-estimant ce dont elle pouvait être capable. Nicola avait voulu s'opposer à eux ? Odalis, elle, ne le voudrait pas seulement : Aysar savait qu'elle pouvait réussir là où son cousin avait échoué. Peut-être que la prétention avait poussé l'amant de Mafalda dans les bras de la mort, finalement.
Les sourcils d'Aysar finirent par se froncer. Tournant la tête vers elle, il observa un instant le profil que Mafalda lui offrait, le détaillant avec une attention particulière. — Disparu ? Depuis quand ? Il ne croyait pas aux disparitions, Aysar. Pas dans ce clan. Si quelqu'un s'évanouissait du paysage, peu importe pour combien de temps, il n'y avait plus d'espoir de le revoir, qu'importaient les recherches et les efforts pour le retrouver encore en vie, capable de respirer et de tenir debout.
Il savait que Mafalda tenait à sa mère. C'était une part d'elle qu'il avait toujours admirée, même s'il ne prétendait pas connaître les nuances de leur relation : elles tenaient l'une à l'autre, bien plus que ce qu'il ne pourrait expérimenter dans sa propre famille. Il se rappelait de la seule fois où il l'avait rencontrée. Là, dans la chambre qu'ils partageaient, quelques mois à peine après l'arrivée de Mafalda à Brakebills, reprenant la place de l'ancien colocataire d'Aysar qui avait décidé d'abandonner tout ça, toutes ces « conneries » comme il les décrivait bien souvent – il n'avait plus jamais entendu parler de lui, n'y avait plus vraiment repensé non plus avant aujourd'hui, et l'espace d'un bref instant son esprit divagua et se demanda ce qu'il était devenu, avant de l'oublier de plus belle. — Est-ce que tu as des pistes ? Une idée de ce qui a pu se passer ? Les Mulver auraient très bien pu chercher à se débarrasser d'elle d'une façon ou d'une autre. Il suffisait simplement qu'ils se mettent à la trouver dérangeante, et Cesaria avait très bien pu se retrouver hors du tableau en un claquement de doigt. L'espace d'un ordre lancé à la bonne personne.
Chacun ses tares, qu'il répéta presque mais s'abstint de le faire. Ça n'avait aucun sens de continuer un discours amer contre la famille qui avait en partie fait de lui ce qu'il était devenu. Ça n'amènerait rien de bon, encore moins dans un lieu comme celui-ci. Alors Aysar se tue. Fixant les colonnes et les statues, détaillant les histoires que chacune racontait, se demandant si un jour il parviendrait à faire quelque chose qui justifierait la présence de son immortalité dans ces lieux. Il pinça des lèvres. — J'espère l'être aussi. Les actions et l'homme pouvaient être deux choses différentes. Les unes perduraient bien plus aisément que l'autre, qui risquait l'écrasement et l'anéantissement pour avoir simplement envisagé l'idée de réduire à néant les Mulver. Presque tous. — Les Mulver sont impressionnants, mais ils ne sont ni infaillibles, ni inhumains. Se prendre pour les di immortales ne leur permet pas d'en faire partie. Il ne s'étendit pas plus sur la question. Elle avait raison : il fallait se méfier de tous et, même s'il avait espoir de ne pas devoir surveiller ses arrières avec elle, son attitude face à lui laissait le doute planer au-dessus de son crâne.
Il sentit son regard sur lui et lui en lança un, baissant les yeux dans sa direction et arquant légèrement un sourcil en la sentant l'enlacer de la sorte. Ça ne lui ressemblait pas, encore moins après ce qu'elle avait pu lui dire. Une drôle de sensation vint l'envahir et Aysar, face à elle, continua de l'observer, cherchant à lire au travers de l'expression quasi impénétrable de Mafalda Gil. Une pointe d'hésitation se glissa sous sa peau, comme un instinct dont il ne savait quoi penser. — Je viendrais. Tu n'as qu'à m'envoyer ton adresse par message, je n'ai pas changé de numéro. Il se mordit l'intérieur des joues. Curiosity killed the cat mais, encore une fois, il préférait croire qu'elle ne lui ferait pas ça.
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