New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
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 babylon fall /l

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Odalis Mulver

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babylon fall /l  ·  30/05/21, 06:02 pm

La journée s'est vue consumée entre la bibliothèque et les archives, occupée à couper les cheveux en quatre pour un sujet qui grignote à lui seul un espace mental faramineux : les mariages arrangés, les alliances et leurs échecs. Si elle ne s'était jamais intéressée à comment toutes familles confondues les liens s'étaient tissés à travers New-York, cette nouvelle lubie a le bénéfice d'apaiser partiellement l'insatiable soif d'apprendre, pour compenser l'incapacité à faire. S'il y a toujours du neuf à absorber, elle a passé trop de temps le nez dans les livres autour de la magie pour parvenir sans trop de peine à mettre la main sur des pages inédites. S'il en existe -et c'est nécessairement le cas- elles ne sont clairement pas à sa portée dans des rayonnages qu'elle connait par coeur et dans lesquels elle pourra se retrouver même de nuit. L'index a suivi les lignes, les phrases, les arbres généalogiques de diagonales auxquelles elle ne s'était jamais intéressée, parce qu'avec arrogance, ignorance ou juste indifférence, Odalis n'a jamais pris la peine de penser le monde autrement que ce qu'elle a connu en étant suffisamment grande pour raisonner par elle-même sans être biaisée par des raisonnements d'enfant. Avant, après, rien n'existe réellement. Du moins, n'existait. Et brutalement, jusqu'à la moindre anecdote insignifiante est devenue digne d'intérêt, à stocker dans un coin de sa mémoire, parce qu'on ne sait jamais.
Elle claque le dernier livre sans s'accorder le droit de le finir -qu'importe, le crâne ne peut plus absorber la moindre information supplémentaire- et se décide à aller se confronter à la réalité du présent, pas moins tortueuse que les histoires du passé. Si Lucretia ne vient pas à elle, l'inverse est toujours réalisable non ? Si leurs vies sont contingentes depuis toujours, cela fait un long moment que les choses se sont effrités et sont devenues plus instables que jamais. Pour Odalis, elles ne se comprennent plus, mais elle n'est, pour une fois, pas persuadée de détenir la vérité, ni de pouvoir embrasser toute la complexité de la situation dans son ensemble. Si elle se considère-non, elle se sait- intelligente, lorsqu'il est question de ses soeurs, elle perd de nombreux points de cohérence et de raisonnement, ne devient plus qu'une masse d'émotions et sentiments contraires qui la ravagent avec puissance et chaos. Loin d'être une force, elles ne sont qu'une faiblesse, ajoutées à celle intrinsèque qu'elle possède déjà profondément enracinée dans sa naissance. Des némésis dont elle est incapable de s'éloigner, préférant de loin les haïr avec fureur tout en continuant de dormir non loin, plutôt que respirer à distance sans plus de notes corrosives.
Alors au lieu de rentrer chez elle, elle choisit de s'inviter chez Lux comme un chat rentre avec indifférence dans un logement comme s'il était sien, à ceci près qu'elle est bruyante pour explicitement appeler Lucretia à s'intéresser à cette invitée surprise. Elle se dégage de son long manteau camel en traversant l'entrée sans un mot, sans prévenir, sans note chantante pour prétexter une visite surprise jovial -de toute façon, qui y croirait ? Odalis. Joviale. - et le jette nonchalamment sur un meuble sans un regard.
Lorsqu'elle gagne le salon et trouve le canapé, elle se laisse tomber avec  la décadence de ceux qui n'éprouvent aucun malaise à s'inviter. Si ses soeurs ne lui font jamais assez de place dans leur vie à son goût, elle sait en de rares épisodes, imposer sa présence aussi prenante que fragile. Ses pieds trouvent un table basse où se reposer alors qu'elle dégage ses cheveux d'un hairflip qui chuchote juste lack of confidence en toutes lettres. À défaut d'avoir de l'aplomb face à Lux, elle sait le mimer à la perfection. Elle soupire de façon sonore et exagérée comme si sa journée avait été épuisante. Ce qui n'est pas loin d'être le cas mais se love dans le creux de l'estomac sa meilleure alliée et la pire traitresse à la fois, celle qui lui donne toujours le coup de fouet nécessaire à ses meilleurs coups d'éclats: la rage. Et seulement après ce cérémonial gorgé de fierté, elle s'accorde le droit de tourner un regard vers sa soeur comme si elle annotait seulement à l'instant que, évidemment qu'elle est là, puisque ce sont ses appartements. "Alors comme ça La Nouvelle Fille Préférée va se marier uh ? " Elle suinte  le mépris, rentre de le rôle du détachement avec application qu'au fond d'elle, elle souhaite l'étrangler. Lui briser sa vaisselle. Crier jusqu'à ce que sa voix brise, autant de jalousie que d'un puissant besoin d'exister et non plus d'être sans cesse mise sur une étagère sous couvert de protection. La figurante de la famille Mulver n'a heureusement jamais assez d'energie pour mettre à exécution ses ambitions curieuses. Alors, au lieu de quoi, elle se prend de passion pour ses ongles, les observe, tiraillée par l'envie de déjà écailler le vernis à peine posé la veille ; c'est viscéral, de ruiner quelque chose, tout en sachant pertinemment que c'est un besoin absurde qui ne lui apportera jamais toute la reconnaissance qu'elle désire ardemment. " Ça se fera avec ou sans bon goût ? Que je sache si je peux recycler une robe immonde qui traîne dans mon placard depuis des années. " Comme si c'était un événement aussi rébarbatif que le mariage arrangé d'une fille sans importance du fin fond de la nébuleuse, et pas sa soeur, celle qu'elle adore, celle qui lui arrache le coeur qui peine à battre dans sa poitrine à chaque fois qu'elle l'écarte, qu'elle l'oublie, qu'elle lui laisse le déplaisir de découvrir les informations seule sans lui offrir une chance de participer. "Ça te fait beaucoup ressembler à Valeria, de tout t'accaparer comme ça. " Elle est injuste Odalis, mais peu lui importe car égoïstement, sous le joug de cette jalousie qui palpite paresseusement, tout ce à quoi elle aspire c'est faire mal à Lucretia comme elle a eu mal en apprenant après tout le monde pour ce mariage. Et puis non contents de la marier tout court, il faut que ça soit avec l'unique personne dont elle dépend, et cette pilule là bloque toujours dans la trachée. C'est pas faute pourtant d'avoir de la bile pour la dissoudre comme le reste. "T'as changé." crache-t-elle avec un dédain mélancolique. Dans le fond elle a juste beaucoup de peine. Heureusement toutefois que par dessus ledit fond il y a douze étages blindés, maquillés à l'indifférence et la lassitude.
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Re: babylon fall /l  ·  08/06/21, 02:59 pm

Les glaçons fondent lentement dans le fond de son verre, se mêlant au whisky de qualité pourtant délaissé, oublié, au profit d’un écran aux mille et une possibilités. Lucretia pianote, écume narciss.us, lassée par avance, vexée dès les premières secondes, mais incapable d’en décrocher le regard. Depuis son compte privé et secret, elle lit ce que le Haut raconte à son propos, mais voit aussi ce que postent ses amis, ceux qu’elle a eu et les rares qu’elle a encore et ceux qu’elle prétend avoir. L’insouciance a repris ses droits bien vite après la guerre, pour certains, si l’on s’en fie aux réseaux sociaux. Les soirées sont plus décadentes, les brunchs plus ostentatoire, les virées shoppings plus indécentes encore, c’est une vie qu’elle reconnaît à peine pour sa part et envie, pour ce qu’elle ne l’a jamais totalement eu et ne l’aura surtout plus jamais. Elle ne réalise que lorsque le doberman couine que les ongles de son autre main se sont aventurés un peu trop profondément sous les poils de sa nuque. “ Désolée Styx. ” murmure-t-elle en relâchant son emprise, sans pour autant décrocher les yeux de son téléphone. Ce qui l’arrache vraiment à sa contemplation c’est le bruit qui vient de l’entrée de ses appartements privés et qui déjà se dirige droit vers elle.

Le téléphone est lâché, et d’un sigil rapide elle amène à elle un des journaux du jour qu’elle ouvre rapidement pour se donner un air sérieux tandis que l’intruse fait son apparition dans la pièce. Elle observe sous ses cils la créature, d’une nonchalance indécente, prendre ses aises sur le canapé et sur sa table basse, détourne les yeux néanmoins quand elle soupire, pour faire mine de finir l’article qu’elle a déjà lu avec désintérêt ce matin, comme si elle n’avait pas remarqué l'intrusion. "Alors comme ça La Nouvelle Fille Préférée va se marier uh ? " Un lourde expiration s’échappe de ses narines, mais Lucretia ne lui décoche pas un regard, pas encore, pas quand Odalis lui parle sur ce ton-là. Pas quand c’est pour aborder ce sujet-là. Elle en entend bien assez à ce propos à longueur de journées. ” Ça se fera avec ou sans bon goût ? Que je sache si je peux recycler une robe immonde qui traîne dans mon placard depuis des années. " La mauvaise foi doit être un trait de famille, un de ceux auxquels aucune sœur n’a su échapper, en dépit des différences profondes entre leurs trajectoires. Cela restera toujours un point commun entre elles, aussi certain que le sang qui coule dans leurs veines. Lentement, Lux plie le journal en deux et le jette plus loin pour faire bouger le chien qui va aussitôt le chercher pour le lui ramener. "Ça te fait beaucoup ressembler à Valeria, de tout t'accaparer comme ça. " Le regard croise enfin celui de sa sœur, au mauvais moment, juste quand l’épine trouve sa cible et que les dents manquent de grincer. Elle attrape son verre déjà trop dilué pour être buvable, juste pour se donner contenance, croisant les jambes sur son fauteuil. Elle ne détourne pas le regard cette fois, défiant plutôt la gamine de céder la première. Elle sait, qu’Odalis raconte n’importe quoi, que tout au mieux elle ne sait pas de quoi elle parle et qu’au pire, elle ne cherche qu’à provoquer. Peut-être que Lux s’accapare beaucoup de chose, si on regarde de loin, et parfois aussi si on regarde de trop près. Mais Aysar, n’a en rien été son choix et ça, sa sœur ne peut que le savoir. "T'as changé." Le dédain la heurte plus qu’elle ne saurait l’exprimer, les lèvres se pinces derrières le verre porter à sa bouche comme un masque. “ Et toi donc, ma chère, ” ne sait-elle que rétorquer, accueillant le museau de Styx sur ses genoux.  Bon à savoir malgré tout que, peut-être Odalis a eu meilleure opinion d'elle à une époque au moins“ Rappelle-moi, ta maladie t’empêche aussi de frapper aux portes ? ” Le coup est bas, mais l’irrespect de sa sœur est plus qu’elle ne peut en supporter après une longue journée à essayer d’enfiler des chaussures bien trop grandes pour elle.

“ Bouge tes pieds de ma table. ” Ordonne-t-elle sèchement avant de s’adoucir, ou du moins essayer. Ce n’est jamais trop dur devant Odalis, même quand l’humeur est à l’amertume des deux côtés. Elle faiblit toujours un peu face à sa puinée, que cette faiblesse se traduise en tendresse maladroite ou en jalousie mal placée. “ Si c'est une place de demoiselle d’honneur que tu veux, elle t’est déjà réservée et désolée de t’apprendre que t’auras la même robe que les autres. ” Pour peu qu’on laisse Lucretia choisir, y’en aura pas d’autres. Évidemment, si on la laissait choisir, il n’y aurait pas de mariage du tout.  “ T’es venue pour autre chose que m’insulter sinon ? ” Fait-elle sur le ton de la conversation, haussant à peine les sourcils, encore moins le ton. Ce n’est rien de moins qu’une insulte, que de la comparer à sa jumelle, si différente, évincée si facilement et pourtant tellement plus remarquable et brillante si on retire toute les couches de vernis que sont l’héritage et le titre. Qu’est-il dont arrivé à sa petite sœur, petite crevette inoffensive, qu’elle s’était jurée de protéger jusqu’à son dernier souffle ? Depuis quand se noie-t-elle dans sa propre bile ?
Odalis a bien raison, y a eu du changement, mais il n’est définitivement pas à sens unique. Seulement Lucretia est un peu trop fatiguée ces derniers temps pour chercher à creuser, à comprendre depuis quand ça remonte, à essayer de réparer les choses tant qu’il est, peut-être encore temps. Ce n'est pas qu'elle voudrait que sa sœur la félicite pour ses fiançailles, elle souffre bien assez des sourires hypocrites de tous les autres, mais l'accusation de sa petite sœur, comme si elle était responsable de cet accord humiliant n'est pas ce qu'elle souhaite entendre non plus. Et surtout c'est incompréhensible. “ Fais gaffe, Odalis. Tu sais, d’autres pourraient penser que t’es jalouse. ”  Et si Lucretia veut bien croire qu’elle a des raisons de l’être, parfois, de manière générale, ça n’a vraiment pas lieu de s’étendre à ce sujet là.  “ Et, franchement, y a pas de quoi. ” À moins que la benjamine Mulver ait des envies matrimoniales que la cadette ignore.
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Re: babylon fall /l  ·  13/06/21, 05:21 am

"Oh on en est donc là." Un bref éclat de rire froid perce sa gorge, pour se convaincre qu'elle parvient à prendre ça à la légère, que ça n'est pas une attaque aussi basse que ça en a l'air, que sa soeur ne vient pas réellement d'enfoncer ses doigts dans la pire blessure qu'elle connaisse d'Odalis. Ca ne coagule jamais vraiment, comme si être malade ne suffisait pas, il fallait aussi que s'en souvenir ne l'en rende que plus souffrante, et si elle a eu espoir de tenir plus de dix minutes sans que le sujet lui soit envoyé droit dans la mâchoire comme une porte qu'on claque, Lucretia vient d'anéantir tout voeu de normalité. "Le vrai problème c'est que je t'ai empêché de refuser ma visite ou juste que ça ne t'a juste pas donné le temps d'avoir l'air vraiment débordée par ta vie palpitante ? Tu veux qu'on recommence ? On en fait une jolie story si tu veux. J'arrive et je trouve ma soeur débordante de joie et d'excitation au milieu de tous ses présents de fiançailles." Lux çi, Lux ça, sur les réseaux ça a des atours de compte de fée, à condition d'occulter quelques commentaires haineux - quoique pas toujours infondés, du point de vue du Mont Rancoeur où Odalis siège patiemment. Elle sort déjà son téléphone, les sourcils légèrement haussés en guise de point d'interrogation renouvelé ; le pire étant que si Lucretia ne prend pas ça pour une énième provocation mesquine et accepte, sa soeur plierait au jeu prise à son propre siège mais en tirerait une dose d'amusement puérile qu'elle se garderait bien d'assumer.

Les rapports sont pénibles, c'est comme jouer avec un couteau. Des fois elle se loupe, s'entaille, des fois elle est brillante de dextérité. La nuque ne daigne pas pivoter en direction de cette soeur qui tente d'asseoir une autorité qui ne prend jamais sur sa benjamine sans y insérer une menace plus lourde et palpable. Tout ce qu'Odalis voit, c'est qu'elle aboie comme le ferait son chien. Chien qu'elle ne porte pas spécialement dans son coeur pour des raisons obscures - en grande majorité parce qu'elle jalouse le canidé, qui malgré le fait qu'il n'est pas plus utile qu'un tas de viande trop fidèle à Lux, avec des griffes cliquètent sur le sol de façon insupportable et une dévotion sans borne à vomir, remporte plus d'affection qu'elle dans le coeur de sa soeur. Peut-être que si elle aussi, elle la regardait comme une merveille de ce monde, son aîné lui rendrait le même amour. Et encore. Enfin pour ça, il faudrait au moins que Lucretia lui file une ration de croquettes journalières, et milles années se sont écoulées depuis l'époque où Odalis tapait des bonbons dans les affaires de sa soeur. "Mh ? Je suis bien là, je vais rester. Merci. " Sur ta putain de table basse. Elle étudie ses ongles avec une désinvolture croissante, alors même que la première et unique vérité vient de franchir ses lèvres même si ni l'une ni l'autre ne relèvera vraiment. Quelque soit la teneur de l'échange, l'animosité qui suite des pores de leur peau, Odalis est et sera toujours étrangement attachée aux appartements de sa soeur, uniquement parce qu'elle peut être avec elle, même si ça fait mal, même si c'est inutile, même si c'est houleux. Quand elle est là, elle n'est pas seule, et malgré la relation dégradée, elle peut au moins apaiser ses insécurités en appelant ça passer du temps ensemble. Tant que les deux survivent, c'est une victoire. Le reste n'est qu'une question de détails qu'une publication sur les réseaux sociaux pourrait largement dissimuler. "Fais-toi plaisir. Il y a bien une époque où tu faisais ça pour jouer avec moi, pas pour m'humilier. Faut croire qu'en vieillissant il reste que les mauvais côtés de chacun." Avec un peu de doigté et le retour d'une légère connivence, elle pourrait accepter de porter n'importe quoi qui fasse perdre cinq d'espérance de vie aux parents en posant leurs yeux sur elle : une robe digne d'un enterrement, une couleur aberrante, ou même un jean, si seulement ça pouvait les rendre complice plus de dix secondes et leur procurer la satisfaction commune de sortir quelques temps du joug familial. Au lieu de quoi, Odalis se fait peu d'illusion, elle écopera d'une tenue sage choisie par leur mère, ennuyeuse comme un jour de pluie qui la fondra à merveille dans le décor. Somme toute, rien de trop différent du quotidien morne dans lequel elle évolue, et ce mariage sera merveilleux sur les photos et les journaux, mais certainement pas dans ses yeux.
"Jalouse ?" Elle ricane, ou plutôt, grince, Odalis, en faisant sauter ses chaussures une à une pour preuve qu'elle s'installe. De quoi serait-elle jalouse ? De l'attention ? Du pouvoir ? De ce mariage ? Ugh. "Jalouse de quoi ? De cette vie débordante de joie où t'es plantée dans ton canapé avec ton chien, à rien faire de ton temps à part boire ? Au moins on est d'accord pour dire qu'il y a pas de quoi ouais." Le regard embrasse brièvement la pièce, n'y trouve rien sur lequel s'attacher. Le but est simplement de chercher de l'oxygène dans une distraction pour ne pas se laisser étouffer par l'impression que Lucretia a posé le doigt sur quelque chose de réel. Jalouse. Elle cligne des yeux pour chasser tout ce que ça implique, tout ce que ça réveille. De toute façon, qui irait réellement soupçonner quoique ce soit d'autre en elle que le banal gouffre habituel du manque d'attention avec lequel elle use tout le monde depuis des années ? "Tellement classe, la nouvelle stratège qui est rien de plus que le pantin de ses parents. Je t'aurais pas pensé si molle et permissive. Tu m'étonnes qu'ils se réjouissent, t'es définitivement la plus pratique de leurs enfants." Et ça, ça ne sonne pas comme un compliment, alors qu'elle toise Lucretia avec mépris. Elle lui en veut quelque part, d'avoir endossé ce rôle pour ne rien faire d'autre que subir. Si elle l'a longtemps admiré juste parce qu'elle était sa soeur, qu'elle était plus âgée, et qu'elle représentait tout ce qu'elle avait voulu être, ça s'était abimé au contact des nouvelles perspectives de la cadette : Lux lui évoque avant tout de la rancoeur pour ce sentiment d'abandon qui enfle à mesure que le poids des responsabilités pèse de plus en plus sur celle qui hérite de tout.
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Re: babylon fall /l  ·  16/06/21, 05:24 pm

S’il est une règle claire que Lucretia a su faire respecter, peu importe les aléas de sa vie et les nouvelles responsabilités, c’est qu’elle n’accueille que qui elle veut dans ses appartements. Depuis qu’elle en a reçu l'unique clé, elle en refuse l’entrée à qui elle le souhaite, avec ou sans raison, sans besoin aucun de se justifier. Les seules exceptions, non pas des moindres ceci dit, sont la famille immédiate. Parce qu’elle ne sait pas dire non à ses parents et que ses sœurs ont le don pour ne rien respecter, et surtout pas elle. C’en est lassant comme Odalis cherche à la défier juste pour le plaisir de le faire. C’en est rageant de la voir lui désobéir sur même la plus simple des instructions. Ce n’est même pas qu’elle ne veuille pas que sa sœur qu’elle a, en d’autres temps, accueilli dans son propre lit, se sente à l’aise chez elle ; c’est juste qu’elle n’a pas besoin de se faire insulter dans son propre refuge. Évidemment qu’il suffirait de siffler pour qu’on la déloge et qu’on vienne nettoyer la table par dessus le marché. Évidemment que Lux ne le fera pas. En dépit des coups bas, en dépit des insultes amères, elle ne bouge pas, n’appelle pas à l’aide, parce qu’elle meneuse ferait-elle si elle avait besoin d’aider pour contrôler sa propre cadette ? Si elle l’a accusée de jalousie pour la faire réfléchir, l’idée fait son chemin, si ridicule et puérile soit-elle, à mesure qu’Odalis tente justement de la réfuter. Les mots sont (à peu près) justes et sonnent pourtant faux. La main de Lux se perd en caresse dans la nuque de Styx avant que d’un sifflement elle n’appelle sa sœur, comme pour offrir un compagnon à Odalis. Nyx l’évite pourtant lorsqu’elle s’extirpe de la chambre pour mieux gambader dans le salon vers sa maîtresse. La cadette Mulver n’a jamais été très affectueuse avec les deux canidés qui s’en vengent à leur façon, en se frottant aux genoux de Lux pendant qu’elle laisse sa sœur se défouler. Les ongles crissent sur les poils, mais restent doux ; elle se contient comme elle le peut.

”C’est bon t’as fini ta petite crise ? ” demande-t-elle, la voix trop calme pour être sincère. Elle a l’habitude de cacher ses émois ceci dit et si tout la heurte dans l’attitude de sa sœur, elle n’en montre rien. C’est qu’elle aurait presque peur que cette Odalis vengeresse s’enfonce dans la moindre brèche.  ”Qui a parlé de t’humilier ? Pas moi en tous cas. La seule qui veut porter une robe moche pour mon mariage, c’est toi. Entre temps j’t’ai assurée que tu serais demoiselle d’honneur. Tu veux quoi de plus ? ” Ma place ? Ça serait impossible de toute façon. S’il avait été ne serait-ce qu'envisageable de partager ses responsabilités avec Odalis, il y a belle lurette que Lucretia l’aurait fait. Et pas que pour le bien de sa puinée. ”Tu peux refuser si l'idée te sors tellement par les yeux. ” Et elle fera mine que ça ne la blesse pas, que ça ne l'atteint pas. ”Pourquoi tu me dis pas pourquoi t’es vraiment là ? J’ai beau recevoir des douzaines de doléances par semaine, j’suis toujours pas devin. À moins que tu ne sois vraiment là que pour me cracher tout ce que tu peux à la gueule histoire de te sentir mieux.” Elle n'est pas responsable pourtant. Ni de sa maladie, ni de la vie qu’elle mène. Les reproches l’atteignent malgré tout, pour tout ce qu’ils ne disent pas, pour tout ce qu’elle a fait pour elle et qui passe inaperçu. Pour tout l’amour qu’elle lui porte et qu’Odalis semble oublier. Et Lucretia lui en veut d'être là avec toute son amertume, comme si elle avait encore la place en elle de la recevoir sans en déborder à son tour. Elle lui en veut de l'avoir poussée à la bassesse de se moquer de sa maladie. ”Si ma vie t’insupporte, regarde ailleurs, que veux-tu que je te dise ? ” Qu’elle aille se plaindre à leur autre sœur. Qu’elles fassent alliance puisqu’elles la détestent tant. ”Que ça te plaise ou pas, j’suis Stratège, ce qui veut dire que oui, j’ai un peu autre chose à foutre que passer ma soirée sous le feu de tes critiques. Et puis, t’es mignonne Odalis, mais je te vois pas te rebeller beaucoup non plus.” Sauf si c'est ça, sa rébellion à elle, venir gratuitement chercher des noises à son aînée quand c'est contre leurs parents qu'elles devraient ensemble se soulever.
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Re: babylon fall /l  ·  17/06/21, 05:24 pm

C'est humiliant. Humiliant d'être traitée comme une adolescente au beau milieu de sa crise. Humiliant de se dire que malgré toute la voix qu'elle donne à son besoin d'attention, sa soeur l'écoute sans doute encore moins qu'elle n'écoute les bâillements des canidés. C'est pas loin de tout désamorcer, la convaincre de reprendre ses pieds de la table et de les utiliser pour quitter ce maudit appartement sans ajouter le moindre mot, mais la fierté pèse plus lourd, beaucoup plus lourd, que son envie d'aller se réfugier chez elle loin du tumulte de cette relation impossible.
"Excuse-moi, j'avais pas saisi que je devais sauter au plafond de gagner l'incroyable privilège d'être ta demoiselle d'honneur à une cérémonie qui te réjouie d'avance. Tu veux sérieusement que je fasse comme tous ces abrutis qui surjouent une fausse joie à l'idée de ton mariage ?" Elle relève le regard pour fixer le visage de sa soeur. Elle aurait pu tuer pour lui ressembler. Pour être plus comme Lucretia, une copie conforme qui n'aurait eu pour défaut que d'être plus jeune. Être sa jumelle pour ne pas toujours éprouver le besoin de se rappeler qu'elles sont soeurs, de peur que ça finisse par disparaître et s'oublier si elle ne fait rien au profit de la vraie jumelle. " Tu veux vraiment que les rares personnes, si ce n'est la seule, à qui tu pourrais dire la vérité sur ce que ça te fait tout ça, se contentent de jouer un rôle débile dans ce soap opera de mauvais goût ? Très bien." Elle croise les bras contre sa poitrine, faussement résignée mais certainement pas convaincue. Si la communication est impossible et les regards fuyants, il y a quelque chose dans l'attitude de Lux qui transpire tout sauf le bonheur, et si Odalis parvient à le sentir, c'est sans doute parce qu'elle connait parfaitement l'odeur de la frustration et d'un désespoir contrarié. Elle simule un sourire plus faux que celui d'une pub de dentifrice, singe pour une seconde ou deux une pseudo joie avant de retomber dans son attitude crispée sur la défensive. "Ton honnêteté me va droit au coeur, t'as pas idée. Je peux pas juste avoir envie de venir te voir ? Faut un mot d'autorisation maintenant ?" Elle roule des yeux avec exagération, agite mollement la tête puis abandonne. La vraie raison c'est qu'elle a besoin de Lucretia. Qu'elle lui manque comme un membre fantôme manque à un amputé : elle sait qu'elle a peu de chance de la retrouver mais elle ne peut pas s'empêcher d'avoir mal là où elle ne la trouve plus. Sa vie lui échappe dans une direction improbable -et jusqu'alors jamais explorée- et s'il est hors de question de confier quoique ce soit à sa soeur, elle aurait aimé naïvement poser les armes et juste profiter de sa présence pour se sentir rassurée Son plan était parfait, à un détail près : il omettait qu'elle serait incapable de venir trouver Lucretia sans taper fort du pied, unique moyen qu'elle connait pour essayer d'obtenir des regards.
"Regarder ailleurs ? Mais t'es sérieuse ?" Perdue pour perdue dans l'océan des émotions toutes aussi pointues et tranchantes les unes que les autres, la voix trahie un soupçon de révolte qui est entière liée à Lucretia et leur relation en dents de scie ces derniers temps. Si le ton est désagréable, et le visage parfois inhospitalier, Odalis n'en reste pas moins profondément attachée à sa soeur et tout ce qu'elle lit comme de la non-réciprocité de cet état provoque un sursaut de tempérament. "Tu l'as peut-être oublié à force de te regarder le nombril, Lucretia, mais non seulement t'es ma soeur mais aussi je m'intéresserais toujours à ta vie, même si ce que je vois me dégoûte." Elle se laisse surprendre par les mots qui dépassent le fond de sa pensée mais ne fait rien pour corriger, reprendre, ou arrondir les angles, persuadée que la nouvelle stratège mérite un électrochoc brutal, pour croire qu'elle peut balayer d'un revers de main ceux qui la dérange dans sa famille. Le dégoût qu'elle éprouve entache tout un tas de sujets différents qui gravitent en elles, mais jamais Lux directement. Malgré toute l'énergie qu'elle gaspille pour la pousser un peu plus dans ses retranchements, jamais elle n'aurait voulu de cette place précise, coincée entre différents feux. Elle aurait voulu quelque chose s'en approchant mais certainement pas avoir la tête bloquée sur l'enclume, à devoir manier différents partis - partis, qui, de toute façon, n'auraient jamais récolté suffisamment ses suffrages pour qu'elle soit raisonnable et docile. Dans le fond, c'était presque une chance pour tout le monde, que ça tombe ni sur Odalis, ni sur Valeria. Toutefois ça n'empêchait certainement pas la première de maudire sa soeur d'avoir endossé ce rôle et de parvenir à tenir sa nuque à peu près droite. "Donc on est d'accord ? Être stratège t'empêche d'être quoique ce soit d'autre ? Au moins t'as plus à faire semblant de t'intéresser aux autres, c'est déjà ça de gagné pour toi." Pour le reste, elle ne réprime pas un sourire narquois mais se passe aisément de commentaire. Continuer de passer pour l'impotente qui ne fait jamais rien à part au choix, être malade ou être de mauvaise humeur, reste une zone de confort non-négligeable pour dissimuler tout ce qui lui vaudrait sans doute les foudres de la famille toute entière - sans même déballer la quantité de secrets accumulés en peu de temps, savoir qu'elle est ouvertement plus du côté d'Aysar que des siens serait déjà largement problématique. Alors oui, Odalis on ne la voit pas beaucoup se rebeller, et ça, ça l'arrange bien.
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Re: babylon fall /l  ·  17/06/21, 06:16 pm

Elle ne sait pas à quelle réaction elle s’attendait de la part d’Odalis vis à vis de ses futures noces. Pour être honnête, Lucretia ne s’est pas attardée sur la question, elle avait sa propre réaction à gérer après tout, puis celle de quelques autres partis intéressés. Sa sœur n’est pas entrée en ligne de compte, mais ce n’est pas quelque chose dont elle se fustige même alors qu’elle semble vouloir lui faire la leçon, parce qu’en un sens ça ne la regarde pas plus que ça. Odalis n'est pas plus concernée que Valeria. Dans d’autres circonstances, elle aurait pu se voir tout raconter à Odalis, sur ce même canapé où cette dernière est si confortablement installée, elle lui aurait tout dit en lui peignant les ongles des pieds et elles auraient, qui sait, pu parler robes ensemble sans que ça ressemble à du venin. Un mariage arrangé, pire ce mariage arrangé , ne se prête pas à ce genre de soirées complices. Sauf si la complicité réside en quelques bouteilles partagées et une pluie d’injures envers le promis, voire le patriarche. Lux n’avait pas idée de quoi s’attendre de la part de sa sœur, mais elle ne s’attendait pas à ça.  Elle ne la comprend définitivement pas. “ Parce que tu crois que c’est en venant me cracher dessus comme ça que je vais avoir envie de me confier à toi ? Tu te moques de qui Odalis ?” Elle ne peut pas croire que sa sœur soit sincère, dans cette espèce de vexation sous-jacente, parce que ça n’a pas de sens. Elle n’a rien fait pour encourager les confidences. De toute façon, Lucretia est persuadée qu’elle sait déjà tout ce qu'elle ressent à ce sujet, que c’est même de ça dont ses propos se nourrissent depuis tout à l’heure ; elle sait sa sœur malheureuse et dépassée par ce qui lui arrive et, pour une raison que Lux ne discerne pas, prend plaisir à appuyer là où ça fait mal. Ceci étant, quand bien même sa puinée serait un modèle d’empathie, elle ne se confierait pas forcément, c’est qu’elle ne sait même plus comment, à force de tout garder pour elle si farouchement.

“ Si c’est pour être aussi désagréable, un petit mot pour prévenir à défaut de demander l’autorisation ça serait sympa ouais. Figure-toi que moi aussi j’ai mes limites.” Si elle est la première à se réjouir de ne pas inspirer de crainte à sa sœur, elle ne serait pas contre un semblant de respect malgré tout, si ce n'est pour le titre qu'elle-même supporte encore mal, au moins pour le sang, ou à défaut, pour sa qualité d'humaine, tout simplement. Odalis devient étonnement douée pour jouer avec ses limites cependant, prenant un malin plaisir à venir dangereusement les titiller. Lux ne se souvient pas l’avoir déjà vue comme ça et elle s’étonne encore de l’obstination de sa sœur, de sa mauvaise foi, de la puissance de sa mesquinerie. À croire qu’elle ne la connaît vraiment pas. “ Tu serais la bienvenue sinon. ” admet-elle malgré tout, un ton en dessous du reste, la sincérité tranchant au-delà de la colère. C’est vrai qu’elle n’a pas fait l’effort de venir la voir elle-même, c’est vrai qu’elle se complaisait dans sa solitude ces jours-ci si rare, mais elle l’aurait accueillie bien plus chaleureusement si Odalis avait fait une meilleure entrée. Si elle lui avait donné l’impression d’avoir envie de passer du temps avec elle. Au lieu de ça, elle la dégoûte, à l’en croire, le ton assez ferme pour que les dents de la Stratège grincent, les ongles s’enfoncent dans la chair de Styx ; Odalis n’est peut-être pas la plus douée des Mulver sur un champ de bataille, mais elle sait odieusement bien manier les armes que la vie lui a laissée. Lucretia se dégage des chiens et se lève de son fauteuil d’un même mouvement, attrapant son verre trop longtemps délaissé pour s’en servir un autre, sans en proposer un à sa sœur à laquelle elle préfère tourner le dos. “ Oh puis tu m’emmerdes à la fin. ” La bouteille est reposée violemment sur le buffet alors qu’elle se retourne vers sa cadette. “ Stratège ou pas, ma passion n’est pas de me faire critiquer non-stop par une des personnes à laquelle je tiens le plus au monde. Et si c’est ta manière à toi de t’intéresser aux autres, je m’en passerais bien personnellement. ” C’est incompréhensible que sa sœur lui reproche, quoi au juste ? De ne pas assez s’intéresser à elle, quand tout l’intérêt qu’elle-même lui porte en retour n’est que bourré d’amertume, de critique et, elle pourrait presque croire, de haine ? Peut-être qu’à tout ça, Lucretia préférait encore le silence, au moins pourrait-elle s’imaginer qu’il est amical. Être confronté au dégoût que lui porte visiblement ça sœur en revanche, ça ne lui apporte rien qu’un poids en plus sur ses épaules déjà chargées. C'est une guerre qu'elle n'a pas l'énergie de mener. “ Les gens changent comme tu l'as si bien dit. J’suis devenue conne ou t’es trop compliquée pour moi, faut croire. Tu manques pas de culot de te pointer avec du venin plein les veines, pour me reprocher de pas t’accueillir les bras ouverts. Tu penses que t’es la seule à me critiquer ? Excuse-moi d’avoir pensé trouver un peu de répit dans mes propres appartements. Excuse-moi d’avoir pensé que ma petite sœur pourrait faire montre d’un peu de clémence. ” Et le heurt qui suinte de partout, qu'elle est à son grand dam incapable de retenir quand c'est dans son propre refuge qu'elle se fait insulter, par l'une de celle qui compte le plus à ses yeux et qu'elle croyait, naïvement sans aucun doute, avoir pour toujours à ses côtés.
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Re: babylon fall /l  ·  19/06/21, 05:24 am

Un mot. Quelque part ça la percute et ça fait mal. Est-elle à ce point nuisible pour Lucretia ? Elle ravale la moindre réaction de surprise peinée, préférant surjouer l'exaspération en agitant la tête en roulant des yeux. Jamais elle ne pliera à cette règle. Jamais. Par contre, si Lux n'est plus à même de supporter sa présence, elle pourrait cesser de venir. Du moins c'est ce qu'elle essaye de se dire pour apaiser la blessure. Nier l'existence même de sa soeur, agir comme si elle n'avait jamais respiré et ne plus s'en préoccuper. Elle sera ravalée exclusivement au rang de stratège -puisque c'est ce qui lui tient tant à coeur- et pour ce qu'Odalis est impliquée dans la politique de cette ville -pas faute d'en avoir envie pourtant- elle n'aura plus aucun contact avec Lucretia. Ca lui semble envisageable, atteignable. La réaction excessive à l'extrême lui parait amplement plus acceptable que de devoir espérer une approbation pour la voir ; et si elle lui refusait, si elle osait dire non, ça ferait bien trop de dégâts. Beaucoup plus que la privation de ne plus la voir du tout. "T'as tes limites. Je vois. Je sais même pas comment j'ai pu croire que je pouvais venir t'as raison. Toutes mes excuses. Je dois t'appeler madame aussi ou ça va aller ?" Elle se sent acculée, comme si Lux la repoussait dehors, et à la fuite Odalis a toujours préféré l'attaque, indépendamment du fait qu'elle s'est toujours considérée incapable de faire quoique ce soit de conséquent.
Elle a du mal à accueillir la concession que sa soeur lui fait, ne sait où la ranger ni même comment l'interpréter ; et l'esprit blessé est plus prompt à y lire l'ultime provocation. Si elle se rompait à ce protocole, si elle avait l'obligeance d'être un animal docile -et de préférence muet- elle serait la bienvenue. Alors elle ne l'est officiellement plus en attendant ? Elle déglutie péniblement, retourne à nouveau la phrase sans parvenir à lui faire dire autre chose, incapable d'y voir là une potentielle trêve pacifique. "Sinon, ouais. Exact." Retranchée sur sa position, elle oublie ce qui fait qu'elle a toujours été plus attachée à Lucretia qu'à Valeria, sans même parler de Caesar qui aujourd'hui n'est qu'un vague souvenir d'une perte qu'elle a encaissé avec la neurasthénie de l'enfant égoïste qui ne se sent jamais assez intégrée à son goût. Son aînée se lève, offre un dos où Odalis se demande combien aimeraient y planter un couteau. Beaucoup, sans doute. Ca rajoute juste de l'eau à son moulin. Elles sont devenues incapable de cohabiter pleinement, juste bonnes à se déplacer pour éviter ou chasser l'autre sans plus d'interactions que ça.
La bouteille claque. Ca devrait être une menace, un indicateur, un stop, et pourtant ça résonne comme une amorce. Fallait-il vraiment se battre tout le temps ? Une minuscule part d'elle, la plus mesquine, se réjouit de pouvoir faire réagir Lux : au moins elle n'est pas la seule à souffrir, et si elle ne peut pas trouver la paix, sa soeur ne la mérite pas non plus. Et si elle jubile presque de ce fait, elle n'a pas moins conscience de jouer un numéro d'équilibriste sur le fil du rasoir, et que le moindre raté pourrait lui faire plus de mal à elle encore qu'à Lucretia car elle serait obligée de le ressasser une fois seule chez elle. Sa soeur au moins, à en croire ce qui était étalé partout était toujours plus entourée. Plus attendue. Plus appréciée. Fuck her. "Tu vois même pas que la seule différence là tout de suite entre toi et moi, c'est que moi je dis ce que je pense contrairement à toi qui joue telle une putain de martyr hypocrite." Ca la désespère jusque dans la moelle, que Lucretia se contente de geindre, tournant principalement autour du fait de cette visite dont elle ne voulait clairement pas - ça a au moins le mérite d'être limpide après de multiples sous-entendus parfois plus tendus que sous. "C'est quoi le truc Lux ? Je suis sûre que j'aurais pu attendre que tu viennes chez moi et j'aurais largement eu le temps de mourir avant que tu te décides. T'es au courant que tout ce qui est contagieux dans cette famille c'est la mauvaise humeur et rien d'autre ?" Sous-entendu, certainement sa maladie. Parce que si Lucretia est capable d'éperonner ce flan blessé, Odalis ne peut empêcher le train de réflexions de la mener tout droit sur les insécurités les plus branlantes et les plus dangereuses qui soient. Sa rancoeur est une chose dangereuse qui participe grandement à ses réactions disproportionnées et imprévisibles, mais remettre son état physique entre elle et quelque d'autre c'est plus périlleux que manipuler du napalm : ça pourrait bien brûler l'un des deux partis, si ce n'est les deux. Ca creuse une fissure profonde qui court tout le long de son être, loin des yeux. Elle doit serrer les dents pour maintenir la façade, parce que quelque part la morsure de Lucretia commence à faire effet à rebours. Ca devient un point chaud qui prend lentement en importance, comme une tache de vin s'étale lentement sur une nappe. "T'as raison. Les gens changent, juste sous ton nez." Et c'est précisément ce qui l'a amené là non ? Quand elle se croise dans un miroir, elle capte quelque chose d'inquiétant. De vivace. Plus rien ne lui obéit. Ni son corps, ni ses émotions, ni même ses sentiments. Tout lui échappe dans un changement effrayant. Les gens changent. T'es trop compliquée. Ca résonne à l'infini et ça finit par l'engloutir toute entière. "Tu sais quoi ? Va te faire foutre Lux." qu'elle gronde en ayant atteint sa propre limite. Les pieds quittent la table, vivement elle se redresse et se lève en jetant un regard furieux à sa soeur. "Qu'est-ce qui cloche chez toi ?!" Ca lui parait être une autre vie, celle où elle pouvait se glisser dans le lit de sa soeur, somnoler la joue écrasée contre elle en lui demandant de lui raconter comment c'était d'aller à l'école avec tout le monde. Celle où Odalis, au mieux bougonne, ne faisait que se plaindre d'une voix pleurnicharde sans élever le ton plus que ça. Et maintenant il y a un vide grand comme deux continents entre elles et elle n'a aucun à crier sa colère dans cet appartement qui n'est pas le sien. Et si quelqu'un ose les entendre, elle se fiche bien, prête à jeter à la figure de n'importe quel garde qui voudrait la sortir de là sa frustration qui déborde. "J'ai besoin de toi ! C'est si compliqué à comprendre ça ?!" La voix heurte une note trop haute, se brise alors qu'elle serre le poing pour sentir ses ongles mordre sa paume. Elle hait Lux. Ca palpite sourdement dans la poitrine, et pour ne pas avoir à souffrir de cet aveu lancé avec la délicatesse d'un coup, elle se détourne, met de la distance entre elles pour aller à une fenêtre regarder dehors comme s'il y avait quoique ce soit d'intéressant qui pouvait capter son attention. Elle lui en veut. Elle lui en veut de lui arracher des mots dans la souffrance. Elle lui en veut de ne pas réussir à lire dans son esprit. De ne pas être omnisciente, surpuissante et rassurante. Si les gens changent, est-ce qu'à force elle n'aurait plus besoin de Lucretia et n'éprouverait plus rien d'autre que de l'indifférence à son sujet ? Elle pouvait toujours prier pour.
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Re: babylon fall /l  ·  19/06/21, 04:39 pm

Lucretia a l’impression de parler une autre langue face à sa sœur, tant elles brassent de l’air sans s’entendre, sans se comprendre. C’est comme si Odalis ne retenait qu’un mot sur deux et jamais l’essence réelle de ce qu’elle veut dire. Elle ignore si elle le fait exprès ou si elles sont désynchronisées au point d’être incapables de faire mieux. “ Non. La différence c’est surtout que j’viens pas te voir juste pour te dégueuler des reproches avant de m’offusquer que t'oses le prendre mal. ” Cela fait longtemps qu’elles vivent dans des mondes différents, incompatibles à bien des points de vue, mais Lucretia a beau essayer ce soir, elle n’arrive pas à saisir les fonctionnements internes de sa sœur. Faudrait passer bien plus de temps que ces pauvres minutes qui se sont déjà écoulées, à décortiquer le mode de pensée de sa puinée. C’est une étude qui mériterait d’être menée mais elle n’est pas en mesure d’en faire une priorité. L’exaspération monte avec la frustration, elle en a marre ; elle n’a pas envie de s’énerver, surtout pas contre Odalis, mais il lui est difficile ne pas penser que c’est peut-être bien ce que la benjamine souhaite vu comme elle la cherche avec tant d’insistance. Comme tout serpent Mulver, si dressée qu'elle soit, Lux finira par mordre. “ Si c’est pour que tu m’accueille en me disant que je te dégoûte, faut pas s’étonner que je vienne pas. ” La famille compte énormément pour elle, la benjamine en première ligne, mais ça ne veut pas dire qu’elle est prête à tout leur donner jusqu’au peu de temps personnel qu’il lui reste, jusqu’au peu de tranquillité qu’elle grappille ça et là.

Les reproches ne sont pas tout à fait honnêtes, Lucretia a parfois du mal à être avec Odalis, même quand celle-ci ne l’assaille pas de critiques et d’insultes. Elle a du mal à voir sa vie, du mal à ne pas avoir pitié, du mal à ne pas la jalouser tout aussi rationnel que ce soit. Elle s’en veut d’avoir mentionné sa maladie comme un reproche et accuse le juste retour de bâton sans broncher ; c’est au moins ça qu’elle a mérité. Le reste en revanche lui semble fort gratuit. Et s'il y a une raison à tout ça, alors que sa sœur se décide enfin à l’exprimer clairement. Les poings se resserrent quand le ton monte trop et que l’autre se lève aussi ; elles se regardent en chiens de faïence un moment et ça fait tellement mal d’en être arrivées là. Quelques pas vers Odalis, ses doigts la démangent alors qu’elle lui demande ce qui cloche chez elle, comme si c’était elle le problème. C’est toujours elle le problème ; à avoir pris la place de Caesar on lui reprochera bientôt sa mort à n’en pas douter. Elle fait tout, mais ça n’est jamais assez. Contrairement à ce qu’a l’air de croire Odalis, elle est loin d’être l’enfant parfaite, surtout pas la favorite. Elle sait dans le fond de son cœur que leur père aurait préféré voir Valeria à sa place, si seulement elle avait été capable de magie. “ Parle meilleur. ” La paume s’arrête en plein vol pourtant, retombe à son flan alors que trop d’air s’échappe à ses lèvres entrouvertes. “ Quoi. ” La question tombe à plat, crevée aussi rapidement que le ballon de sa colère. Elles ne sont plus sur la même longueur d’onde, mais ça ne l’empêche pas d’entendre le heurt dans la voix de sa sœur et, de fait, sa sincérité. Odalis s’éloigne avant qu’elle ne puisse rien faire, mais elle ne part pas encore, s’approche d’une fenêtre tandis que Lucretia reprend son souffle et le court de ses réflexions. Elle ne comprend toujours pas mieux ces éclats, mais s’il est encore une chance qu’elle manque à sa sœur, elle est prête à la prendre. “ T’as une drôle de façon de le montrer. ” Bougonne-t-elle, en s’approchant d’elle pour finalement poser une main sur son épaule. “ Sauf si c’est comme un punching ball que t’as besoin de moi, auquel cas bien joué. ” murmure, plaisantant en dépit d’un peu trop d’amertume. Elle peut bien l'être, elle imagine, si ce n'est que ça. Odalis ne doit pas avoir beaucoup d'autres alternatives pour se défouler, Lucretia peut bien essayer d'encaisser. Elle n'est plus à ça prêt. Tant pis si ça fait mal. “ Qu’est-ce qu’il se passe Odalis ? Dis moi ? ” L’inquiétude sincère transperce ; c’est qu’après tout, l’idée que tout ça puisse ne pas être de sa faute, provoqué par des états d’âmes qui n’auraient rien avoir avec elle, est fort plaisante et rassurante. Elle enroule un bras puis deux autour de la fine silhouette de sa petite sœur, enfouit son visage dans ses cheveux et la serre fort contre elle. “ Beaucoup de choses ont changé, c'est vrai, mais je reste ta sœur, je serai toujours ta sœur. ” Valeria aussi, mais c’est différent. Il ne s’agit pas d’être liée par le sang et la haine et rien de plus. La dernière née a toujours une une place particulière dans son cœur et si distante qu’elle puisse être, si occupée, si changée, elle tiendra toujours à elle comme à sa propre vie. “ Moi aussi j’ai besoin de toi. ” L'aveu est doux, sincère, un peu désolé aussi. Dans le fond elle aussi a une drôle de façon de le montrer. Lux peut bien dire qu’elle est trop occupée en ce moment, elle peut bien dire qu’elle a d’autres chats à fouetter, elle peut bien dire qu’elle compte sur Odalis pour venir vers elle en cas de besoin, mais elle l’a délaissée consciemment ou non. Il reste cependant encore à prouver si l'Odalis dont elle a besoin existe toujours. “ Je te dégoûte vraiment ? ” La question est murmurée comme pour tenter de masquer la souffrance qui suinte malgré tout alors qu'elle dépose un menton sur l'épaule de sa sœur pour admirer avec elle l'insipide vue Newyorkaise.
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Re: babylon fall /l  ·  19/06/21, 09:24 pm

Elle soupçonne pas Odalis, à quel point elles frôlent la catastrophe toutes les deux, et qu'elle passe à un cheveu de sentir la main de sa soeur s'écraser contre sa joue. Tout ce qu'elle voit, c'est sa propre douleur. Juste la sienne, qui l'empoisonne ; et c'est bien la première fois que ça la préserve, parce qu'elle maitrise la violence des mots en bonne rancunière qu'elle est, mais ne connait aucune  brutalité dans les gestes et serait incapable de pardonner ce genre d'affront qui dépasserait son entendement. L'espace, la fuite, c'est juste pour ne pas avoir à regarder en face tout ce qu'elle dégage : au mieux de la radioactivité, au pire un trop-plein d'émotions qui déborde sur Lucretia qui n'avait pas demandé à faire réceptacle. Elle se mure dans le silence, occupée à s'autopersuader qu'elle s'offre juste cinq minutes pour remettre en ordre ses pensées avant de sortir de là et abandonner toute tentative de sociabilisation. La réflexion de Lux lui fait croiser les bras d'agacement mais elle ne trouve rien à répliquer. A l'évidence oui, elle a une façon étrange de montrer ce qu'elle éprouve, et c'est pas la première fois qu'elle se le dit cette semaine. Elle aurait le toupet suffisant de la contredire, mais manque juste subitement d'énergie pour donner vie à sa mauvaise foi.
"Ah-ah. T'es pas terrible comme punching-ball honnêtement." D'un mouvement d'épaule, Odalis cherche à dégager la main de Lucretia qui lui donne le sentiment de matérialiser cette culpabilité qu'elle sent peser à même les os. Elle voudrait lui cracher sur la défensive de ne pas la toucher, pour se préserver, pour garder de la distance, pour ne pas se laisser atteindre à coeur mais les mots ne trouvent pas l'élan pour se coucher sur sa langue. Elle voudrait que Lucretia la laisse tranquille, qu'elle aille en enfer avec son humour qui ne parvient pas à faire frémir quoique ce soit, qu'elle souffre, qu'elle… La cage thoracique se bloque à la question qu'elle ne pensait même pas entendre dans la bouche de sa soeur et qui coupe court à toute volonté de rejet. Qu'est-ce qu'il se passe au juste ? Précisément ? Le regard suit la ligne des buildings avant qu'elle ne ferme les yeux en sentant les bras de sa soeur l'étreindre. Ca brise quelque chose, sa rébellion, sa résistance. Aucune chance qu'elle lui dise. Et puis de toute façon, qu'est-ce qu'elle pourrait bien dire ? Elle reporte son poids contre sa soeur, se laisser gagner par sa chaleur rassurante contre sa colonne. "Il m'arrive des choses bizarres." Elle enroule ses doigts autour d'un des poignets de son soeur, de peur qu'elle ne la relâche, qu'elle s'éloigne et la laisse se faire engloutir par son sentiment de solitude. "Quoiqu'il arrive ? C'est ce genre de deal, être soeur pas vrai ?" Asking for a friend à l'évidence, parce qu'elle sait que ce qui génère le plus de panique dans sa poitrine est aussi ce qui engendrera chez sa soeur la plus grande envie de renier sa soeur qu'elle n'ait jamais ressenti sans aucun doute. Ou bien avec un peu de chances elle ne lui dira jamais. Vivra avec son secret, qu'il n'y aura jamais aucune suite au foutoir sentimental dans lequel elle nage actuellement, parce que sa soeur se mariera. Aura des enfants. Sera presque heureuse. Et Odalis… Odalis sera fidèle à elle-même, dans sa frustration et sa jalousie. Elle se mord la joue. Peut-être. Peut-être pas. Elle pourrait tergiverser longtemps, si le délicat aveu de sa soeur ne la frappait pas avec violence. "Vraiment ?" Qu'est-ce qu'elle lui apporte à Lux, à part des maux d'estomac et des crises de nerfs ? "Je croyais que tu pouvais te passer de moi… Et je préférerais que ça soit pas le cas." Mais objectivement : qu'est-ce qu'elle a un jour apporté à la famille Odalis ? A part des inquiétudes.? A part des adaptations ? A part offrir un rôle bien pratique pour occuper Aysar jamais trop loin du maudit hôtel privé ?
Elle se dégage délicatement de l'étreinte de sa soeur pour se retourner et lui faire face. "J'ai parfois très fort envie de t'étrangler, et je suis sûre que c'est réciproque." Elle scrute ce visage qu'elle connait par coeur, les traits qu'elle a vu changer avec le temps et dans lesquels elle aimerait se retrouver encore plus franchement. C'est à son tour de passer ses bras autour de sa soeur et elle en profite pour glisser son nez dans son cou, y retrouver l'odeur sous le parfum qu'elle connait par coeur et que déjà elle respirait à pleins poumons quand elle s'acharnait à trop la coller au point de dormir dans ses cheveux. "Non. Evidemment que non." Elle devrait s'excuser, elle le sait, mais la communication est hachée, étrange, et elle a récemment appris que de son point de vue à elle, les gestes parlent autant que les mots. "C'est pas toi." C'est la situation. C'est le mariage entre Lux et Aysar. C'est elle. C'est tout ça qui la dégoûte mais pas Lucretia. "Les clebs par contre…" elle étouffe un rire dans le cou de sa soeur, rire qui mue sans prévenir en sanglots qu'elle ne parvient pas à retenir d'avoir tapé trop violemment dans des émotions extrêmes, les nerfs qui cèdent sans prévenir. Elle resserre son étreinte, presse plus fort ses doigts dans le dos de sa soeur. "J'ai peur." Elle recule d'un pas, essuie ses joues d'un mouvement de la paume de la main, un simulacre de sourire moqueur sur les lèvres. "Pas très Mulver ça non ?" Elle replace une mèche de cheveux derrière l'oreille de Lucretia pour se donner un peu de contenance. "Je voudrais rester avec toi encore un peu. Est-ce qu'on peut dire que c'est le moment où je te fais un message pour savoir si je peux venir ? Et …" Elle souffle, revient poser sa tête contre l'épaule de sa soeur. Elle se sent lasse, épuisée, vidée. Déchirée entre le besoin de se reposer contre Lux et l'incapacité de confier quoique ce soit de tangible. "Et tu me raconteras ce que tu veux de ta journée ? D'accord ?"
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Re: babylon fall /l  ·  20/06/21, 11:21 am

Le cœur fond quand sa sœur lui rend l’étreinte en la maintenant contre elle d’une main. Quoiqu’il se passe dans la jolie tête d’Odalis, il doit encore y avoir un relent d’affection pour elle et c’est déjà assez pour la rassurer un peu, pour qu’elle se dise que tout n’est pas encore perdu entre elles. Peut-être qu’il lui fallait justement ce doute que l’emportement de sa puinée a provoqué en elle pour pouvoir enfin l’écouter, essayer de la faire parler. Elle ne dit pas grand chose pourtant juste assez pour piquer sa curiosité et la soulager un peu aussi ; tout ça n’a peut-être vraiment rien avoir avec elle. “ Bien sûr. Quoiqu’il arrive. ” Elle ne voit pas vraiment ce qu’Odalis pourrait faire pour que ça change, à part justement la rejeter, cesser de l’aimer et lui tourner le dos pour de bon. Et encore. C’est ce que Valeria a fait — ce qu’elles se sont fait — et pourtant, Lux sous une triple couche de mauvaise foi ne peut pas dire qu’elle a tiré un trait définitif sur elle. Elle réalise que quelque chose chagrine vraiment sa sœur, la taraude et la rend plus mauvaise que d’ordinaire, elle réalise que c’est peut-être pour ça qu’elle est venue, sans savoir comment aborder le sujet mais pour en parler malgré tout. Elle sait ce que c’est d’avoir trop de choses sur le cœur et de pas savoir comment s’en débarrasser, elle sait aussi ce que c’est d’avoir besoin de se défouler. Elle secoue la tête sans se détacher encore, bien sûr qu’elle ne peut pas se passer d’elle. Elle sera toujours importante. Une moue tord ses lèvres quand Odalis se dégage, même s’il n’y a pas de violence dans le geste et que ce n’est que pour mieux la regarder en face. À son aveu les lèvres s’adornent d’un petit sourire, un peu amusé, un rien complice. Lucretia n’avouera rien pour sa part, préfère accueillir dans un silence chaleureux et un soupir tendre l’étreinte que sa sœur lui offre finalement et qu’elle lui rend sans hésiter. Elle ferme les yeux et en profite d’autant plus qu’elle a enfin sa réponse et c’est une épine du cœur qu’Odalis lui ôte d’un simple non. C’est qu’elle aurait pu la croire sinon. Elle y a cru même. Pourquoi ne dégoûterait-elle pas cette sœur-là aussi ? C’est un privilège et non pas un droit absolu que d’avoir encore un membre de la fratrie de son côté.

Si la benjamine ne s’excuse pas, la cadette ne lui en tient pas rigueur, caresse plutôt ses omoplates comme pour balayer tout ce qui a été dit jusque-là. Ce n’est pas elle, ça doit être la situation, ça doit être…ces choses bizarres qui lui arrivent comme elle a dit. Lux n’essaye même pas de deviner ce que ça pourrait être, elle sait que ça serait vain. “ Si c’est comme ça que tu m’étrangles, ça me va très bien. ” hume-t-elle pour la faire sourire. C’est que ça lui a manqué, l’odeur de sa sœur, sa proximité, sa chaleur. Sa confiance. Elle étouffe un petit rire dans ses cheveux à la mention des chiens qu’elle semble parfois la seule à réellement aimer — mais qu’importe puisqu’ils sont à elle — et s’arrête tout net quand Odalis se met à sangloter contre son cou. Instinctivement elle resserre son étreinte, lui rend toute sa force et plus encore, mais c’est avec une douceur infinie qu’elle caresse ses cheveux comme pour lui signifier que tout va bien, tout ira bien.
La grande sœur retrouve ses marques bien facilement, fronçant les sourcils avec un air farouche qu’elle n’a aucun besoin de sur-jouer ; quoi que ce soit qui inquiète sa cadette, quoi que ce soit qui l’effraye, elle saura se dresser en rempart devant. Cela fait longtemps qu'on a pas cherché ses bras ainsi pour de la chaleur et du réconfort, autant qu'elle reste stoïque son entourage s'efforce aussi de ne pas craquer devant elle. Pour autant la mémoire musculaire demeure, de toutes ces années où son seul et meilleur titre était celui de sœur. Fière Mulver en dépit de ce qu'elle en dit, Odalis essuie elle-même ses larmes, qu’elle tente de tourner au ridicule sans que ça ne sache complètement dérider Lux. Elle la laisse effleurer ses cheveux, comprend le besoin de s’occuper les mains pour se redonner contenance et esquisse un fin sourire, vite ravalé par l’innocence inattendue des mots de sa sœur.

Elle est là finalement, l’Odalis qui lui manque, l’Odalis dont elle a besoin, l’Odalis qui ne pourra jamais quitter son cœur. Elle l’accueille contre elle de nouveau, caresse ses cheveux et dépose un baiser sur son front. “ Tu peux rester autant que tu veux. ” fait-elle avec douceur, sincère. “ Je le pensais pas tu sais : t’as pas besoin de prévenir, la porte t’es toujours ouverte. Juste…des fois j’ai pas envie d’entendre tout ce que je fais de mal. ” Et par « des fois », elle entend « jamais », tout en sachant que ça fait partie de ces choses auxquelles elle ne peut échapper. Plus elle grimpe les échelons et plus les doléances s’accumulent, lancées de tous côtés qu'elle soit disposée à les entendre ou non. “ Je sais que la liste est longue. ” Soupire-t-elle presque sans le vouloir, énième état d’âme qu’elle garde d’ordinaire pour elle. “ Je peux pas me passer de toi Odalis. Qui d’autre me dira sinon quand je fais n’importe quoi ? ” Tout le monde. Mais c’est pas pareil. “ Et qui d’autre viendra me donner le câlin dont j’ai affreusement besoin ?” Le réconfort est mutuel même si ce n’est pas Lux qui a pleuré ce soir, même si elle fera tout pour s’assurer d’ailleurs que ça n’arrive pas. “ C’est peut-être très Mulver de pas admettre ses peurs. ” C’est de ça qu’il s’agit et non pas d’en être dénués, ils ont tous peur, elle la première. “ Mais c’est pas très sain. ” Et pourtant elle ne saurait pas fonctionner autrement. “Je préfère encore ta manière de faire. C’est plus courageux. ” Elle joue avec quelques mèches de cheveux avant de doucement guider sa sœur vers un sofa, sans la lâcher ni la déloger de son épaule. Elle n’exagère pas, elle sait qu’Odalis est courageuse, peut-être pas de la façon évidente d’un soldat sur un champ de bataille, mais elle a ses propres combats, sa propre bravoure. “ Qu’est-ce qui te fais peur Odalis ? Tu sais que je laisserai rien ni personne te faire du mal n’est-ce pas ?” C’était vrai il y a dix ans, ça l’est d’autant plus aujourd’hui qu’elle a le pouvoir, le vrai, de mettre ce genre de promesses à exécution. Mais ça ne vaut que si ce n’est pas elle-même qui a créé le malheur de sa sœur. “ Et quoi que ce soit…je dirai rien aux parents. ” Majeures et vaccinées, elles sont pourtant l’une comme l’autre bien loin d’être émancipées, et ce genre de vœux a tout autant son importance aujourd’hui que lorsqu’elles étaient adolescentes. Et dans un petit sourire complice elle lui tend son petit doigt comme preuve ultime.
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Re: babylon fall /l  ·  20/06/21, 01:29 pm

Les menaces, la bouteille claquée, les regards menaçants semblent avoir disparu de Lucretia au profit d'une tendresse dont Odalis avait jusqu'alors oublié les contours réconfortants. La colère lavée comme après une nuit d'orage elle se réfugie avec soulagement contre cette soeur qui délivre enfin ce qu'elle voulait mais n'est pas parvenu à verbaliser ni même à imaginer : une affection palpable, presque maternelle tant elle se veut férocement protectrice.  "Je crois que tu le pensais. Et t'as le droit, mais si je peux plus venir te voir… Qui il me restera à moi ?" Pas Valeria déjà, qui rentre plus souvent dans la case nowhere to be found qu'autre chose. Pour le reste elle limite ses entrevues avec n'importe quel autre membre de la famille, lasse de ces gens dont elle ne comprend ni les aspirations ni les rouages, méfiante en tous points de vue : si on venait à trop réaliser qu'elle existe, on pourrait bien décider de rééquilibrer sa vie, lui imposer une tutelle de type mari, et à côté de ça la colère qu'elle avait eu contre Aysar pour être son infirmier ne serait qu'une poussière comparée à la haine qu'elle nourrirait pour ses parents, l'"heureux" élu et quiconque ayant apporté sa pierre à l'édifice.
Un insignifiant snort lui échappe alors qu'elle tente de se représenter Lucretia ayant besoin de son avis et de ses reproches - dans quelle galaxie cela pourrait bien arriver ?- et se laisse finalement surprendre par quelque chose qu'elle n'avait pas envisagé. "Si tu en avais besoin, pourquoi tu ne l'as pas fait ?" Et c'est là que logent toutes les incompréhensions dues à leur mode de fonctionnement différent. A croire que tout le monde est régi par les mêmes règles qu'elle, Odalis a toujours cru que si sa soeur ne faisait rien dans sa direction, c'est simplement qu'elle n'en avait plus ni envie ni besoin ; mais ce minuscule aveu ébranle cette condition qu'elle croyait jusqu'à présent pourtant solide. Est-ce que cela signifie que si elle ne vient pas la voir ces derniers temps, ça n'est pas forcément lié à une absence d'envie ? Ca lui fait l'effet d'un traumatisme crânien, ça cogne dans la tempe avec surprise et brutalité, rend flou son monde pour quelques secondes alors qu'elle essaye de réarranger chacun de ses croyances établies jusque là : de quoi d'autre sa aînée pouvait bien avoir besoin sans que personne ne le soupçonne ?

"Comme si cette famille savait faire dans le sain de toute façon", raille-t-elle avec une pointe d'amertume, parce qu'elle ne saurait rien citer chez eux qui aille de bon coeur et naturellement bien, que ça soit dans leurs rapports aux autres, à eux-mêmes ou entre eux. Les Mulver sont et resteront étranglés par leur fierté plus que par leur quotient émotionnel, et Odalis est loin d'être celle qui a le moins hérité de ce genre pénible et entravant. Pour ce qui est du courage, elle ravale une réflexion acerbe et condescendante, persuadée de n'avoir jamais été pourvu d'une pareille option. Son honnêteté dont la brutalité connait peu de pairs est simplement l'héritage qu'elle s'est construit à toujours se sentir trop à part dans cette famille : elle a pris tôt un pli irrémédiable. Si elle ne peut pas parfaitement charmer tout le monde parce qu'elle ne revêt que peu d'importance, alors elle peut s'appliquer à les heurter et à leur déplaire en prenant toujours grand soin de manier la vérité comme un couteau. Ca a fait d'elle une mauvaise dissimulatrice, contrairement à Lux qui est brillante dans l'art des apparences retenues, mais une joueuse hors pair au truth or dare. Et plus la vérité est brusque et surprenante, plus il est facile pour elle de la servir. Alors elle ne voit aucun courage nulle part, mais simplement l'expression d'un cran de sûreté qui saute de son encoche. A nouveau apprivoisée - pour une durée inconnue-, Odalis obtempère sans peine : l'impitoyable vengeresse se sera pris quelques vacances pour ne laisse la place qu'à sa version la vulnérable, nerveuse quoique confiante. Elle se réfugie contre le flanc de sa soeur dans le canapé, consciente que pour l'instant, s'il y a un endroit précis où elle pourrait à la fois se sentir le plus menacée et le plus en sécurité c'est précisément à cet endroit. Si proche et fragile que Lucretia n'aurait aucun mal à la briser, mais aussi tellement dans ses pas que personne d'autre qu'elle ne pourrait l'atteindre et lui faire quoique ce soit. "Et si c'est moi, qui me fais du mal toute seule que feras-tu ?" Lorsqu'il s'agit de se défendre, Odalis n'est pas en reste même si elle ignore à quel point sa verve et son tempérament sont des armes pour quiconque se heurtant à la version la plus courroucée d'elle-même. D'autant que pour lui faire du mal autrement que sur le plan purement physique, il faudrait d'être atteindre quelque chose en elle, or si Lux a savamment dégusté un des meilleurs cocktails glacés de sa benjamine, ça n'a rien d'un traitement de faveur, et tout le monde profite à loisir de son manque de douceur.
Le petit doigt tendu de Lucretia opère comme une étrange magie qui la propulse dix ans en arrière. Le temps s'arrête un instant, alors qu'au lieu d'y répondre dans la seconde elle lève vers sa soeur un regard désolé. C'est compliqué entre elles, et elle sait qu'elle tient une très grande part de responsabilité là-dedans. Que si elle était moins pénible et moins dans le besoin - ou qu'elle trouvait une façon d'exprimer ce dernier différemment qu'en agressant - tout pourrait être plus simple. "Je t'aime", murmure-t-elle prudemment sans même savoir si elle lui a déjà dit en dehors des années faciles où tout ce qui l'obsédait c'était ses poupées et les céréales qu'elle pourrait bien réussir à extorquer au petit déjeuner. A ce moment-là elle décide d'enrouler son auriculaire à celui de sa soeur et revient poser sa tête contre elle en soupirant. Si elle pouvait disparaître entre ses côtes, elle le ferait volontiers. "J'ai rencontré quelqu'un que j'avais jamais vu. Les gens m'indiffèrent normalement et là…" Un soupir. Elle se garde bien de dire qui. Elle se garde bien aussi de dire que le problème, ce n'est pas qu'elle n'est pas indifférente mais pas loin d'être amoureuse. "Un jour ta vie sera trop remplie pour ce genre de choses. Comment je ferai ? Je serai obligée de raconter tout ça à Styx ? C'est ça mon avenir, parler à un chien parce que ma soeur me manquera ?" Elle a oublié de relâcher le doigt de son aînée mais c'est peut être tout aussi bien, d'être rassurée parce qu'il existe une connexion physique impossible à nier. "Si tu veux dire quelque chose aux parents tu peux toujours leur dire que je les hais. C'est eux qui nous font ça. Je leur souhaite le pire, je ne le pardonnerai jamais." Elle est excessive, les émotions aussi exacerbées que celles d'une adolescente et pourtant elle pense chaque mot qui les concerne : sans eux, sans leurs décisions, sans les responsabilités qu'ils font baver sur leurs enfants, jamais elle n'aurait été aussi anxieuse et malheureuse face aux perspectives d'avenir qui la préoccupent.
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Re: babylon fall /l  ·  15/07/21, 12:51 pm

Lucretia, en bonne aînée, en bonne chef de famille et de Clan, ne devrait pas encourager ce genre de rebellions chez sa sœur, même si ce ne sont que des paroles, parfois dignes d’une adolescente encore en pleine crise. Elle ne peut toutefois blâmer la benjamine de ressentir tout ça et de s’engouffrer dans les brèches qu’elle-même ouvre en osant considérer un trait de famille “peu sain”. Il serait certainement un peu plus rapide de lister ce que les Mulver ont de vraiment bon à offrir. Mais ce sont des pensées traitresses que pour sa part elle ne s’autorise jamais, une brèche que pour sa propre santé mentale elle n’ouvrira pas, pas même pour plaisanter. Une moue inquiète tord de nouveau son visage à entendre sa puinée s’ouvrir un peu, mettre le doigt sur l’angle mort de sa gardienne. Que peut-elle bien faire pour protéger Odalis d’elle-même ? Rien tant qu’elle ne sait pas ce dont il s’agit en tous cas. Malgré tout, l’offrande est acceptée, le pacte scellé par les auriculaires et surtout par l’aveu surprenant tant il est rarissime. Lucretia en rougirait presque, stupéfaite mais surtout heureuse. Ce sont des mots peu présents dans le vocabulaire familial et ce d’autant plus que les enfants sont maintenant grands. Lucretia n’a jamais eu personne pour combler cette avarice parentale. Pas faute d’avoir cherché, d’avoir voulu quand elle était adolescente. Elle serre un peu le doigt de sa sœur et un sourire étire lentement, presque timidement, ses lèvres, une de ces rares risettes franches dont son visage a depuis longtemps perdu l’habitude, s’il l’a même jamais eue. “ Moi aussi. ” Elle-même est pingre en la matière, bonne fille de ses parents dirait-on. C’est surtout qu’elle se refuse à mentir à ce sujet pour plaire et refuse tout autant d’offrir véritablement son cœur, ni de l’avouer quand on finit par le lui voler. “Pour toujours.” Mais c’est Odalis, et cette affection n’est rien de moins pour Lucretia qu’une évidence. Si elle ne peut avouer à sa sœur qu’elle l’aime, c’est se condamner à ne jamais le dire à personne. Non qu’elle ait prévu de s’y essayer de si tôt ; non que le Destin ne semble vouloir lui donner l’opportunité de ne serait-ce que se laisser tenter. Odalis en revanche, semble en avoir peut-être trouvé l’occasion, le début d’explication arrachant un air amusé et attendri à Lux qui n’ose pas insister, mais la regarde avec curiosité ; serait-ce l’heure de ses premiers émois ? Ça lui semblerait étrange qu’ils apparaissent si tard, mais à bien y penser, Odalis rencontre bien moins de personnes qu’elle et a toujours été dans son monde — malgré elle la plupart du temps. Lux aimerait en savoir plus, mais souhaitant encore éviter de la voir se braquer, elle veut bien lui faire montre d’un peu de la patience dont elle s’arme au quotidien pour tous les autres. “Nyx est plus à l’écoute,” plaisante-t-elle doucement en secouant la tête et resserrant l’étreinte de leurs doigts encore accrochés l’un à l’autre. “Si ma vie est un jour trop remplie pour que je puisse écouter ma propre petite sœur, je te donne l’autorisation expresse de venir me tirer les couettes pour me rappeler à l’ordre.” Elle hausse les sourcils et le ton est mutin, mais elle est sincère aussi. Ce n’est pas le genre de personnes qu’elle ait envie de devenir, non bien sûr qu’on lui ait jamais laissé le moindre choix.

L’attaque aux parents arrache un petit rire silencieux qu’elle réprime difficilement. “Ils…” font de leur mieux, voudrait-elle pouvoir dire. Mais la Stratège se doute que c’est à peu près la dernière chose qu’Odalis veuille entendre et puis, elle n’est pas certaine que ce soit vrai. “Ils essayent.” Pas toujours bien sûre de savoir ce qu’ils essayent de faire au juste, ni d’être d’accord avec eux, mais au moins ont-il le mérite de se donner de la peine. “Crois-moi, personne n’en veut plus à Papa que moi en ce moment.” Pour des raisons si évidentes qu’elle ne s’abaissera pas à les mentionner, ni prononcer de prénom maudit en ces lieux. “ C’est juste-” C’est idiot, que rien ne lui vienne, là tout de suite, pour défendre ses décisions et le comportement de leur mère avec. Peut-être qu’elle donne trop de sa personne, tous les jours, à défendre les intérêts Mulver pour trouver en elle de s’y mettre même dans l’intimité de ses appartements. Ce n’est pas qu’elle ne croit pas dans la ligne politique de ses parents, bien évidemment. Ce n’est pas qu’elle remette leur jugement en question. Ni aucune de leurs valeurs. Ce faire serait ébranler les fondations mêmes de toute son existence - elle ne pourrait jamais se le permettre. “Des fois ils merdent.” Admet-elle malgré tout, parce que si elle a déjà douté de certains points, elle n’a jamais autant haïe une décision paternelle. Sa puinée a plus doléances qu’elle cependant, Lux sait bien qu’elle n’a pour sa part aucun droit de se plaindre. “ On fait du bon travail ceci dit…pour le Haut je veux dire. Enfin…j’essaye.” La timidité ne lui vient pas naturellement, mais elle discute si peu de ses idées, de ses vraies opinions, encore moins avec candeur alors elle ne peut masquer sa réserve, craignant le jugement de sa sœur bien plus que celui de n’importe quel Sénateur. Les problèmes s’accumulent encore en dépit des efforts déployés et elle est encore sa pire critique, forcément puisque le droit à l’échec, dans leur famille, n’existe pas. “ Je pourrais…t’emmener une fois, si ça t’intéresse je veux dire. À la Curie. Si t’as le temps, un jour.” Elle s’attend à un rejet net mais au moins on ne lui reprochera pas de ne pas essayer de partager un peu plus avec Odalis, non qu’elle puisse lui déléguer quoi que ce soit de concret, chose dont elle n’a que trop bien conscience. “ En tous cas, ce que je peux promettre, c’est que ça t’arrivera pas à toi. Ils peuvent me forcer moi…mais toi, je les laisserai pas.” C’est moi qui décide après tout ; elle ne le dit pas que parce qu’elle craint que ça ne sonne comme un mensonge, Stratège en carton qu’elle a l’impression d’être encore trop souvent. D’Odalis ne dépend pas l’avenir, qu’il soit politique ou autre, de la famille toutefois et cette promesse n’est pas vaine. Elle pourra la protéger de ce genre de projets douteux, surtout si elle-même ne s’échappe pas de sa propre alliance ; que pourrait-on demander de plus à n’importe laquelle des filles Mulver, si elle-même scelle la fin des Shah? “Juramento de meñique.” souffle-t-elle puisqu’aucune d’elle ne s’est encore défilée de cet entrelacs de leurs doigts. Si le trouble d’Odalis finit par devenir sérieux, avec cette personne-là ou une autre, Lux fera en sorte (tant que ça reste décent) que personne ne se mette en travers de son chemin.
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Re: babylon fall /l  ·  15/07/21, 05:28 pm

Le regard de Lucretia appuie délicatement sur elle. Une pression de velours qu'elle peut sentir, comme une curiosité aux angles soigneusement protégée. Etrangement elle n'en éprouve aucun affolement, aucune gêne particulière, rien. Quelque part ça soulage cette pression interne d'y avoir mis quelques mots, mais elle guette la réaction de Lucretia, s'accommodant confortablement de l'absence de question. L'esprit belliqueux souffle un instant que sa soeur n'en a que faire, mais ça ne parvient pas à s'imprimer durablement. Au lieu de quoi, les canidés semblent le prétexte parfait pour un rebond peu discret. Un lourd soupir sonore échappe de sa poitrine, comme si tout le poids du monde retombait sur elle. "Il est bien là mon malheur, comment différencier le chien qui écoute de celui qui en a rien à secouer si je les confonds tout le temps ?" Elle les cherche des yeux un instant puis oublie aussitôt leur existence. Combien de fois ses doigts ont glissé sur leur pelage brillant ? Peut-être jamais. Elle n'en a aucun souvenir, toujours dérangée par la place qu'ils prennent, et profondément jalouse, en dépit de tout bon sens, de l'amour qu'ils gagnent de Lucretia alors même qu'ils ne sont bon qu'à haleter et mouvoir leur gros corps encombrant du canapé à on ne sait où. Malgré tout ils sont pour une fois porteurs d'une bonne nouvelle. "Une invitation pareille, ça ne se refuse pas, compte sur moi.", qu'elle chantonne presque guillerette alors que si ça en arriverait là, toutes deux savent qu'Odalis n'y prendrait aucun plaisir, mais que surtout, elle irait bien plus loin qu'un simple tirage de couettes.

Les mots viennent presque péniblement, et la benjamine reste perplexe. Ils ? Ils quoi ? Sidérée de la voir tenter de justifier, ou tout du moins de sauver la face de parents qu'elle a appris à désaimer il y a longtemps, quand bien même elle ne pourrait pas vivre sans eux. Entretenue par ce qu'elle considère comme ses geôliers. Du moins, pouvait. Peut-être que les choses sont différentes. Peut-être pas. "Oh Lux." Il y a cette moue passagère d'affliction sincère qui passe sur son visage alors qu'elle observe sa soeur. Elle la trouve presque naïve. Candide même dans sa rancoeur. Peut-être qu'elle est celle qui en veut le plus à leur géniteur, mais elle parvient à le faire avec un soupçon de respect ou d'amour (ou les deux) qui provoque une pointe de peine dans le coeur de sa cadette. Lucretia, en aînée des deux, n'a jamais provoqué de véritable volonté de protection chez Odalis. En grande partie parce qu'elle ne voit pas comment elle pourrait protéger qui que ce soit en étant toujours le maillon le plus faible de la chaîne ; mais aussi parce que cette grande soeur est manifestement plus solide dans ses appuis. Lorsqu'Odalis est aléatoire, émotive et impulsive, Lucretia semble offrir plus de stabilité et de maturité, et l'écart a toujours existé avec plus ou moins de force. Mais là, sur la minute, Odalis encaisse le sentiment que son aînée n'est taillée pour cette vie, ni pleinement en sécurité. "Tu es mignonne, mais tu les aimes trop pour ton propre bien. Si c'était moi, crois-moi  que je serais occupée à chercher comment leur faire payer de la pire des façons…et toi tu l'appelles Papa. Ils ne te méritent pas." Elle non plus, elle ne la mérite pas. C'est une pensée fugace, qui meurt aussitôt. La culpabilité n'arrive pas à prendre, aucune dissonance cognitive ne s'installe malgré ce qui se joue en interne. Elle embrasse brièvement la pommette de sa soeur -avoir le coeur affolé pour quelqu'un l'aura au moins rendu affectueuse, la faisant passer d'un extrême à l'autre- avant d'être rattrapée par sa lassitude. Des fois ils merdent ? Des fois ? Ses yeux roulent dans leur orbite par pur réflexe désapprobateur. "Des fois ? Tu peux te raconter ça si tu veux mais me le sert pas à moi, merci." Le ton est grinçant, froid, parce qu'elle n'y a plus rien à sauver en elle de son attachement à ses parents. Dans le fond, elle sait qu'ils ont fait certains choix pour la protéger elle, d'autres pour se protéger eux ; mais les rancunes devenues dents sont impossibles à limer. Elle est prête à renvoyer brutalement son désamour, ça n'a aucun mal à franchir ses lèvres sans retenue, mais Lucretia glisse une réflexion qui fige la mécanique habituelle de la rancoeur. Cherche-t-elle une validation ? Sa validation ? "Peut-être." C'est le mieux qu'elle puisse donner en l'état, pour ne pas la heurter. Odalis et la politique, c'est avant tout une histoire de rébellion, tout plutôt qu'être d'accord. "Je sais que tu fais de ton mieux." Elle s'affale un peu plus, pose sa tête contre l'épaule de sa soeur. Si elle libère son auriculaire, perdront-elles leur paix fragile ? Dans le doute, elle ne fait rien pour le lui rendre. Elle replie ses jambes sous elle, joue la siamoise avec sa soeur en prenant appui contre elle. La proposition la laisse pensive, elle la soupèse, dubitative. En d'autres circonstances, elle l'aurait moqué, puis refusé, avec toute l'indélicatesse qui est propre à sa nature, mais pour une fois, elle prend du recul -un pas, guère plus. Elle mordille brièvement sa lèvre, incertaine de ce qui pourrait déboucher d'une telle invitation : une entente ou l'enterrement de leur relation ? Que se passera-t-il si le banal complexe d'infériorité d'Odalis teinte au premier sursaut ? "Tu sais que c'est une mauvaise idée pas vrai ? J'ai de plus en plus de mal à jouer la plante verte …" Elle est pas dans l'équipe Odalis. Même pas sur le bancs des remplaçants. Elle a toujours été hors-jeu, conservée à l'écart, pour la préserver, parce que ce n'était pas pour elle ou pour d'autres raisons encore. Seulement, maintenant que mourir semble moins alléchant, la mâchoire éprouve plus de difficultés à se serrer pour n'offrir rien d'autre qu'un silence d'or.
"Qu'ils essayent." Elle se redresse. La fierté n'est pas complètement étrangère à ce mouvement qui transpire un défi brûlant, faisant luire brièvement toute la force qu'elle est capable d'adonner à une mise en opposition. Elle est des animaux acculés les plus dangereux. Ceux qui, loin d'offrir en soumission leur gorge lorsque le collet se referme, ne connaissent aucune pitié dans la contre-attaque et préfèrent mourir que de plier. "C'est soit eux, soit moi, mais tout le monde n'y survivrait pas. Ca aurait au moins le mérite de régler un problème." Les épaules sont haussées avec désinvolture avant de se laisser retomber contre sa soeur, écraser sa joue contre elle avec fatigue. "Un jour ça finira mal, tout ça. Cette famille. Cette ville. Tout."
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