New York, 2021. La guerre des Corbeaux est terminée. Dans le sang et la poussière, New York renaît de ses cendres. La vie reprend : l’université de magie Brakebills rouvre ses portes et les speakeasies accueillent de nouveau les riches magiciens de l’Upper East Side tandis que les bas-fonds du Bronx enterrent leurs morts. Cinq ans de guerre et rien n’a changé : la magie la plus pure est toujours réservée à ceux qui vivent en Haut, tandis que les relents d’alchimie souillée ruissellent dans les ruelles du Bas. C’est ainsi depuis des siècles, depuis que la Ligne qui sépare New York entre eux a été tracée. Et dans l’ombre, pourtant, la révolte gronde. Les trahisons se préparent et seule la lueur d’une dague tranchera l’obscurité.
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devils dance devils deal  ·  17/05/21, 07:30 am

Devils dance, devils deal


La foule chauffée à blanc par un speaker survolté scande un nom puis l’autre, chacun vociférant avec passion son allégeance à l’un des deux combattants dans un grondement que Syriusz devine assourdissant. Plus habitué à être acteur que spectateur du show qui s’apprêtait à débuter, il se dit que, du haut du salon privé qui sert de tribune aux Herne, les deux gladiateurs faisant leurs entrées là, à quelques dizaines de mètres en contrebas, ressemblaient davantage à deux figurines qu’à des êtres humains, comme deux jouets entre les mains d’un gamin trop excité à l’idée de faire s’affronter ses deux poupées. Bientôt, on ne distinguerait plus que les effusions rouge sang de leurs magies s’entrechoquant, pour le plus grand plaisir d’une foule venue acclamer leurs champions. Au fond, les amateurs de gladiateurs, du spectateur le plus mal placé au plus privilégié, n’étaient pas bien différents du gamin de la métaphore. Il devait y avoir quelque chose d’électrisant à voir couler le sang sans but apparent, quelque chose de grisant à voir l’hémoglobine versée, sacrifiée sur l’autel du pur divertissement. D’ici, pourtant, les choses semblaient un peu différentes. Bien sûr, le combat serait relayé sur les écrans géants, présents aux quatre coins de la loge assez grande pour accueillir deux ou trois dizaines de convives, tous docilement servis par tout un cortège de petites mains. Toutefois, ceux qui se réunissaient là étaient généralement moins intéressés par les combats que par ce qui se tramaient dans ces hautes sphères à l’accès excessivement réservé, les discussions qu’on pouvait y avoir et les rencontres qu’on pouvait y faire. Ici, les combats n’étaient qu’un prétexte bienvenu, une toile de fond aussi distrayante qu’elle était sanglante. Ce n’était évidemment pas la première fois que Syriusz mettait les pieds dans l’une de ces bulles de pouvoirs qui flottaient là, comme en suspension au-dessus de l’arène. Bien au contraire : elles étaient bien souvent l’occasion de faire des rencontres, nouer des relations et, surtout, obtenir de précieuses informations. Cette fois, néanmoins, les choses étaient un peu différentes. En effet, son hôte n’avait pas lésiné sur les moyens : déjà extrêmement restreint, l’accès au salon était aujourd’hui formellement interdit, y compris à la foule des courtisans et autres clients qui occupait les lieux ordinairement. Ça n’avait rien d’anodin, même pour quelqu’un comme lui. Même dans les circonstances qui l’avaient amené ici aujourd’hui.

« - Madame Herne m’a chargé de vous prévenir qu’un petit contretemps la retardait présentement, mais qu’elle vous rejoindrait bientôt et qu’elle vous remerciait de votre patience, M. Czerny. » L’assistante à la voix excessivement polie disparut aussi vite qu’elle était apparue, laissant Syriusz en compagne d'un autre employé à la présence discrète. Probablement habitué à se murer dans sa tête durant les longs moments de flottements inhérents à son métier, il apparaissait aux yeux du gladiateur comme un robot, un automate qui ne s’activerait qu’au son de sa voix. S’en désintéressant rapidement, le Czerny s’installa nonchalamment dans un fauteuil disposé face à la grande baie vitrée qui donnait une vue plongeante sur l’arène et le combat qui s’apprêtait à débuter. Un soupir, un regardé porté à sa montre, et voilà qu’il sent l’impatience grimper en lui. S’il ne la connaissait pas encore suffisamment pour la juger trop hâtivement, Nilza Herne était assurément une femme intelligente. Était-elle réellement retenue ailleurs, ou se plaisait-elle à le faire attendre, afin d'en tirer dieu seul sait quel avantage dans la discussion à venir ? L’idée l’agaçait, mais il savait d’avance quelle tournure prendrait inévitablement la négociation : tout deux essaieraient de prendre le dessus sur l’autre, d’entrer dans la tête de son interlocuteur et d’y rester. Et s’il ne craignait pas vraiment l’affrontement, il veillait surtout à ne pas sous-estimer celle qu’il s’apprêtait à rencontrer. Les rumeurs à son sujet l’en dissuadaient. D’ailleurs, cette pensée lui donna une idée. Se tournant vers le serveur, il lui adressa un grand sourire et dit :  « - Eh bien, j’ai l’impression que vous comme moi sommes condamnés à attendre. » Le sourire gêné qu’il reçoit en guise de réponse ne le désarçonne pas. « - Venez. Le combat va commencer. Vous n’aurez pas tout les jours l’occasion d’en profiter. » Visiblement partagé entre les exigences de bienséance et la nécessité pour lui d’obéir aux requêtes des invités, il finit par céder, s’approchant maladroitement de la grande baie vitrée. Quelques banalités échangées et l’automate se déride un peu. Il a un nom et même un peu d’ambition. C’est charmant. Toutefois, ce n’est ni son avis sur le combat venir ni ses aspirations profondes qui intéressent  l’espion. « - Comment les choses se passent pour vous, ici? C’est que, je m’apprête à rejoindre la famille, et vous n’êtes sans doute pas sans savoir que les gens parlent …  C’est vrai, ce qu’on dit sur Nilza Herne ? » L’homme se renfrogne, il n’est pas dupe. Et puis, quelque chose dans son regard se libère. C’est peut-être l’impression d’être écouté. D’être considéré. C’est peut-être l’irrésistible tentation qu’éprouvent les gens à commérer. En tout cas, il s’apprête à parler :  « - Madame Herne peut être sacrément … »

Soudain, la porte s’ouvre. C’est elle. Comme un gamin qu’on aurait pris la main dans le sac, l’employé file droit pour se remettre à sa place, désertant la compagnie du gladiateur sans un mot de plus. Visiblement, Nilza lui fait forte impression. Syriusz, lui, ne se laisse pas décontenancer. Grand sourire aux lèvres, il se lève pour faire face à la maîtresse des lieux qui venait d’arriver. « - Oh, vous voilà enfin ! » dit-il, avenant et sans animosité. « - Par chance, votre personnel est d’excellente compagnie. C’est très encourageant ! » Au fond, peu importe qu’elle les ait interrompu avant que l’autre n’ait pu lui dire quoique que ce soit d’utile. Après tout, que lui aurait-il appris qu’il n’avait déjà probablement entendu ? Qu’elle s’interroge sur ce dont ils avaient bien pu parler était plus que suffisant. « - Avez-vous réglé votre petit contretemps ? Il me tarde, vous savez, de commencer à discuter … »
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Re: devils dance devils deal  ·  17/05/21, 06:05 pm

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On pourrait croire que la coquetterie est une affaire d’ego à satisfaire, de besoin viscéral de charmer. Mais ça n’est rien d’autre qu’un outil à affuter, un avantage non négligeable lorsqu’on avance dans une lutte comme la sienne.

Tout est parfaitement choisi. De la coiffure si sophistiquée qu’elle en paraît de prime abord d’une simplicité effarante, du choix des étoffes et de la coupe du tissu tout aussi épurée, de la rareté des bijoux inversement proportionnelle à leur valeur, il n’y a rien qui soit plus millimétré et calculé. Pourtant Nilza évolue dans les couloirs du nécrodome avec une indifférence totale à ce qui l’entoure, l’esprit ailleurs – occupé à se préparer à ce qui allait suivre.

L’étoile du monde des gladiateurs ne peut pas lui filer entre les doigts. Pas après le travail qu’elle a déjà effectué en amont, pas aussi stupidement. Ce jour était celui où ils signeraient ce contrat et où la partie véritable commencerait. Ce monde comptabilisait nombre de personnalités en tout genre allant de la starlette exigeante en simple mal d’attention à l’ancien champion déchu dont la confiance a été terrassée ; de la petite frappe de quartier qui ne rêvait que de grandeur à celle qui se bat pour les siens et mène une noble, tragique destinée. Ce sont toutes ces histoires que Nilza se doit de raconter et de faire briller, ce sont ces mythes qu’elle construit avec eux. Et ce sont eux qui lui en sont reconnaissants, qui s’aliènent à elles en même temps qu’ils s’y ouvrent.

Celle de Syriusz est différente. L’homme a fait ses preuves, il s’est battu pendant sept ans – prodigieusement, a fait parler de lui de telle sorte qu’on ne peut pas ignorer son nom. Et maintenant il est libre, libre de tout mais elle en a trop vu pour ne pas en chercher à l’acquérir à leur cause. Difficile d’accepter de laisser s’échapper un tel talent, une telle source de potentiel qu’elle n’a eu de cesse de suivre à distance, d’un coin d’œil plus vigilant à chaque combat. A cela s’ajoute la pression de la concurrence. Ce n’est pas le combattant qu’elle affronte – Nilza n’aurait aucune maigre chance – mais la tentation qui lui fait face, celle de l’indépendance et de l’affranchissement. Plus aucun propriétaire. Ce n’est pas une mince affaire quand on sait que souvent, c’est ce qui grise les plus ambitieux ; cette soif de supprimer ses entraves et d’en être enfin complètement délivré. Alors la brune songe, tout en grimpant les marches qui la rapprochent des loges privées, qu’elle n’est pas en position de force mais que pourtant l’homme lui a accordé de l’importance, lui laisse à présent même une chance de sceller un accord. Signe qu’il y a quelque chose d’enfoui à creuser, qu’il y a une corde plus sensible que toutes les autres.

Quand la distance entre l’accès au salon et elle se réduit, Nilza ralentit jusqu’à s’arrêter à quelques centimètres. Son assistante l’a informée, il est à l’intérieur – juste le temps pour la manager de réajuster un pli invisible de sa mise. L’instant suivant, elle ouvre la porte et est accueillie par les deux visages brusquement tournés vers elle et l’ovation ouatée d’une foule en délire qui réagit sûrement à un mouvement d’attaque dans l’arène.

Nilza épingle les deux hommes comme s’il s’agissait de sa propre progéniture piégée, prise en flagrant délit. Un minuscule tressaillement passe cependant dans son regard tandis que ses commissures immobiles se sont à peine froissées. « Bien sûr. On peut toujours compter sur eux pour avoir de la conversation en toute circonstance. » Elle se tourne vers le serveur, impassible. « Je vous remercie. » Pas un mot de plus, pas même un ordre ou l’ombre d’un mouvement ; l’homme s’est de toute façon d’ores et déjà placé en retrait et n’interviendra plus, Syriusz lui-même peut le deviner.

C’est quand la brune s’avance d’encore quelques pas pour s’approcher de l’épicentre de la loge que son sourire se dévoile enfin plus largement. « Il est complètement réglé, je suis toute à vous ! » A l’entendre, c’est comme s’il n’y avait plus rien de bien important que cet instant présent, ce moment consacré et privé. « Encore toutes mes excuses pour cette attente. » ajoute t-elle avec juste ce qu’il faut de considération pour avoir l’air quelque peu coupable. Elle contourne les fauteuils pour s’avancer jusqu’à la baie mais ne porte pas de suite son regard sur ce qui se passe en contrebas, préfère s’attarder sur son invité pour l’observer avec attention, presque précaution. « J’étais moi-même très impatiente de vous revoir. Le fameux Syriusz Czerny … » Le silence laisse l’espace nécessaire à la légende pour s’étendre dans la pièce. « On parle beaucoup de vous depuis des années, c’est un honneur pour l’écurie Herne que votre attention se soit portée sur nous. » Ce n’est même pas une flatterie déguisée. « Savez-vous d’ailleurs que mon propre fils me suppliait de l’amener avec moi pour vous voir d’aussi près ? » Ca, en revanche, c’est faux. Mais Nilza n’est même pas convaincue que son péché soit si grave – après tout, beaucoup de garçonnets rêvent d’être aussi forts que les gladiateurs, Livio pourrait bien en être.

Son corps s’oriente finalement vers l’arène et le duel en cours, les effusions écarlates se réverbérant parfois jusqu’à eux. « La vue est différente de celle que vous avez l’habitude de connaître, n’est-ce pas ? » Son regard vogue d’un assaillant à l’autre avec lenteur. Ils pourraient paraître petits, négligeables. « Elle n’est pas vraiment la meilleure ; à vrai dire, on est même bien mieux dans les gradins pour être au plus près de l’action. » Ses mots témoignent pour elle d’un détail qui lui échappera sûrement. Mais jamais elle n’avait meilleure vue que lorsqu’enfant, elle se réfugiait dans l’ombre des gradins pour observer son père entraîner les siens. « Quant à votre propre point de vue … Mais disons qu’être ici permet simplement de voir les choses sous un autre angle. » La distance écrase l’humanité, amoindrit les remords et annihile les hésitations. « Je vous ai vu à l’œuvre suffisamment de fois dans cette loge pour savoir que nous avons des choses à accomplir ensemble, Monsieur Czerny. » Elle peut lui offrir beaucoup ; il n’a qu’à demander. Il ne soupçonne probablement pas encore à quel point certains espoirs sont placés en lui, pas ceux auxquels il pense. « Mais si nous devons travailler à la suite de votre avenir, j’imagine que vous avez des attentes ou des questions. Et nous sommes là pour discuter de ça. » Son visage se tourne vers lui, le regard teinté d’une écoute curieusement bienveillante. Ce n’est sûrement pas ainsi qu’on avait du lui dépeindre Nilza Herne.
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Re: devils dance devils deal  ·  20/05/21, 07:24 pm

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« - Allons, ne vous excusez plus. Vous aurez d’autres moyens de vous faire pardonner, si nous venons à collaborer. » Il sourit, pourtant bien conscient qu’elle se fichait bien de l’avoir fait attendre. A la voir, avec son air presque sévère et son style si épuré qu’il frôlait l’austérité, Syriusz devinait qu’il n’était ni le premier, ni le dernier à subir ce genre de petits contretemps inhérents aux gens occupés. Bien sûr, il aurait pu prendre ombrage de ce retard, faire le numéro de la star blessée dans sa superbe … En d’autres circonstances, peut-être. Cette fois, néanmoins, les choses étaient trop sérieuses : si le gladiateur pouvait bien se permettre de tout risquer par amour du jeu, ce n’était pas le cas de l’espion. Alors il passa outre, d’autant qu’elle s’appliquait désormais à souffler le chaud là où le froid avait laissé ses meurtrissures, s’affairant à flatter son égo blessé comme quelqu’un qui occupait un poste tel que le sien se devait de savoir le faire. Si le gladiateur se tenait en haute estime et aimait qu’on le traite en conséquence, il n’était certainement pas un oiseau rare dans le milieu de la gladiature. Savoir exciter l’amour-propre était un art et Syriusz laissa Nilza faire l’étalage de ses talents non sans un certain plaisir. Il l’écouta dérouler ce petit discours qu’elle avait, pensa-t-il, dû si soigneusement préparer. Et force était de constater qu’elle était douée : bien sûr, elle ne manqua pas de mentionner l’honneur qu’il lui faisait, en manifestant ainsi son intérêt pour l’écurie Herne. Toutefois, c’est l’évocation de son fils et de l’admiration qu’il éprouvait à son égard qui fit mouche. Le mensonge était si crédible qu’il n’en remit même pas la véracité en cause. Après tout, qu’un enfant admire un champion tel que lui n’avait rien d’étonnant. « - Vraiment ? Eh bien, vous auriez dû l’amener ! Nous aurions regardé le combat ensemble. dit-il, sans vraiment en penser un mot. Habitué aux sollicitations diverses et variées, il avait depuis longtemps appris à faire semblant de regretter de ne pas être en mesure d’exaucer tous les rêves de gosses. « - Je vous ferai parvenir quelque chose pour lui, dédicacé de ma main. Pour compenser. » Il oublia la promesse aussitôt qu’elle fut faite.

Finalement, la brune s’approche de lui, le rejoignant près des fauteuils faisant face à la grande baie vitrée donnant sur le reste du Necrodome. Il acquiesce, tandis qu’elle déplore la qualité relative de cette vue pourtant si prisée. A dire vrai, lui-même ne porte qu’un intérêt limité au déferlement de rage qui s’empare de l’arène en contrebas, son regard ne quittant Nilza que lorsque les éclats rouge sang se faisaient particulièrement intenses, l'attirant instinctivement. « - Si la vue sur le sol de l’arène n’est pas si bonne, c’est qu’il doit y avoir ici d’autres choses à observer. » dit-il, rendant son sourire à Nilza. Lui aussi savait flatter l’égo des gens et, s’il appréciait être le centre de l’attention, il n’était jamais avare lorsqu’il s’agissait de redistribuer les louanges. D’autant que la manageuse de l’écurie Herne n’en a pas terminé avec l’idée de montrer pattes blanches à l’égo vorace tapi dans les entrailles du gladiateur. Visiblement, elle n’était pas la seule que sa réputation précédait. Syriusz, qui s’attendait à une négociation âpre et acharnée, fut quelque peu désarçonné par la facilité avec laquelle la représentante du clan Herne semblait capituler par avance à ses revendications. Était-elle si confiante en sa capacité à satisfaire ses demandes, pour qu’elle se permette ainsi de lui demander ses attentes si librement ? « - Vous avez raison, Nilza … » Il s’interrompt : « - Je peux vous appeler Nilza ? Et vous pouvez m’appeler Syriusz, bien entendu. » Il sourit, chaleureux, avant de reprendre sa première idée : « - Vous avez raison, donc. Ne perdons pas de temps. Après tout, c’est ce que nous avons de plus précieux, au fond, pas vrai ? »

Sans attendre qu’elle l’y invite, il regagne sa place sur le fauteuil où il s’était assis, quelques instants plus tôt. Cette fois, son regard semblait rivé sur le spectacle des deux gladiateurs qui combattaient toujours. L’un semblait avoir pris le dessus, mais l’affrontement était serré. A dire vrai, il s’agissait de deux nouveaux venus que Syriusz n’avait pas encore l’opportunité d’affronter. L’avantage d’être un champion depuis si longtemps installé : il y avait une hiérarchie à respecter, et cela faisait longtemps que les derniers arrivés ne pouvaient prétendre à l’affronter sans avoir faire leurs preuves. Un statut qu’il avait mérité et qu’il comptait bien revendiquer. Déjà, il s’imaginait quelles demandes les plus extravagantes il pourrait bien lui soumettre, bien résolu à chercher les limites qu’elle se refusait pour le moment à esquisser. « - Bien, commençons. Mes demandes sont les suivantes. » reprit-il d’un ton résolu. Dans sa bouche, le mot demande semblait étrangement synonyme d’exigence. « - Je serai évidemment l’athlète le mieux rémunéré de l’écurie. De loin. Concernant les droits associés à mon image et à son exploitation, je veux conserver un droit de regard dessus. C’est important, son image, n’est-ce pas, Nilza ? » Il enchaîne : « - Je ne combattrai que lorsque ce sera pertinent. C’est la rareté qui crée l’évènement. Bien sûr, je suis certain que vous mettrez à ma disposition le meilleur personnel et les meilleures infrastructures pour mon entraînement, etc. Enfin, je ne vais pas vous apprendre à faire votre métier. Toutefois, je souhaiterai être consulté avant que des décisions concernant l’écurie et pouvant potentiellement influencer ma carrière ne soient prises, si cela ne vous dérange pas. » dit-il, nonchalant. Il marque une pause, cherchant quoi ajouter à la liste de ses envies. « - Bien sûr, je compte sur vous pour me permettre de retourner au Bas, de temps à autre. D’autant plus que les Herne ne doivent pas avoir trop de difficultés à se fournir en sérum de passage. C’est bien vous qui le produisez, non ? » La question est évidemment rhétorique. Ça n’est un secret pour personne. « - Je crois que c’est tout. C’est un bon début, en tout cas. J’imagine qu’aucune de ces demandes ne vous surprendra vraiment … » Sa façon à lui d’indiquer à son interlocutrice qu’elle ne disposera que d’une faible marge de manœuvre, si elle veut se risquer à négocier. Après tout, c’est bien lui qui lui faisait l’honneur de s’intéresser à son écurie, et pas l’inverse. N’est-ce pas ? En réalité, il se doutait bien que certaines choses la feraient réagir. C'était même le but. « - J’ai d’autres idées en tête, à dire vrai, mais cela peut attendre. Après tout, je ne dois pas être le seul à avoir des attentes. » Son regard se plonge dans celui de la brune, comme s’il cherchait à la sonder. « - Et vous, Nilza ? Qu’attendez-vous de moi ? »
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Re: devils dance devils deal  ·  24/05/21, 11:41 am

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La familiarité aurait pu la faire réagir. Rien qu’aux rumeurs qui prolifèrent sur sa rigidité, il serait plus qu’attendu de se dire que ce n’est pas dans son habitude d’être si prompte à cette informalité mais dans ce cas de figure si précis, elle se fait docile et accepte sans même sourciller, le fantôme d’un sourire poli brièvement de passage. « Mais je vous en prie. » Elle a appris à abonder dans le sens qui plaira, à laisser l’avantage à autrui – à faire croire qu’on peut bien faire tout ce que l’on veut d’elle parce que c’est grisant de se sentir dominant, d’être aux commandes. En apparence, parce qu’à l’intérieur il n’y a pas une seule minute où Nilza pense à quoi que ce soit d’autre que ce qu’elle pourra elle-même tirer de cette proximité faussement établie ; de ces rênes qu’elle paraît lui glisser bien gentiment entre ses mains et sans l’ombre d’une résistance.

Et il n’hésite pas une seule seconde, Syriusz. A l’instant même où il devient le meneur, il s’engouffre dans la brèche et se dévoile. Affamé de prétentions qui lui sont dues et dénué de la moindre gêne, il énumère et elle écoute parce que c’est ce qu’il veut. Parfois un sourire se dessine furtivement, une tête se hoche comme le signe d’une approbation - ou bien peut-être seulement d’un amusement dont elle seule a le secret ? - mais elle ne l’interrompt pas. Religieusement attentive, son attention est rivée sur l’homme. Elle se surprend à apprécier l’audace même si elle peut d’ores et déjà deviner que cette dernière sera sûrement l’origine du mal qui rongera leur partenariat. Les esprits fiers comme le sien aiment rarement avoir tort ou se voir refuser quoi que ce soit ; elle devra composer avec.

Elle reste dos tourné à lui mais ne manque pas un mot de sa tirade, se perd un peu dans le spectacle des zébrures de magie qui fendent l’air et frappent les chairs, malmènent les corps. Déjà l’un a plié le genou – c’est mauvais signe pour lui, et la foule le harangue, l’empresse à se redresser. Son sourire s’efface au fur et à mesure et finalement la brune se détourne complètement de la scène, s’appuie contre la vitre pour jauger le gladiateur assis devant elle. « Pas vraiment. J’entends surtout beaucoup de requêtes matérielles, aucune qui ne m’est jamais déjà été mentionnée un jour par l’un de ceux à votre place en ce moment. » En filigrane, une façon pour elle de lui rappeler qu’il n’est pas si unique que cela. Nilza laisse néanmoins s’échapper un haussement de sourcil vaguement interrogateur. « Le Bas vous manque tant que ça ? » Elle-même à du mal à comprendre ce qu’il peut bien y rechercher – et elle est titillée, mais elle y reviendra plus tard, n’insiste pas davantage.

Ses épaules se haussent à peine, signe d’indifférence. « Entre nous je ne vois aucune raison de ne pas accéder à tout ceci, si tant est bien sûr que vous soyez à la hauteur de votre palmarès. Considérez que tout ceci sera ajouté au contrat. » La parole a sa valeur ; sur ces points, la Herne ne transigera pas. Il y a tout de même le besoin d’une équivalence dans ce qu’il réclame et elle le fait savoir.

C’est quand il lui retourne la question qu’elle en profite alors. S’écarte de son poste d’observation si cher à ses yeux pour esquisser quelques pas dans sa direction et en dévier, oratrice qui s’apprête à conter une histoire qui elle l’espère, charmera ce qui sommeille en lui. « Comprenez bien, Syriusz, j’ai toujours mis un point d’honneur à être d’une fiabilité sans faille pour mes gladiateurs parce que je sais qu’ils feront tout pour cette écurie si je le leur demande. » Son regard passe sur lui une première fois. « Je ne sais pas comment les choses fonctionnent chez les Mulver ou ailleurs – » Elle chasse ces derniers d’une main nimbée d’insolence, comme s’ils étaient quantité négligeable. « mais je ne suis pas votre supérieure et vous n’êtes pas un subalterne. J’aime à penser qu’il s’agit plutôt d’une sorte d’équilibre où l’on se sert l’un l’autre. Et surtout, surtout » Elle insiste, une légère pause dans sa respiration. « d’une confiance mutuelle. » En tant que manager de l’écurie, elle sait qu’elle doit être celle qui est la plus proche de ses protégés. Elle doit être celle qui en sait le plus pour pouvoir les porter aux sommets – ou au besoin, les restreindre et les empêcher d’entacher la moindre miette du patrimoine du clan. « Pourquoi vous cacher des choses, sinon prendre le risque de vous frustrer, vous rendre plus réticent et pénaliser vos performances ? Pourquoi créer des raisons de se mentir quand nous ne ferions que perdre du temps et de l’argent à ça ? » Cette fois-ci, Nilza le scrute comme pour avoir son avis, ressentir s’il voit où elle veut en venir et s’il y est ouvert. « Vous me demandez mes attentes ? Je vous les donne en mille. Je veux pouvoir exploiter vos forces pour marquer de manière indélébile l’histoire de votre nom et du mien par la même occasion. Je veux que les Herne puissent briller et cela grâce à vous. Le plus beau dans tout cela, c’est que si vous échouez, j’échouerai avec vous. Mais si vous réussissez … » Il peut deviner la fin de sa phrase. C’est un engagement qui ne se fait pas à la légère et pour cause, elle a eu vent du palmarès du Czerny. S’ils parviennent ensemble à trouver ce qui augmentera sensiblement la puissance de sa magie, alors Syriusz pourrait tout aussi bien représenter plus qu’un combattant d’exception.

Revenue sur ses pas, elle fait un signe à l’employé en retrait. Celui-ci quitte la pièce. « Nous avons tout à gagner à ce que vous me laissiez comprendre ce qui vous motive, ce qui vous fera devenir meilleur et surtout la direction que vous souhaitez prendre pour que je puisse vous y amener. Ca prendra du temps, mais croyez-moi, c’est ainsi que nous parviendrons aux meilleurs résultats. » Pour l’heure, elle n’évoque que cela. Passe sous silence les faiblesses qu’elle voudra nécessairement déterrer, les douleurs et les fragilités qui se sont ancrées en lui – physiquement ou autrement. L’homme de main revient avec un plateau sur lequel sont disposés coupes et champagne, interruption parfaite pour laisser le temps à Nilza de jeter un coup d’œil à ce qui s’agite dans le sable et la poussière – aux deux hommes qui se battent encore et à celui qui a pris le dessus. « Vous faites ce métier depuis plusieurs années déjà. Depuis combien de temps exactement, Syriusz ? » Elle connaît la réponse, mais veut l’entendre de sa bouche. « N’avez-vous pas envie de plus que ce que vous avez ? Croyez-vous être arrivé à votre apogée ? » Son regard se fait plus perçant. Lorsqu’ils sont à nouveau deux, la jeune femme toujours debout lui tend le cristal de la flûte.
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