New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
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 conversation nocturne ( odalis )

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Mafalda Gil

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conversation nocturne ( odalis )  ·  28/05/21, 07:05 pm

CONVERSATION NOCTURNE / @odalis mulver

mafalda, à compter d’aujourd’hui, ton seul problème ça sera de vivre. t’as bien compris ? l’énoncé n’est sans doute pas formellement exact. les souvenirs sont brumeux comme souvent, quand ils sont vieux. la nature tient en horreur le vide alors l’esprit malicieux ne peut que les ajuster, les réinventer pour que l’ensemble sonne suffisamment juste et éviter la perte de mémoire coupable.

cesaria gil n’avait jamais eu l’instinct maternel ce qui ne l’empêcha pas de mettre au monde deux beaux enfants — du moins à en croire les bons mots du mari. accord tacite d’une union forcée ou tout du moins non désirée par l’une des deux parties. cesaria avait acheté sa liberté en se conformant aux attentes d’une société sur laquelle elle ne s’était jamais laissée surprendre à un commentaire déplacé. la mère ne devrait pas différencier sa progéniture pourtant cesaria ne s’était jamais cachée de préférer sa fille à son fils. et mafalda, elle n’a jamais bronché. elle est toujours restée silencieuse face aux actions de la sainte mère qui penchaient toujours en sa faveur. son grand-frère, lui en faisait des crises et cesaria l’interrompait froidement : — soit tu parles calmement soit tu te tais mais tu ne me fais pas perdre mon temps. je n’ai pas le temps pour tes caprices cet énoncé n’est sans doute pas formellement exact, lui non plus.

dès que cesaria avait appris la découverte du corps de l’héritier shah qui plus est accompagné de la carcasse de la fille goddrie, elle avait senti la brise de l’air devenir rance. et voilà que cesaria s’était muée en mère protectrice conditionnant les quelques décisions qu’elle ait prises à la suite : dix-neuf jours plus tard, cesaria emmenait sa fille à la schola pour la faire enrôler. mafalda comprit que bien plus tard les raisons de l’insistance de sa mère à la voir rejoindre kilsharpe durant son service militaire ou encore sa terrible façon qu’elle avait d’exiger de sa part, une récitation parfaite du tableau de mendeleïev. dans la pénombre de sa chambre qui avait encore toutes les marques de son adolescence, cesaria lui avait tendu une clé qui à première vue avait l’air tout à fait banale. une clé et un objectif à atteindre, voilà ce qu’elle lui avait laissé.

VENDREDI 7 MAI

mafalda se tient droite face à une penderie, trois portes en chêne clair, qu’on serait allée dénicher de l’autre côté du monde. les portes sont faites d’un cannage usé par le temps et mafalda ne pouvait s’empêcher d’effleurer la surface s’arrêtant exactement là où le cannage avait été comme arraché. ses mouvements se font d’une lenteur presque poétique. tous les objets habillant la pièce possédaient à présent un aura sacré. souvenir d’une mère et de ses secrets. son esprit lui joue parfois des tours, s’imaginant que la lampe qui trône sur la table basse puisse avoir bougé d’un millimètre et qui attesterait de l’existence encore physique d’un corps.

son regard se fixe sur les cintres parfaitement alignés durant quelques minutes. elle est immobile comme ces statues de marbre qu’on expose aux yeux curieux dans une salle silencieuse et aseptisée. les neurones s’entrechoquent. elle avait besoin d’un costume pour appâter la curiosité, pour capturer les pupilles. comment être ce personnage un peu décalé au air mystérieux, que l’on aurait presque envie de déchiffrer, suffisamment pour vouloir y revenir mais pas dans l’excès pour ne pas voler l’attention ? elle avait fini par jeter son dévolu sur un costume en faille de satin au motif géométrique. le rouge s’entremêle à un orange flamboyant à en rendre jaloux les verts sauvages. le haut s’assemblant au bas plutôt large cachant ses talons noirs. c’est devant le grand miroir qu’elle apporte la touche finale se parant d’une perruque noire dont la longueur dépasse ses épaules et dont la frange vient cacher son front. son reflet est soudainement différent, les traits sont légèrement modifiés. ça lui faisait toujours un drôle d'effet.

elle servait à ça, la clé, à mettre les costumes d’autres sur soi.

( f l a s h b a c k )
trois jours auparavant, metropolitan museum of magic

ses pointes de pieds viennent se cogner au bord des escaliers en marbre. elle avait enveloppé ses cheveux d’un foulard au tissu peu noble trahissant sa provenance. sa tenue délavée laissant penser que la couleur d’origine tendait vers le bleu saphir et avait été volée à une pauvre technicienne de surface, à qui on demanderait des comptes d’ici quelques jours. mafalda préférerait qualifier son acte d’emprunt plutôt que de vol — une question de point de vue. elle avait poussé le chariot vidant minutieusement les poubelles une à une jusqu’à faire un arrêt net au niveau du bureau d’odalis mulver. les mains gantées se baladent soulevant les quelques objets abandonnés. et puis, elle se remit en marche. elle était restée exactement trente secondes. un visionnage caméra par dessus son épaule. elle était repartie comme si de rien n’était, laissant une trace sur son passage sous la forme d’un papier doré arborant un texte calligraphié disant : 'j’ai quelque chose qui vous appartient. ostende revelium. vendredi. 20h.'

( f i n   d u   f l a s h b a c k )

son temps libre avait été dédié à une observation aiguisée de la benjamine mulver dans son environnement naturel à savoir le musée. elle n’était pas facile à croiser, et quand elle l’apercevait enfin elle se fondait dans la masse aussitôt. il y avait parfois la voix qui se haussait assez fort pour l’entendre de son point d’observation - le plus souvent pour venir échouer son mécontent sur les joues des malheureux qui croisaient son chemin.

elle est assise dans un fauteuil, en repli au fond du bar du ostende revelium. elle s'applique à aligner les couleurs de son rubik cub's miniature. non pas plaisir mais par simple passe temps, mauvaise habitude dont elle a dû mal à se défaire. la peur d'être totalement engoncé ne rendait pas sa table très enviable. ils avaient tort, elle donnait une vue unique sur l'entrée. et à cette heure-ci, la question qui lui brûle les lèvres n'est autre que : odalis mulver allait-elle lui faire le plaisir de sa présence, ce soir ?
Odalis Mulver

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  31/05/21, 06:07 pm

Ce qu'il y a de bien avec les habitudes, c'est qu'elles sont lénifiantes. La répétition abrutie de façon délicate et insidieuse, et dans le cas d'Odalis ça lui permet de classer quantité de choses et d'agir comme si elles n'existaient pas. Elles l'aident à reléguer en arrière-plan les complaintes ponctuelles de son corps. Un vertige ? Qu'importe dans trois heures la journée est finie. Dans quatre elle sera chez elle, repliée dans ses appartements, avec un thé, un livre, et un épais silence de solitude. Dans six, elle répétera le cérémonial de fin de journée, mettra tout en ordre pour se coucher. Et ainsi de suite. C'est presque agréable, comme sensation. Agréable tant qu'aucun grain de sable ne vient se glisser dans la mécanique, et faire grincer atrocement les rouages. Quand ça arrive - et ça arrive malgré tout bien trop souvent à son goût - tout devient plus rance. L'amertume s'infiltre jusque dans la moelle et rend la benjamine des Mulver imbuvable. La moindre variation la brusque, affole son coeur qu'elle préférerait ne jamais sentir, l'oblige à ravaler sa fierté et tenir d'une main de fer la moindre émotion pour ne pas glisser dans la précipitation et l'angoisse immature. C'est la fracture la plus grande qu'elle possède et qu'elle connait par coeur. Si elle est magnifiquement mesurée dans son genre excessif, dès qu'elle perd le contrôle elle éprouve la désagréable sensation d'être guère plus qu'une adolescente à l'émotivité qui éclate en désordre. La faute sans doute, à l'éducation dans l'isolement et la surprotection, confrontée trop tardivement à tous les multiples accrocs du monde extérieur. Et il y a peu, un grain de sable monstrueux a percuté les atomes de son monde pour faire tressauter toutes les lignes.

L'heure est parfaitement respectée, au timing parfait de la bonne minute Odalis entre dans l'Ostende Revelium sans savoir si elle doit avoir l'allure des généraux ou des ingénues de la guerre. Elle s'arrête sur le pas de la porte, se laissant absorber par l'atmosphère ambiante qui l'irrite dans la seconde. Ca chatouille des nerfs à fleur d'un peau trop sensible par nature, mais au-delà de ça elle n'éprouve rien, si ce n'est l'absence parfaite de son ennui chronique, ce qui, en toute lucidité, ne fait pas exactement ses affaires. L'intérêt est, par essence, bien plus dangereux que la morosité. L'attention vagabonde sur quelques visages, jusqu'à tomber sur le coin qui ne lui laisse aucun doute. Elle s'approche, en se demandant ce qu'elle fait exactement ici. Le regard glisse sur les motifs, les couleurs chatoyantes qui semblent, par leur simple existence, moquer la sobriété dont elle fait constamment preuve. Une habitude de toujours, comme la continuité logique de l'apprentissage naturel qu'elle a dû engranger au fil des années : laisser la place à ceux qui ont de l'importance à leur niveau, n'être qu'un élément d'un décor de fond qui n'aura pas l'arrogance de voler la vedette à qui que ce soit. Elle éprouve, depuis des années maintenant, une forme de satisfaction étrange à choisir dans un camaïeu de teintes naturelles. Certains diraient fades, comme elle, mais elle leur trouve des atouts là où trop les négligent ; et l'expérience à prouver que si elle n'était pas la plus visible, lorsqu'elle se daigne enfin à être sonore, elle parvient à imprimer quelques mouvements d'autorités, exclusivement dans le domaine professionnel - puisque peine perdue de croire à une quelconque influence dans l'enceinte familiale. "Je vois, c'est mon excentricité que vous avez cru trouver sans doute, celle perdue depuis vingt-quatre ans. Charmant."  Si la bouche est condescendante, il réside une pointe de curiosité que le déplaisir d'avoir dû passer la porte de cet endroit ne parvient pas à limer parfaitement. Elle pourrait presque en sentir l'aspérité sur le bout de ses doigts, si elle y accordait plus d'importance. La raison gronde en fond sonore qu'elle devrait juste tourner les talons, que tout ça n'est qu'une erreur et que son besoin de savoir pourra toujours s'épuiser après une nuit de sommeil sur sa frustration. Laisser là la géométrie humaine, faire comme si elle n'avait existé, comme s'il n'y avait eu aucun mot dans son bureau. Le mot. Ce n'était ni son contenu, ni ce qu'il supposait qui lui avait sauté à la gorge - quelque chose qui lui appartiendrait ? rien auquel elle tienne, pas vrai ?- mais l'idée que quelqu'un s'était immiscé là, avait posé ses doigts sur ses affaires, sans même qu'elle le remarque. Rien, elle avait rien vu, ni rien senti. Pas une effluve de parfum, pas une empreinte sensorielle, rien d'autre qu'un papier, qui était venu jurer dans l'agencement de chaque fourniture éparpillée.
Juste pour cet infime détail, elle décide de rendre muette la raison, de tirer la chaise face à cette femme en jetant un regard à la ronde, non par instinct de survie mais simplement pour n'accorder que le minimum d'attention possible à celle qui s'est invitée dans sa vie sans prévenir. Un long soupir paresseux soulève sa poitrine alors qu'elle se refuse à ôter son manteau, et vient joindre ses mains sur la table. Si elle est consciente d'avoir trois coups de retard sur la situation, elle sait aussi qu'elle peut au moins être lisse et inexpressive. C'est devenu une maladie, une de plus, quelque chose d'ancré si profondément qu'elle ne sait plus que très rarement comme laisser un sentiment remonter à la surface et imprimer autre chose que de l'ennui - dévorant -, du mépris -pas franchement léger -  ou de l'indifférence -aussi naturelle que l'amabilité chez d'autres- sur son visage. Elle tourne à peine son poignet pour jeter un oeil à sa montre, avant d'enfin planter son regard dans les pupilles juste sous cette frange qui la dérange. C'est comme un portrait délicat foiré par un trait anguleux. "Ma patience a une durée de vie d'une dizaine de minutes dans les bons jours pour information." Et breaking news, depuis ce mot, tous les jours sont nécessairement mauvais, empreint d'agacement et de nervosité. Elle accompagne la remarque d'une haussement de sourcils, qui sera son unique invitation pseudo-chaleureuse à l'échange.
Mafalda Gil

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  07/06/21, 08:28 pm

les mains continuent de s’agiter presque mécaniquement alignant les couleurs à l’éclat disparu alors que son regard, lui, scrute les moindres mouvements agitant l’entrée. son poignet droit s’incline légèrement — 19h59. plus qu’une minute avant qu’odalis mulver fasse son entrée. la condition sine qua non à cela réside littéralement au degré de curiosité que sa note anonyme aura été capable de générer chez cette dernière. si vous demandiez à cette instant précis un résumé à mafalda, elle pourrait vous dire ceci : si elle mord à l’hameçon, alors elle sera là à vingt heures. ça ne serait qu’une perte de temps que de l’attendre plus.

le regard ne quitte pas le cadran de sa montre trop usée mais sentimentalement belle.

six
cinq
quatre
trois
deux
un


et……that’s a bingo


les sourcils de mafalda se froncent mais le mouvement est à peine perceptible. elle pourrait sourire, signe qu’elle se réjouit d’avoir vu juste mais la bouche de mafalda reste impassible. il serait parfaitement stupide de crier victoire.

odalis se tient droite, comme la justice prête à jeter son courroux sur le premier venu qu’elle jugerait coupable ad vitam aeternam. elle la détaille lentement, de la tête au pied, en passant par sa taille que l’on ne devine pas, un simple détail. odalis mulver, fidèle à sa sobriété. elle est presque déçue, mafalda, qu’il n’y ait pas eu un geste, un pas de côté. déçue, mais pas étonnée. l’image animée est aussi fidèle que l’adaptation d’un roman sur grand écran qui aurait récoltée 95 % sur rotten tomatoes.

il aura fallu pas moins de vingt-six secondes, pour que mafalda apparaissent dans le radar de la benjamine. elle est perspicace, trop sans doute. à compter de ce moment, mafalda ne lâchera plus son regard. l’oeil est si noir que l’iris se fond avec la pupille, qui à la lumière blanche du musée paraissait presque doux mais dans l’ambiance feutré du club, en serait presque menaçant. elle l’écoute briser le silence agitant avec une certaine maladresse une histoire d’excentricité à laquelle mafalda reste silencieuse.

règle numéro dix du référentiel gil : - ne pas gaspiller sa salive

ce ne sont pas les réponses qui lui manquent mais il n’est pas question de laisser odalis prendre l’avantage de mener la discussion. si, elles se retrouvaient l’une face à l’autre ce soir, c’est parce que mafalda avait lancé les hostilités.

règle numéro une du référentiel gil : - toujours garder le contrôle

elle la toise avec un certain dédain. elle n’avait jamais eu l’opportunité de la contempler de si près. pas facile d’accès, la benjamine mulver. elle l’avait étudié, elle et son emploi du temps. elle et sa vie rangée ne laissant aucune porte entre ouverte pour se faufiler la nuit tombée. mafalda n’en a pas été émue, ce n’était pas la première à être difficile d’accès, sans doute pas la dernière. si mafalda n’avait pas pu l’atteindre, alors elle n’avait d’autre choix que de la laisser venir jusqu’à elle.

elle et son visage enfantin à qui on pourrait presque donner le bon dieu sans confession. presque. elle note les grains de beauté, à vu d’oeil, une dizaine. celui que l’on remarque en premier habille son philtrum. un signe de reconnaissance, de ce qui la distingue des autres - elle n’irait pas jusqu’à qualifier cela de marque de fabrique mais elle y avait pensé pendant un laps de temps très court. elle a le teint frais, des jeunes filles en fleurs mais elle, elle aurait oublié d’éclore - question de timing ou parce que ses soeurs lui ont volé tout le soleil. ça serait présomptueux de penser qu’elle n’illumine pas la pièce. non, odalis irradie même privée de soleil. elle a les pommettes encore vierge des chagrins d’amour, des accidents de la vie - du moins c’est ce que l'on a envie lui coller au visage.

règle numéro quatre du référentiel gil : - toujours se méfier des apparences. la réalité n’est jamais que la déformation de nos propres certitudes.

mafalda, elle aussi avait les joues innocentes avant que la terre ne l’avale et l’étouffe de sa monstruosité. elle a l’amertume blême, alcalino-terreux. tenue éloignée des égos olympiens, elle a perdue sa naïveté d’adolescente durant un été. la mère a été sommée d’accélérer son enseignement rude et scabreux. mafalda a retenu les leçons en bonne petite fille qu’elle a toujours été. l’entraînement avait débuté dans l’ombre sous forme de jeux : se rappeler de la couleur des yeux des passants, de la couleur des chaussettes du passant en cinquième position lors de la traversée des lignes horizontales.

mafalda a une excellente mémoire mais ces derniers temps, elle a cette drôle d’impression de rater quelques épisodes quand elle rejoue pour la 465ème fois, le film de sa vie. des passages entiers broyés par les larmes. mafalda a une excellente mémoire, mais elle est en train de s’oublier.

odalis préfère éviter le sien de regard. original. mafalda n’est guère blessée, surprise par cette ignorance feinte. parce qu’au fond, odalis ne l’intéresse pas plus que ça, elle n’en a que peu faire des états d’âme de la jeune mulver, ce qui l’intéresse c’est ce qu’elle détient à savoir, la connaissance.
c’était pas pour ses beaux yeux, ou peut-être que si

mafalda se décide à faire entendre sa voix.

— vous m’en voyez désolée, mademoiselle mulver.
Le « r » de mulver est minutieusement roulé, fac-similé d’un accent slave.

froide, exigeante et impatiente, le tableau se veut tout à fait charmant.
mafalda jouant d’une provocation improvisée, replonge son regard sur son cube d’enfant tournant délicatement les couleurs d'une lenteur qui lui est rare. mafalda résout un cube en moins de dix secondes, dans ses meilleurs jours.

— et ce vendredi est-il un bon jour ?

— laissez-moi deviner... ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? sinon vous ne prendriez pas la peine de le souligner. votre journée au musée a été si terrible que ça ?

— elle n’a pas pu être aussi terrible que la fois où votre ami... si je peux me permettre de la qualifier ainsi, je ne doute pas que vous me corrigerez si d’avance je m’égare

le simulacre d’un sourire narquois vient tirer ses zygomatiques.

— donc je disais oui, la fois où cet ami est venu vous voir pour…
mafalda laisse sa phrase en suspend feignant l'oubli, cherchant les mots adéquats. elle lève ses yeux aussi vite qu’un éclair juste pour capter un geste à contre temps de la symphonie comportementale qu’odalis lui offrait.


@odalis mulver

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  10/06/21, 06:40 pm

L'Ostende Revelium connait l'effervescence habituelle sauf sur un minuscule îlot, un coin où l'air est plus solide. Paradoxalement, Odalis prospère, dans ce microclimat étrange. Trouve un équilibre précaire quoique rassurant dans ce glissement de terrain incontrôlé. Assise face à quelqu'un dont elle ne connait pas l'identité - et qu'elle ne compte pas réclamer parce que ça ne l'intéresse pas plus que le reste de sa journée. C'est une partie d'un jeu de stratégie qui s'est enclenchée, et c'est à celle, de toute évidence, qui fera le moins d'effort. Bonne nouvelle : Odalis excelle quand il s'agit de laisser les autres s'évertuer à donner le change pendant qu'elle, elle observe en s'ennuyant. La question rhétorique ne fait rien bouger.
Odalis elle passe des journées.
Bonne, pas bonne, ça regarde pas le morceau de géométrie dans l'espace qui la toise.
Un sourire lézarde l'inexpressivité en face, et la fierté sait qu'elle devrait y voir un coup d'éperon léger, s'offusquer que le sous-entendu soit à peine voilé : évidemment qu'elle corrige habituellement, avec l'amabilité des tyrans, mais si la fierté est solide, l'esprit de contradiction l'est tout autant, raison pour laquelle elle ne retourne rien. Odalis ne se connait aucun ami. A moins que— La main de fer se referme sur le moindre doute : non, aucun. Tout ce qui compte sont ses soeurs, qu'elle maudit autant qu'elle les aime, et sa propre existence - qu'elle maudit autant qu'elle maudit ses soeurs. Le raisonnement possède un défaut, neuf, qui luit même quand elle ferme les yeux mais elle choisit de rester catégorique par convenance : personne. On ne lui connait que peu de chaleur, des relations distantes, maitrisée avec la minutie d'un chirurgie à thorax ouvert -mais sans coeur dedans. Sa véritable affection, elle en tient la laisse si courte qu'elle ne sort que rarement des murailles de son corps. Alors la question réside dans le fait de savoir si cette personne sait en quel terrain meuble elle avance, et si oui, pourquoi choisir cette voix périlleuse.
A partir de ce prédicat, il est plus facile de rester stoïque et de se perdre à la contemplation exaspérée mais affairée du personnage qui lui fait miroir plutôt qu'au dialogue en lui-même. Les cils battent une fois et elle se demande ce qu'elle fait là.
Réponse : elle tue le temps et la curiosité. Elle est habituée malgré elle à faire la figurante muette, se demander à quoi rime une entrevue à laquelle elle ne participe que depuis le fond de salle et attendre que la terre continue sa rotation, inlassablement. Mais ici, ce qui la dérange, c'est le sentiment d'être non proche des rideaux qui séparent le backstage de la scène, mais plutôt actrice principale sans même avoir postulée. Une attention crépite comme de l'électricité statique à même la peau : elle se sait observée - non, pire, analysée. C'était monnaie courante, avant, quand on avait encore l'audace de trouver curieuse la dernière fille des, au choix, Bourreaux de cette ville, ou, Mulver. Maintenant elle se considère intégrée ou enchaînée à la toile de fond. Et alors quoi ? Elle allait devoir accorder une partie de sa soirée à cette partition hybride de première actrice enrôlée de force ? Les lèvres restent patiemment closes, l'oreille attentive aux lenteurs traînantes qui l'exaspèrent sans pour autant parvenir à la motiver à bouger. Il y a quelque chose d'étrange et d'illisible dans le visage en face. Elle s'occupe en repassant mentalement les quelques visages qu'elle a pu croiser les derniers jours mais celui-ci ne lui évoque rien. Pas même un léger doute, juste le néant, ce qui la dérange. Compte tenu de sa mauvaise habitude de toiser aisément avec mépris quiconque passe au musée, elle devrait pourquoi resituer au moins une bribe, un mouvement, une couleur de cheveux, un parfum. Rien. Elle ne trouve rien et c'est aussi inquiétant que rassurant. Qu'est-ce qui pourrait advenir avec un rien ?
Jamais elle n'a éprouvé le besoin de se sentir protégée, et puisque sa vie doit être millimétrée et que l'infirmier de famille est censé la voir tous les soirs, il y a peu de place pour les risques dans l'univers cotonneux et sous cloché fabriqué sur-mesure par la volonté parentale. Et elle ne peut pas s'empêcher de se demander si elle doit y voir là la raison de cette situation saugrenue, si pareille chose absurde arrive à ses soeurs ou si ça ne tombe sur elle que parce qu'à défaut d'être la plus sociable elle est la plus seule et la plus isolée de la famille.
L'attention en face jaillit, ça coupe le fil paresseux de ses réflexions et ramène la totalité de l'attention sur l'inconnue sans plus penser aux causes et conséquences. En dehors de ça, rien ne bouge de part et d'autre, et Odalis se surprend à apprécier la manoeuvre, quoique qu'étrange. Quelque part, elle respecte ce qu'elle voit comme une tentative d'intimidation légère.

Toute personne saine d'esprit avec moitié moins de curiosité qu'elle enchaînerait sur une question, pour obtenir, comme une récompense, la fin de cette énigme qui flotte entre elles comme un mirage. Mais nourrir les attentes d'un échange équilibré c'est en dehors des lois d'Odalis. Le contrôle sinon rien. Alors quand elle ouvre à nouveau la bouche, ça n'est pas pour enchaîner de façon logique ou cohérente. "Lorsque les oiseaux ont soif, ils peuvent être attirés par des bassins, des abreuvoirs, des fontaines. Et si l'eau n'est pas assez proche de bord, ils tombent et se noient car ils ne peuvent pas sortir leurs ailes de l'eau." Elle fait paisiblement craquer l'articulation de ses annulaires, ce qui n'était qu'un jeu pour le son satisfaisant d'une bulle qui éclate est devenu un mouvement inconscient à chaque fois que quelque chose la ramène de près ou de loin à Lucretia.
Et donc au mariage.
Un minuscule chaos en bouteille. Et c'est précisément ce qui lui rappelle la géométrie adversaire : quelque chose qui goûte le chaos. "Vous pouvez continuer cette charmante histoire, et vous noyez. Ou alors vous pouvez éviter de trop vous mouiller et me dire ce que vous voulez vraiment. Parce qu'on veut forcément quelque chose, quand on se donne toute cette peine non ?"
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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  22/06/21, 08:59 pm

la réaction d’odalis n’arrive pas et provoque chez mafalda une déconvenue imperceptible. intéressant, qu’elle pense. l’interaction se veut modique, presque trop maigre pour pouvoir comprendre rien qu’un de ses leviers de motivation. odalis, figure énigmatique. mafalda ne sait pas si d’avoir choisi la benjamine avait été le meilleur choix, du moins celui qui défierait toute concurrence. elle avait peut-être été un peu trop ambitieuse en se disant qu’elle allait y trouver un léger plaisir à ce petit jeu. alors, mafalda efface son sourire narquois aussi rapidement qu’elle l’avait fait apparaître arborant sa poker face, celle qu’elle lui offrait depuis le début de leur rencontre. son regard se teinte d’une certaine provocation espiègle.

qui êtes-vous odalis mulver ? l’imagination est là pour compenser les réponses inconnues. ce qu’elle pouvait en dire, c’est qu’odalis mulver lui semble être peu docile et tout particulièrement distante - pas le genre à s’épancher sur sa vie privée. en même temps, rien ne lui avait fait la preuve du contraire. elle essaie de tenir éloigné ses propres pensées qui s’ornent de doute. elle l’avait choisi presque par défaut surtout parce que les autres n’étaient pas accessibles. si elle avait cédé à son ambition colossale, elle aurait été voir lucretia. elle a décidé qu’il était plus raisonnable de s’attaquer à la benjamine. il ne fallait absolument pas qu’elle se brûle les ailes. un pas après l’autre. la stratège du haut devait attendre.

son regard est attiré par la valse des doigts d’odalis qu’elle entend craquer. toutefois, elle ne s’attarde pas dessus très longtemps. elle se recentre sur le regard d’odalis écoutant attentivement sa fable. et dans ses mots, tout laisse penser qu’elle n’était rien d’autre que l’oiseau assoiffé et odalis l’abreuvoir. elle aurait envie de saluer la métaphore avant d’éclater de rire, mais rien ne transparaît. mafalda laisse quelques secondes avant de répondre : — la sélection naturelle, mademoiselle mulver n’est-elle pas incroyable ? … elle se coupe subitement attrapant le regard du serveur, la main ondule dans les airs d’un mouvement de poignet millimétré. aucune commande passée à voix haute, signal préparé en amont, le message codé pour la commande de deux coupes de champagne. après tout, célébrons cette nouvelle rencontre. — les faibles finissent toujours par disparaître. silence lourd — par chance, tous les oiseaux ne sont pas stupides. un monde sans chant d’oiseaux serait sans doute un peu morose, vous ne pensez pas ? c’est vrai qu’il y a quelque chose de charmant dans la douce musique des oiseaux qu’on associe plus facilement à des souvenirs heureux que malheureux. — on oublie le bruit des oiseaux, on finit par oublier comment les écouter réellement. une phrase qu’elle aurait dû garder pour elle, une phrase qui appartient à mafalda, mafalda et ses souvenirs.

elle cligne délicatement des yeux quelques secondes. voilà qu’elle commençait à être intéressante, elle commençait à la trouver presque agréable. — vous avez sans doute raison… je vais sans doute finir par me noyer lamentablement… les sourcils se froncent et le coin des lèvres s’étirent — …mais vous êtes-vous demandée qu’elle était la probabilité que je puisse savoir nager, mademoiselle mulver ? le ton de sa voix s’assombrit subitement tout comme son regard. mafalda venait sans doute de lancer un premier avertissement, il ne faudrait pas que la benjamine mulver pense qu’elle ait face à elle une amatrice. mafalda était loin d’en être une. les coupes de champagne cognent contre la table. mafalda savait parfaitement nager, et d’ailleurs odalis ne le savait pas, mais même assoiffé, mafalda n'irait pas boire dans le premier abreuvoir qu’elle verrait. elle avait développé ces dernières années une méfiance extraordinaire, et une hyper vigilance constante. elle remercie le serveur d’un sourire faussement bienveillant, laissant croire qu’elle était ce genre de cliente qui laisserait un gros pourboire.

on en n'était pas loin, mafalda, lui avait déjà donné un peu d’argent pour qu’il applique les consignes suivantes : quand je lèverais le bras, vous apporterez deux coupes de champagne, et que personne ne nous dérange pour aucune raison. elle avait même payé le champagne à l’avance. le plan est maîtrisé mais pas parfait, elle le sait mais il est encore trop tôt pour que cela l'inquiète.  

elle ne réagit pas à sa question. ce qu’elle veut, ce sont les secrets de famille mais elle ne lui livrerait pas comme ça alors mafalda feint de n’être intéressée que par peu de choses, rien serait une insulte à odalis. elle prend sur elle pour ne pas l’empoisonner immédiatement. elle pourrait le faire, elle saurait le faire mais ça n’arrangerait en rien l'objectif qu'elle s'était fixée à savoir celui de détruire les mulver un à un. — un peu de champagne peut-être ? qu’elle lance en se saisissant de la coupe devant elle pour la lever dans les airs mimant un début de toast — il serait dommage de ne pas profiter de l'ambiance festive. l’ambiance était tout sauf festive.

@odalis mulver
Odalis Mulver

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  27/06/21, 03:10 pm

Le mademoiselle la répugne à chaque fois qu'il passe les lèvres en face. C'est quelque chose d'intrinsèque qu'elle ne s'explique pas, qui épingle son attention de façon redoutable. Si elle aimerait feindre l'indifférence, c'est impossible à chaque fois que ce minuscule mot bondit entre elles. Il aiguise le regard, tend les attentes sans raison, comme un orage qu'on entend gronder au loin avec la certitude qu'il finira par nous arriver dessus. Elle n'a pas le temps de lancer le menton en avant pour cueillir le contre-coup qu'il lui arrive dessus sans prévenir.
Les faibles. Ca résonne, comme un écho froide, humide. Tranchant. Les faibles finissent toujours. Ca incise avec une précision chirurgicale qui normalement est l'apanage des aînées Mulver : juste dans le point le plus sensible, la fracture qui ne se calcifie jamais. Les faibles finissent toujours par disparaître. L'infection est brûlante. Le nez se fronce une seconde, peut-être deux alors qu'elle contient tout mot qui pourrait parer un peu brutalement. Suffisamment intelligente pour se sentir à la fois concernée et attendue, Odalis contient son brusque changement d'humeur interne : elle était vaguement lasse quoiqu'intéressée, elle est maintenant officiellement braquée et sur une défensive exacerbée. Le regard est hostile, mauvais, mais si la narine se crispe, la bouche elle reste inactive. A l'intérieur, les molaires grincent. C'est comme une insidieuse déclaration de guerre, un coup qui n'est pas bas mais trop bien donné pour être ignoré - contrairement au champagne auquel elle n'accorde aucun intérêt. Elle souhaite la mort, de façon passagère, de cette personne comme si elle l'avait saisi par la peau du cou pour lui rappeler qu'aussi défiante et sauvage soit-elle, elle n'en reste pas moins un chaton. Odalis est fière et furibonde, mais elle est sa première ennemie, à dévaluer avec impitoyabilité sa valeur dans cette famille qu'elle maudit presqu'autant que cette inconnue. "A mon avis vous êtes plus taillée pour écouter aux portes qu'écouter les oiseaux, mais ça n'est que mon avis." Elle replace machinalement ses longs cheveux derrière ses épaules. Elles sont frêles mais elles n'ont pas peur d'encaisser cette conversation qui inquiète sa raison : rien n'est parfaitement maitrisé, et c'est encore plus vrai ici où elle ne connait ni les tenants ni les aboutissants de ces deux chemins qui se croisent en cahotant. Comment avait-elle pu rentrer dans son bureau ? La question frappe les parois de son crâne comme un électron libre agaçant et pourtant elle sait qu'il y a peu de chances qu'elle ait un jour une réponse à cette interrogation que l'arrogance l'empêche de formuler. "Qu'est-ce que ce vous oubliez d'autres ? Pas que le chant des oiseaux." Mais certainement pas des indices sur son identité -qui elle non plus n'est pas réclamée. Qu'importe son prénom, seule la démarche compte. Elle rode à l'orée du rien et c'est frustrant de ne pas pouvoir lire la mécanique adverse. En d'autres termes, d'autre lieu, elle pourrait admirer ça. Ici elle ne fait que s'en méfier de plus en plus en reclassant sans cesse cette femme. A chaque nouvelle évaluation elle revoit son jugement et la présuppose un cran plus inquiétante et dangereuse que ce qu'elle n'avait prévu en trouvant le mot sur son bureau. "Il me faudrait une bonne raison, pour que la réponse m'importe." Pourtant les vibrisses frémissent imperceptiblement de sentir l'atmosphère s'alourdit. L'a-t-elle envisagé ? Pas vraiment. Est-ce une erreur ? Assurément. Si l'autre sait nager, est-ce que ça fait d'elle une proie ?

Pourtant lorsqu'il est question de mimer un geste presque fraternel la bouche se tord en un rictus, offre un sourire sans aucune chaleur. "Non." Et le merci ira aux chiens. La coupe de champagne ne revêt aucun divertissement à ses yeux, elle ne baisse même pas le regard en sa direction, occupée à scruter le visage qui vaut pour énigme en face d'elle. L'alcool elle ne le touche déjà pas en temps normal. Encore moins quand il se matérialise avec une facilité suspecte, servi sans qu'un mot ne soit prononcé. Ce n'est pas tant la crainte de l'empoisonnement qui la guette -car que gagnerait-on à empoissonner le maillon le moins intéressant de la famille régnante ? C'est pas faute d'en avoir rêvé pendant des années - mais la méfiance inhérente à ce tempérament inflexible qui préfère de très loin balayer tout geste en sa direction pour conserver un semblant de contrôle. "Et puis quoi, dans dix minutes on se fait des tresses et on se raconte nos secrets ?" Un bref snort lui échappe, si elle a au moins compris quelque chose des derniers mots échangés c'est qu'elle navigue en eaux troubles et glacées. Elle donne une brève pichenette dans le verre en face, qui sonne en rencontrant son ongle : c'est le seul toast qu'elle portera ce soir. "Mais je vous laisse célébrer votre brevet de natation. Pas qu'on sache déjà si vous savez vraiment nager, certes, mais vous tenez relativement à flot pour quelqu'un dont l'histoire est un fiasco, et qui n'a pour l'instant encore rien avancé d'intéressant." qu'elle soupire avec lassitude comme si rien de tout ça ne l'avait même effleuré.
Peut-être que oui.
Peut-être que non.
"Surprenez-moi, je m'ennuie atrocement." Les mots pourraient résonner comme une énième insulte sous-jacente et pourtant ils ne sont que la représentation la plus sincère d'Odalis Mulver jusque là. C'est en partie pour ça qu'elle était venue ; en partie pour ça qu'elle n'était pas encore repartie. Le goût du frisson, l'inattendu, et sa capacité très aléatoire à parfois être subitement fascinée par des gens qui dégagent une assurance presque malsaine.
A ce stade, c'est presque une faveur qu'elle réclame.
Mafalda Gil

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  11/07/21, 09:54 pm

elle avance à l’aveugle avec comme guide son impatience qui s’accroit de jour en jour. un guide peu fiable. cette affaire personnelle aurait mérité sans doute encore quelques semaines d’observation. pour se renseigner davantage sur odalis bien qu’elle pensait qu’elle n’en n’aurait pas pu en obtenir davantage. vraiment, cela n’aurait pas été de trop. ça ne lui ressemblait pas ce plan bancal. mafalda avait toujours été précise, vivement aidée par les informations que les espions de la schola lui délivrait. elle agissait telle une danseuse, les gestes millimétrés à la demi-seconde. chorégraphie mortelle exécutée à la perfection. elle avait toujours adapté ses plans en fonction des petites manies celles dont le temps les rend presque inconscientes.
et dans le cas de la mulver, elle navigue en solitaire.
une route du rhum mal établie.
elle n’était pas assez préparée psychologiquement et maintenant elle se retrouvait dans la situation inconfortable de devoir broder avec le peu d’information qu’elle détenait - à savoir très peu.
son plus grand problème n’était rien d’autre que sa vengeance qui lui brûlait l’estomac à toute heure de la journée et de la nuit.

le vent est en train de changer,
comme si elle venait de plonger la tête la première dans le gulf stream
elle plisse les yeux.
elle avait la sensation qu’elle venait de toucher quelque chose sans en saisir toute la substance. changement de posture faiblement perceptible.
elle fronce les sourcils
— au temps pour moi, j’ai dû vous laisser penser que votre avis m’intéressait
silence
— ce n’est pas le cas
c’est presque jubilatoire la façon dont elle s’échappait ça de sa bouche sans être capable de réagir à temps. elle aurait peut-être dû tourner sa langue sept fois avant de lui répondre. mafalda essaie de garder le contrôle mais toute cette affaire semble l’affecter d’une façon inattendue. odalis n’avait pas tort ceci dit, mafalda savait très bien écouter aux portes. deux, trois astuces transmises ici et là. si elle n’avait pas appris à laisser traîner ses oreilles, elle aurait eu du mal à se sortir de certaines situations. pour autant, elle ne portait pas un grand intérêt à ce que pouvait penser les autres d’elle. après tout qui était-elle vraiment après tout ce temps ? elle passe son temps à jouer un rôle, à se prendre pour une autre. elle n’était plus que l’ombre d’elle-même laissant à la véritable mafalda une place plus que limitée. peut-être qu’elle avait décidé depuis longtemps de se laisser de côté pour essayer de réparer son cœur brisé.

elle regarde la chevelure d’odalis valser dans les airs,
le mouvement est gracieux
— il y a tant de choses que je préférais oublier, mademoiselle mulver, croyez-moi.
elle laisse feindre une certaine sincérité quand elle énonce sa réponse.
elle aimerait oublier, elle se laisse croire parfois qu’elle oublie les visages d’une liste qui grossit de jour en jour. à l’inverse, elle s’angoisse d’oublier les choses importantes, qui lui sont importantes. les visages, les odeurs, les voix, la vie d’avant.
— une bonne raison ?
qu’elle répète laissant un léger rictus apparaître au coin des lèvres
faciès qu’elle ne contrôle pas, qu’elle aurait peut-être dû contrôler.
elle aurait pu continuer sa phrase en l’avertissant, qu’il fallait toujours partir du principe que l’adversaire savait nager, pour être prête à contrer à la première attaque. mais elle n’en fait rien.
elle est ni sa mère, ni sa soeur.

odalis refuse la coupe de champagne,
elle se méfie sans doute, elle ne peut pas lui en vouloir.
— vous avez raison, le champagne rend idiot.
elle le pense vraiment, à vrai dire, il n’y avait pas que le champagne qui rendait idiot. l’alcool de façon général. il y a une époque où mafalda consommait de l’alcool pour s’enivrer, bêtises d’adolescents
et puis, elle a vite compris que pour avoir un esprit solide, il valait mieux éviter toutes substances qui avait une tendance malsaine à détourner votre raison. enfin, elle avait compris, sa mère lui avait bien fait comprendre. elle repose la coupe de champagne aussi vite qu’elle s’en était saisie, sans y goûter une gorgée.
le toast le plus court du monde venait d’avoir lieu sous ses yeux. elle n’en était pas très affecté, elle n’aimait pas les toasts de toute façon.

— le problème avec les secrets, c’est qu’à partir du moment où on les formule à voix haute, ils en perdent toute leur essence.
le visage se crispe faussement et de façon tout à fait ironique.
— c’est terrible
mafalda, elle voudrait les entendre les secrets d’odalis. elle serait prête à se laisser faire des tresses, ou à faire des tresses elle-même. elle voudrait entendre tous ses secrets sans en livrer aucun des siens.
mais ce n’était pas ce soir que les secrets allaient se délier - ça serait tellement plus simple, c’est vrai.
mafalda la regarde avec un air presque trop sérieux.
— je serais vous, mademoiselle mulver, plutôt que de vous intéresser à mes compétences en natation, je ferais rudement plus attention à mes affaires…
sa main vient se glisser dans la poche intérieure de son costume avant de se saisir d’un carnet petit format, couverture en cuir, une initiale couleur or. elle le fait glisser délicatement jusqu’à le laisser s’entrevoir complètement.
— c’est pour ça que vous êtes là ?
elle secoue le carnet dans les airs
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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  18/07/21, 11:12 am

De part son attitude, l'inconnue provoque un bref rire froid et cynique. "Oh, seriez-vous une soeur cachée ? Si je devais attendre que mon avis intéresse quelqu'un pour parler je serais muette depuis ma naissance." C'est instinctif et à vif, trop personnel pour être une boutade moqueuse et désinvolte. Elle est habituée Odalis à ce que son avis n'importe pas, alors ça n'a rien de blessant de constater que le schéma se répète partout et avec tout le monde, mais ça use. Elle est devenue incapable de distinguer quand on l'écoute réellement, partant du prédicat stable que ça n'est jamais le cas car les proportions sont largement en faveur du désintérêt plutôt que de l'intérêt. Ce ton cassant, elle le connait dans bien des bouches familières, qui généralement s'accompagnent de regards désapprobateurs. Odalis, tais-toi. Mais si elle ne se formalise pas du manque d'intérêt de ses soeurs ou de ses parents pour son avis, elle n'a nullement l'intention d'accorder ce privilège à une personne qui joue de ses nerfs. "Si c'est le cas, gagnons du temps, je promets de vous aimer comme une Mulver. On est déjà en si bon chemin." Peut-être encore dix minutes, et elle pourra prétendre l'aimer comme sa soeur aînée; donc, dans la douleur et le ressentiment.

Le champagne boudé ne semble provoquer aucune peine. Ni décevant, ni appréciable. Ca n'en rend que plus obscure et indéchiffrable cette figure qui se tient devant ses yeux. C'est comme si sans cesse la vue se brouillait et réapparaissait légèrement changée. L'amabilité arrondie se perd, devient un tranchant froid, qui lui-même se perd, devient une complicité factice qui se brise à l'instant où elle est refusée pour repasser sur quelque chose de plus neutre. Elle la prend pour un hologramme et quelque part ça la fascine. Elle se sait changeante Odalis, à tourner en fonction du vent, soumise au joug impitoyable de ses humeurs, de ses émotions trop intenses, de sa maladie qui influence tout, de sa rancoeur qui ressurgit toujours n'importe comment, mais ça n'a rien à voir avec ce qu'elle observe là. Ici les changements sont glissés, presque discret et pourtant bien là. Ils s'opèrent avec doigté, comme un nuancier qui cherche la couleur parfaite, la teinte précise. Les yeux se plissent. Qui est-elle ?
Personne.
Tout le monde à la fois.
Elle est sa soeur qui la rabroue. Elle est sa mère qui lui dit de mieux se tenir. Elle est son père qui déploie force de patience pour endurer son caractère mais ne parvient pas à cacher parfaitement tous les efforts nécessaires pour arriver à ce calme truqué. Elle est ces inconnus dans la rue qui la regardent parfois avec défi, parfois avec colère. Elle pourrait être n'importe qui.
"Ce qui serait idiot serait de boire dans un verre de votre main." Un sourire factice placardé. Pourquoi faire semblant et cacher sa méfiance quand de toute façon elle est limpide pour les deux partis ? Elle observe un instant les bulles qui remontent paresseusement le long des parois de la flûte.
Y a-t-il plus de bulles dans ce verre que de secrets dans sa vie ? Ou bien l'inverse ?  
Elle retourne le rictus en miroir. A peine si elle se sent concernée ou ciblée. "La seule porteuse de secrets ici, c'est vous." Et maintenant que l'intérêt s'est glissée sous sa peau sans qu'elle veuille bien le reconnaître, elle apprécierait un prénom, quand bien même elle ne réclame rien et se laisse vaguement vivre dans cet échange dont elle ne voit pas le but.
Du moins, pas tant que le premier poignard n'est pas planté entre côtes.
Pas tant que la main de l'autre ne disparaître pas pour matérialiser un carnet.
L'ostensiblement las cède la place à une stupeur glacée qui n'a pas le temps d'être grimée pour ne pas apparaître dans son plus simple appareil. Elle ourle les lèvres qui s'entrouvrent sur un mais qu'elle souffle comme si elle avait pris un coup dans l'estomac. Elle réarrange ce visage durement fermé pour y peindre un étonnement juvénile et fragile, brise les milles ans qu'elle semble avoir passé à errer dans sa propre vie pour à peine avoir la vingtaine d'une fille qui n'a jamais rien vécu de trop près. Elle n'a jamais aimé les surprises Odalis, elle les aime encore moins sur cet instant. Elle déglutie, rattrape ses émotions qui s'éparpillent sur la table sans prévenir -non sans laisse passer une moue contrariée. C'était désagréable, c'est maintenant franchement foireux. L'assurance ne parvient pas à reprendre le pas, à imposer une poigne de fer à ses pensées qui s'affolent ; car d'un point de vue factuel, elle se connait. Elle sait ce qu'on peut trouver dans ses affaires. Elle se sait suffisamment intelligente pour ne rien écrire de transcendant - au pire, elle aura barré quelque fois Lucretia de son agenda avec beaucoup trop d'acharnement pour que ça ait l'air d'une relation saine et heureuse, mais rien de plus. Pour autant le doute s'immisce dans la moindre faille, et ces derniers temps, elles sont nombreuses et toutes fraîches. Ca fissure la base solide de son arrogance qui adorait prétendre qu'elle n'en a que faire, de ses affaires. Que l'autre peut bien voler ce qui l'amuser; que ça ne craint rien - rien à part le courroux d'une Odalis vexée qu'on ait osé toucher à ce qui lui appartient, mais apparemment cette personne, comme tout le monde sur cette terre, semble n'en avoir que faire de sa colère. Pourtant elle meurt d'envie de se jeter en avant, de tenter de refermer ses doigts sur sa gorge. Elle sait bien qu'elle n'a pas la force nécessaire pour tuer quelqu'un de ses mains, mais dans l'instant elle aimerait pouvoir prouver ce point, ce qui aurait au moins le mérite d'évacuer cette rage qui clapote dans le fond de son estomac. "Super. Laissez-moi deviner, c'est pas l'oeuvre d'une groupie de mon fan club secret, qui désirait un souvenir m'appartenant, pas vrai ?" Le cynisme pour ciment de cette situation qu'elle juge mal barrée. Elle saisit un serveur au vol, l'humeur est morose. En peu de temps elle aura traversé toutes les strates possibles pour retomber comme un chat tombe sur ses pattes, dans une fatalisme qu'elle connait par coeur mais qu'elle prend rarement la peine de donner à voir. "Je vais prendre un verre de vin rouge, je me fiche de savoir lequel mais vous ouvrez la bouteille devant moi. Et ça sera sur la note de cette charmante personne." Elle désigne celle qui lui fait face d'un mouvement de menton. Ca n'est pas une question d'argent, ni de hiérarchie, juste une gestion paradoxale de cette soirée qu'elle ne parvient pas à maitriser depuis le départ.
Elle se mure dans un silence parfait, sans plus chercher à donner une forme aux apparences. Elle observe celle qui tire les ficelles avec une certaine fatigue tout en se promettant que si elle a un jour l'occasion de le lui faire payer l'affront, elle le fera. Ce n'est que lorsqu'elle est servie, qu'elle peut tremper ses lèvres dans la boisson à la robe grenat, qu'elle cède. "Qu'est-ce que vous voulez ? Car je suppose que c'est de ça dont il est question, un échange. Cessez de jouer, ça n'en sera que plus confortable pour toutes les deux. C'est vous qui l'avez pris ?"
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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  25/07/21, 09:25 am

mafalda se pétrifie pendant quelques secondes. elle, pourtant, a la drôle impression que les secondes se muent en minutes. elle déglutit lentement et difficilement. sa mâchoire se serre un peu trop fort. ses pensées s'emmêlent et viennent ensevelir ses épaules. la perspective d'être une soeur cachée ne l'a réjoui guère et pourtant, il y a encore peu de temps, mafalda n'aurait pas été contre de voir le nom mulver accolé à son prénom. mafalda mulver. elle aurait brillé dans une longue robe blanche. elle n'avait aucunement l'envie de se marier, mais consciente qu'elle n'allait pas pouvoir se dédouaner, elle aurait préféré se lier avec quelqu’un qu'elle aimait. elle était lucide, mafalda, elle savait parfaitement qu'elle ne se marierait pas avec nicola parce qu'être une gil, ça à tendance à fermer les portes plutôt que de les ouvrir. et puis, avec le temps, elle avait fini par oublier toute cette histoire de mariage. il y avait bien quelque fois des relents d'inquiétudes à ce qu'une prétendante soit désignée pour nicola. et aujourd'hui, mafalda espère que son père ne soit pas suffisamment arrogant pour céder la main de son unique fille au premier venu. tôt ou tard, ça finira par lui revenir en pleine gueule, comme un boomerang que l'on réception parfaitement mal.

et en même temps, qu'odalis verbalise la possibilité d'être considérée comme une soeur pourrait arranger fortement ses affaires sans pour autant être certaine qu'elle n'est pas en train de faire dans l'ironie. au vu de la personnalité, c'était plus qu'envisageable. mais s'il s'avère qu'il y a dans cette phrase une once de vérité alors ça lui paraît presque trop simple. faut-il encore qu'odalis soit le genre de personne à s'épancher sur ses pensées auprès de ses soeurs. et ça ne semble pas gagner. une réflexion vient insidieusement infiltrer son esprit : mafalda joue-t-elle la partition à merveille ou finalement la vraie mafalda est en train de déteindre sur le personnage ? mafalda espère que ce n'est que sa capacité à être bonne actrice qui lui conférait d'être pseudo considérée comme un membre supplémentaire de cette famille. horripilant s'il s'avère que ça ne soit pas le cas.

mafalda n'avait jamais vraiment fait dans le sisterhood. déjà, parce qu'elle n'avait pas de soeur, ça aide. mais surtout parce qu'elle n'avait jamais été très à l'aise dans ce type de relation. elle avait bien un grand-frère, qu'elle trouvait particulièrement fade au demeurant. il ressemblait un peu trop à leur père. et ça dans la bouche de mafalda, c'était tout sauf un compliment.

mafalda tout en observant odalis, se questionne sur la façon dont elle devait appréhender la benjamine, continuer sur cette lancée ou se replier. et face à cette semi-déclaration sans doute ironique, mafalda continue à être perplexe. elle plisse les yeux presque instinctivement comme si elle allait lire dans l'esprit d'odalis. sans surprise, rien n'est capté.
— et les promesses, vous êtes de celle qui aime les briser ?
elle y va à tâtons, ne s'attarde pas sur l'histoire de la soeur, n'ayant pas la répartie adéquate.

vous vous souvenez, de la règle numéro dix ? voilà

mafalda, elle passe peut-être à côté de quelque chose. comme un ressenti, une broutille peut-être... elle n'arrive pas à mettre le doigt dessus. mais dans son bloc note mental, mafalda y inscrit - relation soeurs - négatif

elle ne peut rétreindre un léger sourire quand elle lui balance que boire un verre de sa main, c'était idiot. odalis valse avec la vérité. il serait complètement fou de ne pas se méfier de mafalda, surtout quand elle a des perruques et qu'elle porte des vêtements qui ne sont pas les siens. surtout quand elle fait disparaître mafalda.
— perspicace, bien que vous me prêtiez trop d'importance. toutefois, il me semble que les gens mériteraient sans doute à vous écouter davantage.
elle virevolte sans savoir si ce coup allait être payant, revenir sur ces paroles et être soudainement ambivalente. de toute façon, si on ne prend pas de risque on reste sur place et stagner c'est pas son genre.

mafalda avait développé avec le temps, diverses techniques pour arriver à ses fin, à savoir tuer des gens. il y a chez mafalda un manque d'humanité qui s'est propagée à son âme sans même s'en apercevoir. mafalda est plus curieuse des corps que des hommes eux-mêmes et de leurs états d'âmes. ça se fait un défi personnel à trouver ce qui pourrait détruire les organes. le tableau est très sombre. elle n'avait pas toujours été comme ça. sans doute que ça a toujours été là, mais aujourd'hui c'est pire qu'hier.

— nous avons tous nos secrets, mademoiselle mulver, même vous.
c'était une réponse pragmatique, l'accusé d'être la seule porteuse de secret est erronée et prétentieux. nous avons tous nos secrets certains qu'on garde précieusement et d'autres auxquels nous sommes moins attentifs.
— on dit que seules trois personnes peuvent garder un secret - seulement si deux d'entre elles sont mortes.
elle esquisse un sourire presque ironique
— je ne crois pas que ça soit ce soir que nous délierons nos langues respectives
conclue-t-elle, lucide sur ce qu'elle allait pouvoir tirer de cette rencontre.

mafalda, elle maintient le carnet avec force alors qu'elle observe la valse des émotions glissaient sur le visage d'odalis. le carnet fait son effet et mafalda se satisfait en silence.
— oh vous avez un fan club secret ? elle insiste sur le dernier mot de sa phrase. les secrets sont partout et odalis n'a pas fini sa phrase qu'elle parle déjà de secret.
— dites-moi en plus...
une fausse curiosité vient habiller les traits de son visage.
— vous voyez, je n'aurais pas misé instinctivement sur vous, peut-être votre sœur, la stratège, hein pas l'autre...
(et encore)
elle n'aurait misé sur aucune des trois soeurs mulver pour être honnête.

elle la regarde s'agiter choisissant de commander sur le compte de mafalda, un verre de rouge. ça ne la dérange pas outre mesure, elle voit ça comme un investissement. elle se contente d'ajouter :
— on prendra la bouteille
un sourire presque bienveillant s'étire le long de ses joues
— vous avez du pinot noir ?
le serveur acquiesce
— et bien parfait, une bouteille et deux verres.

mafalda n'était pas experte en vin mais elle avait avec les années amassaient suffisamment de connaissances pour être capable de commander et de comprendre une carte. elle n'avait pas de préférence n'étant guère fan. ne vous méprenez pas, cela lui arrivait d'en boire à l'occasion mais elles se faisaient de plus en plus rare.

un verre de vin et un peu de venin.

mafalda s'anime à déposer le cahier sur la table, le doigt prête à le faire glisser vers sa propriétaire quand résonne l'accusation mais elle se stoppe dans son geste.
— plaît-il ? voilà que vous m'accusez d'être une voleuse. c'est tout à fait impolie.
sainte nitouche, évidemment qu'elle lui avait volé, aisément sans trop de difficultés. c'était presque pas marrant.

— je ne l'ai pas pris, mais il s'avère que j'ai mis la main dessus.
— peut-être que je vous raconterais un jour, la façon dont je me suis procurée ce carnet
— toutefois, vous devriez être reconnaissante, je ne l'ai pas ouvert

mafalda agite son doigt pour reprendre le mouvement est le laissé sur la table devant odalis. évidemment qu’elle l’avait ouvert
Odalis Mulver

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  25/07/21, 05:02 pm

"Vous saurez le jour où vous verrez comment j'aime mes soeurs. Le mieux c'est de garder le suspens." Elle aime leur en vouloir. Elle aime leur reprocher milles choses. Elle aime lister leurs fautes, leurs faux pas, toutes les fois où elles n'ont pas été là pour elle, trop occupées à mener leur vie de potentes. Le sourire est saccharin, faux, teinté de cette cruelle volonté incessante de se moquer. L'échange lui échappe sans cesse, mais rares sont les moments où elle plie pour donner une réponse sincère et sans détour.
La comptine habituelle de la flatterie absurde ricoche sur elle. Pas la première fois qu'on lui dit, pas la dernière fois qu'elle décide de pas le prendre pour argent compte. Le poignet est agité, déjà lasse. "Hunhun, et je devrais être stratège parce que j'ai de beaux cheveux, merci merci, trop aimable." Elle roule des yeux, soupire. Ca l'ennuie et elle le fait savoir sans aucune discrétion.
"Je vais finir par croire que vous nourrissez une très légère obsession pour ce que je pourrais cacher, mais si vous aviez trouvé quelque chose de vraiment intéressant, est-ce qu'on serait en train de perdre notre temps mutuellement ici ?" La seule chose qu'elle veuille protéger elle l'a posé en pleine lumière aux pieds de son aîné, et il s'avère que c'est de loin la meilleure cachette qui soit. Pour le reste elle croit, à tort ou à raison, qu'il n'y a rien de terrible qui pourrait jaillir d'un coin d'ombre. A moins que …?
Non.
Rien d'extravagant. Alors elle fait la moue, prend la mise en garde avec laxisme. Cette personne a-t-elle déjà fouillé son existence ? Son bureau sans doute. Mais plus, qu'y a-t-il à trouver ? Son appartement ? Elle grimace. Ca serait fâcheux.

"Dans mes pires cauchemars, évidemment. Vous en êtes même à la tête. Vous maitrisez le sarcasme ou vous voulez un tuto ?" La soirée est désagréable. Mais désagréable comme quelque chose qui fait du bien en appuyant où ça fait mal. Comme appuyer sur un hématome : douloureux, mais on peut pas s'empêcher de recommencer. L'hématome a une frange et le derrière posé sur la chaise en face d'elle. Elle la hait et en même temps, elle éprouve une forme de sympathie difforme et monstrueuse. Une sympathie qui tolère ses envies de meurtre et l'envie de plaisanter avec elle. Plaisanter en maniant le couteau. Comme deux gamines qui jouent à la roulette russe. Détestable, inavouable, addictif. Elle la vomit pour cette rage qui palpite comme un coeur dans son estomac, de la voir posséder ce qui appartient à Odalis. Mais elle l'admire aussi en quelque sorte.
La stratège, pas l'autre. C'est tellement inattendu, et l'apprentissage de la bonne humeur est tellement récent qu'elle ne peut réprimer un ricanement moqueur. L'autre. L'absence de respect est jouissive, un bond inattendu alors que la seconde précédente elle aurait volontiers souhaité la mort de cette inconnue. Elle acquiesce avec cynisme. "Changez rien alors, misez donc sur la stratège. C'est un truc que les gens font en général même si Miss Parfaite sait pas vraiment ce qu'elle fait." Elle hausse les épaules avec désinvolture. Elle a eu vingt quatre ans d'existence pour apprendre à jalouser ses soeurs, et elle est devenue experte à ça, mais la gloire et les adorateurs, elle leur laisse sans peine.
Elle s'adonne au jeu de l'alcool, surprend la voix adverse aller dans son sens, une générosité qui ne sera pas remercié, parce que c'est ni dans les gênes Mulver, ni dans la genèse de cette rencontre agréable comme une bouchée de bris de verre. Tout ce qui importe c'est d'obtenir de quoi occuper la gorge, la brûler à l'évidence, tout en ne dépassant sans doute pas la moitié d'un verre, pour que la lâcheté de son corps ne rencontre pas un léger état d'ébriété problématique.

"Je suis malade, pas stupide. Evidemment que vous êtes une voleuse." Elle croise un bras sous sa poitrine, accoude l'autre sur son poignet pour maintenir avec désinvolture son verre à hauteur de visage. L'attitude s'est sensiblement relâchée, le fatalisme a fait son office, si elle ne peut rien contrôler, elle peut jouer sur cet échiquier avec toute l'absence de filtre qu'on lui connait. "Doublée d'une menteuse." Les lèvres s'étirent sur un sourire amusé, elle s'offre une maigre gorgée de vin. Le monde qui les entoure a enfin cessé d'exister dans son intérêt, rivée à ce personnage dont elle ne comprend rien. "Si vous ne l'avez pas volé, et que vous ne l'avez pas ouvert, vous ne pouvez pas savoir qu'il m'appartient. Il faut choisir : vous préférez l'avoir ouvert ou l'avoir volé ? Je penche pour les deux, personne ne ménagerait autant son effet en ayant fait que l'un ou l'autre." Elle la scrute un instant. Elle en aurait même oublié sa tenue saugrenue. Odalis on la croise brièvement au musée, ça et là, mais le plus souvent elle est repliée dans son bureau ou dans la réserve, munie de sa mauvaise humeur mais guère plus. Si bons nombres d'employés se téléportent d'un sigil, ça lui est évidemment exclu ; matin et soir elle passe donc la porte, le visage fermé, le sac sur l'épaule, plus récemment son nez dans son téléphone sinon rien. Alors ce carnet, pour le connaître il faut autre chose que l'avoir brièvement croisé entre deux salles d'expositions. Ca provoque comme une minuscule dissonance cognitive : elle ne devrait qu'être d'autant plus en colère, et pourtant tout ce qu'elle éprouve, en sirotant prudemment son verre du bout des lèvres, c'est la satisfaction de constater qu'elle n'a pas perdu tous ses pions. "Etranglez-vous avec votre désir de reconnaissance, sans offense mais ça se mérite ces choses-là." Le regard retombe sur le carnet. Elle pourrait le reprendre. Elle voudrait le reprendre. Mais y montrer trop d'attachement ne serait pas Odalis. Alors elle patiente, compte les secondes. Plus tard, elle le récupèrera, avec un pseudo désintérêt comme si on lui avait rendu un stylo bille ou un paquet de mouchoirs. Maintenant qu'il est sur la table, elle n'a plus vraiment à s'inquiéter d'où il pourrait aller. "Personne ne m'a jamais rien volé. Bravo, je suppose." Et qu'importe si l'autre n'aime pas être considérée comme une voleuse, Odalis a décidé qu'elle en serait une. "Donnez donc un nom, que je puisse retenir autre chose que votre mauvais goût vestimentaire ou capillaire."
Mafalda Gil

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  25/07/21, 07:45 pm

une pensée vient traverser l'esprit de mafalda alors que cette dernière écoute à présent d'une oreille distraite les mots d'odalis.
(sympa l'ambiance chez les mulver)
c'est bien la première fois que mafalda fait face à une personne qui se montre particulièrement pointilleuse à ne pas vouloir expliciter ses relations fraternelles. non, généralement, les gens encensent leurs fratries ou les dénigrent. ils font un choix pour qualifier leur relation ou s'ils ne sont pas à l'aise, font le choix de botter en touche. odalis ne fait rien de tout ça, elle clame haut et fort qu'elle aime ses soeurs et pourtant elle appose volontairement sur ses paroles quelque chose qui ressemble de près à de l'amertume. la dynamique s'opérant entre ce trio de soeurs reste impalpable. mafalda sent bien qu'il y a quelque chose sans pourtant arriver à mettre le doigt dessus.

et soudainement, les pupilles de mafalda se dilatent de façon peu perceptible, mais trahissant un ravissement certain. elle ne peut s'empêcher de rire de manière insolente.
— mais c'est donc ça...
elle maintient le sourire presque franc. odalis vient tout juste de dire : 'je devrais être stratège'. mafalda, elle n'a fait aucune allusion à ce sujet et ces remarques pour flatter l'égo vient tout juste de lui ouvrir les portes de quelque chose de bien plus intéressant.
— il me semble que si vous convoitez la place de votre soeur, il va vous falloir plus qu'une belle chevelure.
mafalda ne peut s'empêcher de perdre son sourire. ils sont donc tous pareils, avide de pouvoir. être calife à la place du calife. finalement, peut-être que cette soirée ne va pas être une perte de temps, et qu'elle a fait le bon choix en misant sur odalis. mafalda a depuis deux ans, développer une obsession malsaine pour les mulver. évidemment, elle ne l'avouerait pas à voix haute, jamais. toutefois, la vérité ne peut être ignorée. le quotidien de mafalda est lié perpétuellement au mulver : la schola, le laboratoire, ses peines, ses malheurs, sa tristesse, son coeur brisé. tout absolument tout, la ramène à ce clan infâme.
— mais cette délicieuse rencontre me laisse penser que vous n'êtes pas dénuée de jugeote.

alors oui, elle pourrait être présidente du fan club secret d’odalis mulver, a minima quand c’est pas du clan entier. si elle ne les détestait pas autant, elle aurait pu être une bonne directrice de propagande, dommage.
— j’en serais presque touchée.
et un sourire pour la bienséance qu’elle fait semblant de respecter depuis le début de cette entrevue alors qu’elle en a rien à faire au fond, absolument rien à faire.
mafalda n’a pas encore touché à son verre de vin que le serveur a rempli avec soin. elle préférait éviter de boire de l’alcool. la fatigue pourrait lui jouer des tours et avec les années, elle avait appris à identifier ses limites. ce soir n’était pas un soir plaisant pour les limites. elle entend la rancoeur dégoulinant de la bouche d’odalis - miss parfaite. elle ne semble guère porter dans son cœur son aînée.  
mafalda jette un regard furtif au cadran de sa montre. cela peut signifier un ennui sans doute que c’est ainsi que le geste va être interprété. mafalda n’est pas pressée, personne ne l’attend après. ça fait des années que plus personne n’attend après mafalda. quoique parfois son père peut se montrer tout à fait envahissant.
mafalda se met alors à taper des mains au ralenti. on peut entendre toute l’ironie que chaque clap contient lorsque résonne ses paumes de main quand elles rentrent en contact.
— bravo mademoiselle mulver
— vous nous démontrez ce soir toute l’étendue de votre intelligence et de votre mépris.
— votre père doit être fier de vous.

quand elle évoque le patriarche mulver, sa respiration vient se bloquer de manière incontrôlée. elle le fait exprès, la référence au père, la fierté. puisque personne ne l’écoute, le père ne doit pas faire exception, reste à savoir s’il la considère. et mafalda ne va pas tarder à le découvrir.

mafalda se saisit du verre à pied sans confirmer les soupçons de la benjamine. mafalda est-elle une voleuse doublée d’une menteuse ? oui, elle excelle dans le mensonge. il faut dire qu’elle a eu quelques années pour s’entraîner. et un beau mensonge, ça se travaille, ça se prépare.
— à votre santé, odalis.

elle en boit une gorgée qu’elle laisse glisser lentement le long de sa gorge puis de son œsophage. mafalda s’autorise à être plus familière, ce n’est pas un lapsus. non, elle choisit volontairement de s’immiscer dans l’intime précisément au moment où odalis vient soutenir l’idée que mafalda est ici pour un désir de reconnaissance. elle fait craquer ses doigts, mécanisme utilisé pour venir calmer ses pensées
— vous vous m’éprenez. il serait fâcheux que vous analysiez mes actes à l’aune de vos propres désirs.
— je n'ai besoin d'aucune reconnaissance, de personne, par contre vous…

mafalda la pointe du doigt. odalis vient de s’aveugler avec sa propre prétention. S’imaginer que mafalda fait tout ça pour obtenir une simple reconnaissance est un très mauvais jugement de sa part. mafalda n’en a jamais eu vraiment à faire de la reconnaissance des autres, la seule à laquelle elle s’accrochait c’était celle de sa mère, mais elle n’est plus là donc je vous laisse en déduire ce que vous souhaitez.
— irina, enchantée
elle jette ce prénom dans les airs avant de tendre sa main. irina était une identité nouvelle qu’elle a créée pour cette rencontre. des identités, elle en a un nombre important qui lui vaut d'avoir autant de papiers d’identité qui trônent dans l'un de ses tiroirs à double fond du petit appartement qu'elle garde secret. il y a évidemment celles qu’elle s’est vues attribuer par la schola et puis il y a toutes les autres, celles qu’elle a créées pour ses propres desseins.

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Re: conversation nocturne ( odalis )  ·  15/08/21, 10:57 am

"Si vous sous-entendez que je veux être stratège vous faites erreur." Et c'est étrangement sincère. Elle a eu tout le temps d'y réfléchir, les mauvais jours, ceux où elle se sentait incapable d'aller travailler et restait à hanter ses propres appartements jusque ce que la journée ait la décence de mourir pour laisser place à la suivante. Ca aurait été facile, de gagner cette place en supprimant Lucretia d'une façon ou d'une autre. Et ces mêmes jours mauvais, elle nourrissait tant de haine à l'égard du reste du monde, qu'elle aurait bien pu payer un contrat sur la tête de sa soeur. Ca aurait été sans doute trop rapide pour avoir le temps d'éprouver des remords. Toutefois c'était moins le titre qui importait que tout ce qu'il disait. Odalis aurait pu donner n'importe quoi pour échanger, avoir la vie de son aînée, être l'enfant qui essaye d'être parfaite et s'en voit toujours mieux récompensée que le mort, la disparue et la faiblarde. Lux portait à ses yeux non seulement la couronne du pouvoir, certes, mais aussi tous les lauriers possibles. La fierté, la satisfaction, la reconnaissance, la valeur. Elle, elle n'avait eu jusqu'alors que le sentiment qu'elle avait le droit d'exister dans l'ombre de chacun mais guère plus. On avait pourtant donné pour s'adapter. Pour qu'elle reçoive une éducation à la maison. On lui avait imposé Aysar, histoire qu'elle continue de vivre et soit utile par la même occasion, car il aurait été absurde de croire que ça n'était pas aussi intéressé. Elle avait permis de garder piégé cette dette de sang. Alors stratège non, mais être autre chose que la benjamine à qui on rappelle de se reposer de façon condescendante quand on a marre de l'entendre, oui. "Ce n'est pas parce que les Mulver sont des monstres qu'ils sont linéaires, soyez plus tempérée dans vos conclusions. Mais bien tenté, ça aurait pu." Ce qu'elle veut maintenant, c'est attendre l'échec. Mieux, l'aider, le pousser, le provoquer. Attendre que tous ils tombent, parce qu'ils auront trop cru aux choix de la raison.
Pour de la jugeote, elle en a. Mais jamais assez à son goût, pour se retrouver à jouer l'équilibriste dans une conversation qu'elle peine à comprendre et encore plus à maitriser. Une espèce d'acrobatie permanente sans savoir si ce qui l'attend en dessous c'est une gueule béante ou un trou noir muni d'une frange qu'elle hait.
Si elle peut tolérer l'ennui qui s'étale dans un mouvement désintéressé vers une montre, l'applaudissement lui, lui hérisse les poils, comme des ongles sur un tableau noir. Elle resserre les mâchoires, épie ce qui se passe et ce qui ne se passe pas. Le meilleur est à venir, éclate dans la mention d'un père qui provoque un renâclement instinctif. "Mon père." C'est osé et ça fait mal. La bouche se tord dans une grimace. Peut-être qu'elle serait heureuse, de mettre son nom en premier dans sa death list. C'est pas ce que veulent tous les patriarches ? Être premier. Premier du nom. Premier à la gloire. Premier à la guerre. "On pourrait aller lui demander, toutes les deux, la bouche en coeur, ça serait un agréable programme ?" Fier. Aucune idée de s'il l'est, mais pas d'illusion de faites dans ce crâne si précieux : il ne l'est sans doute pas, mais rendu à ce stade ça n'est même plus vraiment un problème.

Alors il faut faire comme si la fête était intimiste, comme si les questions qui ne trouvent pas réponses n'étaient pas le summum de l'exaspération pour ses nerfs. A sa santé. Elle pourrait en rire jaune, si elle avait le sens de l'humour, seulement depuis qu'elle est entrée ici il ne lui reste plus grand chose, ni repli, ni humour. Elle joue la carte de l'indifférence. De celle qui observe placidement, même si à l'intérieur la rage frémit comme une casserole sur le feu. Elle va perdre patience.
Elle s'étonne même que ça soit pas déjà fait.
Tout ça pour un carnet ?
Est-ce qu'au moins ça en vaut la peine ?

Ca fait l'effet d'un décharge électrique. Besoin de reconnaissance ? Jamais. La fierté cabre et rue comme un mauvais cheval qui refuse d'être domestiqué. Odalis a toujours eu la fâcheuse tendance de refuser de regarder en face ses points faibles. Celui-là ne fait pas exception. Un des plus fragiles, cristallins, qui devrait crever les yeux de ses proches depuis des années mais qui, s'il n'est jamais parvenu jusqu'à eux, n'a pas échappé à celle qui n'est personne sauf l'inconnue qui a glissé son nez de fouine dans ses affaires. Ca assèche sa bouche. Odalis la hait de nouveau avec force. Il s'en est fallu de peu pour qu'elle lui trouver un miroitement intéressant, c'est maintenant effacé, balayé, annulé.
Elle mérite le désintérêt.
Elle mérite de s'étrangler sur son verre commandé. Les dents dévoilées dans un sourire péniblement articulé, Odalis garde pour une fois sa fureur pour elle et expose la surface lisse et polie qu'on attend toujours mais qu'elle ne dévoile que rarement. "Et psychologue avec ça. Et qu'est-ce que ça vous apporte de croire à ce que vous pensez comprendre ? Vous prenez votre pied au moins ?" C'est le dédain qui résonne dans l'écho de sa voix alors qu'elle toise puis se désintéresse. Si le point est justement marqué, Odalis niera avoir été trop touché.
Aux présentations, le regard vient se planter droit sous la frange, dans ces yeux dans lesquels elle ne sait rien lire de distinct. "Rien de personnel, mais je ne touche pas les autres et ils ne me touchent pas." Encore moins quelqu'un comme vous. C'est presque superstitieux, parce qu'elle sent encore la morsure précédente palpiter de douleur et qu'il est hors de question de laisser plus d'emprise physique à quelqu'un qui prend déjà trop de liberté. Pourtant c'est la vérité la plus stricte ; à une exception près et quelques très rares entorses avec Lucretia, Odalis est un animal farouche qui ne laisse à personne le droit de connaître la tiédeur de sa peau. Elle  donne un léger mouvement au verre en guise de salutations mais rien de plus. Qu'est-ce qui se couche dans un prénom pareil ? Irina. Un poison, à l'évidence. "Vous comptez un jour me dire ce que vous voulez Irina ou bien il faut que je me lève et m'en aille ? Qu'est-ce qui motive cette perte de temps ?" Pour lier parole et geste, tantôt d'instaurer un tant soit peu de pression dans le rapport à l'adversité de l'autre côté de la table, elle se lève, son verre toujours en main, fixant cette Irina comme si elle était vraiment sur le départ, prête à exécuter cette pseudo menace.
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